La ministre de la Culture, mise en cause dans l’affaire Ghosn, dénonce une instrumentalisation politique et affirme ne rien lâcher. Une affaire sensible pour l’exécutif à moins d’un an de la présidentielle.
La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a confirmé qu’elle restait en poste, malgré son renvoi devant le tribunal correctionnel pour corruption passive et recel d’abus de pouvoir. « Je ne renoncerai à rien », a-t-elle martelé sur LCI, dénonçant un procès « politique » et une procédure entachée « d’incidents ». En cause : des prestations de conseil rémunérées entre 2010 et 2012 par le groupe Renault-Nissan, dirigé alors par Carlos Ghosn, alors qu’elle était avocate et députée européenne. Le parquet soupçonne un conflit d’intérêts et l’usage de son influence pour favoriser l’entreprise dans ses rapports avec les institutions européennes.
Une ligne de défense offensive
Rachida Dati, ancienne garde des Sceaux sous Nicolas Sarkozy, rejette toute malversation. Elle conteste la légitimité de la procédure et l’impartialité de certains magistrats. Son ton combatif vise à maintenir une posture d’intégrité : « Ils essaient de me mettre un genou à terre, mais je ne vais pas mettre le deuxième », a-t-elle lancé, comme pour conjurer la chute politique.
Une affaire à hauts risques politiques
Du côté de l’Élysée, la réaction se veut mesurée : le président Macron a « pris note » du renvoi, rappelant qu’aucune condamnation n’a été prononcée. Rachida Dati continue donc d’exercer ses fonctions, avec le soutien de plusieurs membres du gouvernement, dont son collègue l’actuel Garde des Sceaux, Gérald Darmanin, qui a salué une « grande femme politique » et réaffirmé la présomption d’innocence.
Cette affaire intervient dans un contexte politique tendu, à moins d’un an de l’élection présidentielle, où les questions de probité et de justice sont scrutées de près. Rachida Dati, personnalité populaire à droite, reste perçue comme une pièce stratégique au sein du gouvernement, notamment sur le terrain de la reconquête électorale à Paris.
Noël Ndong