23 septembre 2025

Cameroun – Affaire Martinez Zogo : toujours pas de preuves claires, mais Amougou Belinga reste en prison

Malgré plus de 18 mois de détention préventive, aucune preuve matérielle ou témoignage irréfutable n’établit l’implication directe de Jean-Pierre Amougou Belinga dans l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Le lundi 22 septembre, le tribunal militaire de Yaoundé a formellement rejeté la demande de mise en liberté de l’homme d’affaires et patron du groupe L’Anecdote, Jean Pierre Amougou Belinga, en détention préventive depuis février 2023. Une décision qui prolonge une incarcération dans un dossier à haute charge symbolique. Accusé de complicité dans l’enlèvement et la torture ayant conduit à la mort du journaliste Martinez Zogo, Jean Pierre Amougou Belinga nie toute implication. À ce jour, aucune preuve matérielle directe ne le relie aux faits : ni image, ni enregistrement, ni trace financière, ni témoignage irréfutable. Les éléments à charge reposent surtout sur des déclarations fragmentaires d’anciens cadres des services de renseignement et sur des relations supposées entre les commanditaires présumés et le milieu des affaires. Lors de la dernière audience, le sous-lieutenant Le Grand Ngambi, témoin-clé, a affirmé avoir reçu des ordres oraux du lieutenant-colonel Justin Danwé pour « corriger » le journaliste, mais n’a à aucun moment évoqué Amougou Belinga. Malgré des relances via WhatsApp et une modeste somme reçue pour une promotion de grade, il déclare n’avoir pas participé à l’opération. Ce témoignage fragilise le lien direct entre Amougou Belinga et le crime, faisant planer un doute juridique sur l’architecture réelle du commandement derrière l’assassinat. Dans ce contexte, la défense dénonce une instruction à charge et une détention prolongée en l’absence d’éléments nouveaux. Du coup, l’affaire devient un test pour la crédibilité de l’appareil judiciaire, tant sur la rigueur procédurale que sur le respect de la présomption d’innocence, principe régulièrement invoqué. Sur le plan international, les partenaires diplomatiques restent prudents, mais les ONG comme Amnesty International et RSF appellent à une procédure transparente, indépendante et respectueuse des droits fondamentaux. L’enjeu dépasse le seul cadre pénal : il concerne la liberté de la presse, l’état de droit et la lutte contre l’impunité. La prochaine audience est prévue pour le 24 septembre. Si aucune avancée décisive n’émerge, la détention prolongée d’Amougou Belinga risque de se transformer en problème politique et diplomatique autant que judiciaire. Face aux attentes nationales et internationales, la justice camerounaise pourrait être amenée à trancher selon les faits, et non selon les pressions.

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MWC25 à Kigali : l’Afrique revendique sa place dans l’innovation digitale mondiale

Du 21 au 23 octobre 2025, Kigali est devenu la capitale africaine du numérique avec l’accueil du Mobile World Congress (MWC25), rendez-vous stratégique pour une transformation digitale inclusive sur le continent C’est une Afrique en transition numérique qui se donne rendez-vous au Kigali Convention Centre. Organisé par la GSMA, le Mobile World Congress 2025 – édition Afrique réunira pendant trois jours un large éventail d’acteurs publics et privés : gouvernements, opérateurs télécoms, start-ups, institutions financières, géants technologiques et bailleurs internationaux. « MWC Kigali sera l’occasion de définir ensemble comment les technologies peuvent soutenir la croissance et l’inclusion en Afrique », a souligné Vivek Badrinath, directeur général de la GSMA. Une dynamique continentale, un hub régional Le choix du Rwanda n’est pas anodin. Kigali incarne la volonté politique d’un pays qui investit massivement dans ses infrastructures digitales, son écosystème start-up, et dans l’attractivité technologique. La stratégie rwandaise vise à faire du pays un hub numérique panafricain, à l’image de ce que Nairobi représente pour l’Afrique de l’Est. Mais malgré ces efforts, l’Afrique reste confrontée à un fossé numérique préoccupant : selon l’UIT, des millions d’Africains restent exclus du numérique faute de couverture, de connectivité abordable ou de compétences. Un levier économique sous-exploité Le numérique pèse déjà lourd : 8,1 % du PIB de l’Afrique subsaharienne en 2022, soit 170 milliards de dollars, selon la GSMA. Ce chiffre pourrait atteindre 205 milliards en 2030, porté par la croissance des services mobiles, de l’e-commerce, de l’e-santé et de l’inclusion financière. Plus de 400 millions d’utilisateurs ont déjà adopté les services financiers mobiles en Afrique. Le taux de pénétration des smartphones est lui aussi en hausse : de 49 % en 2022, il devrait atteindre 61 % d’ici 2030. Un chiffre qui alimente l’essor d’un écosystème technologique où se croisent 5G, IA, Internet des objets, blockchain et cloud. Un sommet stratégique et multilatéral La participation d’acteurs clés comme Huawei, Meta, MTN, Orange, Qualcomm, Airtel, Telcoin, mais aussi de startups africaines et de personnalités comme Kate Kallot (Amini) ou Doreen Bogdan-Martin (UIT), illustre la diversité des voix présentes à Kigali. « L’Afrique doit tirer parti des technologies pour répondre aux besoins en matière de santé, d’éducation et de finance », a rappelé Doreen Bogdan-Martin, secrétaire générale de l’UIT. L’ambition de la GSMA est claire : faire de MWC Kigali une plateforme de gouvernance numérique africaine, capable d’influencer les débats globaux sur la régulation, l’innovation responsable, la cybersécurité et l’inclusion. Enjeux géopolitiques et d’intelligence économique Ce forum intervient à un moment où l’Afrique devient un terrain stratégique pour les puissances technologiques mondiales. Alors que la concurrence entre acteurs chinois, européens, américains et émiratis s’intensifie, le MWC25 offre une opportunité rare aux pays africains de négocier leur souveraineté numérique, de sécuriser leurs données, et de positionner leurs innovations dans les chaînes de valeur mondiales. « Nous voulons que MWC Kigali soit le lieu où les décideurs politiques et les acteurs privés définissent ensemble l’avenir numérique de l’Afrique », a déclaré Lara Dewar, directrice marketing de la GSMA. MWC25 à Kigali marque une nouvelle étape dans l’affirmation de l’Afrique comme acteur légitime de l’économie numérique mondiale. Entre promesse d’inclusion et bataille d’influence, le continent est à la croisée des chemins : récepteur de technologies ou architecte de son propre destin digital ?

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Cameroun : La mine de fer de Bipindi officiellement inaugurée, un tournant stratégique pour l’économie nationale

Le Cameroun a franchi une étape majeure dans la valorisation de ses ressources minières. Le 22 septembre 2025, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a inauguré, au nom du président Paul Biya, la mine de fer de Bipindi Grand-Zambi, dans la région du Sud. Un projet structurant porté par G-Stone, filiale du groupe Bocom de l’industriel camerounais Dieudonné Bougne, qui suscite d’immenses attentes économiques et sociales. « C’est une étape stratégique pour l’avenir industriel du Cameroun », a déclaré le chef du gouvernement lors de la cérémonie. Et pour cause : avec une production projetée de 6 millions de tonnes de concentré de fer par an sur une durée de vie estimée à 56 ans, et une valeur du gisement évaluée à 33,3 milliards de dollars, ce projet pourrait devenir l’un des plus grands moteurs de croissance du pays. Des retombées économiques massives attendues Les projections officielles tablent sur 5 000 emplois directs à terme et des milliers d’emplois indirects, tandis que l’État percevra environ 10 % du chiffre d’affaires, en plus des impôts, taxes et dividendes. Mais au-delà des chiffres, le gouvernement évoque un « levier de transformation sociale » : routes, écoles, hôpitaux et infrastructures dans une région longtemps en marge des grands projets d’investissement. Actuellement, plus de 500 travailleurs camerounais sont déjà employés sur le site. « Chaque tonne de fer extraite devient le reflet d’un rêve collectif », a résumé un responsable local, saluant une dynamique d’émergence « portée par les Camerounais, pour les Camerounais ». Un projet aux dimensions géopolitiques et industrielles La mine de Bipindi intervient dans un contexte africain où plusieurs pays cherchent à reprendre le contrôle de leurs chaînes de valeur minières, tout en attirant des partenaires privés nationaux plutôt que des multinationales étrangères. Le fait qu’un groupe camerounais soit à la manœuvre est perçu comme un signal fort en matière de souveraineté économique. Reste à voir comment seront gérées les questions environnementales, les infrastructures de transport et la redistribution équitable des richesses. Mais une chose est claire : Bipindi Grand-Zambi pourrait devenir un pivot minier stratégique pour le Cameroun et un modèle de partenariat public-privé africain réussi.

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Guinée : participation massive au référendum constitutionnel malgré le boycott de l’opposition

La Guinée a franchi une étape cruciale vers une éventuelle sortie de transition militaire. Selon les résultats partiels annoncés par la Direction générale des élections, le taux de participation au référendum sur une nouvelle Constitution a atteint 91,4 %, sur plus de 80 % des bureaux de vote dépouillés. Sur les 23 662 bureaux de vote du pays, 19 454 ont été dépouillés et validés. Près de 4,8 millions d’électeurs se sont exprimés, dessinant une victoire du “oui” à plus de 80 % dans la majorité des localités. Entre légitimation du pouvoir et pression internationale Ce scrutin, vivement contesté par l’opposition, intervient quatre ans après le coup d’État de 2021, par lequel le colonel Mamadi Doumbouya a renversé l’ancien président Alpha Condé. Les détracteurs du régime accusent le régime  militaire d’utiliser ce référendum pour consolider son pouvoir et ouvrir la voie à une candidature présidentielle. Pourtant, la forte participation, si elle est confirmée, envoie un signal ambigu à la communauté internationale. D’un côté, elle répond aux exigences formelles d’un retour à l’ordre constitutionnel exigé par la CEDEAO, l’Union africaine et les partenaires occidentaux. De l’autre, elle risque de légitimer un pouvoir de facto militarisé, sans alternance réelle. Le vote s’est déroulé globalement dans le calme, selon les observateurs. La Cour suprême, encore non réformée, devra proclamer les résultats définitifs. Elle est très attendue sur sa capacité à faire preuve d’indépendance. Une transition incertaine vers les urnes Le référendum marque le début d’une séquence électorale sensible : les autorités ont promis des élections présidentielles et législatives d’ici fin 2025. Mais sans opposition structurée et dans un climat de méfiance politique, le risque d’une transition fragile demeure réel. Le peuple guinéen, lui, semble partagé entre aspiration au retour à la démocratie et acceptation pragmatique du pouvoir en place. Une démocratie naissante sous haute tension.

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Sport : Une génération dorée pour l’athlétisme botswanais

Ce triplé historique confirme la montée en puissance du Botswana sur la scène mondiale. Après plusieurs années d’investissements ciblés dans la formation et les infrastructures. Le pays récolte aujourd’hui les fruits d’une stratégie sportive nationale ambitieuse. Autre figure emblématique, Letsile Tebogo, déjà médaillé d’or aux Jeux olympiques de Paris en 2024, s’est qualifié pour la finale du 200 mètres, avec un chrono solide de 19 s 95 en demi-finale. À seulement 22 ans, il incarne une nouvelle génération de sprinteurs africains, à la fois performants et réguliers sur la scène internationale. Un message fort pour l’Afrique La réussite des athlètes botswanais à Tokyo envoie un signal fort à l’échelle continentale : l’Afrique ne se limite plus aux épreuves de fond. Elle s’impose désormais dans les sprints courts et le 400 m, longtemps dominés par les États-Unis et les Caraïbes. Avec Kebinatshipi, Ndori et Tebogo, le Botswana entre dans l’histoire et s’affirme comme un nouveau pôle de performance mondiale, symbole d’un sport africain en pleine diversification.

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