14 août 2025

Etoudi – October 12, 2025 (Cameroon): The Opposition Seeks Unity, but Deep Divisions Remain

With just two months to go before the October presidential election, backroom negotiations among opposition figures for a single candidacy are multiplying. While the desire for change is openly expressed, deep divisions between key actors are hindering the formation of a credible and lasting alliance. Officially, 11 candidates have been approved by the Constitutional Council to challenge Paul Biya, who has been in power for 42 years. In reality, several of these candidates are working behind the scenes to build a coalition. Their stated goal: avoid the fatal fragmentation of votes that allowed the incumbent to win re-election in 2018 with 71.28% of the vote, according to official figures. Yet beyond good intentions, the coalition remains poorly structured. Points of convergence do exist – resolving the Anglophone crisis, constitutional reform, limiting the presidential term to five years, renewable once – but disagreements remain deep over who should lead and what strategy to adopt. “Some candidates are clearly willing to move forward together. But we are still stuck managing sensitivities and individual ambitions”, says a close adviser to Akere Muna, speaking on condition of anonymity. Bello Bouba in the Lead, But Divisive Among those considered to lead a possible coalition, Bello Bouba Maïgari appears to have an edge. A former minister, former Prime Minister, and native of the North – a region that alone accounts for nearly 30% of the electorate – he is seen by some as a potential compromise candidate. “He is perceived as experienced and able to reassure certain elites,” explains political analyst Njoya Moussa. “But his past in government works against him among voters seeking real change ”. His candidacy is also dividing grassroots supporters, with some criticizing it as an elitist strategy disconnected from the realities and demands of the broader population. An Opposition With Shifting Lines Other names, such as Cabral Libii, Akere Muna, and Maurice Kamto (whose candidacy was rejected), are still being discussed. Despite his absence from the race, Kamto’s party, the MRC, continues to wield significant influence, especially in urban areas and within the diaspora. “Kamto’s symbolic weight should not be underestimated. A clear endorsement from him could completely shift the balance”, notes political journalist Brice Tchana. Still, the opposition is struggling to define clear mechanisms for working together: What kind of governance? How would power be shared in the event of a victory? What campaign strategy should be adopted? These key questions remain largely unanswered. A Union at Risk of Being Superficial The obsession with a “single candidate” risks masking a deeper problem, observers warn. While numerical unity may be attractive, it cannot replace a shared political vision, nor resolve the ideological, regional, and generational divides within the opposition. “An alliance without project cohesion is an empty shell. The risk is forming a façade of unity that will collapse at the first strategic disagreement,” warns political analyst Lilian Ntamack. 2018: A Warning from the Past This isn’t the first time such an alliance has been attempted. In 2018, similar calls for unity fell apart at the last minute. The Biya camp, for its part, continues to benefit from the opposition’s instability. Without deep reform of the electoral system, the opposition can only rely on its own discipline, clarity of vision, and unity of purpose if it hopes to achieve change.

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Etoudi -12 octobre 2025 (Cameroun) : l’opposition veut s’unir, mais les lignes de fracture persistent

À deux mois de la présidentielle d’octobre, les tractations pour une candidature unique dans l’opposition se multiplient. Si la volonté de changement est affichée, les divergences profondes entre les acteurs freinent une alliance crédible et durable. Officiellement, ils sont 11 candidats à avoir été validés par le Conseil constitutionnel pour affronter Paul Biya, au pouvoir depuis 42 ans. En réalité, une partie de ces candidats s’emploie, en coulisses, à bâtir une coalition. Objectif affiché : éviter une dispersion fatale des voix comme en 2018, où l’opposition, divisée, avait permis au président sortant de l’emporter avec 71,28 % des suffrages, selon les chiffres officiels. Mais au-delà des intentions, cette coalition peine à prendre forme de manière structurée. Si les points de convergence ne manquent pas – résolution de la crise anglophone, révision constitutionnelle, réduction du mandat présidentiel à 5 ans renouvelable une fois – , les désaccords sur la personnalité à porter et la stratégie à adopter demeurent profonds. « Il y a une volonté claire de certains candidats d’aller ensemble. Mais nous en sommes encore à la gestion des susceptibilités et des ambitions individuelles », confie un proche conseiller d’Akere Muna, sous couvert d’anonymat. Bello Bouba en tête, mais contesté Parmi les figures évoquées pour conduire une éventuelle coalition, Bello Bouba Maïgari semble bénéficier d’un certain avantage. Ancien ministre, ancien Premier ministre, et issu du Nord – une région qui représente à elle seule près de 30 % du corps électoral –, il est vu par certains comme un compromis possible. « Il est perçu comme expérimenté et capable de rassurer certaines élites », analyse le politologue Njoya Moussa. « Mais son passé gouvernemental joue contre lui auprès des électeurs en quête de rupture ». Ce choix divise également dans les bases militantes, où certains dénoncent une stratégie élitiste, détachée des dynamiques populaires réelles. Une opposition à géométrie variable D’autres noms comme Cabral Libii, Akere Muna, ou encore Maurice Kamto (dont la candidature a été écartée) circulent dans les discussions. Le MRC de Kamto, bien qu’absent de la course, conserve une forte influence, notamment en zone urbaine et dans la diaspora. Brice Tchana, journaliste politique, estime qu’« il ne faut pas sous-estimer l’impact symbolique de Kamto. Un ralliement clair de sa part peut totalement rééquilibrer la dynamique ». Pourtant, l’opposition peine à définir des mécanismes concrets de fonctionnement commun : quelle gouvernance ? Quel partage du pouvoir en cas de victoire ? Quelle stratégie de campagne ? Autant de questions qui restent, pour l’instant, sans réponse claire. Une union qui risque de rester cosmétique ! L’obsession d’un « candidat unique » risque, selon certains observateurs, de masquer un manque de fond. Si l’unité arithmétique peut séduire, elle ne saurait remplacer une vision politique partagée, ni résoudre les fractures idéologiques, régionales et générationnelles au sein de l’opposition. Pour Lilian Ntamack, analyste politique, « une alliance sans cohésion de projet est une coquille vide. Le risque, c’est de créer une union de façade qui s’effondrera au premier désaccord stratégique ». 2018, un précédent En 2018 déjà, des appels similaires à l’unité avaient échoué à la dernière minute. Le camp Biya, lui, capitalise sur cette instabilité. À défaut d’une réforme profonde du système électoral, l’opposition ne peut compter que sur elle-même pour espérer une alternance.

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Gabon : l’amnistie des putschistes, entre réconciliation et stratégie

Le gouvernement efface les condamnations des putschs de 2019 et 2023, dans un geste d’apaisement aux implications politiques et régionales. Le gouvernement gabonais a franchi un cap symbolique le 12 août en adoptant une ordonnance d’amnistie générale couvrant les deux principaux épisodes de déstabilisation politique des dernières années : le coup d’État du 30 août 2023 ayant renversé Ali Bongo, et la tentative manquée de 2019 menée par le lieutenant Kelly Ondo Obiang. Cette mesure bénéficie aux membres du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), mais aussi aux auteurs du coup d’état de 2019 toujours emprisonnés. Parmi eux, Kelly Ondo Obiang, que le président de transition Brice Oligui Nguema avait publiquement désigné comme son « petit frère », et dont l’avocat salue aujourd’hui un « soulagement ». Une volonté d’apaisement, mais aussi de consolidation Présentée comme un geste de réconciliation nationale, l’amnistie vise à refermer un cycle de crises institutionnelles. Elle permet également au président de transition de renforcer son image d’homme d’unité, tout en resserrant les rangs autour de son pouvoir. Cette décision soulève cependant des interrogations sur le message envoyé aux forces armées : la réhabilitation de putschistes pourrait, à terme, brouiller les repères démocratiques. Vers un nouveau modèle économique Dans le même temps, l’exécutif a annoncé un virage économique marqué : réduction du déficit, fin des exonérations fiscales, incitations à la création de valeur ajoutée, et réservations de certains métiers aux Gabonais. Ces réformes visent à atteindre un ambitieux objectif de 10 % de croissance et à freiner l’hémorragie de matières premières exportées sans transformation locale. Regard sous-régional : un précédent aux effets ambigus Dans une Afrique centrale marquée par une instabilité rampante (Tchad, RDC, Cameroun), cette amnistie pourrait inspirer d’autres transitions, ou au contraire inquiéter les régimes en place. Si elle peut être perçue comme un geste d’ouverture, elle risque aussi de légitimer, aux yeux de certains, le recours à la force pour accéder au pouvoir. Dans un contexte géopolitique tendu, le Gabon cherche donc un équilibre délicat : solder le passé, relancer l’économie, tout en évitant de fragiliser les fondations d’un retour à un ordre démocratique durable.

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