Exclusion des pro-Bongo, guerre de clans : la plus vieille formation politique du pays vacille à deux mois du scrutin
À quelques mois des élections législatives et municipales prévues en septembre 2025, le Parti Démocratique Gabonais (PDG), longtemps machine électorale du régime Bongo, traverse une crise interne sans précédent. La nouvelle direction du parti a récemment interdit l’accès au siège aux cadres proches d’Ali Bongo, acte fort qui symbolise une rupture nette avec l’ancien pouvoir.
Ce bras de fer pour le contrôle du PDG révèle un conflit de légitimité entre l’ancienne garde et la nouvelle direction issue de la transition. Ce climat délétère fragilise davantage une formation déjà affaiblie depuis la chute d’Ali Bongo en 2023. Des accusations de dérives autoritaires, d’exclusion et de règlements de comptes internes alimentent les tensions, menaçant l’unité du parti.
Les conséquences politiques sont lourdes : cette désunion pourrait provoquer des candidatures parallèles, la démobilisation des bases locales, voire la scission du PDG. À deux mois d’un scrutin décisif pour le nouvel équilibre institutionnel du Gabon, ce chaos interne risque de reléguer le PDG au second plan, ouvrant un boulevard aux partis émergents et à la majorité de transition. Ce qui se joue aujourd’hui dépasse une querelle de leadership : c’est l’avenir politique même de l’ex-parti au pouvoir qui est en jeu.
Noël Ndong