Cameroun : la diplomatie mondiale salue la stabilité, mais interroge la transition Biya

Alors que Paul Biya s’apprête à prêter serment pour un huitième mandat, les chancelleries étrangères et les institutions internationales observent le Cameroun avec une prudence mêlée de respect stratégique.

Dans une Afrique centrale en recomposition, Yaoundé demeure un pilier, autant politique qu’économique, dont la stabilité conditionne celle du bassin du Congo.

Une investiture à portée diplomatique

Le 6 novembre 2025, le Palais des Congrès de Yaoundé accueillera la cérémonie d’investiture du président réélu, quarante-trois ans jour pour jour après son accession au pouvoir. L’événement, hautement symbolique, se déroulera sous le regard attentif des représentations étrangères.

La France, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne ont confirmé leur présence, tout en réaffirmant leur attachement à la « stabilité et au dialogue inclusif ». Plusieurs délégations africaines, notamment celles du Congo-Brazzaville, du Gabon et du Tchad, sont également attendues.

Pour les pays de la CEEAC, la continuité du régime camerounais garantit la sécurité d’un espace sous-régional fragilisé par les transitions militaires et les tensions frontalières.

Un pivot géopolitique en Afrique centrale

Le Cameroun est perçu par les diplomaties africaines et occidentales comme le dernier verrou de stabilité entre le Sahel et le Golfe de Guinée. Son rôle dans la lutte contre Boko Haram, sa coopération militaire avec les partenaires occidentaux et son implication dans la Force multinationale mixte font de Yaoundé un acteur incontournable.

Sur le plan économique, le pays sert de corridor énergétique et logistique pour ses voisins enclavés – du Tchad à la Centrafrique – via le port de Douala et l’oléoduc de Kribi. Si le Cameroun avance à son propre rythme dans la transition énergétique et la zone de libre-échange africaine (ZLECAf), il demeure un pilier de la CEMAC, représentant près de 40 % du PIB sous-régional.

« Sans le Cameroun, il n’y a pas de CEMAC viable. Sa stabilité économique et politique est une condition d’équilibre pour tout le bloc », confie un diplomate africain.

Entre reconnaissance et attentes

L’Union africaine, la Francophonie et les Nations unies saluent la continuité institutionnelle, mais appellent à une modernisation de la gouvernance et à une ouverture politique accrue. Les bailleurs internationaux, dont la Banque mondiale et le FMI, lient désormais leur soutien à des réformes structurelles : lutte contre la corruption, transparence budgétaire et relance des investissements productifs.

Pour la communauté internationale, Paul Biya incarne à la fois la stabilité et la question de la succession. « Le monde regarde Yaoundé comme un centre de gravité, mais aussi comme un test de transition ordonnée », résume un diplomate de l’ONU.

Entre reconnaissance mesurée et attentes réformatrices, le Cameroun demeure l’épicentre silencieux de l’Afrique centrale, où la stabilité vaut autant que la réforme.

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