juillet 2025

Firmin Edouard Matoko en campagne : l’Afrique culturelle s’invite à l’UNESCO

Dakar, Brazzaville, Luanda, Libreville, Le Cap, Abidjan, Cotonou… Depuis plusieurs mois, Firmin Edouard Matoko, Congolais et figure de l’UNESCO, sillonne le continent africain pour porter une ambition : faire de sa candidature à la tête de l’institution onusienne le vecteur d’une renaissance diplomatique et culturelle africaine. Sous-directeur général pour la priorité Afrique depuis 2018, Firmin Edouard Matoko a entamé depuis  plusieurs mois une tournée stratégique dans plus de 15 pays, rencontrant chefs d’Etat, ministres, universitaires et artistes. À chaque étape, un même message : l’Afrique ne veut plus seulement être un sujet de coopération, mais un acteur central du système multilatéral. Une mobilisation diplomatique sans précédent À Luanda, le président João Lourenço a qualifié sa candidature de « fierté continentale ». À Brazzaville, Denis Sassou Nguesso a évoqué « une voix expérimentée pour réconcilier les mondes culturels ». À Dakar, le Premier sénégalais Ousmane Sonko a insisté sur « l’enjeu de visibilité de l’expertise africaine dans les arènes internationales ». Ces soutiens publics, rarement aussi explicites dans une campagne onusienne, traduisent une volonté politique d’affirmation collective, dans un contexte géopolitique marqué par le recul du multilatéralisme traditionnel et la montée des logiques de blocs. La diplomatie culturelle comme levier stratégique Au-delà des soutiens institutionnels, Firmin Edouard Matoko fonde sa campagne sur une approche originale : la diplomatie culturelle comme outil de cohésion mondiale. Son programme défend la préservation des langues africaines, la décolonisation des curriculums éducatifs, la protection des patrimoines immatériels, et la promotion d’un multilinguisme inclusif. Ce positionnement tranche avec des candidatures plus classiques comme celle de l’Égyptien Khaled El-Enany, appuyée sur la francophonie et les alliances arabes, ou celle de la Mexicaine Gabriela Ramos Patino, axée sur l’égalité des genres. Une candidature pour l’Afrique, mais pas seulement Si Firmin Edouard Matoko est soutenu par une large partie de l’élite politique et intellectuelle africaine, sa candidature dépasse le simple registre régional. Elle interpelle sur la gouvernance culturelle mondiale et sur le besoin de rééquilibrer les centres de décision. Selon plusieurs observateurs, son profil – conciliant longévité institutionnelle, connaissance des dynamiques Sud-Sud et légitimité académique – pourrait séduire au-delà de l’Afrique, notamment en Amérique latine ou en Asie du Sud-Est. Reste la question du vote de bloc africain : l’Union africaine n’a pas encore officialisé un soutien collectif, bien que les signaux soient positifs. Vers un basculement symbolique ? La tournée de Firmin Edouard Matoko ne se résume pas à une quête de voix : elle symbolise l’entrée plus affirmée de l’Afrique dans les mécanismes de gouvernance culturelle mondiale. L’homme a l’âme de gagnant. Son offensive diplomatique a déjà contribué à installer l’idée qu’un Africain peut diriger l’UNESCO non pas au nom d’un quota, mais au nom d’une vision universelle nourrie d’ancrages pluriels.

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Vacances sans SIDA 2025 : Les jeunes du Cameroun s’engagent pour un avenir sans VIH »

Dans un élan de solidarité et d’engagement, la campagne « Vacances sans SIDA » a été lancée hier, mobilisant des milliers de jeunes Camerounais pour lutter contre le VIH/SIDA. Cet événement phare vise à sensibiliser les jeunes âgés de 15 à 25 ans sur les dangers du virus et à promouvoir des comportements responsables, avec un objectif ambitieux : zéro nouvelle infection d’ici 2030. Un impact mesurable Lors de la dernière édition en 2024, plus de 3,1 millions de jeunes ont été touchés par la campagne. Grâce à l’aide de 852 pairs éducateurs, 24 500 personnes ont été dépistées, et 95 % des cas positifs ont pu accéder à un traitement. Pour cette année, les organisateurs visent 1 million de jeunes informés et 15 000 dépistages prévus dans tout le pays, sans oublier la distribution de 50 000 supports d’information. Une détermination partagée Linda Manga, ambassadrice de la campagne, a déclaré : « Ce n’est pas seulement une campagne de sensibilisation, c’est un appel à l’action. Nous devons protéger notre génération ». De son côté, Samuel, un pair éducateur, a souligné l’importance de l’éducation : « Une prise de conscience est essentielle. La lutte contre le VIH est l’affaire de tous, et chaque jeune doit jouer un rôle actif ». Les défis à relever La consommation d’alcool et de stupéfiants parmi les jeunes augmente le risque de transmission du VIH. Face à cela, les organisateurs insistent sur l’importance de l’éducation et de la sensibilisation. La campagne se déroulera à travers tout le territoire national, utilisant des plateformes numériques pour atteindre un maximum de jeunes. Avec « Vacances sans SIDA », le Cameroun pose une pierre angulaire dans la lutte contre le VIH/SIDA, affirmant que la santé de la jeunesse est l’affaire de tous. Unissons nos efforts pour un avenir sans VIH !

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La Journée internationale de la femme africaine : vision et réalité au Cameroun

Un élan de reconnaissance. Chaque année, le 31 juillet, la Journée Internationale de la Femme Africaine est célébrée à travers le continent. Instituée pour honorer les contributions des femmes à l’histoire et au développement de l’Afrique, cette journée vise également à sensibiliser sur les défis persistants que rencontrent les femmes dans divers secteurs, notamment l’éducation, la santé, et l’économie. Une célébration engagée en Afrique centrale En Afrique centrale, cette journée est marquée par des événements variés, tels que des conférences, des ateliers et des activités culturelles. Ces initiatives mettent en lumière les luttes des femmes pour leurs droits et leur émancipation. Au Cameroun, par exemple, des organisations non gouvernementales, ainsi que des institutions gouvernementales, organisent des campagnes de sensibilisation pour aborder des thématiques comme la violence basée sur le genre, l’accès à l’éducation et l’autonomisation économique. Au cœur des activités au Cameroun Au Cameroun, la journée est souvent ponctuée par des discours de personnalités politiques sur l’importance de l’égalité homme-femme. En 2023, par exemple, le ministre des Droits des Femmes a souligné que « l’éducation des filles est la clé du développement durable ». Des marches, des expositions et des forums sont également organisés pour donner une voix aux femmes et promouvoir leurs contributions à la société. Les femmes rurales, qui représentent une part significative de la population, sont souvent mises en avant. Des programmes sont spécialement conçus pour les former dans des domaines tels que l’agriculture durable et l’entrepreneuriat, favorisant ainsi leur intégration dans l’économie locale. Vers une amélioration de la situation Malgré les avancées, de nombreux défis subsistent. Les taux d’alphabétisation et d’accès à des soins de santé de qualité restent inégaux, et la violence à l’égard des femmes demeure un problème majeur. La célébration de la Journée Internationale de la Femme Africaine représente donc non seulement un moment de fête, mais aussi une opportunité de renouveler les engagements en faveur de l’égalité et de rappeler l’importance de poursuivre les efforts pour un avenir meilleur pour les femmes en Afrique centrale, et plus spécifiquement au Cameroun.

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Le Cameroun face au défi du football scolaire : un modèle à construire ?

Tandis que le Niger et la Centrafrique innovent avec la FIFA, le Cameroun reste en retrait dans l’intégration du football comme levier de développement éducatif et social. Le 26 juillet 2025, le Niger est devenu l’un des deux premiers pays africains à signer avec la FIFA le programme « Football for Schools », un accord ambitieux visant à intégrer le football dans le système scolaire. Cette initiative, qui combine formation des enseignants, contenus pédagogiques, tournois et suivi évaluation, est saluée comme un pas décisif vers une éducation plus inclusive, citoyenne et ancrée dans les réalités sociales des jeunes Africains. En comparaison, le Cameroun, pourtant grande nation de football, n’a pas encore entamé une démarche structurelle similaire. Certes, des initiatives existent à travers certaines ONG locales, clubs formateurs ou projets ponctuels de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), mais elles demeurent isolées et sans ancrage institutionnel dans l’éducation nationale. Pourtant, les enjeux sont immenses. Le Cameroun compte plus de 10 millions de jeunes de moins de 25 ans, soit plus de 40 % de la population. Dans un contexte de chômage des jeunes évalué à plus de 13 %, et d’un secteur informel où l’emploi précaire domine, l’encadrement des jeunes par le sport apparaît comme une piste d’inclusion et de mobilisation sociale sous-exploitée. Des experts comme Patrick Mboma, ancien international reconverti dans le développement sportif, appellent à « faire du football un outil de citoyenneté et d’éducation ». Il plaide pour une coopération étroite entre le ministère de l’Éducation, celui des Sports et la Fécafoot, afin d’implémenter un modèle adapté au contexte camerounais. Au-delà du développement personnel, une telle politique pourrait stimuler la création d’emplois dans la filière sportive, renforcer les infrastructures locales et favoriser une diplomatie sportive régionale. La réussite du Niger pourrait donc servir de révélateur pour le Cameroun : et si l’avenir du football camerounais passait par l’école ?

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Cameroun : cap sur la croissance, levier industriel activé

Face aux défis du financement et de la transformation économique, le pays mise sur une mobilisation accrue de ses ressources internes, l’industrialisation et l’optimisation de son capital humain, naturel et financier. La Banque africaine de développement (BAD) alerte : pour transformer son potentiel en moteur de développement durable, le Cameroun doit franchir un cap décisif. Dans son Rapport pays 2025, présenté à Yaoundé le 28 juillet, l’institution met en lumière les leviers de croissance, à commencer par l’accroissement de la mobilisation des ressources domestiques. Selon le rapport, la croissance du PIB est projetée à 3,6 % en 2024 et pourrait atteindre 4,2 % en 2025 si les réformes structurelles sont appliquées efficacement. « Le Cameroun dispose d’un capital naturel, humain et financier important, mais son impact sur la croissance reste en deçà des attentes. Il est temps de tirer le meilleur parti de ce capital », a déclaré Ameth Saloum Ndiaye, économiste pays principal de la BAD. Parmi les recommandations phares : la réduction progressive des subventions sur les carburants (environ 2 % du PIB en 2023), la digitalisation accrue des administrations fiscales, la restructuration des 27 entreprises publiques stratégiques et l’adoption d’une Stratégie nationale de financement intégré (SNFI) pour diversifier les sources de financement. « Il est urgent de rendre le système fiscal plus équitable et efficace », a ajouté Godwill Kan Tange, économiste national. En 2022, plus de 590 milliards de FCFA ont été accordés en exonérations fiscales, soit environ 2,7 % du PIB, un niveau jugé insoutenable. En parallèle, le secteur manufacturier a enregistré une croissance de 6,8 %, illustrant le potentiel de l’industrialisation. Le secrétaire général du ministère de l’Économie, Jean Tchoffo, a salué la pertinence des propositions : « Ce rapport arrive à un moment clé, alors que le Cameroun évalue à mi-parcours la mise en œuvre de la SND30. Il contribuera à renouer avec une croissance solide et à accélérer la transformation structurelle de notre économie ». La BAD insiste également sur la valorisation du capital humain : en 2023, le taux de chômage des jeunes atteignait 13,1 % et le secteur informel employait près de 88 % de la population active. L’investissement dans la formation, les infrastructures régionales et la transformation locale des produits de base est perçu comme stratégique. « Le Cameroun a les cartes en main. Ce qu’il lui faut maintenant, c’est une exécution rigoureuse des réformes et une meilleure coordination des acteurs », a conclu Mamadou Tangara, directeur général de la BAD pour l’Afrique centrale. Noël Ndong

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Côte d’Ivoire : Ouattara, une nouvelle candidature et des opposants invisibles

Entre silence international et résignation intérieure, une démocratie sous contrôle. L’annonce officieuse d’une nouvelle candidature du président Alassane Ouattara à la présidentielle de 2025 relance le débat sur la longévité politique en Afrique de l’Ouest. À 83 ans, le chef de l’État ivoirien semble prêt à briguer un quatrième mandat, dans un climat politique marqué par l’affaiblissement de l’opposition et la normalisation du pouvoir. Depuis la présidentielle controversée de 2020, où la candidature de Ouattara avait déjà suscité des tensions (avec plus de 85 morts lors des affrontements), l’opposition peine à se structurer. Henri Konan Bédié est décédé, Laurent Gbagbo reste marginalisé malgré son retour, et les figures émergentes manquent d’assise populaire et de relais institutionnels. « L’espace politique est verrouillé, la contestation se mue en résignation », confie un analyste politique basé à Abidjan. Un silence stratégique des partenaires occidentaux La France, traditionnel partenaire, observe une position prudente, préférant la stabilité à l’incertitude démocratique. Paris mise sur la coopération sécuritaire et économique (avec plus de 3,5 milliards d’euros d’échanges commerciaux bilatéraux en 2023), tout en évitant les critiques frontales. Côté Union européenne, aucune déclaration officielle n’a été formulée, malgré des alertes d’ONG sur les risques de dérive autoritaire. Les États-Unis, concentrés sur le Sahel, adoptent une posture minimaliste, saluant la « stabilité économique » sans évoquer la gouvernance politique. Une démocratie à géométrie variable Ce nouveau tournant soulève des questions géopolitiques sur l’évolution des modèles politiques en Afrique francophone. Alors que le discours panafricaniste et anti-français se radicalise dans les pays sahéliens, la Côte d’Ivoire incarne une forme de stabilité dirigée, tolérée voire soutenue par les partenaires occidentaux, malgré les inquiétudes sur l’alternance. « Le risque, c’est que cette succession de mandats installe un précédent durable dans une région déjà en tension institutionnelle », analyse la chercheuse Véronique Aubert, du Centre d’études diplomatiques de Genève. La candidature d’Alassane Ouattara pourrait ainsi renforcer les frustrations démocratiques, nourrir les discours populistes et accentuer le désenchantement des jeunesses africaines vis-à-vis des processus électoraux. Noël Ndong

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Fin de l’USAID : un séisme silencieux et un basculement géopolitique pour l’Afrique centrale

Cameroun, Tchad, RDC : entre vide stratégique américain et montée en puissance de nouveaux acteurs globaux. Le 1er juillet 2025, le démantèlement de l’USAID (United States Agency for International Development) est devenu effectif. Cette décision, annoncée dès février par l’administration Trump, a entraîné la suppression de 83 % des programmes mondiaux de l’agence. Pour l’Afrique subsaharienne, c’est un séisme : la région absorbait près de 40 % du budget annuel de l’USAID, soit près de 7,5 milliards USD en 2023. Le Cameroun, le Tchad, la RDC, la Centrafrique ou encore le Congo-Brazzaville sont directement impactés. Une onde de choc multisectorielle Au Cameroun, plus de 127 projets étaient en cours en 2024, principalement dans les secteurs de la santé (38 %), de l’éducation (21 %) et du renforcement de la gouvernance locale (17 %). En 2022, l’USAID y finançait encore l’achat de 4,2 millions de doses de vaccins pédiatriques, soutenait 43 ONG locales et contribuait à plus de 18 % des fonds extérieurs de la lutte contre le VIH/Sida. « Le retrait américain fragilise des systèmes déjà précaires et crée un vide que d’autres puissances chercheront à combler », avertit le politologue camerounais Jean-Paul Nlo’o. Risques stratégiques et basculement d’influence Ce désengagement marque un recul net du soft power américain au profit d’acteurs comme la Chine, présente à travers ses infrastructures sanitaires, ou la Russie, via la formation sécuritaire et la coopération militaire. En intelligence économique, cette situation rebat les cartes : Vers une résilience sous contrainte Les économies locales, déjà marquées par l’informalité (près de 85 % de l’emploi au Cameroun), doivent s’adapter. En l’absence d’USAID, des mécanismes « plan B » s’activent : « Le prochain gouvernement camerounais devra repositionner l’aide au développement comme un levier d’influence et d’attractivité, pas uniquement un filet social », estime Mireille Ngako, experte en intelligence économique à Yaoundé. Proposition de réponses Une stratégie nationale de repositionnement pourrait inclure : En définitive, la fin de l’USAID ne doit pas être vue uniquement comme une crise, mais comme un test de résilience stratégique pour l’Afrique centrale, et une fenêtre d’opportunité pour redéfinir ses partenariats internationaux. Noël Ndong

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Cameroun : 12,6 millions de citoyens sous le seuil de pauvreté, entre survie et enjeux géostratégiques

Dans un contexte régional fragile, la pauvreté de masse devient une vulnérabilité économique et stratégique. Vers une approche d’intelligence économique sociale ? Le Cameroun fait face à une crise silencieuse. Près de 12,6 millions de Camerounais vivent avec moins de 2 000 FCFA (3 euros) par jour, selon les dernières données de l’Institut national de la statistique (INS). Derrière ce chiffre : inégalités structurelles, déséquilibres régionaux, et informalité galopante. Cette pauvreté, qui touche plus de 45 % de la population, n’est plus seulement un enjeu social – elle devient un risque stratégique pour la stabilité nationale. « L’intelligence économique ne concerne pas que les marchés. Elle implique aussi l’anticipation des vulnérabilités internes qui fragilisent la nation », affirme Luc Tchouameni, consultant en IE basé à Douala. Une pauvreté multidimensionnelle et territoriale Les régions du Nord, de l’Est et du Nord-Ouest concentrent les taux de pauvreté les plus élevés. L’accès aux soins, à l’éducation et aux infrastructures de base y est limité. Les déséquilibres territoriaux se creusent, exposant certaines zones à l’extrémisme, à la contrebande ou aux migrations internes incontrôlées. « Une population appauvrie, sans espoir, est plus perméable à la radicalisation ou à l’exploitation transfrontalière », prévient un cadre du ministère de la Défense sous anonymat. Informel et résilience : forces et limites Face à l’absence d’emplois décents, le secteur informel absorbe près de 90 % des travailleurs urbains. Marchés parallèles, auto-emploi, agriculture vivrière… La débrouille devient un mode de vie. Si cette dynamique prévient l’explosion sociale, elle ne génère ni fiscalité, ni protection sociale, ni planification. « L’informel est à la fois une solution de résilience sociale et une zone aveugle pour les politiques publiques », souligne Françoise Ngo Mbia, économiste à l’Université de Dschang. Intelligence économique : un levier pour repenser la politique sociale Intégrer l’intelligence économique aux politiques de lutte contre la pauvreté, c’est : Quelles priorités pour le prochain gouvernement ? « L’intelligence économique, appliquée à la cohésion sociale, peut aider le Cameroun à sortir de la trappe de pauvreté chronique », conclut Charles Kenfack, analyste senior à l’Observatoire stratégique d’Afrique centrale (OSAC). Noël Ndong

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Sécurité alimentaire mondiale : la faim recule, sauf en Afrique et au Proche-Orient

L’Afrique centrale reste en alerte rouge, fragilisée par les conflits, la dépendance alimentaire et le sous-investissement agricole Le dernier rapport mondial sur la sécurité alimentaire, publié ce 28 juillet 2025 par la FAO, l’Unicef, le PAM et l’OMS, indique un recul modéré de la faim à l’échelle mondiale : entre 638 et 720 millions de personnes ont été sous-alimentées en 2024, soit 8,2 % de la population, contre 8,5 % en 2023. Mais cette amélioration cache de fortes disparités : la situation empire en Afrique, notamment en Afrique centrale. Dans cette région, plus d’un quart de la population est confrontée à l’insécurité alimentaire, selon les données de la FAO. Les conflits armés, les crises politiques (comme en RDC, en RCA ou au Tchad), mais aussi le dérèglement climatique et la forte dépendance aux importations expliquent cette vulnérabilité. « En Afrique centrale, les chocs climatiques comme les inondations ou les sécheresses réduisent la productivité agricole, tandis que la hausse du coût des denrées de base fragilise les ménages déjà précaires », analyse David Laborde, économiste à la FAO. Les zones rurales sont particulièrement touchées : le taux d’insécurité alimentaire modérée ou sévère y atteint plus de 35 %, selon le rapport. En cause également : des politiques agricoles encore peu inclusives, un accès limité au financement pour les petits producteurs, et une urbanisation rapide qui désorganise les filières de distribution. La malnutrition infantile y est également préoccupante. Moins d’un enfant sur quatre en Afrique centrale a accès à une alimentation variée. Cela engendre retards de croissance, baisse du capital humain et fragilité des apprentissages, avec des effets durables sur le développement des pays. Alors que le monde s’éloigne de l’Objectif de développement durable n°2 (« Faim Zéro » d’ici 2030), l’Afrique centrale illustre les défis structurels encore non résolus. « Sans investissement ciblé dans les systèmes alimentaires locaux, l’irrigation, et la résilience climatique, cette région risque d’être le principal foyer de la faim mondiale dans les années à venir », avertit Raj Patel, économiste à l’université du Texas. Noël Ndong

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Centrafrique : six anciens miliciens du FPRC condamnés à de lourdes peines pour crimes de guerre

La Cour pénale spéciale franchit un cap dans la lutte contre l’impunité en condamnant les auteurs de violences à Ndélé. En Centrafrique, la Cour pénale spéciale (CPS) a prononcé, le lundi 28 juillet, des peines allant de 20 à 25 ans de prison contre six anciens miliciens du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC). Jugés par contumace, ils ont été reconnus coupables de crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour des exactions commises en 2020 dans la ville de Ndélé, à l’est du pays. Le général Ndjouma Faché et Fotor Sinine écopent de 20 ans de prison, tandis que Younouss Kalam, Atahir English, Abdel Kane, Mahamat Salle et Yousouf Moustapha alias « Badjadje » sont condamnés à 25 ans de réclusion. « C’est un signal fort envoyé aux groupes armés : l’impunité n’est plus une option », a déclaré un observateur judiciaire sous couvert d’anonymat. La Cour prévoit une prochaine audience pour fixer les réparations dues aux victimes. Les faits remontent à mars et avril 2020, lorsque des violences sanglantes ont opposé les factions Rounga et Goula du FPRC. Les juges ont établi la responsabilité des accusés dans des viols, tortures, enlèvements, persécutions ethniques et pillages. Bien que les condamnés soient toujours en fuite, les autorités affirment que des recherches sont en cours. Créée en 2015, la CPS est une juridiction hybride soutenue par les Nations unies, compétente pour juger les crimes les plus graves commis depuis 2003. Selon un avocat de la partie civile, « ce verdict renforce la confiance des victimes dans les institutions judiciaires nationales ». Les parties disposent désormais de trois jours pour interjeter appel. Reste à savoir si cette décision accélérera la coopération entre les forces nationales et internationales pour interpeller les condamnés toujours en cavale. Noël Ndong

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