Le bassin du Congo, cœur battant de la justice climatique africaine

À la veille de la COP30, qui se tient à Belém, au Brésil, l’Afrique se rend aux négociations avec un message clair : la justice climatique n’est plus une revendication, mais une exigence.

Le continent, responsable de moins de 4 % des émissions mondiales, subit pourtant 70 % des impacts humains du dérèglement climatique. Sécheresses, inondations, crises alimentaires et migrations forcées rappellent l’urgence d’une action globale.

Au cœur de cet enjeu planétaire, un territoire concentre les espoirs et les contradictions : le bassin du Congo, deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie. Cette région, qui s’étend sur plus de 3,7 millions de km², abrite plus de 60 milliards de tonnes de carbone et absorbe chaque année près de 4 % du CO₂ mondial. Pourtant, elle ne reçoit qu’environ 11 % des financements climatiques mondiaux.

« Le bassin du Congo n’est pas une forêt du Sud, c’est une infrastructure mondiale », rappelle Arlette Soudan-Nonault, ministre congolaise de l’Environnement. Dix ans après l’Accord de Paris, les promesses de financement restent largement non tenues. Les besoins d’adaptation de l’Afrique sont estimés à 70 milliards de dollars par an, pour seulement 14,8 milliards reçus en 2023.

Les pays africains demandent aujourd’hui un triplement des financements pour l’adaptation, la création d’un plancher minimal de dons, et la mise en œuvre effective de l’article 9.1 de l’Accord de Paris, qui oblige les pays développés à soutenir financièrement les plus vulnérables.

Mais au-delà des chiffres, la COP30 doit consacrer une vision : celle d’une transition juste, fondée sur la souveraineté technologique et énergétique du continent. Avec 70 % des réserves mondiales de cobalt et 40 % du manganèse, l’Afrique ne veut plus être spectatrice, mais actrice de la décarbonation mondiale.

« L’Afrique ne veut pas être le musée vert du monde, mais son atelier du futur », écrivait Wanjira Mathai, chercheuse et militante écologiste. En plaçant le bassin du Congo au centre de la diplomatie climatique, le continent ne réclame pas la charité, mais la reconnaissance de sa contribution essentielle à la stabilité de la planète.

La COP30 pourrait être, si le monde l’écoute, le moment où l’Afrique cesse d’être la victime du climat – pour en devenir la gardienne.

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