2 octobre 2025

Madagascar : Tensions politiques après une semaine de manifestations

À Madagascar, une nouvelle vague de manifestations a secoué plusieurs villes mercredi, marquant la septième journée de protestation. Ces manifestations sont principalement mené principalement par la jeunesse, notamment le mouvement Gen Z, qui réclame le départ du président Andry Rajoelina. À Antsiranana et Toliara, des milliers de personnes ont manifesté, tandis qu’à Antananarivo, le centre-ville a été bouclé et des affrontements ont éclaté avec les forces de l’ordre, qui ont utilisé du gaz lacrymogène. Face à l’ampleur du mouvement, le président Rajoelina a convoqué une réunion au palais présidentiel avec des représentants internationaux. Sa porte-parole a souligné l’absence de leader clair au sein du mouvement, bien que les revendications comme l’accès à l’eau et à l’électricité soient, selon elle, déjà prises en compte avec l’aide d’organisations internationales. Elle a toutefois mis en garde contre une possible suspension de financements en cas d’instabilité politique. La répression a causé au moins 22 morts selon l’ONU, durcissant la mobilisation. Des images d’un enfant blessé ont choqué l’opinion publique. L’opposition, auparavant discrète, s’est désormais ralliée à la contestation, notamment via la plateforme Firaisankina, réunissant des figures comme Siteny Randrianasoloniaiko et Marc Ravalomanana. Plus de 200 ONG locales ont appelé à l’arrêt immédiat de la répression. Un appel à la médiation de l’Église a également été lancé, relayé par un message du pape François. Malgré le limogeage du gouvernement lundi, la tension reste forte. Le mouvement Gen Z appelle désormais à une grève générale, soutenue par des syndicats, notamment dans les secteurs de l’énergie et de la fonction publique. Les coupures récurrentes d’eau et d’électricité, symboles de la mauvaise gestion dénoncée, sont à l’origine de ce soulèvement. Malgré des ressources, 75% de la population malgache vivraient sous le seuil de pauvreté, selon les institutions internationales.

Madagascar : Tensions politiques après une semaine de manifestations Read More »

Paul Biya : Grandeur et Espérance à l’épreuve d’un Cameroun divisé

Le retour triomphal du président sortant Paul Biya à Yaoundé le 1er octobre, après un voyage privé en Suisse, marque une étape cruciale dans la campagne présidentielle camerounaise, à onze jours du scrutin du 12 octobre. Paul Biya, l’homme politique le plus ancien au pouvoir en Afrique aspire à un huitième mandat consécutif, dans un contexte géopolitique, sécuritaire et socio-économique hautement complexe. Un retour stratégique, symbole de vitalité politique L’accueil massif de ses partisans à l’aéroport international de Nsimalen illustre la mobilisation du RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais), alors que la campagne électorale s’intensifie. Selon Paul Eric Djomgoue, président de la commission de campagne de Yaoundé II, « ce retour est un signal clair que le président Biya reste le garant de la stabilité et de la continuité ». Ce timing intervient alors que des rumeurs contradictoires avaient laissé planer le doute sur son itinéraire, révélant l’importance stratégique accordée à la maîtrise de la communication en pleine séquence électorale. Un régime confronté à des défis multiples Après 43 ans au pouvoir, Paul Biya incarne une « grandeur » historique mais aussi une « espérance » pour ses partisans face à une opposition fragmentée, affaiblie et fébrile. Onze candidats sont en lice, dont deux anciens ministres dissidents, Bello Bouba Maigari et Issa Tchiroma Bakari. Un contexte sécuritaire préoccupant La crise anglophone dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest persiste, rendant l’organisation du scrutin difficile dans certaines contrées. Parallèlement, dans l’Extrême-Nord, la menace Boko Haram perdure, avec près d’un million de déplacés internes. Ces deux foyers de tension armée fragilisent l’intégrité territoriale et complexifient la logistique électorale, exposant à des risques potentiels de violences. Le gouvernement plaide pour la paix, la stabilité et une main tendue, mais sans faiblesse. Enjeux économiques et sociaux Sur le plan économique, le Cameroun affiche des indicateurs moyens. La Banque mondiale souligne une augmentation de 66 % du nombre de pauvres depuis 2000, reflet d’un développement économique inégal. Un chiffre  qui semble exagéré, quand on va sur le terrain. La société civile et l’ONG International Crisis Group alertent sur une polarisation politique accrue, alimentée par des discours haineux dans les médias et sur les réseaux sociaux, menaçant la cohésion nationale. Sur la plan géopolitique et stratégique Le scrutin du 12 octobre s’apparente à un test de résilience pour un régime longtemps perçu comme stable. Paul Biya mise sur l’expérience et la continuité dans un environnement régional marqué par des conflits frontaliers, des crises migratoires et des enjeux sécuritaires transnationaux. La campagne présidentielle devient dès lors un enjeu de souveraineté, d’intelligence économique et de diplomatie régionale, où chaque mouvement est scruté pour ses implications sur la stabilité du pays et de la sous-région. En conclusion, « Grandeur et Espérance », slogan de campagne de Paul Biya, traduit un paradoxe : celui d’un Cameroun qui aspire à la stabilité et au progrès, mais confronté à une fragmentation politique, une crise sécuritaire profonde et une pression sociale croissante. Le verdict des urnes déterminera la direction d’un pays à la croisée des chemins, entre continuité historique et nécessité de réforme.

Paul Biya : Grandeur et Espérance à l’épreuve d’un Cameroun divisé Read More »

Cameroun – Présidentielle sous haute surveillance : entre retour à la stabilité et fractures persistantes

Menaces séparatistes, tensions contenues, dialogue espéré : le scrutin reste une épreuve pour l’unité nationale. Entre dispositifs sécuritaires renforcés, prudente mobilisation citoyenne et volonté politique de dialogue, la campagne électorale se poursuit dans les régions anglophones du Cameroun. Malgré les défis, une dynamique institutionnelle encadrée par l’État semble contenir les risques de débordement. Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, historiquement marquées par la crise anglophone depuis 2016, la campagne pour l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 se déroule dans un contexte sensible mais maîtrisé. Face aux appels au boycott lancés par des groupes séparatistes et aux journées de « villes mortes » qui perturbent le quotidien, les autorités ont opté pour un encadrement renforcé du processus électoral. « Toutes les dispositions ont été prises pour sécuriser les candidats et les électeurs », a assuré Adolphe Lele Lafrique, gouverneur de la région du Nord-Ouest. Le gouvernement camerounais, tout en maintenant une présence militaire dissuasive, mise sur l’apaisement progressif et la normalisation des institutions. Les bureaux de l’organe électoral ELECAM sont ouverts, et plusieurs candidats – notamment du RDPC, du SDF et de l’UNDP – ont déjà organisé des activités dans ces régions. Malgré un climat de prudence, une mobilisation citoyenne discrète mais réelle se manifeste. Des voix locales appellent à la participation, espérant que cette échéance électorale relancera un dialogue politique structuré. « Ce que nous voulons, c’est la fin des violences et un dialogue franc. Le vote est une étape vers cela », témoigne un journaliste à Bamenda. Le président sortant Paul Biya, 92 ans, candidat à un huitième mandat, affirme vouloir « préserver l’unité nationale et garantir la stabilité ». Sa campagne, centrée sur la paix et le développement, insiste sur la continuité et l’expérience. De leur côté, ses challengers – Joshua Osih (SDF) et Bello Bouba Maïgari (UNDP) – plaident pour des réformes structurelles, allant d’un fédéralisme renforcé à l’octroi d’un statut spécial aux régions concernées. « Nous proposons des solutions concrètes pour les régions anglophones : investissements, inclusion et dialogue politique », a déclaré Bello Bouba à Bamenda. Sur le terrain, la stratégie du porte-à-porte et des petits rassemblements sécurisés permet aux partis d’éviter les confrontations tout en assurant leur visibilité. Les populations, bien que prudentes, ne se montrent pas hostiles à l’élection, mais aspirent à des engagements clairs en matière de gouvernance locale, d’éducation, de justice et de développement. Dans un contexte international marqué par la montée des conflits internes en Afrique, le cas camerounais se distingue par une résilience institutionnelle et une volonté de maintien du cadre républicain, même dans les zones en tension. Entre défis sécuritaires et signaux d’ouverture Si la situation demeure fragile, aucun incident majeur n’a été signalé depuis le début de la campagne. La présence active des candidats sur le terrain, les appels à la responsabilité des leaders communautaires, ainsi que la coordination entre acteurs civils et sécuritaires traduisent une volonté de sortie progressive de crise par la voie électorale. Reste à voir si cette dynamique se confirmera dans les urnes. Mais pour beaucoup d’analystes, l’élection du 12 octobre représente une opportunité politique, pas une fin en soi. C’est un pas – prudent mais réel – vers la stabilisation durable des régions anglophones.

Cameroun – Présidentielle sous haute surveillance : entre retour à la stabilité et fractures persistantes Read More »

Scroll to Top