Le Cameroun préservé, la région réajuste ses priorités face aux surtaxes américaines.
Le président américain Donald Trump a signé, le 31 juillet 2025, un décret imposant de nouvelles taxes douanières sur les produits importés aux États-Unis. À partir du 7 août, la majorité des pays africains, sauf quatre, subiront des surtaxes de 10 à 15 %, marquant la fin définitive de l’accord préférentiel AGOA.
En Afrique centrale, ces mesures créent une nouvelle donne commerciale. Le Cameroun, malgré les tensions internes, échappe à une surtaxe excessive. Avec une taxe fixée à 10 %, il demeure plus compétitif que de nombreux pays africains et asiatiques sur le marché américain.
Impacts comparés en Afrique centrale
Pays | Niveau de surtaxe US (au 7 août 2025) | Principales exportations vers les USA | Impact estimé |
Cameroun | 10 % | Cacao, aluminium, textile, bois | Conserve un avantage compétitif |
RDC | 15 % | Minerais, bois, produits agricoles | Hausse des coûts, désavantage face à l’Asie |
Tchad | 10 % | Pétrole brut | Compétitivité maintenue face aux pays plus taxés |
Guinée équatoriale | 15 % | Hydrocarbures | Exportations renchéries, risque de pertes de parts |
Gabon | 10 % | Bois, manganèse | Bonne résilience, mais dépendance à la demande US |
Congo-Brazzaville | 10 % | Pétrole, bois | Surtaxe modérée, mais forte exposition sectorielle |
Un soulagement relatif
Alors que des géants comme la Tunisie (25%) ou l’Afrique du Sud (30%) font face à des taux punitifs, le Cameroun bénéficie d’un positionnement douanier plus favorable. Cette relative stabilité pourrait attirer des investissements de relocalisation ou des partenariats stratégiques.
Mais la prudence est de mise : avec la disparition de l’AGOA et la fin des franchises douanières, même une taxe de 10 % représente un frein à la compétitivité pour certains secteurs fragiles, notamment le textile ou les PME agroalimentaires camerounaises.
Vers un réajustement régional ?
L’Afrique centrale pourrait transformer cette contrainte en opportunité par une intégration économique régionale renforcée, ou en réorientant partiellement ses exportations vers des marchés asiatiques ou africains moins volatils.
En attendant, les capitales régionales espèrent un éventuel assouplissement. Le secrétaire américain au Commerce a laissé la porte ouverte à de futures négociations bilatérales, mais rien ne garantit pour l’instant une inflexion de la politique commerciale de Trump.