septembre 2025

Dette mondiale : un engrenage hors de contrôle à 337.700 milliards de dollars

À la mi-2025, la planète est plus endettée que jamais. Un record inquiétant, sans crise sanitaire pour l’expliquer. La dette mondiale atteint un sommet historique : 337.700 milliards de dollars à fin juin 2025, selon l’Institute of International Finance (IIF). En six mois, elle a grimpé de 21.000 milliards – une hausse comparable à celle enregistrée en pleine pandémie. Mais cette fois, aucune urgence sanitaire mondiale. Le système financier semble s’auto-alimenter, sans filet de sécurité. « Il n’y a ni virus, ni alibi », résume Emre Tiftik, économiste à l’IIF. Un cocktail explosif La montée de la dette résulte de plusieurs facteurs : Politiques monétaires plus souples ; Recul du dollar (-10 % depuis janvier) ; Dépenses massives des États, notamment pour la défense et l’énergie. Les pays les plus endettés ? Les États-Unis, la Chine, la France, le Japon, l’Allemagne et le Royaume-Uni. L’alerte des émergents Les pays émergents sont aussi très exposés. Leur dette dépasse 109.000 milliards, avec des remboursements colossaux à venir d’ici fin 2025. Le risque de crise de liquidité plane. Les États-Unis, épicentre caché Près de 20 % de la dette américaine est à court terme, ce qui fragilise son financement. Cela pousse la Fed dans un dilemme : stabiliser les marchés ou préserver l’indépendance monétaire ? Une limite systémique ? Avec un ratio dette/PIB mondial de 324 %, les équilibres deviennent précaires. La dette n’est plus une question budgétaire, mais un enjeu stratégique mondial.

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Trump II et l’Afrique : vers une décennie d’indifférence stratégique ?

Lors de l’Assemblée générale des Nations unies, Donald Trump a prononcé un discours virulent clashant aussi bien l’ONU que ses alliés européens. Il a exhorté le monde à embrasser son agenda souverainiste : frontières fortes, recul des politiques climatiques et maintien d’une identité « occidentale » face à ce qu’il appelle une « invasion migratoire ». « Votre héritage est en train d’être détruit… vos pays vont en enfer », a-t-il lancé aux dirigeants européens. Il a également dénoncé le « monstre à deux queues » formé par l’immigration et les politiques énergétiques vertes, qu’il assimile à un danger existentiel pour les nations. Sur le plan géopolitique et stratégique 1. Avec ce ton plus frontal, le président américain affiche un rejet assumé du multilatéralisme et des normes universelles, appelant les États à suivre l’exemple américain pour « protéger leurs frontières et leur identité ». Cette posture s’inscrit dans un tournant où les États-Unis se positionnent comme modèle d’un ordre international fragmenté, redéfini selon des logiques nationalistes. 2. Au cœur de son message, l’Europe est la cible centrale. Il accuse les gouvernements d’avoir cédé à la « correction politique » au détriment de la sécurité et du peuple.  En matière énergétique, il dénonce les transitions écologiques qu’il qualifie de « scam » – une attaque directe aux engagements du Pacte vert européen. Risques pour l’Afrique et l’espace migratoire global Pression migratoire réorientée. En prêchant l’« arrêt des invasions » et des migrations hors contrôle, Trump II accentue une vision sécuritaire de l’immigration qui pourrait encourager des politiques de rejet strictes à l’encontre des migrants africains. 1.Affaiblissement de l’ONU et des aides au développement. En accusant l’organisation de financer des « attaques contre les frontières », il justifie potentiellement des réductions d’appui international aux pays en développement. 2.Compétition d’influence. Cette agressivité idéologique pourrait amplifier la polarisation entre puissances mondiales (Chine, Russie, États-Unis) dans les zones où l’Afrique est déjà un théâtre d’influence stratégique. Enjeux économiques et d’intelligence politique Avec cette offensive verbale à l’ONU, Donald Trump propose un modèle dur de gouvernance mondialisée, centré sur le refus de l’immigration et le rejet des urgences climatiques. Pour l’Afrique, cette posture accentue les tensions migratoires, menace l’aide internationale et redéfinit les espaces d’influence diplomatique.  La question désormais : l’Afrique choisira-t-elle d’entrer dans ce nouvel ordre ou de construire une voie souveraine, pivotée sur ses propres priorités ?

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Procès Martinez Zogo : entre justice militaire, oubli de noms et questions de droit

Plus de vingt mois après l’assassinat de Martinez Zogo, journaliste d’investigation et directeur de la radio Amplitude FM, le procès de ses présumés bourreaux se poursuit devant le tribunal militaire de Yaoundé. Une orientation juridictionnelle qui continue de faire débat, au vu de la présence de plusieurs civils parmi les inculpés, dont certains – comme l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga – n’apparaissent même plus dans les débats actuels. Rappel historique : un assassinat qui secoue l’État Le 17 janvier 2023, Martinez Zogo est enlevé à Yaoundé. Son corps est retrouvé cinq jours plus tard, atrocement mutilé, dans une banlieue de la capitale. Très vite, une enquête est ouverte, révélant l’implication présumée de personnalités puissantes, issues à la fois des services de sécurité, des milieux d’affaires et des sphères politiques. Le gouvernement promet une justice exemplaire. Dix-sept suspects sont interpellés, parmi lesquels figurent des officiers supérieurs, des agents des renseignements, mais aussi des civils notoires, notamment Jean-Pierre Amougou Belinga. Tribunal militaire ou civil ? Un choix controversé Très vite, un débat juridique s’ouvre : cette affaire doit-elle relever de la justice civile ou militaire ? Les défenseurs du tribunal civil évoquent l’article 8 de la Charte africaine des droits de l’homme, qui recommande de réserver les juridictions militaires aux militaires actifs, dans les affaires les concernant directement. Mais au Cameroun, la loi permet aux tribunaux militaires de juger des civils dans certaines circonstances, notamment lorsqu’il s’agit de crimes menaçant la sécurité publique, ou si des militaires sont co-auteurs. C’est cette lecture que les autorités ont privilégiée pour maintenir le dossier dans le giron militaire. Silences remarqués : où sont passés certains noms ? Fait notable : au fil des audiences, certains noms qui avaient cristallisé l’opinion publique ont progressivement disparu des échanges à la barre. C’est le cas de Jean-Pierre Amougou Belinga, qui, bien qu’en détention, n’est plus directement cité dans les témoignages récents, notamment lors des quatre dernières audiences consacrées à l’audition des témoins du ministère public. Ce silence judiciaire, alimente deux hypothèses : soit aucun élément formel ne permet à ce stade de l’impliquer, soit le dossier a été resserré autour d’un noyau restreint d’acteurs militaires et sécuritaires directement impliqué dans l’assassinat de Martinez Zogo. Cela pose néanmoins une question de fond : jusqu’à quand un civil peut-il être maintenu en détention préventive par un tribunal militaire, sans preuve formelle ni jugement rendu ? Le procès reprendra le 14 octobre 2025, date à laquelle sont attendus d’autres témoignages clés, dans une affaire où le public attend encore des réponses concrètes : qui a donné l’ordre ? Pourquoi ? Et surtout, à quand un verdict dans une procédure entamée depuis plus d’un an, mais qui semble encore embourbée ? Au-delà du Cameroun, cette affaire est suivie de près à Paris, Bruxelles, Londres, Washington, tant le pays reste un pivot sécuritaire régional. L’issue du procès Zogo pourrait envoyer un signal fort – ou désastreux – à ses partenaires internationaux.

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Cameroun – Présidentielle 2025 : Yaoundé finance le scrutin

À deux semaines d’un scrutin décisif, Yaoundé débloque la première tranche de fonds publics pour les 12 candidats en lice. Le gouvernement camerounais a officiellement donné le coup d’envoi de la campagne présidentielle en invitant les représentants des 12 candidats à retirer la première tranche des fonds publics destinés au financement électoral. « Chaque candidat recevra une dotation en deux phases, conformément aux dispositions légales », a indiqué le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji. La seconde tranche, plus stratégique, ne sera versée qu’en fonction des résultats obtenus. Enjeux politiques et stratégiques Le scrutin du 12 octobre intervient dans un climat d’incertitude politique. Le président sortant Paul Biya est absent du pays et discret sur sa stratégie de campagne. « Paul Biya n’a pas besoin d’être visible pour contrôler le processus », résume un analyste du International Crisis Group. Pendant ce temps, l’opposition, emmenée notamment par Cabral Libii (PCRN), Joshua Osih (SDF), Bello Bouba Maigari (UNDP), Issa Tchiroma Bakari (FNSC)… peine à créer une dynamique unitaire. Aucune coalition solide n’a émergé, réduisant leurs marges de manœuvre face au RDPC. Géopolitique et économie Le gouvernement a renforcé le dispositif militaire, mais les observateurs redoutent une faible participation et des troubles localisés. Sur le plan économique, le pays enregistre une croissance de 3,8 % en 2024 (Banque mondiale). Les partenaires financiers (FMI et BAD), surveillent l’usage des ressources publiques pendant cette séquence électorale. « Cette élection dépasse le simple enjeu électoral. C’est un test de stabilité pour une puissance charnière d’Afrique centrale, exposée aux tensions internes et aux recompositions régionales », analyse un diplomate européen à Libreville. En résumé, la présidentielle camerounaise de 2025 s’inscrit dans une dynamique où se mêlent transition politique implicite, instabilités régionales, et enjeux d’intelligence économique. Sous l’apparente normalité institutionnelle, c’est la résilience même de l’État camerounais qui se joue.

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Cameroun – Présidentielle 2025 : L’opposition divisée, Paul Biya en embuscade

A moins de deux semaines de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre, l’opposant camerounais Maurice Kamto a reconnu dans une déclaration vidéo l’échec des efforts visant à former une coalition de l’opposition. Sa propre candidature ayant été écartée par Elecam et la Cour Constitutionnelle, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a annoncé qu’il ne soutiendra aucun autre candidat, appelant les électeurs à « voter librement en âme et conscience« . « Malgré la décision inique de rejeter ma candidature, de nombreux Camerounais ont continué de penser que je pouvais encore jouer un rôle », a déclaré Maurice Kamto sur sa page Facebook officielle. Après avoir proposé une candidature unique aux onze figures de l’opposition, notamment aux anciens ministres Bello Bouba Maïgari (UNDP) et Issa Tchiroma Bakari (FSNC), Maurice Kamto espérait enclencher une dynamique populaire capable de concurrencer le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. Les discussions, bien que engagées avec sept des onze candidats, n’ont pas abouti, freinées par des désaccords de fond, des engagements jugés tardifs et un manque de préparation stratégique. Fragmentation persistante, stabilité consolidée Le retrait de Maurice Kamto et l’incapacité de l’opposition à s’unir renforcent une fois encore le climat d’inertie politique. La longévité exceptionnelle de Paul Biya (92 ans) a fait de lui un fin stratège et l’absence d’alternative structurée posent des questions tant sur le renouvellement des élites que sur les perspectives de réforme. Sur le plan géopolitique, le Cameroun demeure un acteur clef en Afrique centrale, à la fois par sa position stratégique et par son rôle sécuritaire face aux menaces régionales (Boko Haram, crise anglophone). Les partenaires internationaux – notamment la France, la Chine et les institutions multilatérales – suivent ce processus électoral avec prudence, privilégiant une lecture stabilité -réaliste plutôt qu’un soutien explicite à l’opposition. Une participation sous surveillance Dans un contexte de fatigue démocratique croissante, les observateurs s’attendent à un taux de participation modéré, voire en recul par rapport à 2018 (53,8 %). En l’absence d’un leadership d’opposition unifié, la voie semble ouverte à une nouvelle réélection de Paul Biya.

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Multilatéralisme : L’Afrique crie justice à l’ONU

L’Organisation des Nations unies fête ses 80 ans, mais pour de nombreux dirigeants africains, l’heure n’est pas à la célébration. Depuis la tribune de l’Assemblée générale, plusieurs chefs d’État du continent ont lancé un appel pressant à une réforme en profondeur de l’institution, dénonçant un multilatéralisme devenu obsolète et inéquitable. « Ne laissons pas l’histoire se faire sans nous », a martelé Denis Sassou-Nguesso, président de la République du Congo, résumant le sentiment partagé par de nombreuses délégations africaines. Dans un monde secoué par les rivalités géopolitiques, les crises climatiques et les conflits armés, l’Afrique exige désormais de passer du rôle de spectatrice à celui d’actrice centrale de la gouvernance mondiale. Conseil de sécurité : la réforme attendue depuis 80 ans C’est le sujet qui cristallise le plus les frustrations. L’Afrique reste le seul continent sans représentation permanente au Conseil de sécurité, malgré son poids démographique (1,4 milliard d’habitants) et ses contributions croissantes aux opérations de paix. Pour Bassirou Diomaye Faye, président du Sénégal, il est temps d’instaurer « une gouvernance plus juste et plus inclusive », soulignant le besoin urgent d’un rééquilibrage des rapports de force au sein de l’ONU. Il a également plaidé pour un cadre fiscal mondial plus équitable et un meilleur accès au crédit international, alors que plusieurs économies africaines suffoquent sous le poids de la dette. Sécurité : un continent en première ligne mais sous-financé Avec plus de 40 % des conflits armés mondiaux se déroulant en Afrique, le continent reste l’un des foyers majeurs d’instabilité. Pourtant, les financements alloués aux missions de paix y sont insuffisants, souvent tributaires de contributions volontaires. Faustin-Archange Touadéra, président de la Centrafrique, a dénoncé cette fragilité structurelle : « Le Sahel concentre des millions de déplacés. Sans financement pérenne des opérations de paix, l’Afrique restera vulnérable ». Il appelle à un mécanisme financier structurel, basé sur des contributions obligatoires de la communauté internationale. Développement durable : l’appel à une transition équitable Sur le front du développement, Andry Rajoelina, président de Madagascar, a évoqué les défis énergétiques auxquels son pays est confronté. Il a souligné la nécessité d’accélérer la transition écologique, avec le soutien du système onusien, afin d’atteindre un développement durable sans reproduire les erreurs des pays industrialisés.

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Présidentielle 2025 : De ministre à dissident, Issa Tchiroma Bakari frappe au cœur de l’ouest Cameroun

Sous les cris de « Tchiroma président ! », le carrefour Socada de Bafoussam s’est transformé en arène politique. Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre de la Communication et de l’emploi, aujourd’hui candidat déclaré à l’élection présidentielle d’octobre 2025, y a lancé une offensive symbolique et stratégique : reconquérir l’Ouest, bastion politique volatil et clé dans l’équation électorale camerounaise. D’homme du système à challenger du statu quo Figure ambivalente du régime, Issa Tchiroma a surpris la scène politique nationale en quittant le gouvernement en juin dernier, officialisant ainsi sa rupture avec le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. « Je ne peux plus cautionner l’immobilisme, ni l’instrumentalisation de la jeunesse », a-t-il déclaré lors de son discours. Il s’est allié à deux autres personnalités en rupture : Anicet Ekane (Manidem) et Jean Calvin Aba’a Oyono (intellectuel dissident), jetant les bases d’un front politique trans-idéologique. Bafoussam : carrefour géostratégique et électoral Située dans la Région de l’Ouest, Bafoussam représente bien plus qu’un simple fief électoral. C’est un carrefour entre les zones anglophones en crise sécuritaire et les régions francophones en quête de renouvellement politique.En 2018, l’Ouest avait enregistré un taux de participation de 68 %, avec une forte percée de l’opposition (Maurice Kamto y était arrivé en tête dans plusieurs départements). Issa Tchiroma semble vouloir récupérer cette dynamique avec une posture d’homme d’État expérimenté mais désormais « libéré du système« . La campagne de la fracture contrôlée Le positionnement d’Issa Tchiroma Bakari intervient dans un contexte explosif : crise anglophone persistante dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest, à moins de 150 km de Bafoussam ; montée des tensions ethno-régionales, accentuées par la présidentielle à venir ; pressions internationales croissantes pour un renouvellement démocratique (UE, États-Unis, UA). Dans ce cadre, le message d’Issa Tchiroma se veut conciliateur : « L’unité nationale ne doit pas être un slogan de façade, mais une réalité économique, sécuritaire et culturelle ». Enjeux économiques : jeunesse, formation et repositionnement industriel L’ex-ministre de l’Emploi a fait de la formation professionnelle et de l’emploi des jeunes son cheval de bataille. Il propose un « plan Marshall pour l’industrialisation des régions » et veut relancer le tissu agro-industriel de l’Ouest, actuellement sous-exploité malgré un fort potentiel : Taux de chômage des jeunes dans l’Ouest estimé à 32 % (source : Minemploi, 2024). Moins de 8 % des jeunes diplômés trouvent un emploi stable dans les 2 ans après leur formation. Issa Tchiroma veut faire de Bafoussam un « pôle technologique et industriel de l’économie verte et agricole ». Repositionnement ou dispersion politique ? Avec cette démonstration de force dans l’Ouest, Issa Tchiroma tente une recomposition politique par le centre. Mais il fait face à deux obstacles : Cependant, son expérience, son réseau au sein de l’administration, et ses liens avec certaines élites économiques pourraient en faire un faiseur de roi – ou un second touriste redoutable. Vers une présidentielle à haute tension À Bafoussam, Issa Tchiroma a réussi une démonstration de force médiatique, mais le chemin vers Etoudi est semé d’embûches. Reste à savoir si ce rassemblement préfigure une vraie dynamique nationale, ou s’il s’agira d’un baroud d’honneur dans une campagne où les équilibres ethno-politiques, économiques et sécuritaires feront plus que jamais office d’arbitres silencieux.

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Cameroun – Présidentielle 2025 : Retour stratégique de Laurent Esso

Le RDPC sonne la mobilisation dans le Littoral. « Le Parti se met en ordre de bataille, et le Littoral sera décisif », déclare un cadre régional du RDPC à Douala. C’est un retour orchestré avec soin, dans une séquence politique à haute intensité. Après plusieurs mois de convalescence, le ministre d’État Laurent Esso, pilier du régime Biya, refait surface sur la scène publique en présidant le meeting de lancement de la campagne régionale du RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais), prévu ce samedi 27 septembre à la Maison du Parti de Bonanjo. Ce rassemblement symbolique ouvre la phase décisive des activités électorales du parti au pouvoir dans la région stratégique du Littoral, en prélude à la présidentielle d’octobre 2025. Les départements du Wouri, du Moungo, du Nkam et de la Sanaga-Maritime, considérés comme des bastions électoraux à fort potentiel, sont mobilisés pour cette démonstration de force. Une région sous haute tension politique Avec plus de 4,2 millions d’habitants et une contribution estimée à près de 35 % du PIB national, le Littoral est bien plus qu’un simple théâtre d’opérations politiques : c’est une plaque tournante de l’économie camerounaise, un carrefour logistique régional, et un baromètre électoral national. À Douala, capitale économique, la perception populaire du pouvoir central est ambivalente, entre attentes sociales, frustrations économiques et fidélité partagée. « Le RDPC sait que gagner le Littoral, c’est sécuriser un levier économique et symbolique », indique un analyste politique de l’Institut Muna pour la Gouvernance. Face à une opposition revigorée et à une jeunesse urbaine plus politisée, le défi est clair : contenir l’érosion du socle électoral et reconquérir les cœurs dans une région aux dynamiques sociopolitiques complexes. Le retour de Laurent Esso : symbole ou stratégie ? Agé de 83 ans, juriste de formation, ministre de la Justice, garde des Sceaux, Laurent Esso demeure une figure centrale de l’appareil d’État et du cercle rapproché de Paul Biya. Son retour, après une absence prolongée pour raisons de santé, est lu comme un signal politique fort : continuité, résilience et réactivation des réseaux historiques du régime dans un contexte électoral incertain. « En choisissant Esso pour présider ce meeting, le parti envoie un message de stabilité et d’autorité, à l’heure où les équilibres internes sont sous tension »,souligne un diplomate. Alors que les spéculations sur l’après-Biya agitent les chancelleries et les milieux d’affaires, la réapparition publique de figures de l’« ancien système » est observée de près. Pour certains, c’est un rappel de l’ordre établi. Pour d’autres, un dernier tour de piste avant un inévitable aggiornamento. Une campagne sous surveillance régionale et internationale Le scrutin présidentiel de 2025 s’annonce comme l’un des plus ouverts depuis trois décennies. Le RDPC, bien que solidement implanté, doit faire face à une recomposition de l’opposition, à une société civile active, et à une communauté internationale plus exigeante sur les conditions de transparence électorale. Enjeux sécuritaires dans les régions anglophones, pression sociale sur le pouvoir d’achat, désenchantement des jeunes, mais aussi convoitises géoéconomiques autour des infrastructures portuaires et minières : le contexte impose une lecture géopolitique intégrée de la campagne. Douala, point de bascule stratégique Le meeting du 27 septembre ne sera pas seulement un événement partisan : il cristallise les rapports de force d’un système à la recherche d’un nouveau souffle, dans un pays confronté à des défis sécuritaires, sociaux et économiques majeurs. Le retour de Laurent Esso en est l’un des marqueurs les plus révélateurs. « Ce n’est pas seulement une campagne électorale, c’est une bataille pour le contrôle de l’avenir politique et économique du Cameroun », conclut un Chercheur en stratégie politique au Centre d’analyse de Douala.

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Affaire libyenne : condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq ans ferme

 L’ancien président français annonce un appel et dit être prêt à « dormir en prison la tête haute ». Le tribunal correctionnel de Paris a rendu le jeudi 25 septembre 2025 sa décision dans l’affaire du financement libyen présumé de la campagne présidentielle de 2007. Nicolas Sarkozy est reconnu coupable d’association de malfaiteurs, mais relaxé pour les chefs de corruption passive et recel de détournement de fonds publics. La peine : cinq ans de prison avec mandat de dépôt L’ancien chef de l’État est condamné à cinq ans de prison, sanction assortie d’un mandat de dépôt à effet différé et d’une exécution provisoire, ce qui signifie qu’il devra être incarcéré dans les prochaines semaines. Il est également condamné à 100 000 € d’amende et 5 ans d’inéligibilité. Le tribunal indique qu’il sera convoqué dans un délai d’un mois pour fixer la date d’incarcération. Notons que l’appel ne suspend pas automatiquement l’exécution de la peine. Réactions : appel annoncé et posture symbolique Dès le prononcé du jugement, Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il ferait appel, dénonçant une décision qu’il juge contraire à l’État de droit. Il a déclaré qu’il était prêt à « dormir en prison la tête haute », martelant son innocence. Condamnations autour de lui Deux de ses anciens ministres et proches, Claude Guéant et Brice Hortefeux, ont aussi été condamnés dans ce dossier. Guéant écope de 6 ans de prison et 250 000 € d’amende, Hortefeux de 2 ans et 50 000 €. En revanche, Éric Woerth, trésorier de la campagne 2007, a été relaxé. Contexte et enjeux plus larges L’affaire remonte à une note libyenne de 2006 évoquant un soutien financier de 50 millions d’euros à la campagne de Sarkozy, ainsi qu’à des témoignages d’intermédiaires comme Ziad Takieddine, décédé le 23 septembre 2025 au Liban. Les magistrats ont jugé que Sarkozy avait laissé ses relais politiques solliciter des fonds libyens dans un pacte implicite. Cette condamnation marque une étape inédite dans l’histoire judiciaire française : un ancien président risque pour la première fois une incarcération effective dans une affaire de financement illégal de campagne.

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