juillet 2025

l'influence Hadja Hawa

Cameroun/L’influenceuse Hadja Hawa dans l’œil du cyclone : la parole  numérique sous surveillance

Une nouvelle figure du cyberactiviste camerounais frappé d’une interdiction de sortie du territoire et activement recherché. Hadja Hawa, influenceuse très suivie sur les réseaux sociaux, critique virulente du régime, est frappée d’une interdiction de sortie du territoire (IST) et activement recherchée par les autorités. Une affaire qui révèle les tensions croissantes entre pouvoir politique et expression numérique à l’approche de la présidentielle.Un Message Radio Porté daté du 23 juillet et signé par le Lieutenant-Colonel Dieudonné Bialo, haut responsable de la gendarmerie, en atteste officiellement. Des accusations lourdes : « appels à l’insurrection » Selon les termes du document en circulation, Hadja Hawa, également identifiée comme Hadja Haoua Aboubakar, serait soupçonnée de multiples appels à l’insurrection. Le ministère de la Défense aurait lancé des opérations de localisation dans plusieurs villes du pays, dont Yaoundé, Douala et Maroua. Aucun détail judiciaire n’a pour l’instant été officiellement communiqué. L’influenceuse s’était récemment illustrée par des vidéos dénonçant avec virulence le pouvoir en place. Des propos critiques vis-à-vis des institutions et de la gouvernance auraient accéléré les mesures prises à son encontre. Influence numérique vs pouvoir politique Cette affaire illustre la montée en puissance de l’influence digitale comme force d’opinion au Cameroun. Dans un pays où la liberté d’expression reste encadrée, l’irruption de voix alternatives sur Tik Tok, Facebook ou YouTube rebattrait les cartes de la communication politique. À quelques mois de la présidentielle, cette arrestation symbolique pourrait être interprétée comme un signe de crispation du pouvoir face à la contestation populaire – et parfois populiste – numérique. Que dit la loi camerounaise ? Le Cameroun ne dispose pas encore d’un cadre juridique spécifique aux influenceurs, mais plusieurs textes peuvent s’appliquer : Un tournant dans la guerre des récits ? L’affaire Hadja Hawa pose une question majeure : jusqu’où l’État peut-il encadrer les contenus numériques sans verser dans la sanction ? D’un côté, les autorités brandissent le risque de manipulation et de désinformation. De l’autre, la société civile et une partie de la jeunesse numérique dénoncent une volonté de museler les critiques, alors que les frustrations sociales (chômage, gouvernance, accès aux services) s’accumulent. L’influenceur  a-t-il  le droit de dire tout et n’importe quoi, au mépris de l’éthique ? À l’approche de l’échéance électorale de 2025, ce bras de fer entre pouvoir politique et influenceurs pourrait devenir un facteur de polarisation supplémentaire. L’image des personnalités visées par ces critiques en ligne en sort affaiblie, mais la répression de ces voix dissidentes pourrait aussi accroître leur audience. Il faut dire que l’affaire Hadja Hawa dépasse le simple cadre judiciaire. Elle marque un tournant dans la gestion des voix numériques contestataires en Afrique centrale. À la croisée de la politique, du droit et de l’influence, elle questionne les limites de la critique publique à l’ère des réseaux sociaux. Noël Ndong

Cameroun/L’influenceuse Hadja Hawa dans l’œil du cyclone : la parole  numérique sous surveillance Read More »

Cameroun/Le MINSEP confirme : Marc Brys reste aux commandes des Lions

Nouvelle péripétie dans le feuilleton du football camerounais. Le ministère des Sports (MINSEP) a officiellement confirmé que Marc Brys demeure sélectionneur national des Lions Indomptables, malgré la circulation d’une lettre de démission supposée, transmise à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) le 23 juillet. Selon les autorités, ce document serait non authentifié et n’émane pas de l’intéressé. Une lettre trouble, un climat tendu Le 23 juillet, la Fécafoot affirme avoir reçu une lettre de démission de Marc Brys, document immédiatement relayé dans les médias. Mais quelques heures plus tard, le MINSEP dément l’authenticité de ce courrier, affirmant que Marc Brys « n’a jamais déposé ni signé de lettre de démission officielle », et reste donc « pleinement en fonction ». Cette nouvelle confusion alimente un climat de méfiance généralisée entre la fédération dirigée par Samuel Eto’o et le ministère, déjà opposés depuis des mois sur la légitimité de la nomination du technicien belge. Un conflit de gouvernance persistant Le cœur du conflit reste inchangé : Quelles conséquences sportives et institutionnelles ? Ce bras de fer institutionnel met en péril la stabilité des Lions à l’approche de la suite des éliminatoires pour la Coupe du monde 2026. Il affaiblit également la crédibilité internationale du Cameroun auprès de la CAF et de la FIFA, qui surveillent de près toute forme d’ingérence politique. À moyen terme, cette affaire pourrait provoquer : une possible sanction administrative ou suspension du Cameroun par la FIFA ; un affaiblissement du staff technique, privé de visibilité ; une polarisation de l’opinion publique entre pro-Fécafoot et pro-MINSEP. Le gouvernement camerounais semble décidé à maintenir sa ligne, affirmant que Marc Brys est « en mission de service public » et « protégé par les institutions de la République ». Sauf retournement inattendu ou médiation externe, le duel entre État et fédération risque de se poursuivre… avec, en ligne de mire, les performances de l’équipe sur le terrain. Au Cameroun, le football est bien plus qu’un sport, c’est un terrain de lutte pour le pouvoir, où la question du sélectionneur devient l’enjeu d’une bataille d’autorité entre les deux piliers du sport national. Noël Ndong

Cameroun/Le MINSEP confirme : Marc Brys reste aux commandes des Lions Read More »

UE-Chine

UE-Chine : un sommet pour éviter la rupture géoéconomique

Le sommet qui se tient aujourd’hui entre l’Union européenne et la Chine à Pékin, à l’occasion du 50e anniversaire de leurs relations diplomatiques, ressemble à un exercice d’équilibrisme diplomatique. Le sommet qui se tient aujourd’hui entre l’Union européenne et la Chine à Pékin, à l’occasion du 50e anniversaire de leurs relations diplomatiques, ressemble à un exercice d’équilibrisme diplomatique. Derrière les formules consensuelles et les poignées de main officielles, le climat est orageux. L’Europe et la Chine, deux géants économiques structurellement interdépendants, s’enlisent dans une logique de méfiance réciproque aux relents de guerre commerciale. Sur le plan géoéconomique, les déséquilibres sont flagrants : l’UE accuse un déficit commercial record de plus de 300 milliards d’euros vis-à-vis de Pékin, alimenté par l’inondation du marché européen par des produits chinois subventionnés, notamment les véhicules électriques et les équipements solaires. Face à cette offensive industrielle, Bruxelles a renforcé ses instruments de défense commerciale, imposant des droits de douane sur plusieurs secteurs stratégiques. La Chine, en retour, menace de taxer les produits agroalimentaires et pharmaceutiques européens, notamment français. Mais au-delà des chiffres, le cœur du problème réside dans l’absence de réciprocité. Alors que les entreprises chinoises prospèrent en Europe, les groupes européens déplorent toujours un accès limité au marché chinois et une compétition biaisée. Pékin défend son modèle, mais multiplie les appels à un « dialogue rationnel », tentant de contenir l’escalade protectionniste. Les conséquences d’un durcissement durable seraient lourdes : fragmentation accrue des chaînes de valeur, contraction des investissements croisés, et affaiblissement des ambitions climatiques globales. Car si un terrain d’entente existe, c’est bien celui du climat – sujet sur lequel une déclaration conjointe pourrait sauver la face du sommet. À défaut d’un tournant, ce sommet pourrait au mieux offrir un sursis : une pause dans la spirale de tensions, sans véritable inflexion stratégique. L’Europe, désormais lucide face à la dépendance technologique et commerciale, semble prête à durcir sa posture. Pékin, quant à lui, joue la montre dans un contexte de ralentissement économique. Le bras de fer est engagé – le sommet de Pékin n’en est peut-être que le prélude. Noël Ndong

UE-Chine : un sommet pour éviter la rupture géoéconomique Read More »

Patrimoine africain : Ils ont pillé l’Afrique, ils doivent rendre !

Trésors volés, justice en retard : la France promet enfin d’agir, mais l’Afrique n’en peut plus d’attendre. Des milliers d’objets d’art et de mémoire pillés durant la colonisation dorment encore dans les musées français. À ce jour, seulement 27 objets ont été restitués, dont 26 au Bénin. Pendant ce temps, le Cameroun, l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, Madagascar et d’autres attendent que leurs richesses culturelles retrouvent leur terre d’origine. « La France est à la traîne », dénonce la chercheuse Saskia Cousin. En 2022, l’Allemagne a restitué 1 100 œuvres au Nigeria. Pendant ce temps, la France tergiverse. Le Cameroun, par exemple, réclame depuis des années les masques, statues et objets rituels emportés de force durant la période coloniale – sans succès. Le 30 juillet, un projet de loi “historique” devrait être présenté au conseil des ministres. Il permettrait la restitution de biens culturels par simple décret, sans passer par un vote parlementaire, jusqu’ici obligatoire. Une petite révolution, mais qui arrive bien tard. Certains restent sceptiques. « Ce n’est pas au Parlement d’écrire l’histoire, mais de réparer les fautes », rappelle le sénateur Pierre Ouzoulias, évoquant les restitutions de crânes à l’Algérie, dont 18 sur 24 n’avaient pas d’origine confirmée. L’Afrique ne veut plus attendre, ni de symboles mal ficelés. Le Cameroun et les autres nations exigent leurs biens, pas des débats sans fin. Noël Ndong

Patrimoine africain : Ils ont pillé l’Afrique, ils doivent rendre ! Read More »

Cameroun : réorganisation territoriale d’envergure à l’approche de la présidentielle de 2025

Nomination de 17 Préfets et plus de 60 Sous-Préfets : Paul Biya mise sur la stabilité et l’efficacité administrative. À moins de trois mois de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, le Président Paul Biya a initié un double mouvement stratégique au sein du Commandement territorial. Le 22 juillet 2025, deux décrets distincts ont officialisé la nomination de 17 Préfets et plus de 60 Sous-Préfets à travers neuf des dix régions du pays. Cette vaste opération administrative intervient dans un climat politique tendu, et vise à consolider l’autorité de l’État, renforcer la gouvernance locale et anticiper les enjeux sécuritaires liés à la période électorale. Du département de la Vina à celui du Mbam-et-Kim, en passant par la Mefou-et-Akono, le Mayo-Tsanaga ou encore le Nyong-et-Mfoumou, de nombreux Préfets ont été nouvellement installés ou mutés. Plusieurs d’entre eux, tels que Sone Clément Ngoe, Samuel Monebo et Sop Mote Adeline Claude, accèdent à ces fonctions après avoir exercé en tant que Sous-Préfets, traduisant ainsi une volonté de promotion interne et de valorisation de l’expérience administrative de terrain. Parallèlement, plus de 60 Sous-Préfets ont été nommés dans les arrondissements clés de toutes les régions concernées, notamment dans les zones stratégiques du Centre, de l’Ouest, de l’Extrême-Nord, du Sud-Ouest et du Littoral. Ce renouvellement massif s’inscrit dans une logique d’optimisation du maillage territorial, en plaçant des responsables jeunes, expérimentés ou aguerris à la tête des circonscriptions, pour garantir la continuité de l’État et la proximité avec les populations. Ces nominations, qui suivent de près la conférence semestrielle des gouverneurs et les récentes mutations dans les forces armées, montrent clairement une approche coordonnée visant à sécuriser le processus électoral, à apaiser les tensions locales et à assurer une gestion fluide et réactive de l’administration publique. Il s’agit là d’une manœuvre stratégique du pouvoir central pour anticiper les défis à venir et maintenir la paix sociale avant, pendant et après le scrutin. Noêl Ndong

Cameroun : réorganisation territoriale d’envergure à l’approche de la présidentielle de 2025 Read More »

L’Europe au carrefour africain : valeurs ou influence ?

Face à une Afrique en pleine transformation, l’Union européenne se retrouve à un moment critique. Alors que la Chine construit et que la Russie arme, Bruxelles peine à définir une voie claire, oscillant entre principes et pragmatisme.  Un rapport du Centre de Politique Européenne (CEP) met en garde : l’UE pourrait bien perdre l’Afrique, non pas faute de discours, mais faute de stratégie. Une Afrique convoitée, un terrain de rivalités géoéconomiques En 2024, la Chine a investi près de 11 milliards de dollars dans des infrastructures clés en Afrique – routes, lignes électriques, ports, data centers. La Russie, de son côté, a étendu son empreinte militaire en signant des accords de défense dans plus de 20 pays africains, tout en consolidant ses positions dans des zones en conflit. L’Union européenne, pourtant historiquement bien implantée via l’aide publique au développement, semble de plus en plus spectatrice, cantonnée à une posture normative centrée sur la démocratie, la bonne gouvernance et les droits humains. « L’Europe parle de valeurs, mais n’investit pas à la hauteur de ses ambitions », résume Eleonora Poli, économiste au CEP et coautrice du rapport Perdre l’Afrique ?. En clair, les principes ne suffisent plus, surtout quand les rivaux apportent des solutions concrètes. Une politique commerciale désalignée Le CEP critique l’inadéquation entre les discours européens et les attentes africaines. Si les Accords de Partenariat Économique (APE) ou les dialogues techniques existent, ils ne génèrent ni emploi ni valeur suffisante sur le continent. Or, deux domaines pourraient changer la donne : Du discours normatif à la stratégie partenariale Le CEP plaide pour une refonte profonde de l’approche européenne. Il ne s’agit plus de « former » l’Afrique à la norme européenne, mais de co-construire des projets basés sur le partage des risques et la création de valeur locale. Des outils concrets sont proposés : garanties de crédit à l’exportation, accords d’achat public, dialogues réglementaires bilatéraux, et fonds de co-investissement dans les chaînes de valeur africaines. « Ceux qui veulent gagner l’Afrique doivent cesser de parler pour elle, et commencer à bâtir avec elle », insiste André Wolf, coauteur du rapport. Une urgence stratégique Dans un contexte où l’Afrique cherche à diversifier ses alliances, l’Europe est confrontée à un choix existentiel : rester un acteur crédible ou disparaître du jeu africain. Le risque est réel : se voir reléguée au rang de puissance secondaire, au profit de partenaires perçus comme plus efficaces, moins intrusifs, et plus cohérents. Pour Eleonora Poli, « l’Afrique n’a plus besoin de donneurs de leçons, mais de co-bâtisseurs de solutions ». L’Europe doit sortir de l’ambiguïté. Si elle souhaite rester un acteur clé en Afrique, elle devra assumer une nouvelle posture : stratégique, collaborative, et ancrée dans les réalités économiques africaines. Il ne s’agit plus de savoir ce que l’Europe veut faire en Afrique, mais ce qu’elle veut être face à une Afrique qui, désormais, choisit ses partenaires. Noël Ndong

L’Europe au carrefour africain : valeurs ou influence ? Read More »

Gabon : le PDG au bord de l’implosion à l’approche des législatives

Exclusion des pro-Bongo, guerre de clans : la plus vieille formation politique du pays vacille à deux mois du scrutin À quelques mois des élections législatives et municipales prévues en septembre 2025, le Parti Démocratique Gabonais (PDG), longtemps machine électorale du régime Bongo, traverse une crise interne sans précédent. La nouvelle direction du parti a récemment interdit l’accès au siège aux cadres proches d’Ali Bongo, acte fort qui symbolise une rupture nette avec l’ancien pouvoir. Ce bras de fer pour le contrôle du PDG révèle un conflit de légitimité entre l’ancienne garde et la nouvelle direction issue de la transition. Ce climat délétère fragilise davantage une formation déjà affaiblie depuis la chute d’Ali Bongo en 2023. Des accusations de dérives autoritaires, d’exclusion et de règlements de comptes internes alimentent les tensions, menaçant l’unité du parti. Les conséquences politiques sont lourdes : cette désunion pourrait provoquer des candidatures parallèles, la démobilisation des bases locales, voire la scission du PDG. À deux mois d’un scrutin décisif pour le nouvel équilibre institutionnel du Gabon, ce chaos interne risque de reléguer le PDG au second plan, ouvrant un boulevard aux partis émergents et à la majorité de transition. Ce qui se joue aujourd’hui dépasse une querelle de leadership : c’est l’avenir politique même de l’ex-parti au pouvoir qui est en jeu. Noël Ndong

Gabon : le PDG au bord de l’implosion à l’approche des législatives Read More »

Cameroun : une personne disparaît toutes les 12h – La jeunesse en danger

Les grandes villes comme Yaoundé et Douala épicentres d’un phénomène inquiétant, avec des adolescents en première ligne. Entre janvier et juin 2025, le Cameroun a enregistré 441 cas de disparitions de personnes, soit une moyenne de deux cas par jour. Le phénomène inquiète, d’autant plus qu’il touche majoritairement les jeunes, avec 36 % des disparus âgés de 13 à 17 ans. Les élèves représentent près de la moitié des cas (49 %), et les filles sont plus concernées (27 %) que les garçons (23 %). Les disparitions sont concentrées dans les zones urbaines densément peuplées. Yaoundé arrive en tête avec 40,2 % des cas, suivie de Douala (24,3 %). Bertoua, Bafoussam et Buea figurent également parmi les villes les plus affectées. Les pics sont observés en mai et juin, période correspondant au début des grandes vacances scolaires. Aucun chiffre précis sur la ville d’Edéa et le département de la Sanaga maritime. Les circonstances des disparitions varient : sorties pour des activités, fugues volontaires, sorties scolaires, ou encore enlèvements présumés. La majorité des alertes proviennent des réseaux sociaux, notamment Facebook (98 %). Face à cette situation préoccupante, des experts appellent à une mobilisation nationale. Ils recommandent la création d’une ligne verte pour signaler rapidement les cas, le renforcement de la sensibilisation communautaire, et la mise en place d’un soutien psychosocial, en collaboration avec des organisations comme la Croix Rouge. Noël Ndong

Cameroun : une personne disparaît toutes les 12h – La jeunesse en danger Read More »

Cameroun : Marc Brys claque la porte des Lions Indomptables

Le technicien belge Marc Brys a officiellement démissionné de son poste de sélectionneur de l’équipe nationale du Cameroun. Dans une lettre adressée aux autorités camerounaises le 21 juillet, Brys invoque des « manquements contractuels graves », notamment deux mois de salaires impayés pour lui et son staff. Un départ qui survient dans un climat de tension persistante entre la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et le ministère des Sports, source de blocages depuis sa nomination en avril 2024. Cette démission pourrait avoir des conséquences lourdes pour les Lions Indomptables. À quelques mois de la CAN 2025 et en pleine campagne qualificative pour la Coupe du Monde 2026, le Cameroun se retrouve sans sélectionneur. La Fecafoot, qui a pris acte de la démission, doit désormais trouver en urgence un remplaçant, dans un contexte institutionnel toujours tendu. Sur le plan juridique, Marc Brys menace de saisir le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) pour rupture abusive de contrat. Cette affaire pourrait ternir davantage l’image de la gouvernance du football camerounais à l’international. Enfin, ce nouveau feuilleton ravive les inquiétudes sur la stabilité de la sélection nationale, déjà fragilisée par des crises internes récurrentes. Le prochain sélectionneur devra composer non seulement avec des enjeux sportifs majeurs, mais aussi avec un environnement administratif profondément divisé. Noël Ndong

Cameroun : Marc Brys claque la porte des Lions Indomptables Read More »

Infrastructure au Cameroun

Infrastructure : le Cameroun et l’Afrique centrale face au défi de l’autofinancement

L’Afrique pourrait autofinancer son développement. C’est le message fort du State of Africa’s Infrastructure Report 2025 publié par l’Africa Finance Corporation (AFC). Le document met en lumière un potentiel colossal de plus de 4 000 milliards de dollars en capital domestique, et appelle à une mobilisation concertée. Une aubaine pour l’Afrique centrale, et notamment le Cameroun, où les besoins en énergie, transport, industrie et numérique restent urgents. Des ressources locales sous-utilisées Le rapport recense 1 100 milliards $ issus des fonds institutionnels (pensions, assurances, banques publiques, fonds souverains), 2 500 milliards $ d’actifs bancaires et 470 milliards $ de réserves de banques centrales. Pourtant, ces ressources sont massivement investies dans des actifs liquides peu risqués, loin des grands chantiers d’infrastructures. « Ce capital pourrait transformer l’Afrique, si on adapte nos politiques et nos instruments d’investissement », souligne Samaila Zubairu, PDG de l’AFC. Énergie : l’Afrique centrale à la traîne En 2024, le continent n’a ajouté que 6,5 GW de capacités électriques, bien loin des 48,6 GW des États-Unis. Le Cameroun, avec son potentiel hydroélectrique sous-exploité (comme les barrages de Nachtigal ou Memve’ele), incarne ce retard. L’AFC recommande une accélération par des interconnexions régionales, des réformes tarifaires, et la structuration de projets à grande échelle. Transports : la modernisation passe par les corridors Le Corridor de Lobito, reliant l’Angola à la RDC et à la Zambie, illustre une tendance régionale : la montée du rail privé. Avec 7 000 km de nouvelles lignes en projet sur le continent, l’Afrique centrale, où les infrastructures ferroviaires restent vieillissantes, pourrait bénéficier de cette dynamique. Les routes rurales, notamment au nord du Cameroun ou dans le Bassin du Congo, sont aussi identifiées comme des leviers de désenclavement stratégique. Industrie : réduire la dépendance aux importations L’AFC alerte : l’Afrique importe chaque année 300 milliards $ en acier, engrais et pétrole raffiné. Le Cameroun est particulièrement vulnérable sur les engrais (consommation moyenne de 15 kg/ha, très en dessous des 140 kg recommandés). Numérique : un levier de souveraineté et d’inclusion Avec les nouveaux câbles sous-marins comme 2Africa, le numérique devient un pilier stratégique. L’AFC appelle à étendre la fibre en zones rurales ; créer des data centers régionaux (à l’image du projet à Kribi) ; harmoniser les régulations (notamment sur la protection des données) ; promouvoir l’e-ID, les paiements mobiles et la formation numérique. Vers un modèle d’autonomie financière Face à la crise de la dette et à la raréfaction des financements extérieurs, l’autofinancement devient une nécessité. L’AFC évalue le déficit annuel en infrastructures à 400 milliards $. Pour combler ce fossé, trois recommandations : 1.     Réformer la réglementation des fonds institutionnels pour permettre l’investissement long terme, 2.     Mitiger les risques pour attirer ces capitaux vers les projets, 3.     Créer des véhicules d’investissement : PPP, fonds souverains, fonds thématiques. Un moment de bascule pour l’Afrique centrale Les outils sont là. Le capital aussi,  à mettre en mouvement les institutions et les dirigeants. Pour le Cameroun, pays charnière d’Afrique centrale, c’est l’occasion de capitaliser sur ses ressources et ses pôles structurants (Kribi, Douala, Garoua…) pour bâtir une base industrielle solide et durable. Reste à transformer cette impulsion, à travers la convergence des réformes, un climat des affaires amélioré, et la confiance des investisseurs locaux, pour redonner à l’Afrique centrale le sourire de son propre décollage. Noël Ndong

Infrastructure : le Cameroun et l’Afrique centrale face au défi de l’autofinancement Read More »

Scroll to Top