Ambition Africa 2025 : Paris ajuste sa stratégie africaine

À Bercy, un partenariat « gagnant-gagnant » s’affirme face à une Afrique plus souveraine et plus convoitée.

Le 18 novembre 2025, dès 7h30, les couloirs du ministère de l’Économie se remplissent d’une énergie rare. Avec 1 900 participants, dont 1 100 décideurs africains, Ambition Africa 2025 confirme son statut de grand rendez-vous économique entre la France et l’Afrique. Sous le patronage du président Emmanuel Macron et organisé par Business France, l’événement affiche une ambition claire : refonder le partenariat franco-africain sur une base plus mature, ouverte et équilibrée.

« Nous devons bâtir des solutions partagées et non imposées », insiste Nicolas Forissier, ouvrant la journée aux côtés de Didier Boulogne et d’Isabelle Aimonetti. Le message est posé : la France ne veut plus apparaître comme puissance prescriptrice, mais comme co-développeur.

Une Afrique résiliente et tournée vers l’innovation

La table-ronde « L’économie africaine de demain » marque le premier temps fort. Plusieurs ministres africains des Finances détaillent un continent « résilient, numérisé et souverain dans ses priorités ». S’appuyant sur des chiffres solides, ils rappellent que la croissance africaine devrait avoisiner 3,8 % en 2025, tirée par le numérique, l’agro-industrie et l’urbanisation.

« L’Afrique n’est plus un terrain d’expérimentation, mais un laboratoire d’innovations exportables », souligne une ministre d’Afrique de l’Est.

Au-delà de l’analyse macroéconomique, le ton diplomatique change : les États africains ne cherchent plus seulement des investisseurs, mais des partenaires capables de comprendre leurs modèles. Une logique incarnée par la montée du souverainisme économique, de Dakar à Dar es-Salaam.

Mayotte, un pivot stratégique sous-estimé

Un moment marquant de la matinée est consacré à Mayotte, présentée comme un futur nœud économique et logistique dans le canal du Mozambique, zone marquée par des enjeux gaziers et sécuritaires. « Mayotte peut devenir un hub entre l’Afrique de l’Est, les Comores et l’Europe », affirme un expert régional.

Des secteurs clés pour une coopération renouvelée

L’après-midi décline les axes du partenariat :

  • Eau et déchets : SUEZ et des responsables ivoiriens insistent sur la nécessité de renforcer les infrastructures. « La durabilité est désormais un impératif économique », rappelle une spécialiste kényane.
  • Sécurité alimentaire : l’agro-alimentaire africain pourrait peser 1 000 milliards de dollars d’ici 2030.
  • Culture et industries créatives : A’salfo (Magic System) met en avant la culture comme « levier social et diplomatique majeur ».
  • Transition énergétique : alors que la demande africaine doublera d’ici 2040, les intervenants défendent un mix fondé sur les renouvelables et l’hydrogène vert.

Un repositionnement géo-économique assumé

Si la France reste le 4ᵉ investisseur en Afrique, elle fait face à une concurrence accrue : Chine, Inde, Turquie, Golfe. D’où l’objectif affirmé d’élargir la relation aux pays anglophones et lusophones. L’importante délégation angolaise et la tenue, en mai prochain, du premier Sommet Afrique–France en pays anglophone (Kenya) en témoignent.

Vers une relation moins asymétrique

Ambition Africa 2025 cristallise une évidence : le partenariat franco-africain n’a d’avenir que s’il devient équitable, flexible et co-construit. Comme le résume un entrepreneur béninois : « Nous voulons des partenaires fiables, pas des tuteurs ».

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