Malawi : Lazarus Chakwera reconnaît sa défaite, un modèle de transition pacifique en Afrique

Dans un geste salué sur la scène régionale, le président sortant du Malawi, Lazarus Chakwera, a reconnu sa défaite face à Peter Mutharika avant même la proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle du 16 septembre.

« Il est clair que mon rival possède une avance insurmontable », a déclaré Lazarus Chakwera lors d’une adresse solennelle à la nation. « Je suis engagé dans un transfert pacifique de pouvoir ». Ce retournement marque le retour au pouvoir de Peter Mutharika, 84 ans, ancien président évincé en 2020 après l’annulation historique du scrutin de 2019. Ironie de l’histoire :  Lazarus Chakwera, qui incarnait alors l’espoir d’un renouveau démocratique, cède aujourd’hui la place à son prédécesseur.

L’alternance, aussi inattendue soit-elle, s’effectue dans le respect des règles constitutionnelles – un fait encore trop rare sur le continent. Sur le plan interne, le scrutin s’est joué sur fond de crise économique sévère : inflation galopante (33 %), pénurie de devises étrangères, explosion du prix du maïs et des engrais, chômage endémique. Lazarus Chakwera, pasteur évangélique reconverti en homme d’État, a vu sa popularité s’effondrer, rattrapé par les accusations de mauvaise gouvernance, d’indécision et de laxisme face à la corruption, autant de critiques qui ont nourri la résurgence du Parti progressiste démocrate (DPP).

La reconnaissance rapide de la défaite par le président sortant a été saluée par plusieurs chancelleries et observateurs internationaux. Elle contraste fortement avec d’autres contextes électoraux tendus en Afrique subsaharienne. Le Malawi offre ainsi une leçon politique de responsabilité et de respect des institutions, dans une région encore marquée par des contestations post-électorales violentes, des fraudes ou des coups d’État constitutionnels.

Le retour de Peter Mutharika soulève néanmoins des interrogations stratégiques. Son précédent mandat avait été critiqué pour son autoritarisme et ses entorses à l’indépendance judiciaire. Son retour au pouvoir à 84 ans, dans un contexte socio-économique plus difficile qu’en 2019, posera un défi de taille à la gouvernance et à la stabilité politique du Malawi.

Dans un pays où plus de 70 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, la relance économique, la réforme des institutions et la lutte contre la corruption seront les principaux tests pour le nouveau gouvernement. Reste à voir si le retour de Peter Mutharika sera celui de la restauration… ou d’une revanche politique.

VOUS POURRIEZ AIMER

"Investissez dans le boom agricole du Cameroun – [Explorez les opportunités]"

Table des matières

Vous avez des questions ou besoin de l'aide d'un expert ?

Notre équipe est là pour accompagner votre croissance.
Partagez ceci

Publicité

Aucun article trouvé !

Scroll to Top