L’Afrique, nouvel épicentre mondial du terrorisme pour la DGSE

Pour Nicolas Lerner, directeur général de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), « l’Afrique demeure le centre mondial du terrorisme », une affirmation qui illustre l’ampleur et la complexité des menaces sur le continent.

Dans un entretien exclusif, le patron du contre-espionnage français a souligné l’efficacité du partenariat avec les services de sécurité marocains et la coordination renforcée dans le suivi des jihadistes francophones cherchant à rejoindre des groupes armés en Somalie, notamment Al-Shabab.

Selon Nicolas Lerner, plusieurs zones africaines concentrent les attaques jihadistes : le Sahel, le lac Tchad, le Nigeria, la région des Grands Lacs et la Corne de l’Afrique. Ces territoires sont aujourd’hui le théâtre principal de la propagande d’Al-Qaïda et de l’État islamique, qui valorisent les opérations menées sur le sol africain et favorisent le recrutement local.

Les jihadistes africains prennent désormais des responsabilités importantes au sein des structures centrales de ces organisations, autrefois dominées par des combattants étrangers.

L’organisation État islamique (EI) a déplacé le cœur de son activité vers l’Afrique subsaharienne. En 2024, près d’un tiers des attaques revendiquées par le groupe à travers le monde ont eu lieu sur le continent. Les branches les plus puissantes sont l’EI Afrique de l’Ouest, autour du lac Tchad, et l’EI sahélienne, au Niger, au Burkina Faso et au Mali.

Au total, environ 10 000 combattants sont répartis dans cinq provinces, certaines plus actives et meurtrières que d’autres. D’autres zones, comme l’est de la République démocratique du Congo, le Mozambique et la Somalie, subissent une recrudescence d’attaques, souvent ciblant des civils et des infrastructures locales.

Les conséquences pour l’Afrique sont considérables. Les États fragiles et les frontières poreuses offrent un terrain favorable à l’expansion des groupes terroristes. La montée en puissance de filiales autonomes de l’EI accroît l’instabilité régionale, fragilise le développement économique et humanitaire, et met en péril la sécurité des populations civiles.

Pour la DGSE, les stratégies de lutte doivent être multiples et coordonnées : renforcer le renseignement et la surveillance des mouvements transnationaux, soutenir les forces africaines dans la sécurisation des territoires sensibles, et développer des partenariats internationaux ciblés contre la logistique et la planification des attaques.

Dans des zones comme le Sahel ou la Corne de l’Afrique, la stabilisation passe également par le renforcement de l’État de droit, la résilience communautaire et la lutte contre la propagande radicale.

Nicolas Lerner insiste : la France et ses partenaires africains doivent conjuguer action militaire, intelligence et coopération régionale pour contenir un phénomène qui, faute de réponses coordonnées, risque de transformer l’Afrique en un foyer permanent du jihad mondial.

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