Côte d’Ivoire – Cameroun : deux réélections, deux pôles régionaux face à l’épreuve du temps

Alassane Ouattara et Paul Biya, figures de stabilité en Afrique de l’Ouest et du Centre, incarnent la continuité politique, mais aussi l’incertitude des transitions à venir.

L’élection d’Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire et la réélection continue de Paul Biya au Cameroun, symbolisent deux modèles de stabilité dans un continent en quête d’équilibres politiques. Ces deux dirigeants, à la tête de nations pivots de leurs régions respectives, incarnent à la fois la solidité institutionnelle et les limites d’une gouvernance prolongée.

Âgés respectivement de 83 et 92 ans, Alassane Ouattara et Paul Biya sont confrontés à la même interrogation : comment assurer une transition politique crédible après des décennies de pouvoir ? Tous deux ont consolidé leur autorité à travers des processus électoraux critiqués pour leur manque d’inclusivité. En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a remporté près de 90 % des suffrages lors d’un scrutin calme, salué par la CEDEAO et l’Union africaine. Au Cameroun,  Paul Biya, avec 53,66% de suffrages, conserve le pouvoir dans un contexte de tension, où la participation électorale est restée faible.

Sur le plan économique, leurs trajectoires présentent des parallèles mais aussi des contrastes. Abidjan est devenu un moteur de la croissance ouest-africaine grâce à une politique d’investissement et de modernisation soutenue. Le Cameroun, quant à lui, demeure une puissance économique d’Afrique centrale, dotée d’importantes ressources naturelles et d’un tissu industriel solide. Toutefois, dans les deux pays, se propose le souci de la rédistribution de la croissance à l’ensemble de la population, et la jeunesse exprime de plus en plus son impatience face au manque d’opportunités.

Les contextes sécuritaires et diplomatiques, eux, divergent nettement. La Côte d’Ivoire, pacifiée depuis la crise postélectorale de 2010-2011, mise sur son rôle de médiateur régional. Alassane Ouattara, acteur respecté au sein de la CEDEAO, apparaît comme un garant de la stabilité face à la montée des régimes militaires dans le Sahel. Le Cameroun, en revanche, est touché par la crise dans ses régions anglophones et par la menace de Boko Haram dans le nord, des défis qui affaiblissent le poids diplomatique de Biya.

Pour ces deux présidents, la question de la succession est désormais centrale. Alassane Ouattara semble préparer une transition maîtrisée, dans l’espoir de consolider son héritage économique. Paul Biya, lui, reste enfermé dans une logique de pouvoir personnel, au risque d’un vide institutionnel. Dans leurs régions respectives, l’avenir politique dépendra moins de leur longévité que de leur capacité à orchestrer un passage de témoin apaisé.

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