Cameroun : La ville d’Edéa et la Sanaga Maritime défient la peur

La ville tourne à plein régime malgré l’appel à la ville morte. Les populations d’Edéa et de la Sanaga Maritime au Caont ignoré, ce vendredi 31 novembre 2025, le mot d’ordre de ville morte lancé sur les réseaux sociaux.

Boutiques, marchés, écoles, services administratifs et banques ont ouvert leurs portes dès les premières heures. Le trafic routier, notamment sur la Nationale N°3 reliant Douala à Yaoundé et desservant le grand nord du pays, a connu une reprise progressive et soutenue. Une réaction citoyenne qui rassure les autorités et redonne espoir à l’économie locale et nationale.

Une mobilisation citoyenne exemplaire

Edéa et l’ensemble de la Sanaga Maritime ont offert, ce vendredi, l’image d’une région résolument tournée vers la normalité. Dès les premières heures du jour, la ville s’est réveillée dans une ambiance d’activité retrouvée. Les marchés – central, du bord, de Mbanda et de Bisseke – ont ouvert sans interruption. Commerces, poissonneries, boucheries et échoppes de buy and sellam ont accueilli leurs clients dans la sérénité.

Les établissements scolaires ont fonctionné normalement, les enseignants ayant assuré leurs cours dans l’ordre et la discipline. Les services administratifs ont également ouvert leurs portes au public, tandis que les agences bancaires et institutions financières ont accueilli leurs clients sans incident, signe de confiance et de stabilité retrouvée.

La Nationale N°3 reprend vie

L’un des signaux les plus marquants de cette journée reste la reprise progressive du trafic sur la Nationale N°3, cet axe vital qui traverse Edéa et relie la capitale économique, Douala, à la capitale politique, Yaoundé. Dès l’aube, moto-taximen, taxis-brousse, gros porteurs, bus de transport interurbain et camions de fret ont repris la route, animant de nouveau la circulation.

Mais au-delà du simple trafic local, la Nationale N°3 joue un rôle stratégique majeur : elle dessert non seulement les régions septentrionales du Cameroun — Ngaoundéré (Adamaoua), Garoua (Nord) et Maroua (Extrême-Nord) — mais constitue également une artère économique vers plusieurs pays de la sous-région, notamment le Tchad, la République centrafricaine, le Gabon et le Congo.

Toute interruption de la circulation sur cet axe aurait des répercussions sociales, économiques et politiques graves, non seulement pour les localités traversées, mais aussi pour le commerce sous-régional. Le retour progressif à la normale est donc perçu comme un véritable soulagement pour l’ensemble de cette zone d’influence économique.

Les conséquences redoutées d’une paralysie nationale

Les autorités locales n’ont cessé de rappeler que les mots d’ordre de « villes mortes » visent à paralyser l’économie nationale et à fragiliser la cohésion sociale. Si de tels appels venaient à être largement suivis, les conséquences se feraient sentir dans tous les secteurs :

  • Éducation : perturbation des cours, désorganisation du calendrier académique et risque de non-couverture des programmes scolaires.
  • Commerce et emploi informel : pertes de revenus pour les petits commerçants, vendeurs de marché et transporteurs.
  • Approvisionnement : risque de pénurie de denrées alimentaires et de biens de première nécessité.
  • Énergie et transport : difficultés d’acheminement du carburant, flambée des prix à la pompe et hausse généralisée des coûts de transport.
  • Stabilité sociale : multiplication des tensions, perte de confiance et ralentissement des activités économiques essentielles.

Une attitude qui rassure et redonne espoir

La détermination des populations d’Edéa et de la Sanaga Maritime à vaquer librement à leurs occupations constitue un signal fort. Elle traduit un refus collectif de la peur et de la manipulation, et un attachement profond à la paix et au développement. Les autorités administratives locales saluent cette responsabilité citoyenne, tout en maintenant les forces de sécurité en alerte maximale afin de prévenir toute tentative de perturbation.

L’espoir demeure que cette attitude exemplaire s’étende à l’ensemble du pays, notamment à l’approche du nouvel appel à la ville morte lancé pour la semaine du 3 au 5 novembre 2025. Car au-delà des mots d’ordre, c’est l’avenir économique, social et éducatif du Cameroun et de la sous-région qui est en jeu.

Simon Pierre Minyem (Rédacteur en Chef)

VOUS POURRIEZ AIMER

"Investissez dans le boom agricole du Cameroun – [Explorez les opportunités]"

Table des matières

Vous avez des questions ou besoin de l'aide d'un expert ?

Notre équipe est là pour accompagner votre croissance.
Partagez ceci

Publicité

Aucun article trouvé !

Scroll to Top