Cameroun : Paul Biya s’apprête à prêter serment, quarante-trois ans après son premier mandat

Alors que Yaoundé s’apprête à accueillir la prestation de serment de Paul Biya, prévue le 6 novembre, les chancelleries et partenaires étrangers saluent la stabilité du pays, malgré une contestation interne persistante.

Le Cameroun, pilier de l’Afrique centrale, entame un nouveau chapitre sous le signe du contrôle et de la continuité.

À Etoudi, l’heure des derniers préparatifs

Une réunion d’urgence a été convoquée le mardi 4 novembre 2025 au palais d’Etoudi par Samuel Mvondo Ayolo, ministre directeur du Cabinet civil de la présidence. L’ordre du jour : la préparation de la prestation de serment de Paul Biya, réélu le 12 octobre dernier. Les ministres régaliens – Défense, Justice, Finances, Relations extérieures, Communication, Administration territoriale – ont été mobilisés pour orchestrer un événement que le pouvoir veut exemplaire.

Selon des sources concordantes, la cérémonie se tiendra jeudi 6 novembre au Palais des Congrès de Yaoundé, devant le Parlement réuni en Congrès. Une date symbolique : celle du 43ᵉ anniversaire de l’accession de Paul Biya au pouvoir en 1982.

Entre reconnaissance diplomatique et tensions internes

La communauté internationale salue globalement la stabilité du pays. Plusieurs chancelleries occidentales et africaines, dont celles de la France, des États-Unis et du Congo-Brazzaville, ont envoyé des messages de félicitations prudents, insistant sur la nécessité de « consolider la paix et le dialogue ».

Les parlementaires francophones réunis dans le cadre de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) ont, eux aussi, salué la maturité du processus électoral, tout en appelant à « un approfondissement démocratique ».

Mais sur le terrain, la tension demeure. Des partisans du candidat Issa Tchiroma Bakary continuent de contester les résultats, dénonçant des irrégularités et réclamant un recomptage. À Garoua ou Bamenda, la frustration s’exprime dans la rue, malgré l’appel des autorités à « tourner la page ».

Un enjeu régional pour l’Afrique centrale

Dans une sous-région marquée par l’instabilité – du Tchad à la Centrafrique -, le Cameroun reste un point d’ancrage essentiel. Pour un diplomate, « la continuité du régime Biya rassure les voisins, même si le modèle montre des signes d’essoufflement ».

À 92 ans, Paul Biya aborde ce huitième mandat dans un contexte régional fragile, où chaque transition non maîtrisée peut déstabiliser un équilibre déjà précaire.

À Etoudi, tout est prêt. Les drapeaux flottent, les forces de sécurité quadrillent la capitale. Mais au-delà de la solennité, une question demeure : le Cameroun entre-t-il dans une nouvelle ère de stabilité durable ou dans un cycle de statu quo prolongé ?

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