Diaspora gabonaise : Fin des bourses vers les États-Unis

Le président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, a annoncé la suppression des bourses d’État vers les États-Unis et le Canada à partir de 2026, invoquant des coûts trop élevés et une « fuite définitive des compétences ».

« Ceux qui viennent ici ne reviennent jamais », a déclaré le président gabonais à Washington, préférant investir dans des pays africains comme le Sénégal, le Ghana ou le Maroc, « où les étudiants reviennent ». Ce choix, inédit depuis l’indépendance, marque une reconfiguration brutale de la diplomatie éducative gabonaise, dans un contexte de crise budgétaire, de transition politique post-Bongo et de recentrage panafricain assumé. Officiellement, la mesure vise à réduire une facture annuelle de 5 milliards FCFA et à adapter la formation de la jeunesse aux réalités socio-économiques locales, dans un pays frappé par 40 % de chômage.

Mais sur le terrain, la décision sème la colère et la confusion. À Paris, au Texas ou à Moscou, des étudiants parlent d’abandon, certains menacés d’expulsion pour impayés. Malgré les promesses de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) de maintenir les aides aux étudiants déjà en formation, les retards chroniques (jusqu’à cinq mois) et le flou administratif alimentent un sentiment de trahison.

Entre souveraineté, repli et désinvestissement

Plusieurs experts s’interrogent : « Réduire l’accès aux centres d’excellence occidentaux, c’est se priver de compétences clés pour des secteurs stratégiques comme l’énergie, le numérique ou la diplomatie », estime un économiste sous anonymat. Le programme « Hydrocarbure USA », lancé en 2021 pour former des ingénieurs pétroliers, a été suspendu sans alternative claire.

 Deux poids deux mesures ?

Le Gabon Media Time dénonce une « rigueur sélective », pointant la hausse parallèle des dépenses liées au protocole présidentiel : +2 milliards FCFA pour les “Beaux”.

Vers une diplomatie éducative panafricaine ?

La stratégie de repli pourrait signaler un tournant régional : recentrer les flux de formation vers l’Afrique et limiter la dépendance vis-à-vis des pays du Nord. Un choix cohérent dans une logique d’intégration continentale (UA, CEMAC), mais qui pose la question du niveau de compétitivité académique sur le continent.

Enjeux politiques à court terme

À quelques mois des élections législatives, la gestion de ce dossier pourrait peser lourd. Le pari est risqué : transformer une rupture budgétaire en réforme crédible, sans provoquer une fracture générationnelle durable avec la diaspora étudiante.

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