juillet 2025

Afrique centrale/Le virus du riz : une bombe agricole silencieuse

Face au Rice Yellow Mottle Virus (RYMV), le Cameroun et ses voisins au cœur d’un enjeu agricole, sanitaire et stratégique continental. « Le RYMV n’est pas qu’un virus agricole, c’est une menace systémique pour la souveraineté alimentaire africaine », selon Dr. Alice Nkosi, virologue agricole. Présent dans plus de 25 pays, le virus de la panachure jaune du riz (RYMV) provoque des pertes de 20 à 80 %, soit jusqu’à 7 millions de tonnes de riz perdues chaque année sur le continent. Pour un aliment qui constitue une base alimentaire pour plus de 200 millions de consommateurs en Afrique centrale et de l’Ouest, le danger est palpable. Le Cameroun, avec plus de 300 000 hectares de riziculture, est particulièrement vulnérable. « Le corridor rizicole de l’Adamaoua au Lac Tchad agit comme un accélérateur épidémiologique », prévient Dr. Jean-Claude Nguema, co-auteur de l’étude publiée dans PLoS Pathogens. Le pays constitue un nœud stratégique régional, exposé aux dynamiques de diffusion venues du Sahel, de l’Afrique de l’Est et des grandes zones forestières du bassin du Congo. « La circulation non réglementée des semences et la mobilité transfrontalière des éleveurs et commerçants facilitent une propagation virale invisible mais rapide », explique Pr. Aminata Diallo, agronome. Contrairement à d’autres virus végétaux, le RYMV se transmet non seulement par insectes, mais aussi via les outils agricoles, les animaux (bœufs, oiseaux), et les contacts humains. Il échappe aux dispositifs classiques de contrôle phytosanitaire. Un enjeu de sécurité alimentaire et géopolitique : dans un contexte d’inflation céréalière mondiale, d’instabilité climatique, et de dépendance persistante aux importations asiatiques, l’expansion du RYMV en Afrique centrale pourrait rapidement devenir un facteur aggravant de tensions sociales. « La réponse doit être multilatérale, transfrontalière et coordonnée. Le virus ignore les frontières ; notre réponse ne peut pas en avoir » — Dr. Samuel Adebayo, conseiller régional en sécurité alimentaire (CEDEAO) Il serait urgent d’appuyer les réseaux de surveillance virale, sécuriser les flux de semences, former les agriculteurs, et intégrer le risque RYMV aux stratégies nationales de sécurité alimentaire devient une priorité. Sans réaction rapide, la région pourrait faire face à une crise rizicole de grande ampleur. Noël Ndong

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« Réparations : l’Afrique et le Cameroun s’unissent pour revendiquer la justice »

Un appel urgent depuis Addis-Abeba en Ethiopie. Lors de l’Assemblée de l’Union africaine à Addis-Abeba, une demande longtemps réclamée a refait surface : celle des réparations pour les anciennes colonies africaines, victimes de la traite négrière et de l’exploitation coloniale. Dans le cadre de l’initiative « année de la justice pour les Africains et les personnes d’origine africaine », les voix se sont élevées pour réclamer une reconnaissance des souffrances passées. Le président du Ghana, John Mahama, a évoqué les disparités économiques encore présentes : « Les descendants d’Africains réduits en esclavage continuent de faire face à des inégalités sociales ‘. Les cicatrices d’un passé éprouvant De 1500 à 1900, des millions d’Africains ont été arrachés à leurs terres et victimes de la traite négrière. Selon l’UNESCO, c’est près de 15 millions de personnes qui ont été déportées, entraînant une perte inestimable de vies et de richesses culturelles. Les conséquences de ce passé atroce se ressentent aujourd’hui encore, avec des prévisions indiquant un déficit de croissance en Afrique de 2,6 trillions de dollars d’ici 2030 si l’on n’agit pas pour remédier aux inégalités héritées. Le cas du Cameroun Le Cameroun, ancien territoire colonial partagé entre l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, illustre parfaitement la lutte pour la reconnaissance des injustices passées. Les effets durables de la colonisation, des révoltes réprimées dans le sang et des ressources exploitées, continuent d’imprégner la société camerounaise. Les appels à réparations s’intensifient, soulignant la nécessité d’une reconnaissance officielle des crimes coloniaux et d’un soutien pour les populations touchées. La voix du Cameroun s’ajoute ainsi à celle du continent, rappelant les interconnexions entre les luttes pour la justice. Réparations : Au-delà des finances La question des réparations se révèle complexe. John Mahama souligne qu’elles doivent englober la restitution, la réhabilitation et l’éducation sur les injustices passées. Cette dimension éthique interroge également la responsabilité des pays : qui doit payer ? Alors que les États européens et nord-américains sont souvent pointés du doigt, d’autres acteurs, comme les pays arabes, sont curieusement absents du débat. Un consensus historique Les 55 membres de l’UA ont uni leurs voix pour exiger justice. Cette dynamique marque un tournant dans la diplomatie africaine et appelle à une conscience collective sur cette question cruciale. Le communiqué final stipule clairement : « Il est temps que les nations qui ont profité de l’esclavage rendent des compte« . Vers une nouvelle ère de justice Avec une population africaine projetée à 2,5 milliards d’ici 2050, la demande de réparations devient encore plus pressante. Cette assemblée de l’Union africaine pourrait être le point de départ d’un parcours vers la justice sociale et la réconciliation. Ce débat crucial appelle à des actions concrètes pour transformer des promesses en réalités tangibles, tant au niveau national qu’international. En définitive, l’Afrique, et particulièrement le Cameroun, exigent justice, et cette voix unie ne peut être ignorée. Noël Ndong

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Afrique francophone : Dérives électorales silencieuses

À l’approche de scrutins majeurs dans plusieurs pays d’Afrique francophone, un schéma préoccupant se dessine : opacité des règles électorales, sélection restrictive des candidatures, affaiblissement des commissions indépendantes et parfois, marginalisation de l’opposition. Du Cameroun au Sénégal, en passant par le Burkina Faso ou Madagascar, la République centrafricaine (RCA)… les processus électoraux deviennent de plus en plus contestés, minant la confiance publique et fragilisant la légitimité des institutions. Dans ce contexte, l’Union africaine et les organisations sous-régionales (CEEAC, CEDEAO) sont appelées à sortir de leur réserve pour préserver les principes de transparence et d’inclusivité. Ce briefing propose une lecture comparative de ces dynamiques et des risques partagés qu’elles font peser sur la stabilité politique et démocratique du Continent. Comparaison des enjeux autour des candidatures & commissions électorales Le Cameroun : Un processus à clarifier Sur fonds d’incertitude autour des critères de validation des candidatures -notamment les 300 signatures et condition juridique d’investiture -, Elecam reste « silencieuse » tandis que des candidats indépendants ou de petits partis risquent l’exclusion légale. RDC : Violence et manque de transparence La campagne électorale de décembre 2023 a été marquée par des violences, des limitations de l’observation internationale (l’UE n’a pu déployer ses observateurs) et des accusations de partialité de la CENI à l’encontre du président Félix Tshisekedi. Le climat reste inquiétant pour la crédibilité du scrutin. Sénégal : Sponsoring & exclusion ciblée Les candidatures ont été filtrées pour insuffisance de sponsors ou documents incomplets. Des figures comme Ousmane Sonko ont vu leur admissibilité compromise du fait de condamnations pénales. L’opposition a dénoncé un mécanisme de parrainage opaque qui limite la compétition démocratique. Burkina Faso : Érosion des institutions électorales La pouvoir militaire a supprimé l’indépendance de la commission électorale, transférant la responsabilité à l’intérieur – un pivot qui pourrait être dangereux pour la légitimité du futur scrutin, avec repousse indéfini des élections. Madagascar & Mozambique : Répression et blocage politique Points de convergence & déviations Vers une réforme des pratiques électorales ? Les cas camerounais et d’autres pays francophones s’inscrivent dans une tendance qui pourrait devenir préoccupantes : « institutions mi-floues, mi-claires, obstacles administratifs et manque de transparence, absence ou faible de communication publique », déclare un avocat sous anonymat. Mais cette conjoncture reflète une crise plus large en Afrique francophone : entre fermeture politique et affaiblissement institutionnel. Seule une mobilisation coordonnée des régulateurs électoraux, de la société civile, des médias et des observateurs régionaux (ECOWAS, CEEAC, UA) permettra de restaurer la confiance et de garantir un espace démocratique durable. Noël Ndong

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Présidentielle 2025 au Cameroun : Elecam sous pression face au flou sur les candidatures

Elecam est appelée à clarifier : quelles candidatures déposées, quels critères validés ? À moins de trois mois du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, l’Élection Cameroon (Elecam) fait face à une surenchère d’incertitudes autour de la validation des dossiers de candidature. Malgré l’ouverture du dépôt entre 12 et 21 juillet, l’institution reste silencieuse sur les modalités pratiques et les critères d’éligibilité réelle. Candidatures déposées Selon plusieurs sources, 15 dossiers ont été officiellement reçus à Elecam en attendant leur validation : 1- Cabral Libii ( PCRN) 2- Joshua Osih ( SDF) 3- Paul BIYA ( RDPC) 4- Theiler Onana Léon ( RDPC) 5- Maurice Kamto ( Manidem) 6- Bello Bouba ( UNDP) 7- Issa Tchiroma Bakary( FSNC) 8- Bougha Hagbe (MCNC), 9- Ruben Djaouro (PNPC) 10- Jean Blaise Gwet (MPCC) 11- Geneviève Zeh Amvene (candidate indépendante) 12- Eric Kamgan-Tan (LDCRC) 13- Akere Muna (parti Univers) 14- Bertin Kisob (CPSJ) – 1er dossier déposé 15- Serge Espoir Matomba ( PURS) D’autres figures sont attendues. Le 22 juillet, sera publiée la liste des candidatures retenues; suivie de l’ouverture des contentieux pour ceux qui contesteraient le refus de leur candidature. La liste définitive des candidatures validées devrait être publiée au plus tard le 17 août . Le 27 Septembre marquera l’ouverture de la campagne officielle et le 11 Octobre à minuit la fin de la campagne. Le jour du vote est fixé le 12 Octobre de 08h-18h00. Le flou plane sur les conditions de validation Des acteurs politiques comme Christian Ntimbane Bomo, candidat du parti Héritage, alertent sur le manque de transparence d’Elecam quant aux conditions d’investiture. Le code électoral impose, via l’article 121, la collecte de 300 signatures d’élus locaux ou traditionnels par candidat indépendant ou petit parti. Or, avec le report des élections municipales et législatives à 2026, ce seuil semble devenu juridiquement impossible, suscitant le débat sur sa légalité. Christian Ntimbane souligne aussi l’absence de règles claires concernant la forme légalisée exigée pour les actes d’investiture – et les autorités compétentes pour les signer – alors qu’Elecam reste muet, trois jours après le début du dépôt des candidatures. Enjeux institutionnels et risques juridiques Entre gestion opaque et ouverture démocratique Elecam est confrontée à un enjeu majeur de communication et de gouvernance. Si elle ne clarifie pas rapidement les modalités pratiques des dépôts, l’élection présidentielle pourrait être entachée de contestations juridiques, d’exclusions de candidats indépendants et d’accusations de fermeture politique. Pour Christian Ntimbane Bomo, « Elecam être clair ou faire face à l’annulation du scrutin devant le Conseil Constitutionnel » . La balle est désormais dans le camp de l’organisme électoral : publier les critères, permettre une compréhension claire des règles du jeu, ou encourir une défiance croissante à l’approche du scrutin. Noël Ndong

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Sénégal : la France plie, la souveraineté s’affirme!

today at 1:16 PM Le 17 juillet, le Sénégal a opéré un tournant historique en récupérant le contrôle du camp Geille à Dakar, mettant ainsi un terme à 65 ans de présence militaire française. Cette restitution, marquée par une cérémonie sous les auspices du général Mbaye Cissé et du général Pascal Ianni, incarne l’émergence d’une Afrique qui revendique sa souveraineté. « La souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain », a déclaré le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, soulignant la montée d’un nationalisme africain croissant. Le retrait des forces françaises, qui compte environ 350 militaires, marque un déclin progressif dans toute l’Afrique de l’Ouest, initié en 2022 et culminant avec cette restitution à Dakar. Alors que Paris reste présent en Afrique à travers une base allégée à Djibouti, le Sénégal aspire à un « partenariat rénové » avec la France, basé sur la coopération et non sur la tutelle. Ce choix pragmatique pose la question des futurs mécanismes de sécurité dans un contexte où les menaces comme le terrorisme demeurent préoccupantes. Le départ des troupes françaises pourrait indiquer une nouvelle ère pour l’Afrique, où les nations ne cherchent plus à se contenter de tutelles anciennes, mais souhaitent construire une autonomie solide, réclamant ainsi leur plein rôle sur la scène internationale. Noël Ndong

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Sommet Afrique-États-Unis : le commerce en première ligne, mais des enjeux migratoires délicats

Le récent sommet à Washington, réunissant cinq chefs d’États africains et l’administration Trump, a culminé avec des discussions sur le commerce et la sécurité, tout en révélant des exigences inattendues de la part des États-Unis concernant la gestion des migrants. Trois jours de négociations intensives ont permis aux dirigeants de Gabon, Guinée-Bissau, Mauritanie, Libéria, et Sénégal de présenter leurs atouts respectifs aux investisseurs américains. Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a notamment mis en avant la stabilité politique de son pays, tandis que le Gabon a mis l’accent sur ses richesses minières. Malgré l’absence d’accords majeurs, ces discussions ont jeté les bases d’une coopération économique renforcée, alors même que l’administration Trump avait une demande particulière. Selon des sources, le président américain a proposé de relocaliser des migrants en situation irrégulière, notamment des criminels en attente d’expulsion, vers les pays présents au sommet. Cette exigence, révélée par le Wall Street Journal, soulève des interrogations. Trump II exige la relocalisation des migrants en situation irrégulière en Afrique Le président du Libéria, Joseph Boakai,  a confirmé que la question des demandeurs d’asile a été abordée. Il a déclaré : « Ils n’obligent personne, mais ils veulent que nous sachions que c’est une préoccupation« . En effet, l’administration américaine semble mettre une pression croissante sur les pays africains pour qu’ils acceptent des expulsés, et ce même dans des contextes où les pays concernés, comme le Nigéria, peinent déjà à gérer leurs propres défis internes. Le chef de la diplomatie nigériane, Yusuf Tuggar, a dénoncé cette pression, affirmant que son pays, avec une population de plus de 210 millions, n’est pas en position d’accueillir des centaines de Vénézuéliens, soulignant les défis que cela représenterait. Ce sommet illustre la tension croissante entre les impératifs économiques et les réalités migratoires. Les enjeux sont vastes, mêlant intérêts stratégiques et diplomatie dans un contexte global de sécurité instable. Le dialogue entre l’Afrique et les États-Unis, bien qu’encourageant, doit donc naviguer avec prudence entre le développement d’un partenariat commercial et la gestion des crises migratoires complexes. En ce sens, la relation post-sommet pourrait transformer les interactions bilatérales, posant la question essentielle : jusqu’où l’Afrique est-elle prête à aller pour renforcer ses liens économiques, tout en préservant sa souveraineté face aux demandes américaines ? Noël Ndong

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IDE en Afrique 2024 : un bond spectaculaire, une réalité fragmentée

« L’Afrique devient un terrain stratégique, mais encore semé d’incertitudes » , selon Dr. Samuel Adebayo. En 2024, l’Afrique a attiré 97,03 milliards de d’IDE, en hausse de 75,11 %, selon la CNUCED. Mais ce chiffre cache de fortes disparités régionales : l’Égypte capte près de la moitié du total grâce à un seul mégaprojet (Ras El-Hekma, 35 milliards de dollars, tandis que l’Afrique subsaharienne reste à la traîne. L’Afrique centrale, avec la RDC, le Cameroun et le Gabon, s’impose comme zone-clé dans la course aux ressources critiques (cobalt, lithium, cuivre), avec 17 milliards de dollars répartis sur 7 contrats miniers. Cependant, l’attractivité est freinée par l’instabilité, le déficit d’infrastructures et des régulations incertaines. La polarisation est marquée en Afrique du Nord, une région qui concentre 52 % des IDE africains, tandis que l’Afrique subsaharienne voit la valeur de ses projets chuter de 37 %. Dans ce contexte, les puissances du Golfe, la Chine et l’Inde intensifient leur influence, transformant le continent en terrain d’intelligence économique stratégique. Mais sans réformes structurelles, la croissance restera déséquilibrée. « L’Afrique ne manque pas d’opportunités, mais d’architectes d’un futur coordonné », déclare un économiste de la Banque africaine de développement (BAD). Noël Ndong

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Énergie verte ou fracture stratégique ? Le Cameroun face au pari de la transition

L’Afrique centrale peut devenir un pôle énergétique résilient, à condition de sauter l’étape fossile. Alors que le continent africain pourrait économiser jusqu’à 5 000 milliards $ d’ici 2050 en adoptant un modèle 100 % renouvelable (Power Shift Africa), l’Afrique centrale, longtemps marginalisée dans les flux d’investissement énergétique, dispose d’un levier de souveraineté inédit.  Le Cameroun, avec son mix énergétique dominé par l’hydroélectricité (70 %), se positionne comme un pivot stratégique pour bâtir une Afrique électrifiée, décarbonée et interconnectée. « Le Cameroun peut devenir le moteur propre de l’Afrique centrale, à condition de traiter l’énergie comme un enjeu géopolitique, et non comme une simple variable technique »,a déclaré  Dr. Léon Mvondo, économiste de l’énergie.Avec un taux d’électrification rural inférieur à 25 %, un réseau vétuste et un monopole encore verrouillé, le défi est colossal mais structurant. Le pays détient un potentiel exploitable de 20 GW en hydroélectricité, un ensoleillement moyen supérieur à 5 kWh/m²/jour, et une capacité de création de 500 000 emplois dans les filières vertes d’ici 2040. Une vision à l’échelle régionale : énergie, influence, stabilité La stratégie camerounaise repose sur cinq piliers : Électrification rurale décentralisée via des mini-réseaux solaires ; Attractivité réglementaire pour les producteurs indépendants (IPPs) ; Interconnexion régionale (via le PEAC et la CEEAC) ; Formation locale de compétences vertes (Institut régional à Douala) ; Mobilisation des financements climatiques (Fonds vert, JETP). Pour Fatima Zongo, spécialiste en transition énergétique à la BAD, « l’Afrique centrale ne doit pas suivre, elle doit innover. Son retard énergétique est sa chance de ne pas reproduire les erreurs fossiles ». Au-delà de l’énergie, il s’agit d’un enjeu d’intelligence économique : bâtir un bloc renouvelable (Cameroun, RDC, Tchad, Gabon, Congo) renforcera la voix diplomatique de la région dans les forums climatiques et les négociations multilatérales. Noël Ndong

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Moussa Faki Mahamat, le diplomate du Sud global en mission pour la planète

Ancien président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat est nommé Envoyé spécial de l’ONU pour le Pacte 4P – une mission à haute intensité diplomatique, au cœur des fractures du système mondial. Le 1er juillet 2025, à Séville, l’ONU a donné un nouveau visage à son ambition de réforme du financement du développement : Moussa Faki Mahamat, 65 ans, est officiellement désigné Envoyé spécial pour les objectifs du Pacte pour la Prospérité des Peuples et de la Planète (4P). « Il n’y a pas de prospérité sans justice, pas de planète viable sans équité », a-t-il lancé dans un discours à la tonalité offensive. L’ex-Premier ministre tchadien et ancien président de la Commission de l’Union africaine (2017–2025) incarne une diplomatie du Sud global qui refuse la marginalisation et appelle à une refondation multilatérale. Son profil, à la fois panafricain, pragmatique et multilingue, en fait un pont stratégique entre blocs hétérogènes dans un monde financiarisé et géopolitiquement instable. Un rôle clé au carrefour des enjeux mondiaux Le Pacte 4P s’attaque à six chantiers : dette, fiscalité, capitaux, climat, infrastructures sociales, investissement d’impact. Il répond à une urgence : l’Afrique paie jusqu’à 5 fois plus cher l’accès aux marchés financiers que les pays du Nord. « Le système est asymétrique et vulnérabilisant », alerte António Guterres. Pour Vera Songwe, ex-directrice de la CEA : « Nous avons besoin de bâtisseurs de ponts, pas de forteresses. Moussa Faki peut l’être. » Diplomatie du développement, nouvelle géopolitique Sa présence remarquée à Kigali, lors de l’International Security Conference on Africa, montre que développement et sécurité sont désormais liés. Les fractures économiques alimentent l’instabilité. Faki devra éviter que le financement du développement ne se fracture lui aussi, entre BRICS, G7 et Sud global. « Le moment est venu d’avoir une voix du Sud au centre du débat mondial », affirme Nardos Bekele-Thomas (NEPAD). Avec ce mandat, Moussa Faki incarne une nouvelle diplomatie africaine : stratégique, inclusive et globale. Noël Ndong

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