Cameroun-Présidentielle 2025 : Silence stratégique d’Issa Tchiroma

Au lendemain du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, le Cameroun entre dans une zone d’incertitude politique.

Tandis que les résultats officiels se font attendre, Issa Tchiroma Bakary, l’un des principaux prétendants à la magistrature suprême, a publié un message laconique assurant de sa sécurité. Entre silence tactique, pressions populaires et incertitudes institutionnelles, l’après-vote dessine un tournant stratégique pour le pays.

Un message crypté, une posture calculée

« Peuple camerounais, vous avez parlé massivement et moi, à mon tour, je m’adresserai à vous bientôt. Je suis en sécurité et en santé », a déclaré Issa Tchiroma Bakary, le 12 octobre 2025, via Facebook. Ce court message, publié au lendemain du scrutin présidentiel sur les réseaux sociaux, est la première prise de parole publique du candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FNSC). Aucun commentaire supplémentaire, aucune revendication, mais une promesse de « s’adresser bientôt » au peuple. Un silence interprété par de nombreux analystes comme un geste de retenue stratégique dans un contexte particulièrement volatile.

Des résultats attendus dans une atmosphère électrique

Alors que la Commission électorale n’a encore rendu aucun résultat officiel, les premières tendances circulant sur les réseaux sociaux dessinent un paysage électoral partagé : Issa Tchiroma et le président sortant Paul Biya seraient en tête dans plusieurs régions clés. Les grandes agglomérations urbaines – Douala, Yaoundé, Bafoussam – semblent avoir fortement voté pour le changement. « Les zones urbaines regroupent près de 60 % de la population. Les tendances montrent une poussée significative pour Issa Tchiroma, reflet des aspirations au renouveau », a déclaré Ateki Seta Caxton, autre candidat en lice, tout en appelant à la prudence.

Une transition risquée, une stabilité en jeu

Le Cameroun, pivot géopolitique en Afrique centrale, n’a jamais connu d’alternance politique réelle depuis son indépendance. Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, représente l’un des derniers bastions de longévité présidentielle sur le continent et dans le monde. Une éventuelle victoire de l’opposition, inédite, redessinerait les équilibres politiques, économiques et sécuritaires du pays. Dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les revendications séparatistes et les tensions militaires persistent. Dans l’Extrême-Nord, Boko Haram reste une menace intermittente. Toute instabilité post-électorale pourrait être exploitée par ces foyers de crise.

Les puissances étrangères observent en silence

La communauté internationale suit le processus avec une extrême attention. L’Union africaine, la CEEAC, l’UE, les États-Unis, la Chine et la Russie ont tous déployé des observateurs. Officiellement, aucun acteur ne s’est encore prononcé, mais des diplomates en poste à Yaoundé évoquent en privé « un moment critique pour la stabilité régionale ». Selon une source diplomatique européenne :« Il s’agit d’un test de maturité démocratique. Toute manipulation des résultats pourrait engendrer une perte de crédibilité durable pour les institutions camerounaises ».

Une économie en attente, un climat d’affaires sous pression

En veille stratégique, les milieux d’affaires attendent. L’économie camerounaise, fragilisée par la dette (estimée à 48 % du PIB), la dépendance au pétrole, et une jeunesse massivement sous-employée, pourrait bénéficier d’un renouvellement du leadership. Mais les incertitudes actuelles retardent les décisions d’investissement. Le taux de chômage des jeunes frôle les 35 %, selon les estimations du ministère de l’Économie. Les projets dans l’agro-industrie, les transports, et l’énergie sont en pause, en attente de clarté politique. Pour les grandes entreprises opérant dans le pays, la stabilité des institutions et la transparence du processus électoral seront déterminantes.

Une sortie de crise encore incertaine

Les jours à venir seront cruciaux. Le message d’Issa Tchiroma n’exclut aucun scénario : contestation, reconnaissance, ou appel à un processus de transition. Sa posture actuelle semble viser à éviter l’escalade tout en renforçant sa légitimité politique. « Notre pays a trop souffert. Ce n’est pas le moment d’ajouter de nouvelles blessures », a plaidé Ateki Caxton dans un message empreint d’appel au calme.

Le Cameroun au bord d’un tournant

L’issue du scrutin présidentiel de 2025 pourrait marquer un basculement historique pour le Cameroun. Dans cette période de grande incertitude, où chaque mot peut peser lourd, Issa Tchiroma semble avoir choisi la stratégie du silence diplomatique. Un silence qui, en politique, vaut parfois plus qu’un discours.

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