Dans un contexte de pressions climatiques et de tensions agropastorales, l’Agence Française de Développement (AFD) débloque 6,6 milliards FCFA pour moderniser le secteur de l’élevage dans le Bassin du Lac Tchad.
Le projet, coordonné par la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), vise quatre pays : Cameroun, Tchad, Niger et Nigeria. Dans une région marquée par l’insécurité, la pauvreté et la dégradation des ressources naturelles, l’élevage reste un poumon économique vital. Il fait vivre plus de 20 millions de personnes et représente jusqu’à 20 % du PIB dans certains pays de la zone CBLT. Le financement de l’AFD s’inscrit dans une démarche globale de résilience, de stabilité sociale et de sécurité alimentaire.
Le projet vise plusieurs objectifs concrets : campagnes de vaccination, infrastructures vétérinaires, forages, points d’eau et gestion durable des pâturages. L’un des enjeux centraux est de réduire les conflits récurrents entre éleveurs et agriculteurs, exacerbés par la raréfaction des ressources due au changement climatique. « En soutenant ce secteur stratégique, nous contribuons à la stabilité et à la prospérité des communautés transfrontalières », a affirmé un cadre de l’AFD.
Un levier de stabilité régionale
Porté par la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), ce programme régional vise à harmoniser les politiques pastorales et à renforcer les capacités locales en matière de gestion des ressources naturelles. Il s’inscrit dans la stratégie de développement durable des zones transfrontalières, souvent négligées dans les investissements publics.
En alliant développement économique, réponse aux défis climatiques et prévention des conflits, l’AFD mise sur un secteur à la croisée des enjeux humanitaires, sécuritaires et environnementaux.