Pollution : le Cameroun face à l’urgence environnementale au cœur des négociations de Genève

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Ce mardi 5 août 2025, des négociations internationales reprennent à Genève pour cadrer un accord global visant à réduire la pollution transfrontalière.

Le contexte est particulièrement critique en Afrique centrale, région confrontée à de multiples crises environnementales aux impacts sanitaires et sociaux graves, dont celles observées au Cameroun.

Les principaux défis au Cameroun

Le Cameroun fait face à une pollution multiple (air, eau, sols), principalement liée à une urbanisation rapide, des industries mal régulées et une gestion des déchets inefficace.

  • Pollution de l’eau : les rejets non traités des brasseries, tanneries, sucreries et plantations agricoles contaminent les cours d’eau comme le Sanaga ou le fleuve Wouri, qui traverse Douala, menant à une détérioration de la ressource en eau potable. Dans l’Est du pays, des études récentes à Kambélé et Bétaré‑Oya révèlent des concentrations inquiétantes de plomb, cadmium, chrome et fer dépassant les seuils de l’OMS, avec des risques sanitaires élevés pour les populations locales, en particulier les enfants.
  • Pollution atmosphérique : à Yaoundé, le trafic routier représente près de 48 % des émissions de particules fines PM₂,₅, en raison de véhicules vétustes, de carburants de mauvaise qualité et d’infrastructures déficientes. Le niveau moyen de PM₂,₅ national approche de 5,5 fois la limite annuelle recommandée par l’OMS, plaçant le Cameroun parmi les pays les plus pollués d’Afrique centrale.
  • Pollution plastique et déchets solides : la capitale économique, Douala, est fréquemment inondée car les drains et caniveaux sont obstrués par des déchets plastiques, aggravant les risques liés aux crues saisonnières. Des activistes comme Greenpeace soulignent l’urgence de bannir les plastiques à usage unique à la source, selon Green Peace. À Bamenda, le manque de collecte des ordures a déclenché une crise sanitaire majeure, favorisant typhoïde, choléra ou diarrhée, dans un contexte d’infrastructures inexistantes ou non conformes.

Enjeux liés à Genève

La conférence de Genève représente une opportunité pour inscrire les problématiques de l’Afrique centrale dans un cadre global de lutte contre la pollution, notamment :

  • Mobiliser un cadre réglementaire international encadrant les rejets industriels et les pratiques minières utilisant des substances toxiques comme le mercure ou le cyanure ;
  • Renforcer le financement de projets locaux, notamment pour la collecte des déchets, le traitement des eaux usées et l’amélioration de la qualité de l’air ;
  • Promouvoir des bonnes pratiques et capacités locales de surveillance environnementale.

Sans un tel engagement international, les efforts domestiques risquent d’être insuffisants face à l’ampleur des pollutions et à leurs répercussions sanitaires et économiques.

En Afrique centrale et au Cameroun, la pollution est un enjeu environnemental, sanitaire et social majeur. La relance des négociations à Genève intervient à un moment critique où une action concertée est indispensable pour transformer les initiatives ponctuelles en véritables politiques durables à l’échelle régionale et globale.

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