La Cour pénale spéciale franchit un cap dans la lutte contre l’impunité en condamnant les auteurs de violences à Ndélé.
En Centrafrique, la Cour pénale spéciale (CPS) a prononcé, le lundi 28 juillet, des peines allant de 20 à 25 ans de prison contre six anciens miliciens du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC). Jugés par contumace, ils ont été reconnus coupables de crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour des exactions commises en 2020 dans la ville de Ndélé, à l’est du pays.
Le général Ndjouma Faché et Fotor Sinine écopent de 20 ans de prison, tandis que Younouss Kalam, Atahir English, Abdel Kane, Mahamat Salle et Yousouf Moustapha alias « Badjadje » sont condamnés à 25 ans de réclusion.
« C’est un signal fort envoyé aux groupes armés : l’impunité n’est plus une option », a déclaré un observateur judiciaire sous couvert d’anonymat. La Cour prévoit une prochaine audience pour fixer les réparations dues aux victimes.
Les faits remontent à mars et avril 2020, lorsque des violences sanglantes ont opposé les factions Rounga et Goula du FPRC. Les juges ont établi la responsabilité des accusés dans des viols, tortures, enlèvements, persécutions ethniques et pillages. Bien que les condamnés soient toujours en fuite, les autorités affirment que des recherches sont en cours.
Créée en 2015, la CPS est une juridiction hybride soutenue par les Nations unies, compétente pour juger les crimes les plus graves commis depuis 2003. Selon un avocat de la partie civile, « ce verdict renforce la confiance des victimes dans les institutions judiciaires nationales ».
Les parties disposent désormais de trois jours pour interjeter appel. Reste à savoir si cette décision accélérera la coopération entre les forces nationales et internationales pour interpeller les condamnés toujours en cavale.
Noël Ndong