Alucam redémarre : un nouveau souffle pour Edéa et l’industrie camerounaise
Après des mois d’agonie financière, l’usine d’Aluminium d’Edéa, cœur industriel du pays, reprend vie. Grâce à un nouveau partenariat privé, l’entreprise publique Alucam entame une relance majeure, redonnant espoir aux populations locales et à toute une région qui vit au rythme de l’aluminium depuis des décennies. Une usine qui redémarre enfin Fondée en 1957, Alucam a longtemps fait la fierté du Cameroun. Mais depuis le départ de Rio Tinto en 2014, dettes, sous-investissements et chute de production ont plongé l’usine dans une crise profonde. En 2024, elle ne tournait qu’à 30 % de sa capacité. Aujourd’hui, l’État ouvre ses portes à un partenaire industriel étranger, prêt à investir plus de 150 millions d’euros (environ 100 milliards de FCFA) sur 5 ans pour moderniser les installations, relancer la production, et créer des emplois durables. « Ce n’est pas juste un sauvetage, c’est une renaissance », se réjouit un agent technique de l’usine. Des emplois pour Edéa, un avenir pour les jeunes Le plan prévoit plus de 2 000 emplois directs et indirects dans la région. Une nouvelle qui tombe à pic dans une ville marquée par le chômage et la précarité. Les activités vont s’étendre : production d’aluminium, maintenance, logistique, formation… « On veut que nos enfants travaillent ici, qu’ils restent à Edéa et qu’ils aient un avenir », confie une commerçante. Un projet national aux ambitions régionales Cette relance va réduire les importations coûteuses, relancer les exportations régionales, et mieux valoriser les ressources locales comme l’énergie hydroélectrique et la bauxite. À moyen terme, Alucam pourrait devenir un acteur clé en Afrique centrale. « Le Cameroun retrouve un outil stratégique, grâce à un partenariat équilibré, loin de l’exploitation brutale des ressources », analyse un économiste à Yaoundé. Stratégie et intelligence économique L’opération témoigne d’une montée en puissance des logiques d’intelligence économique dans les cercles décisionnels camerounais, face à la compétition chinoise et aux visées russes croissantes sur les matières premières africaines. « Ce n’est pas une simple recapitalisation, c’est une reconquête industrielle », analyse un consultant en géoéconomie basé à Paris.
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