29 juillet 2025

Sécurité alimentaire mondiale : la faim recule, sauf en Afrique et au Proche-Orient

L’Afrique centrale reste en alerte rouge, fragilisée par les conflits, la dépendance alimentaire et le sous-investissement agricole Le dernier rapport mondial sur la sécurité alimentaire, publié ce 28 juillet 2025 par la FAO, l’Unicef, le PAM et l’OMS, indique un recul modéré de la faim à l’échelle mondiale : entre 638 et 720 millions de personnes ont été sous-alimentées en 2024, soit 8,2 % de la population, contre 8,5 % en 2023. Mais cette amélioration cache de fortes disparités : la situation empire en Afrique, notamment en Afrique centrale. Dans cette région, plus d’un quart de la population est confrontée à l’insécurité alimentaire, selon les données de la FAO. Les conflits armés, les crises politiques (comme en RDC, en RCA ou au Tchad), mais aussi le dérèglement climatique et la forte dépendance aux importations expliquent cette vulnérabilité. « En Afrique centrale, les chocs climatiques comme les inondations ou les sécheresses réduisent la productivité agricole, tandis que la hausse du coût des denrées de base fragilise les ménages déjà précaires », analyse David Laborde, économiste à la FAO. Les zones rurales sont particulièrement touchées : le taux d’insécurité alimentaire modérée ou sévère y atteint plus de 35 %, selon le rapport. En cause également : des politiques agricoles encore peu inclusives, un accès limité au financement pour les petits producteurs, et une urbanisation rapide qui désorganise les filières de distribution. La malnutrition infantile y est également préoccupante. Moins d’un enfant sur quatre en Afrique centrale a accès à une alimentation variée. Cela engendre retards de croissance, baisse du capital humain et fragilité des apprentissages, avec des effets durables sur le développement des pays. Alors que le monde s’éloigne de l’Objectif de développement durable n°2 (« Faim Zéro » d’ici 2030), l’Afrique centrale illustre les défis structurels encore non résolus. « Sans investissement ciblé dans les systèmes alimentaires locaux, l’irrigation, et la résilience climatique, cette région risque d’être le principal foyer de la faim mondiale dans les années à venir », avertit Raj Patel, économiste à l’université du Texas. Noël Ndong

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Centrafrique : six anciens miliciens du FPRC condamnés à de lourdes peines pour crimes de guerre

La Cour pénale spéciale franchit un cap dans la lutte contre l’impunité en condamnant les auteurs de violences à Ndélé. En Centrafrique, la Cour pénale spéciale (CPS) a prononcé, le lundi 28 juillet, des peines allant de 20 à 25 ans de prison contre six anciens miliciens du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC). Jugés par contumace, ils ont été reconnus coupables de crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour des exactions commises en 2020 dans la ville de Ndélé, à l’est du pays. Le général Ndjouma Faché et Fotor Sinine écopent de 20 ans de prison, tandis que Younouss Kalam, Atahir English, Abdel Kane, Mahamat Salle et Yousouf Moustapha alias « Badjadje » sont condamnés à 25 ans de réclusion. « C’est un signal fort envoyé aux groupes armés : l’impunité n’est plus une option », a déclaré un observateur judiciaire sous couvert d’anonymat. La Cour prévoit une prochaine audience pour fixer les réparations dues aux victimes. Les faits remontent à mars et avril 2020, lorsque des violences sanglantes ont opposé les factions Rounga et Goula du FPRC. Les juges ont établi la responsabilité des accusés dans des viols, tortures, enlèvements, persécutions ethniques et pillages. Bien que les condamnés soient toujours en fuite, les autorités affirment que des recherches sont en cours. Créée en 2015, la CPS est une juridiction hybride soutenue par les Nations unies, compétente pour juger les crimes les plus graves commis depuis 2003. Selon un avocat de la partie civile, « ce verdict renforce la confiance des victimes dans les institutions judiciaires nationales ». Les parties disposent désormais de trois jours pour interjeter appel. Reste à savoir si cette décision accélérera la coopération entre les forces nationales et internationales pour interpeller les condamnés toujours en cavale. Noël Ndong

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Dette salariale des agents publics : l’État camerounais entame un vaste apurement de 57 milliards de F CFA

Entre rattrapage administratif et engagement politique, un signal attendu vers la stabilisation de la fonction publique. Le gouvernement camerounais a lancé, dès juillet 2025, une opération majeure d’apurement d’une dette salariale de 57 milliards de F CFA contractée auprès de quelque 178 000 agents publics. Il s’agit d’arriérés liés aux avancements d’échelon et de grade non pris en compte depuis l’introduction du nouveau système de gestion AIGLE. « C’est une réponse concrète à une attente ancienne et légitime des fonctionnaires. L’État honore ses engagements », a déclaré Joseph LE, ministre de la Fonction publique, lors d’un point conjoint avec le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, le 26 juillet. Dans le détail, 53,2 milliards seront versés à ceux dont les rappels sont inférieurs à 4,5 millions de F, soit 177 933 agents, à raison de 8 milliards par mois jusqu’en janvier 2026. Les 450 agents concernés par des montants supérieurs à 4,5 millions bénéficieront aussi de paiements, mais sur dossier, à déposer au ministère des Finances. « Ce plan est structuré, graduel et sécurisé », affirme un haut cadre du Minfi, soulignant que « les plus petits montants sont traités en priorité pour toucher un maximum de bénéficiaires rapidement ». Cette opération s’inscrit dans un contexte de réforme numérique de la gestion des ressources humaines, avec l’entrée en vigueur d’AIGLE, censée automatiser les évolutions de carrière. Cependant, la transition a engendré de nombreux retards. D’autres catégories d’agents verront leurs paiements échelonnés : les 175 agents en poste dans les missions diplomatiques seront régularisés dès septembre, tandis que 2 318 agents en détachement ou en disponibilité verront leur situation analysée courant 2026. Ce geste, perçu par les syndicats comme un « pas vers la normalisation du traitement administratif des carrières », reste à suivre avec vigilance. Car, comme le rappelle un syndicaliste du secteur éducatif, « des rappels ne devraient plus jamais prendre dix ans pour être payés ». Noël Ndong

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Présidentielle 2025 au Cameroun : les premières contestations électorales déposées

Entre recours juridiques et débat démocratique, le Conseil constitutionnel face à sa mission d’arbitre impartial À la suite de la publication de la liste définitive des 13 candidats retenus pour la présidentielle du 12 octobre 2025, plusieurs recours ont été déposés au Conseil constitutionnel. Ces requêtes, formulées dans les délais légaux, reflètent à la fois la vivacité du pluralisme politique et les tensions persistantes autour de l’interprétation des règles électorales. Parmi les recours les plus médiatisés figure celui de Léon Theiller Onana, conseiller municipal à Monatélé et militant du parti au pouvoir, le RDPC. Il conteste la régularité de la procédure d’investiture du président sortant Paul Biya, tout en sollicitant la suspension de deux membres du Conseil constitutionnel, invoquant une possible incompatibilité. Une démarche rare au sein des rangs du RDPC, qui suscite attention et prudence. Bertin Kisop, président du Cameroon Party for Social Justice (CPSJ), a quant à lui déposé trois requêtes : l’une visant l’invalidation d’une candidature concurrente, l’autre contestant son propre rejet, et la dernière s’interrogeant sur la composition actuelle du Conseil constitutionnel. Si ses demandes soulèvent des points de droit, elles traduisent aussi le besoin d’une meilleure transparence dans la communication institutionnelle. Deux autres candidats recalés – Bessiping (REFERE) et André Dibamou (Jeunesse Démocratique du Cameroun) – demandent la réhabilitation de leurs candidatures, évoquant des difficultés administratives, notamment dans l’obtention ou la validation des pièces requises. Conformément à la loi, le Conseil constitutionnel a dix jours pour statuer sur les recours. Son rôle d’arbitre indépendant est plus que jamais scruté, alors que l’enjeu principal reste la crédibilité du processus électoral et la confiance des électeurs. Ces premières requêtes signalent l’importance d’un dialogue continu entre institutions, partis politiques et citoyens, pour que l’élection présidentielle de 2025 soit non seulement régulière, mais aussi perçue comme légitime par l’ensemble des acteurs. Noël Ndong

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