Génération Z 237 : le vote n’est plus dans les urnes, mais en ligne

Alors que le Conseil constitutionnel s’apprête à proclamer les résultats de la présidentielle du 12 octobre 2025, qui a opposé le président sortant Paul Biya à son ancien ministre Issa Tchiroma Bakary, le pays retient son souffle.

Au-delà du verdict des urnes, un autre acteur s’impose : la Génération Z, jeunesse numérique, connectée et sans complexe, qui redéfinit les rapports de force politiques.

Une révolution silencieuse

Née avec Internet et la défiance, cette jeunesse s’exprime moins dans la rue que sur les réseaux. Sous les hashtags #MyVoteMyVoice ou #GenZRevolt, des milliers de jeunes documentent incidents électoraux et appels à la transparence. Leur parti, c’est le flux numérique ; leur programme, la redevabilité.
« Nous ne croyons plus aux leaders, mais aux causes », confie un activiste de Douala. Leur mobilisation, décentralisée et instantanée, échappe aux cadres traditionnels.

Une génération globale et connectée

Près de 65 % des Camerounais ont moins de 30 ans. Ces 5,8 millions de « digital natives » s’informent via TikTok, YouTube ou Telegram, tissant des liens avec une diaspora active en Europe et en Amérique du Nord. Cette dernière relaie les informations, finance et forme les activistes locaux, donnant naissance à une véritable internationale numérique africaine. L’usage d’outils comme Signal ou MapHub permet de contourner la censure et de cartographier en temps réel incidents ou violences électorales.

Face à un pouvoir analogique

En dépit d’un appareil sécuritaire solide, le régime camerounais peine à contrôler un adversaire sans visage. Les coupures d’Internet, naguère efficaces, déclenchent aujourd’hui des campagnes internationales et des ripostes techniques par VPN et messageries cryptées. La cybersécurité est devenue un champ de bataille : traque des activistes, désinformation automatisée, contre-narratifs… mais la Gen Z maîtrise l’OSINT, l’intelligence artificielle et les algorithmes mieux que ses gouvernants.

 Un tournant historique

Qu’il l’emporte ou qu’il perde, Issa Tchiroma Bakary devra composer avec cette jeunesse. En cas de victoire, elle exigera des réformes et une gouvernance transparente ; en cas de défaite, elle pourrait devenir le moteur d’une opposition numérique difficile à contenir.

Au-delà de la présidentielle, se joue la fin d’un cycle historique : celui d’un pouvoir pyramidal face à une génération en réseau. Espoir démocratique ou menace pour la stabilité ? Le Cameroun post-27 octobre 2025 pourrait bien être le premier test grandeur nature d’une transition numérique du pouvoir en Afrique centrale.

VOUS POURRIEZ AIMER

"Investissez dans le boom agricole du Cameroun – [Explorez les opportunités]"

Table des matières

Vous avez des questions ou besoin de l'aide d'un expert ?

Notre équipe est là pour accompagner votre croissance.
Partagez ceci

Publicité

Aucun article trouvé !

Scroll to Top