Cameroun : Paul Biya, le serment de la continuité et de la stabilité


Sous les ors de l’Assemblée nationale, Paul Biya, a prêté serment pour un nouveau mandat présidentiel.

Le chef d’État engage un nouveau cycle politique, entre fidélité à la stabilité et nécessité de transformation. « Le Cameroun demeurera un et indivisible. Je continuerai de défendre la paix, la sécurité et l’unité nationale », a déclaré Paul Biya, lors de son discours d’investiture, le 6 novembre 2025.

Un serment à forte portée symbolique

La date n’a rien d’un hasard : le 6 novembre 1982, Paul Biya accédait au pouvoir. Quarante-trois ans plus tard, le président camerounais prononce de nouveau son serment, devant un Parlement réuni en congrès, en présence de délégations étrangères venues d’Afrique, d’Europe et d’Asie.

La cérémonie, marquée par une salve de 101 coups de canon, s’est déroulée dans un climat solennel. Plus de 2 000 invités, dont des représentants de l’Union africaine et de la Francophonie, ont assisté à l’événement. « L’image que renvoie le Cameroun est celle d’une stabilité institutionnelle rare dans la région », a rappelé Souleymane Bachir Diagne, philosophe et observateur de la vie politique africaine.

Des défis internes immenses

Derrière la continuité, les défis demeurent. Le pays fait face à une triple tension : la crise anglophone, qui continue de fragiliser le nord-ouest et le sud-ouest ; la menace de Boko Haram, toujours active dans le bassin du lac Tchad ; l’attente sociale d’une jeunesse nombreuse, frustrée par le chômage et le manque d’alternatives politiques.

Le président Paul Biya a promis de « renforcer la décentralisation » et d’encourager l’entrepreneuriat des jeunes, soulignant que « le dialogue et la concertation » seront les piliers de son mandat.

Un regard international mesuré

Les capitales étrangères observent attentivement Yaoundé. La France a salué « la stabilité institutionnelle du Cameroun », tandis que la CEEAC a réaffirmé son soutien à « la sécurité régionale et à la coopération économique ». Pour autant, la communauté internationale reste prudente.

L’ONG Human Rights Watch, a exhorté le gouvernement à garantir « une gouvernance plus inclusive et respectueuse des libertés fondamentales ». Dans une Déclaration conjointe de diplomates africains à Yaoundé, il est écrit : « La stabilité ne doit pas être synonyme d’immobilisme : elle doit préparer l’avenir ».

Un équilibre à trouver

À 92 ans, Paul Biya incarne la continuité, mais aussi le poids d’un long exercice du pouvoir. Ses partisans saluent « l’expérience et la résilience » d’un homme d’État ayant préservé la paix dans un environnement régional instable. Ses critiques, eux, réclament une ouverture politique réelle. « Le Cameroun n’a pas besoin d’une révolution, mais d’une respiration », a déclaré un diplomate.

Le nouveau mandat s’annonce donc comme celui de l’équilibre : entre stabilité et réforme, entre fidélité et passage de témoin, entre héritage et avenir.

Pour conclure : «Le serment que je prête aujourd’hui est celui de la fidélité à la nation et à son avenir», a clamé Paul Biya.

Les chiffres du mandat Biya

  • Âge du président : 92 ans
  • Durée au pouvoir : 43 ans
  • Taux officiel de participation à la présidentielle : 71 %
  • Jeunes de moins de 25 ans : 60 % de la population
  • Croissance moyenne (2024) : 3,4 % (Banque mondiale)

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