À trois jours de la prestation de serment, le Sénat camerounais félicite Paul Biya pour sa réélection et reçoit le soutien de parlementaires francophones, tandis que l’opposition maintient sa contestation.
Le pays avance sur une ligne de crête entre message institutionnel et attentes citoyennes.
Sénat : message d’apaisement et soutien au président
Le 3 novembre, le Sénat camerounais a ouvert sa troisième session ordinaire en saluant officiellement la réélection de Paul Biya, vainqueur du scrutin du 12 octobre 2025. Le vice-président Aboubakary Abdoulaye, au nom de Marcel Niat Njifenji, a rendu hommage au « peuple camerounais pour sa maturité politique et son attachement à la paix », tout en dénonçant les « ingérences étrangères » et les appels à la contestation.
Les sénateurs ont insisté sur la nécessité de relancer l’économie, de lutter contre la corruption, de développer les infrastructures et de créer des emplois pour les jeunes, plaçant ces objectifs au cœur du nouveau septennat.
Entre soutien institutionnel et contestation populaire
Le discours sénatorial s’aligne sur la position du RDPC, parti au pouvoir, qui célèbre le 43ᵉ anniversaire de l’accession de Paul Biya au pouvoir. Mais certains candidats, comme Issa Tchiroma Bakary, contestent toujours les résultats et appellent à des « villes mortes » dans plusieurs régions, illustrant la fracture entre institutions et population.
Le soutien des parlementaires francophones
La session sénatoriale a également bénéficié d’un appui international symbolique : des parlementaires francophones de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) ont salué « la maturité du processus électoral et l’importance de la stabilité politique ».
Selon eux, le respect des institutions et le dialogue national sont essentiels pour renforcer la démocratie et la coopération régionale. Ce soutien souligne la légitimité internationale du nouveau mandat et met en avant le rôle actif de la francophonie dans l’accompagnement des transitions politiques en Afrique.
Un rôle clé pour le Sénat
Abdoulaye a rappelé : « Dans une élection, il n’y a ni vainqueur, ni vaincu, mais un peuple qui triomphe ». Le Sénat promet de contrôler l’action gouvernementale et d’accompagner le développement local, avec l’examen du budget 2026 comme premier test concret du nouveau septennat.
À trois jours de la prestation de serment, le Sénat et ses alliés francophones envoient un message d’unité. Mais beaucoup attendent encore des actes concrets pour restaurer la confiance et réduire les fractures post-électorales.
La question reste ouverte : la parole parlementaire et francophone suffira-t-elle à réconcilier les Camerounais après un scrutin marqué par des tensions persistantes ?