26 septembre 2025

Cameroun – Présidentielle 2025 : L’opposition divisée, Paul Biya en embuscade

A moins de deux semaines de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre, l’opposant camerounais Maurice Kamto a reconnu dans une déclaration vidéo l’échec des efforts visant à former une coalition de l’opposition. Sa propre candidature ayant été écartée par Elecam et la Cour Constitutionnelle, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a annoncé qu’il ne soutiendra aucun autre candidat, appelant les électeurs à « voter librement en âme et conscience« . « Malgré la décision inique de rejeter ma candidature, de nombreux Camerounais ont continué de penser que je pouvais encore jouer un rôle », a déclaré Maurice Kamto sur sa page Facebook officielle. Après avoir proposé une candidature unique aux onze figures de l’opposition, notamment aux anciens ministres Bello Bouba Maïgari (UNDP) et Issa Tchiroma Bakari (FSNC), Maurice Kamto espérait enclencher une dynamique populaire capable de concurrencer le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. Les discussions, bien que engagées avec sept des onze candidats, n’ont pas abouti, freinées par des désaccords de fond, des engagements jugés tardifs et un manque de préparation stratégique. Fragmentation persistante, stabilité consolidée Le retrait de Maurice Kamto et l’incapacité de l’opposition à s’unir renforcent une fois encore le climat d’inertie politique. La longévité exceptionnelle de Paul Biya (92 ans) a fait de lui un fin stratège et l’absence d’alternative structurée posent des questions tant sur le renouvellement des élites que sur les perspectives de réforme. Sur le plan géopolitique, le Cameroun demeure un acteur clef en Afrique centrale, à la fois par sa position stratégique et par son rôle sécuritaire face aux menaces régionales (Boko Haram, crise anglophone). Les partenaires internationaux – notamment la France, la Chine et les institutions multilatérales – suivent ce processus électoral avec prudence, privilégiant une lecture stabilité -réaliste plutôt qu’un soutien explicite à l’opposition. Une participation sous surveillance Dans un contexte de fatigue démocratique croissante, les observateurs s’attendent à un taux de participation modéré, voire en recul par rapport à 2018 (53,8 %). En l’absence d’un leadership d’opposition unifié, la voie semble ouverte à une nouvelle réélection de Paul Biya.

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Multilatéralisme : L’Afrique crie justice à l’ONU

L’Organisation des Nations unies fête ses 80 ans, mais pour de nombreux dirigeants africains, l’heure n’est pas à la célébration. Depuis la tribune de l’Assemblée générale, plusieurs chefs d’État du continent ont lancé un appel pressant à une réforme en profondeur de l’institution, dénonçant un multilatéralisme devenu obsolète et inéquitable. « Ne laissons pas l’histoire se faire sans nous », a martelé Denis Sassou-Nguesso, président de la République du Congo, résumant le sentiment partagé par de nombreuses délégations africaines. Dans un monde secoué par les rivalités géopolitiques, les crises climatiques et les conflits armés, l’Afrique exige désormais de passer du rôle de spectatrice à celui d’actrice centrale de la gouvernance mondiale. Conseil de sécurité : la réforme attendue depuis 80 ans C’est le sujet qui cristallise le plus les frustrations. L’Afrique reste le seul continent sans représentation permanente au Conseil de sécurité, malgré son poids démographique (1,4 milliard d’habitants) et ses contributions croissantes aux opérations de paix. Pour Bassirou Diomaye Faye, président du Sénégal, il est temps d’instaurer « une gouvernance plus juste et plus inclusive », soulignant le besoin urgent d’un rééquilibrage des rapports de force au sein de l’ONU. Il a également plaidé pour un cadre fiscal mondial plus équitable et un meilleur accès au crédit international, alors que plusieurs économies africaines suffoquent sous le poids de la dette. Sécurité : un continent en première ligne mais sous-financé Avec plus de 40 % des conflits armés mondiaux se déroulant en Afrique, le continent reste l’un des foyers majeurs d’instabilité. Pourtant, les financements alloués aux missions de paix y sont insuffisants, souvent tributaires de contributions volontaires. Faustin-Archange Touadéra, président de la Centrafrique, a dénoncé cette fragilité structurelle : « Le Sahel concentre des millions de déplacés. Sans financement pérenne des opérations de paix, l’Afrique restera vulnérable ». Il appelle à un mécanisme financier structurel, basé sur des contributions obligatoires de la communauté internationale. Développement durable : l’appel à une transition équitable Sur le front du développement, Andry Rajoelina, président de Madagascar, a évoqué les défis énergétiques auxquels son pays est confronté. Il a souligné la nécessité d’accélérer la transition écologique, avec le soutien du système onusien, afin d’atteindre un développement durable sans reproduire les erreurs des pays industrialisés.

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