17 juillet 2025

Sénégal : la France plie, la souveraineté s’affirme!

today at 1:16 PM Le 17 juillet, le Sénégal a opéré un tournant historique en récupérant le contrôle du camp Geille à Dakar, mettant ainsi un terme à 65 ans de présence militaire française. Cette restitution, marquée par une cérémonie sous les auspices du général Mbaye Cissé et du général Pascal Ianni, incarne l’émergence d’une Afrique qui revendique sa souveraineté. « La souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain », a déclaré le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, soulignant la montée d’un nationalisme africain croissant. Le retrait des forces françaises, qui compte environ 350 militaires, marque un déclin progressif dans toute l’Afrique de l’Ouest, initié en 2022 et culminant avec cette restitution à Dakar. Alors que Paris reste présent en Afrique à travers une base allégée à Djibouti, le Sénégal aspire à un « partenariat rénové » avec la France, basé sur la coopération et non sur la tutelle. Ce choix pragmatique pose la question des futurs mécanismes de sécurité dans un contexte où les menaces comme le terrorisme demeurent préoccupantes. Le départ des troupes françaises pourrait indiquer une nouvelle ère pour l’Afrique, où les nations ne cherchent plus à se contenter de tutelles anciennes, mais souhaitent construire une autonomie solide, réclamant ainsi leur plein rôle sur la scène internationale. Noël Ndong

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Sommet Afrique-États-Unis : le commerce en première ligne, mais des enjeux migratoires délicats

Le récent sommet à Washington, réunissant cinq chefs d’États africains et l’administration Trump, a culminé avec des discussions sur le commerce et la sécurité, tout en révélant des exigences inattendues de la part des États-Unis concernant la gestion des migrants. Trois jours de négociations intensives ont permis aux dirigeants de Gabon, Guinée-Bissau, Mauritanie, Libéria, et Sénégal de présenter leurs atouts respectifs aux investisseurs américains. Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a notamment mis en avant la stabilité politique de son pays, tandis que le Gabon a mis l’accent sur ses richesses minières. Malgré l’absence d’accords majeurs, ces discussions ont jeté les bases d’une coopération économique renforcée, alors même que l’administration Trump avait une demande particulière. Selon des sources, le président américain a proposé de relocaliser des migrants en situation irrégulière, notamment des criminels en attente d’expulsion, vers les pays présents au sommet. Cette exigence, révélée par le Wall Street Journal, soulève des interrogations. Trump II exige la relocalisation des migrants en situation irrégulière en Afrique Le président du Libéria, Joseph Boakai,  a confirmé que la question des demandeurs d’asile a été abordée. Il a déclaré : « Ils n’obligent personne, mais ils veulent que nous sachions que c’est une préoccupation« . En effet, l’administration américaine semble mettre une pression croissante sur les pays africains pour qu’ils acceptent des expulsés, et ce même dans des contextes où les pays concernés, comme le Nigéria, peinent déjà à gérer leurs propres défis internes. Le chef de la diplomatie nigériane, Yusuf Tuggar, a dénoncé cette pression, affirmant que son pays, avec une population de plus de 210 millions, n’est pas en position d’accueillir des centaines de Vénézuéliens, soulignant les défis que cela représenterait. Ce sommet illustre la tension croissante entre les impératifs économiques et les réalités migratoires. Les enjeux sont vastes, mêlant intérêts stratégiques et diplomatie dans un contexte global de sécurité instable. Le dialogue entre l’Afrique et les États-Unis, bien qu’encourageant, doit donc naviguer avec prudence entre le développement d’un partenariat commercial et la gestion des crises migratoires complexes. En ce sens, la relation post-sommet pourrait transformer les interactions bilatérales, posant la question essentielle : jusqu’où l’Afrique est-elle prête à aller pour renforcer ses liens économiques, tout en préservant sa souveraineté face aux demandes américaines ? Noël Ndong

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IDE en Afrique 2024 : un bond spectaculaire, une réalité fragmentée

« L’Afrique devient un terrain stratégique, mais encore semé d’incertitudes » , selon Dr. Samuel Adebayo. En 2024, l’Afrique a attiré 97,03 milliards de d’IDE, en hausse de 75,11 %, selon la CNUCED. Mais ce chiffre cache de fortes disparités régionales : l’Égypte capte près de la moitié du total grâce à un seul mégaprojet (Ras El-Hekma, 35 milliards de dollars, tandis que l’Afrique subsaharienne reste à la traîne. L’Afrique centrale, avec la RDC, le Cameroun et le Gabon, s’impose comme zone-clé dans la course aux ressources critiques (cobalt, lithium, cuivre), avec 17 milliards de dollars répartis sur 7 contrats miniers. Cependant, l’attractivité est freinée par l’instabilité, le déficit d’infrastructures et des régulations incertaines. La polarisation est marquée en Afrique du Nord, une région qui concentre 52 % des IDE africains, tandis que l’Afrique subsaharienne voit la valeur de ses projets chuter de 37 %. Dans ce contexte, les puissances du Golfe, la Chine et l’Inde intensifient leur influence, transformant le continent en terrain d’intelligence économique stratégique. Mais sans réformes structurelles, la croissance restera déséquilibrée. « L’Afrique ne manque pas d’opportunités, mais d’architectes d’un futur coordonné », déclare un économiste de la Banque africaine de développement (BAD). Noël Ndong

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Énergie verte ou fracture stratégique ? Le Cameroun face au pari de la transition

L’Afrique centrale peut devenir un pôle énergétique résilient, à condition de sauter l’étape fossile. Alors que le continent africain pourrait économiser jusqu’à 5 000 milliards $ d’ici 2050 en adoptant un modèle 100 % renouvelable (Power Shift Africa), l’Afrique centrale, longtemps marginalisée dans les flux d’investissement énergétique, dispose d’un levier de souveraineté inédit.  Le Cameroun, avec son mix énergétique dominé par l’hydroélectricité (70 %), se positionne comme un pivot stratégique pour bâtir une Afrique électrifiée, décarbonée et interconnectée. « Le Cameroun peut devenir le moteur propre de l’Afrique centrale, à condition de traiter l’énergie comme un enjeu géopolitique, et non comme une simple variable technique »,a déclaré  Dr. Léon Mvondo, économiste de l’énergie.Avec un taux d’électrification rural inférieur à 25 %, un réseau vétuste et un monopole encore verrouillé, le défi est colossal mais structurant. Le pays détient un potentiel exploitable de 20 GW en hydroélectricité, un ensoleillement moyen supérieur à 5 kWh/m²/jour, et une capacité de création de 500 000 emplois dans les filières vertes d’ici 2040. Une vision à l’échelle régionale : énergie, influence, stabilité La stratégie camerounaise repose sur cinq piliers : Électrification rurale décentralisée via des mini-réseaux solaires ; Attractivité réglementaire pour les producteurs indépendants (IPPs) ; Interconnexion régionale (via le PEAC et la CEEAC) ; Formation locale de compétences vertes (Institut régional à Douala) ; Mobilisation des financements climatiques (Fonds vert, JETP). Pour Fatima Zongo, spécialiste en transition énergétique à la BAD, « l’Afrique centrale ne doit pas suivre, elle doit innover. Son retard énergétique est sa chance de ne pas reproduire les erreurs fossiles ». Au-delà de l’énergie, il s’agit d’un enjeu d’intelligence économique : bâtir un bloc renouvelable (Cameroun, RDC, Tchad, Gabon, Congo) renforcera la voix diplomatique de la région dans les forums climatiques et les négociations multilatérales. Noël Ndong

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