octobre 2025

CĂ´te d’Ivoire (Afrique de l’Ouest) : entre incertitudes Ă©conomiques et risques sĂ©curitaires rĂ©gionaux

La prĂ©sidentielle ivoirienne de samedi 25 octobre 2025, se joue dans un climat tendu, oĂą la contestation politique menace la stabilitĂ© Ă©conomique du pays et pourrait dĂ©stabiliser la rĂ©gion du Sahel. Alors que les derniers meetings de campagne battent leur plein Ă  quelques jours de la prĂ©sidentielle ivoirienne de samedi, le pays fait face Ă  une double incertitude : la rĂ©pression politique interne et les risques d’instabilitĂ© Ă©conomique et sĂ©curitaire dans une rĂ©gion dĂ©jĂ  fragilisĂ©e. En CĂ´te d’Ivoire, oĂą près de 9 millions d’électeurs sont appelĂ©s aux urnes, la situation est loin d’être apaisĂ©e. Le Rassemblement des houphouĂ©tistes pour la dĂ©mocratie et la paix (RHDP) d’Alassane Ouattara, candidat Ă  un quatrième mandat, a bouclĂ© sa campagne dans un climat de tensions avec l’opposition, qui dĂ©nonce l’exclusion des candidats Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, et des accusations de fraude. D’un point de vue Ă©conomique, le risque de dĂ©stabilisation est majeur pour les investisseurs Ă©trangers. Le pays, l’une des plus grandes Ă©conomies de l’Afrique de l’Ouest, est un pĂ´le d’attraction pour les investissements directs Ă©trangers (IDE), notamment dans les secteurs du pĂ©trole, de l’agriculture, et des infrastructures. Toutefois, la rĂ©pression politique actuelle, avec quatre morts et plusieurs dizaines de prisonniers depuis octobre, risque de provoquer un ralentissement Ă©conomique. Les secteurs clĂ©s, tels que l’agriculture (cacao, cafĂ©), l’exploitation pĂ©trolière et les infrastructures, qui reprĂ©sentent une part importante des exportations ivoiriennes et de l’économie nationale, pourraient voir leurs flux financiers affectĂ©s par un climat d’instabilitĂ©. La rĂ©pression des manifestations et l’incertitude politique entraĂ®nent une augmentation du risque pays, ce qui pourrait dĂ©sinciter les investisseurs Ă©trangers et ralentir la reprise Ă©conomique post-COVID, notamment dans les zones industrielles de San Pedro et Yamoussoukro. Du cĂ´tĂ© sĂ©curitaire, l’instabilitĂ© politique intĂ©rieure pourrait avoir des rĂ©percussions sur la sĂ©curitĂ© rĂ©gionale. La CĂ´te d’Ivoire, en raison de son rĂ´le de pilier dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et dans le Bassin du Lac Tchad, demeure un acteur stratĂ©gique dans la force conjointe du G5 Sahel. Une polarisation politique accrue et une violence post-Ă©lectorale pourraient affaiblir la coopĂ©ration rĂ©gionale et perturber les missions de maintien de la paix dans le Sahel. La rĂ©gion, dĂ©jĂ  sous pression avec l’avancĂ©e des groupes armĂ©s djihadistes, pourrait se voir confrontĂ©e Ă  de nouvelles tensions si des violences Ă©clatent en CĂ´te d’Ivoire, dĂ©stabilisant ainsi l’ensemble du bloc ouest-africain. Les implications gĂ©opolitiques de cette Ă©lection sont Ă©galement notables. Les partenaires occidentaux, notamment la France et les États-Unis, suivront de près l’évolution de la situation. La CĂ´te d’Ivoire, un acteur clĂ© de la Zone de libre-Ă©change continentale africaine (ZLECAF), pourrait voir ses relations commerciales affectĂ©es par des sanctions diplomatiques ou une rĂ©duction des aides au dĂ©veloppement en cas de fraude Ă©lectorale ou de violences post-Ă©lectorales. Le maintien de l’ordre dĂ©mocratique et la gestion pacifique des rĂ©sultats sont donc des enjeux cruciaux, non seulement pour la CĂ´te d’Ivoire mais pour l’ensemble de la sous-rĂ©gion. Dans ce contexte complexe, la stabilitĂ© Ă©conomique et la sĂ©curitĂ© rĂ©gionale restent Ă©troitement liĂ©es. L’élection de samedi pourrait dĂ©finir non seulement l’avenir politique de la CĂ´te d’Ivoire mais aussi son rĂ´le dans la rĂ©organisation gĂ©opolitique de l’Afrique de l’Ouest.

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Tchad  (Afrique centrale) : A la croisĂ©e des pouvoirs – rĂ©forme, rupture et risques Ă©conomiques

Alors que l’opposition se retire de la scène politique, la consolidation du pouvoir du président Mahamat Idriss Déby Itno redéfinit les équilibres institutionnels, économiques et stratégiques d’un pays-pivot du Sahel. La révision constitutionnelle adoptée début octobre à N’Djamena marque un virage politique majeur au Tchad. En étendant le mandat présidentiel à sept ans renouvelables sans limite, le texte conforte le pouvoir de Mahamat Idriss Déby Itno, élu en mai 2024 après une transition militaire de trois ans. Mais cette centralisation accrue du pouvoir suscite des inquiétudes politiques et économiques, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Le Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), coalition des principales forces d’opposition, a annoncé son retrait de la vie politique à partir du 31 octobre, dénonçant une « confiscation du pouvoir » et une « dérive autoritaire ». Pour son porte-parole, Max Kemkoye, « le Tchad est devenu une propriété politique du régime ». Cette rupture accentue l’isolement du gouvernement et fragilise la crédibilité du processus démocratique engagé en 2021. Sur le plan économique, cette instabilité politique pourrait affecter les flux d’investissements étrangers et ralentir les réformes structurelles soutenues par la Banque mondiale et le FMI. Le Tchad, dont le pétrole représente près de 40 % du PIB et 70 % des exportations, dépend d’un climat politique stable pour garantir ses partenariats avec les majors pétrolières et les bailleurs internationaux. Plusieurs sociétés de conseil en risque pays évoquent déjà une hausse du risque souverain pour 2025. Dans une lecture d’intelligence économique, la réforme traduit une volonté de verrouiller le contrôle des leviers énergétiques et administratifs. « Déby consolide non seulement son pouvoir politique, mais aussi son contrôle sur les ressources stratégiques », observe Olivier Meunier, analyste au Centre d’études africaines de Genève. Ce verrouillage pourrait renforcer les liens avec des partenaires non occidentaux, notamment la Russie et la Chine, déjà présents dans les secteurs de la sécurité et des infrastructures. Acteur-clé du dispositif antiterroriste régional, le Tchad reste un pilier sécuritaire dans le Sahel central. Mais la concentration du pouvoir et le retrait de l’opposition pourraient fragiliser l’image d’un État stabilisateur et compliquer la coopération avec les partenaires occidentaux. Dans un contexte régional en recomposition, N’Djamena joue désormais une partie double : préserver son influence stratégique tout en évitant la dérive autoritaire.

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Édéa (Cameroun) : L’avenue Mbomè sort de l’ombre

Sous le soleil d’octobre, les engins de la CommunautĂ© urbaine d’ÉdĂ©a rugissent enfin sur l’avenue Mbomè, artère stratĂ©gique du centre – ville longtemps laissĂ©e Ă  l’abandon. D’un coĂ»t de 247 millions de francs CFA, les travaux de rĂ©habilitation lancĂ©s le 9 octobre 2025 – en pleine campagne prĂ©sidentielle – symbolisent Ă  la fois une promesse de modernitĂ© et un pari sur la crĂ©dibilitĂ© de l’action publique locale. Les machines en action, la ville en Ă©bullition Depuis jeudi,  22 octobre 2025, ÉdĂ©a a retrouvĂ© le bruit familier des chantiers. Sur l’avenue Mbomè, mieux connue des habitants comme l’avenue des Banques, deux engins de la CommunautĂ© urbaine dĂ©capent le vieux bitume, nivelant la chaussĂ©e avant la pose des pavĂ©s. Le tronçon concernĂ© s’étend sur près de 800 mètres, reliant la station-service Total au grand carrefour du quartier d’Amour. L’entreprise CRC, adjudicataire du marchĂ©, dispose d’un dĂ©lai de trois mois pour livrer un ouvrage flambant neuf, au coĂ»t total de 247 millions de francs CFA. Un lancement en grande pompe La cĂ©rĂ©monie officielle de lancement des travaux s’est tenue le 9 octobre 2025, en pleine effervescence politique, alors que le pays vibrait au rythme de la campagne prĂ©sidentielle du 12 octobre. PrĂ©sidĂ©e par le Ministre des Transports, Jean Ernest MassĂ©na Ngallè Bibehe, la cĂ©rĂ©monie a rassemblĂ© un impressionnant parterre d’autoritĂ©s : le PrĂ©fet de la Sanaga Maritime, Cyrille Yvan Abondo, le Maire de la ville, Dr Albert Emmanuel Nlend, ainsi que plusieurs Ă©lus locaux et opĂ©rateurs Ă©conomiques. Dans son allocution de bienvenue, le maire Nlend a saluĂ© la volontĂ© du gouvernement « d’accompagner les CollectivitĂ©s Territoriales DĂ©centralisĂ©es dans la mise en Ĺ“uvre de projets structurants ». Il a surtout rĂ©affirmĂ© sa dĂ©termination Ă  « poursuivre et matĂ©rialiser la vision d’une ÉdĂ©a futuriste, moderne, propre et accueillante ». De son cĂ´tĂ©, le ministre Ngallè Bibehe a insistĂ© sur l’importance du projet pour la fluiditĂ© de la circulation et la sĂ©curitĂ© des usagers, tout en invitant les populations Ă  « prĂ©server les acquis et Ă  soutenir l’action du gouvernement ». Entre scepticisme et espoir Si la pelleteuse redonne du cĹ“ur Ă  la ville, les ÉdĂ©ens, eux, gardent une prudente rĂ©serve. Car la dĂ©gradation avancĂ©e de la voirie urbaine exige plus qu’un chantier symbolique. « C’est bien de refaire l’avenue Mbome, mais il reste encore trop de rues dĂ©foncĂ©es et de quartiers oubliĂ©s », glisse un commerçant du centre-ville, tĂ©moin de la lente agonie de certaines zones pĂ©riphĂ©riques. Pour d’autres, le calendrier du projet soulève des interrogations. Que ces travaux soient lancĂ©s Ă  la veille du scrutin prĂ©sidentiel alimente naturellement les soupçons d’effet d’annonce Ă©lectoral. Mais, au-delĂ  des calculs politiques, difficile de nier la portĂ©e visuelle et psychologique de ce chantier : il redonne espoir et prouve qu’ÉdĂ©a n’a pas Ă©tĂ© totalement rayĂ©e de la carte des prioritĂ©s nationales. L’avenue des Banques, symbole d’une renaissance Longtemps considĂ©rĂ©e comme le poumon Ă©conomique du centre-ville, l’avenue Mbomè a vu son bitume se fissurer au rythme des promesses non tenues. Sa rĂ©habilitation marque donc plus qu’un simple amĂ©nagement : elle symbolise une volontĂ© de renaissance urbaine et d’affirmation municipale. Pour les autoritĂ©s locales, il s’agit de montrer que la dĂ©centralisation peut ĂŞtre un levier concret de transformation du quotidien. Vers une ÉdĂ©a moderne et vivante Si tout se dĂ©roule comme prĂ©vu, les pavĂ©s flambant neufs devraient ĂŞtre livrĂ©s d’ici janvier 2026. Ce sera alors une Ă©tape de plus dans la mĂ©tamorphose de celle qu’on surnommait autrefois la « ville lumière Â» – devenue aujourd’hui citĂ© industrielle et universitaire. Un retour en grâce espĂ©rĂ©, Ă  la mesure de l’histoire et du potentiel d’ÉdĂ©a, carrefour des opportunitĂ©s et, peut-ĂŞtre bientĂ´t, modèle de redressement urbain au cĹ“ur de la Sanaga Maritime. EncadrĂ© : Le projet en chiffres Avenue concernĂ©e : Mbomè (Avenue des Banques) Longueur du tronçon : 800 mètres CoĂ»t total : 247 millions FCFA DurĂ©e des travaux : 3 mois Entreprise exĂ©cutante : CRC MaĂ®tre d’ouvrage : CommunautĂ© urbaine d’ÉdĂ©a Lancement officiel : 9 octobre 2025 Simon Emmanuel Minyem, RĂ©dacteur en chef

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Entre la loi et le like : le Cameroun à l’épreuve du numérique

La prĂ©sidentielle de 2025 rĂ©vèle un pays tiraillĂ© entre la lĂ©gitimitĂ© constitutionnelle et la puissance des rĂ©seaux sociaux. Ă€ YaoundĂ©, la patience est mise Ă  l’épreuve. Alors que le Conseil constitutionnel doit proclamer les rĂ©sultats officiels de la prĂ©sidentielle le 27 octobre, la Commission nationale de recensement des votes a donnĂ© Paul Biya, prĂ©sident sortant, vainqueur avec 53,66 % des voix, contre 35,19 % pour Issa Tchiroma Bakary. Ce dernier conteste ces chiffres et revendique sur les rĂ©seaux sociaux « une victoire du peuple » avec 54,8 %, appelant Ă  « une transition apaisĂ©e et responsable ». La victoire de la continuitĂ© Après plus de quatre dĂ©cennies au pouvoir, Paul Biya s’apprĂŞte – peut-ĂŞtre, Ă  entamer un huitième mandat. Cette longĂ©vitĂ©, rare sur le continent et dans le monde, incarne pour ses partisans une garantie de stabilitĂ© dans un environnement rĂ©gional marquĂ© par les crises. Pour d’autres, elle traduit l’essoufflement d’un modèle politique qui peine Ă  se renouveler. « Le Cameroun est un pays solide, mais son avenir dĂ©pendra de sa capacitĂ© Ă  concilier expĂ©rience et ouverture », confie un diplomate sous-anonymat. Entre lĂ©galitĂ© constitutionnelle et lĂ©gitimitĂ© numĂ©rique Cette Ă©lection a rĂ©vĂ©lĂ© une tension inĂ©dite entre la lĂ©gitimitĂ© fondĂ©e sur les textes et celle portĂ©e par la dynamique numĂ©rique. Si la Constitution confère au Conseil constitutionnel la seule autoritĂ© pour proclamer les rĂ©sultats, les rĂ©seaux sociaux ont, en quelques heures, façonnĂ© une autre rĂ©alitĂ© : celle d’un espace d’expression populaire, mais aussi d’émotion et de dĂ©sinformation. « Le Cameroun vit un moment charnière oĂą la lĂ©galitĂ© doit dialoguer avec la lĂ©gitimitĂ© sociale », analyse un politologue. Cette confrontation oblige les institutions Ă  plus de transparence et les acteurs politiques Ă  davantage de responsabilitĂ© dans leurs communications publiques. Une sociĂ©tĂ© jeune et connectĂ©e Près de 70 % des Camerounais ont moins de 35 ans. Cette gĂ©nĂ©ration, urbaine et connectĂ©e, exprime une forte attente de participation citoyenne. Si elle constitue un ferment de renouveau dĂ©mocratique, elle peut aussi, faute d’encadrement, devenir un vecteur d’instabilitĂ©. Les appels rĂ©pĂ©tĂ©s des autoritĂ©s religieuses, notamment ceux de Mgr Andrew Nkea, prĂ©sident de la ConfĂ©rence Ă©piscopale, invitent Ă  la retenue et Ă  la confiance dans le processus lĂ©gal : « La vĂ©ritĂ© finit toujours par libĂ©rer, mais elle demande patience et discernement ». Entre stabilitĂ© et ouverture Sur le plan sĂ©curitaire, le Cameroun reste un pĂ´le stratĂ©gique d’Afrique centrale : lutte contre Boko Haram, tensions dans les rĂ©gions anglophones, pression Ă©conomique et humanitaire. MalgrĂ© ces dĂ©fis, le pays demeure un acteur clĂ© de la stabilitĂ© rĂ©gionale et un partenaire Ă©conomique majeur. Alors que les regards se tournent vers la proclamation finale, l’heure est Ă  la prudence et Ă  la responsabilitĂ©. Le Cameroun, fort de son expĂ©rience et de la vitalitĂ© de sa sociĂ©tĂ©, doit dĂ©sormais trouver un Ă©quilibre entre la sagesse institutionnelle et l’énergie de la jeunesse connectĂ©e.

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Election prĂ©sidentielle 237 – Analyse internationale : rĂ©actions et enjeux 

L’élection prĂ©sidentielle du 12 octobre 2025 au Cameroun, dont la proclamation officielle du vainqueur est attendue pour le 27 octobre, retient l’attention bien au-delĂ  des frontières nationales. Chancelleries occidentales, organisations rĂ©gionales et bailleurs de fonds scrutent de près ce scrutin aux allures de test pour la stabilitĂ© politique d’un pays clĂ© d’Afrique centrale. Des partenaires internationaux sur leurs gardes Ă€ New York, les Nations unies ont fait part de « prĂ©occupations sĂ©rieuses » quant Ă  « la restriction de l’espace civique » et aux « pressions sur les mĂ©dias » avant le vote. Le Parlement europĂ©en, lui, avait dĂ©jĂ  tirĂ© la sonnette d’alarme en avril 2025, condamnant « les violations systĂ©matiques des droits des journalistes » et exhortant Bruxelles Ă  exercer une « pression diplomatique et Ă©conomique » sur YaoundĂ©. MalgrĂ© ce ton critique, l’Union europĂ©enne continue d’appuyer le Cameroun : un prĂŞt de 91 millions € a Ă©tĂ© accordĂ© pour trois ans, afin de soutenir les infrastructures et l’investissement privĂ©. Paris, acteur historique, adopte une prudente neutralitĂ©. Le Quai d’Orsay a simplement recommandĂ© la vigilance Ă  ses ressortissants en raison de « tensions post-Ă©lectorales Â», tout en rĂ©affirmant « son attachement Ă  la stabilitĂ© et Ă  la dĂ©mocratie Â». Le Fonds monĂ©taire international, pour sa part, poursuit son programme d’appui. En mars 2025, 73,5 millions $ ont Ă©tĂ© dĂ©bloquĂ©s dans le cadre de la FacilitĂ© Ă©largie de crĂ©dit (IMF). Ces partenaires Ă©trangers se tiennent sur une ligne dite de « vigilance constructive Â» : soutien Ă©conomique maintenu, mais conditionnĂ© Ă  une transparence accrue et au respect des droits civiques. Entre enjeux gĂ©opolitiques et gĂ©oĂ©conomiques Producteur de cacao, de pĂ©trole et de bois, entre autres ressources naturelles, le Cameroun affiche une croissance modĂ©rĂ©e de 3,6 % en 2025 selon la Banque mondiale . Mais près d’un quart de la population (23 %)  vivrait encore sous le seuil de pauvretĂ©. La stabilitĂ© politique demeure donc une condition essentielle pour rassurer les investisseurs. D’après La Voix des Entreprises, toute contestation prolongĂ©e du scrutin risquerait de faire reculer les investissements directs Ă©trangers et d’alourdir le coĂ»t du financement extĂ©rieur. Sur le plan stratĂ©gique, YaoundĂ© navigue entre plusieurs influences : la France, partenaire historique ; la Chine, devenue premier bailleur en infrastructures ; et la Russie, de plus en plus prĂ©sente sur le terrain sĂ©curitaire. « Paris semble privilĂ©gier la stabilitĂ© Ă  la dĂ©mocratie Â», estime un rapport du Lansing Institute, soulignant la difficultĂ© pour les Occidentaux d’équilibrer principes dĂ©mocratiques et intĂ©rĂŞts rĂ©gionaux. Ă€ l’échelle rĂ©gionale, une dĂ©stabilisation du Cameroun, pivot logistique et commercial de la CEMAC, affecterait l’ensemble de l’Afrique centrale. Le Foreign Affairs Forum note qu’un afflux de rĂ©fugiĂ©s ou une perturbation du corridor Douala-N’Djamena pourrait « fragiliser les Ă©changes rĂ©gionaux et les Ă©quilibres frontaliers Â». Un contexte sĂ©curitaire sous tension Le pays reste confrontĂ© Ă  deux fronts de violence : la crise sĂ©paratiste dans les rĂ©gions anglophones et les attaques rĂ©currentes de Boko Haram dans l’ExtrĂŞme-Nord. Les tensions post-Ă©lectorales aggravent ces fragilitĂ©s. Des bureaux du parti au pouvoir, le RDPC, ont Ă©tĂ© incendiĂ©s, et plusieurs rassemblements de l’opposition interdits. Selon des observateurs, une contestation prolongĂ©e ou une rĂ©pression excessive pourrait Ă©roder davantage l’État de droit et renforcer les groupes armĂ©s locaux. « Le risque, c’est une dĂ©rive Ă  la soudanaise : un pays politiquement figĂ©, Ă©conomiquement sous pression, et militairement exposĂ© Â», avertit un diplomate europĂ©en. Un scrutin sous haute surveillance Au-delĂ  de la bataille Ă©lectorale, l’enjeu est donc triple : prĂ©server la lĂ©gitimitĂ© dĂ©mocratique interne, rassurer les partenaires Ă©conomiques et Ă©viter une dĂ©rive sĂ©curitaire. Les chancelleries occidentales, tout en prĂ´nant la retenue, attendent des signaux clairs sur l’ouverture politique. Les prochains jours seront dĂ©cisifs. La proclamation officielle du 27 octobre sera observĂ©e Ă  YaoundĂ©, mais aussi Ă  Bruxelles, Paris et Washington : autant pour ce qu’elle dira du vainqueur que pour ce qu’elle rĂ©vĂ©lera de la capacitĂ© du Cameroun Ă  conjuguer stabilitĂ© et dĂ©mocratie.

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Génération Z 237 : le vote n’est plus dans les urnes, mais en ligne

Alors que le Conseil constitutionnel s’apprĂŞte Ă  proclamer les rĂ©sultats de la prĂ©sidentielle du 12 octobre 2025, qui a opposĂ© le prĂ©sident sortant Paul Biya Ă  son ancien ministre Issa Tchiroma Bakary, le pays retient son souffle. Au-delĂ  du verdict des urnes, un autre acteur s’impose : la GĂ©nĂ©ration Z, jeunesse numĂ©rique, connectĂ©e et sans complexe, qui redĂ©finit les rapports de force politiques. Une rĂ©volution silencieuse NĂ©e avec Internet et la dĂ©fiance, cette jeunesse s’exprime moins dans la rue que sur les rĂ©seaux. Sous les hashtags #MyVoteMyVoice ou #GenZRevolt, des milliers de jeunes documentent incidents Ă©lectoraux et appels Ă  la transparence. Leur parti, c’est le flux numĂ©rique ; leur programme, la redevabilitĂ©.« Nous ne croyons plus aux leaders, mais aux causes », confie un activiste de Douala. Leur mobilisation, dĂ©centralisĂ©e et instantanĂ©e, Ă©chappe aux cadres traditionnels. Une gĂ©nĂ©ration globale et connectĂ©e Près de 65 % des Camerounais ont moins de 30 ans. Ces 5,8 millions de « digital natives » s’informent via TikTok, YouTube ou Telegram, tissant des liens avec une diaspora active en Europe et en AmĂ©rique du Nord. Cette dernière relaie les informations, finance et forme les activistes locaux, donnant naissance Ă  une vĂ©ritable internationale numĂ©rique africaine. L’usage d’outils comme Signal ou MapHub permet de contourner la censure et de cartographier en temps rĂ©el incidents ou violences Ă©lectorales. Face Ă  un pouvoir analogique En dĂ©pit d’un appareil sĂ©curitaire solide, le rĂ©gime camerounais peine Ă  contrĂ´ler un adversaire sans visage. Les coupures d’Internet, naguère efficaces, dĂ©clenchent aujourd’hui des campagnes internationales et des ripostes techniques par VPN et messageries cryptĂ©es. La cybersĂ©curitĂ© est devenue un champ de bataille : traque des activistes, dĂ©sinformation automatisĂ©e, contre-narratifs… mais la Gen Z maĂ®trise l’OSINT, l’intelligence artificielle et les algorithmes mieux que ses gouvernants.  Un tournant historique Qu’il l’emporte ou qu’il perde, Issa Tchiroma Bakary devra composer avec cette jeunesse. En cas de victoire, elle exigera des rĂ©formes et une gouvernance transparente ; en cas de dĂ©faite, elle pourrait devenir le moteur d’une opposition numĂ©rique difficile Ă  contenir. Au-delĂ  de la prĂ©sidentielle, se joue la fin d’un cycle historique : celui d’un pouvoir pyramidal face Ă  une gĂ©nĂ©ration en rĂ©seau. Espoir dĂ©mocratique ou menace pour la stabilitĂ© ? Le Cameroun post-27 octobre 2025 pourrait bien ĂŞtre le premier test grandeur nature d’une transition numĂ©rique du pouvoir en Afrique centrale.

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France : Derrière les barreaux, Nicolas Sarkozy sous protection armée

L’ancien prĂ©sident de la RĂ©publique a passĂ© sa première nuit Ă  la prison de la SantĂ© sous la garde rapprochĂ©e de deux officiers armĂ©s du Service de la protection. Une mesure exceptionnelle qui interroge l’équilibre entre justice et raison d’État. Une dĂ©tention sous haute sĂ©curitĂ© Pour la première fois dans l’histoire de la RĂ©publique, un ancien chef d’État français dort derrière les barreaux. CondamnĂ© Ă  cinq ans de prison, dont deux ferme, pour association de malfaiteurs dans le cadre du financement libyen de sa campagne prĂ©sidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy a Ă©tĂ© incarcĂ©rĂ© Ă  la prison de la SantĂ©. Deux officiers du Service de la protection (SDLP), dĂ©pendant du ministère de l’IntĂ©rieur, ont Ă©tĂ© installĂ©s dans une cellule voisine de la sienne. ArmĂ©s – ce qui est strictement interdit en dĂ©tention -, ils assurent une surveillance 24 heures sur 24. Une « situation inĂ©dite », reconnaĂ®t un cadre de l’administration pĂ©nitentiaire, soulignant qu’aucun autre dĂ©tenu n’a jamais bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un tel dispositif. Colère des syndicats Cette prĂ©sence armĂ©e fait bondir les syndicats de surveillants. « On transforme une prison en bunker prĂ©sidentiel », dĂ©nonce FO-Justice, qui fustige un privilège dangereux pour l’égalitĂ© entre dĂ©tenus et l’autoritĂ© des agents pĂ©nitentiaires. Le ministère, lui, assume pleinement : « Il n’était pas question de prendre le moindre risque concernant un ancien chef d’État exposĂ© Ă  des menaces multiples », justifie-t-on place Beauvau. Justice ou raison d’État ? Au-delĂ  du choc symbolique, cette dĂ©cision relance un vieux dĂ©bat : comment concilier le respect de la loi et la protection des institutions qu’incarnent les anciens dirigeants ? Ă€ 70 ans, Nicolas Sarkozy devient le premier ex-prĂ©sident de l’Union europĂ©enne effectivement incarcĂ©rĂ©. Pour le gouvernement, cette incarcĂ©ration tĂ©moigne de la force de la justice française. Ses opposants y voient au contraire une justice d’exception, maquillĂ©e en exemplaritĂ©. Un message ambigu L’affaire dĂ©passe la seule dimension judiciaire. Le dossier libyen touche aux relations franco-africaines, aux circuits financiers opaques et aux secrets d’État. En protĂ©geant Sarkozy jusqu’en prison, Paris cherche aussi Ă  Ă©viter tout incident diplomatique et Ă  prĂ©server la continuitĂ© de l’État. Ce dispositif paradoxal envoie un message double : la RĂ©publique sait condamner ses puissants, mais continue de les protĂ©ger comme des symboles nationaux. Entre justice et raison d’État, l’incarcĂ©ration de Nicolas Sarkozy devient moins une sanction qu’un rĂ©vĂ©lateur des ambiguĂŻtĂ©s de la dĂ©mocratie française.

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Diplomatie féministe :  l’Afrique centrale, un engagement à consolider

Alors que Paris réunit les actrices et acteurs mondiaux de la diplomatie féministe (22 – 23 octobre 2025), la question de l’égalité de genre résonne particulièrement en Afrique centrale, où les progrès réalisés restent fragiles et contrastés. Dans cette région marquée par des inégalités structurelles, des conflits persistants et des crises économiques récurrentes, les femmes demeurent au cœur des luttes pour la justice sociale, la paix et la gouvernance inclusive. Le Cameroun, entre avancées institutionnelles et défis persistants Au Cameroun, des efforts notables ont été entrepris ces dernières années pour promouvoir les droits des femmes. Le gouvernement a adopté plusieurs cadres juridiques favorables à l’égalité, tels que la Stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre (2020-2030) et l’intégration du genre dans les politiques publiques. Des femmes occupent désormais des postes de responsabilité, aussi bien dans la diplomatie que dans la haute administration. Toutefois, ces progrès se heurtent à des résistances profondes : le poids des traditions patriarcales, la faible représentation politique (moins de 35 % de femmes à l’Assemblée nationale) et les violences basées sur le genre demeurent des obstacles majeurs. Dans les zones anglophones et à l’Extrême-Nord, les conflits ont aggravé la vulnérabilité des femmes, souvent victimes de déplacements, d’abus et d’exclusion économique. Une diplomatie féministe encore émergente En Afrique centrale, l’idée même de diplomatie féministe commence à peine à s’ancrer dans les politiques étrangères et régionales. Le Cameroun, comme le Congo, le Gabon ou le Tchad, n’a pas encore formalisé une telle approche. Pourtant, plusieurs initiatives de la société civile ouvrent la voie : réseaux de femmes médiatrices, organisations de défense des droits humains, coalitions pour la paix et la participation politique. Ces acteurs plaident pour que les gouvernements adoptent une diplomatie sensible au genre, intégrant les femmes dans les processus de décision, de négociation et de reconstruction post-conflit. Un enjeu régional de stabilité et de développement L’Afrique centrale ne peut espérer une paix durable ni un développement inclusif sans l’implication pleine et entière des femmes. Promouvoir une diplomatie féministe régionale signifierait reconnaître leur rôle stratégique dans la prévention des conflits, la médiation et la résilience communautaire. La Conférence de Paris représente ainsi une opportunité pour le Cameroun et ses voisins de s’engager davantage, non seulement par des discours, mais par des politiques concrètes et financées, afin de transformer l’égalité de genre en moteur de stabilité et de prospérité pour toute la région.

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Cameroun : la Génération Z post électorale, nouvelle menace ou nouvel espoir ?

Dans un Cameroun en tension après la prĂ©sidentielle,  et plus encore, dès la proclamation officelle des rĂ©sultats de la prĂ©sidentielle – 23 octobre 2025, qui aura opposĂ©e le prĂ©sident sortant Paul Biya, Ă  son ancien ministre, Issa Tchiroma Bakary, la jeunesse hyperconnectĂ©e nĂ©e avec Internet – la GĂ©nĂ©ration Z – redĂ©finit les codes de la mobilisation politique. Entre diaspora, innovation numĂ©rique et dĂ©fiance envers les institutions, cette « rĂ©volution silencieuse Â» impose au pouvoir vieillissant de nouveaux rapports de force. 1. Le sĂ©isme invisible d’une jeunesse numĂ©rique Ă€ l’heure oĂą le Conseil constitutionnel s’apprĂŞte Ă  proclamer les rĂ©sultats de la prĂ©sidentielle, le Cameroun retient son souffle. Les rues sont calmes, mais les rĂ©seaux s’enflamment. Sous les hashtags #MyVoteMyVoice, #Cameroun2025 ou #GenZRevolt, des milliers de jeunes partagent vidĂ©os, tĂ©moignages et cartes citoyennes des incidents Ă©lectoraux. « Nous ne croyons plus aux leaders, mais aux causes. Nos rĂ©seaux sont notre parti », confie un jeune activiste de Douala sous pseudonyme, contactĂ© via Telegram. Ces jeunes Camerounais – nĂ©s avec la 4G et la dĂ©fiance – n’occupent plus les places publiques, mais les timelines.Leur arme : la connectivitĂ©. Leur terrain : le flux. Leur ambition : forcer le pouvoir Ă  se rĂ©inventer. 2. Une gĂ©nĂ©ration africaine : connectĂ©e, globale et dĂ©terminĂ©e Selon la Banque mondiale, 65 % des Camerounais ont moins de 30 ans. Parmi eux, la GĂ©nĂ©ration Z – nĂ©e entre 1995 et 2010 – reprĂ©sente près de 5,8 millions de citoyens. Leur Ă©ducation s’est faite dans un monde numĂ©rique, mondialisĂ© et multiculturel. Ils parlent autant anglais que pidgin, français ou argot web.Leur culture politique se forge sur TikTok, X (ex-Twitter), YouTube et Telegram, plutĂ´t que dans les sections de partis. « La jeunesse camerounaise n’attend plus la permission de parler. Elle a ses propres canaux, ses propres algorithmes et son propre tempo », explique un chercheur en communication politique Ă  l’UniversitĂ© de YaoundĂ© II. DĂ©sabusĂ©s par la politique traditionnelle, ces jeunes investissent le champ de la contestation symbolique et numĂ©rique : vidĂ©os virales, enquĂŞtes collaboratives, cybercampagnes ou data militante. Leur logique : dĂ©centralisĂ©e, agile, mouvante. Leur influence : exponentielle. Aucune barrière psychologique. 3. Diaspora et transversalitĂ© : la nouvelle internationale numĂ©rique Cette GĂ©nĂ©ration Z ne s’arrĂŞte pas aux frontières. Elle tisse des liens puissants avec une diaspora estimĂ©e Ă  près d’un million de Camerounais, rĂ©partis entre l’Europe, le Canada et les États-Unis. Ces expatriĂ©s alimentent un flux d’informations, de financements et de formation Ă  distance. « Ce que vit le Cameroun s’inscrit dans un mouvement panafricain : la jeunesse se coordonne, partage des mĂ©thodes et apprend Ă  contourner la censure », explique une chercheuse camerounaise, qui a  prĂ©fĂ©rĂ© l’anonymat. Des plateformes comme Signal, Ushahidi ou MapHub servent Ă  cartographier les violences, diffuser des preuves, ou alerter les ONG en temps rĂ©el. Ce maillage transnational donne naissance Ă  une vĂ©ritable « internationale numĂ©rique africaine Â», dĂ©jĂ  active de Dakar Ă  Nairobi, en passant par Kinshasa et Abidjan. 4. Face Ă  elle, un pouvoir restĂ© analogique Depuis son indĂ©pendance, en 1960, le rĂ©gime camerounais repose sur une architecture de contrĂ´le : rĂ©pression, manipulation identitaire, cooptation des Ă©lites, et un appareil sĂ©curitaire redoutĂ©. Mais cette mĂ©canique s’essouffle face Ă  un adversaire sans visage. « Le pouvoir est pyramidal, la GĂ©nĂ©ration Z est en rĂ©seau », rĂ©sume un politologue camerounais basĂ© Ă  Bruxelles. « C’est une asymĂ©trie que la rĂ©pression classique ne sait plus gĂ©rer ». Les tentatives de blackout d’Internet n’ont plus l’effet escomptĂ© : les jeunes utilisent des VPN, proxys, messageries cryptĂ©es et des relais dans la diaspora.La censure devient contre-productive, dĂ©clenchant immĂ©diatement des rĂ©actions internationales et des campagnes de dĂ©nonciation. 5. Les foyers sous tension : YaoundĂ©, Douala, Bafoussam Trois villes cristallisent l’attention des observateurs : Selon un rapport d’International Crisis Group, « l’urbanisation rapide, la prĂ©caritĂ© et la montĂ©e des frustrations crĂ©ent un climat d’explosion latente ». Les campus, notamment celui de Ngoa-EkellĂ©, sont surveillĂ©s, tandis que les marchĂ©s populaires deviennent des lieux d’expression politique dĂ©tournĂ©e. 6. Enjeux Ă©conomiques et stratĂ©giques L’enjeu dĂ©passe le politique. Le Cameroun, carrefour du Golfe de GuinĂ©e et 14e Ă©conomie d’Afrique, est au cĹ“ur de la stabilitĂ© rĂ©gionale. Toute crise prolongĂ©e affecterait les flux pĂ©troliers, les corridors logistiques vers le Tchad et la RCA, et les investissements Ă©trangers. Les acteurs Ă©conomiques observent avec inquiĂ©tude cette montĂ©e de la contestation numĂ©rique. Les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms, sous pression, sont contraints d’arbitrer entre sĂ©curitĂ© nationale et libertĂ©s numĂ©riques. Les investisseurs Ă©trangers scrutent la situation post-Ă©lectorale, craignant que les blocages politiques freinent l’économie dĂ©jĂ  ralentie par l’inflation et les tensions sĂ©curitaires au Nord-Ouest. 7. RĂ©pression et innovation : la cyberguerre intĂ©rieure Le pouvoir, conscient de cette mutation, a modernisĂ© son arsenal : Mais ces outils se heurtent Ă  une gĂ©nĂ©ration technophile, polyglotte et formĂ©e Ă  l’OSINT (open source intelligence). Les jeunes militants utilisent l’IA pour analyser les donnĂ©es, gĂ©nĂ©rer des visuels, et dĂ©crypter la propagande. « En voulant contrĂ´ler la narration, le pouvoir amplifie celle de ses adversaires », avertit un consultant en renseignement Ă©conomique. 8. Une gĂ©nĂ©ration sans leader, mais avec une vision Contrairement aux oppositions classiques, la Gen Z ne cherche pas de sauveur politique. Elle veut des systèmes, pas des hommes. Son discours est celui de la transparence, de la mĂ©ritocratie, de l’écologie et de la justice sociale.De plus en plus de jeunes Camerounais s’orientent vers les startups, la tech, les mĂ©dias citoyens et la data governance. Ils ne veulent plus fuir, mais transformer. Et ils savent que le numĂ©rique leur offre le levier que la politique leur a refusĂ©. 9. Diagnostic : la fin d’un cycle historique Le Cameroun se trouve Ă  un carrefour stratĂ©gique : d’un cĂ´tĂ©, un pouvoir centralisĂ©, issu du modèle postcolonial ; de l’autre, une jeunesse mondialisĂ©e et insaisissable. « Ce qui se joue aujourd’hui, ce n’est pas une simple Ă©lection, mais la fin d’un mode de gouvernance », analyse un diplomate africain -sous anonymat. La pĂ©riode post-Ă©lectorale – l’après proclamation de la prĂ©sidentielle, le 23 octobre 2025,  s’annonce donc dĂ©cisive : la manière dont le pouvoir gĂ©rera cette tension gĂ©nĂ©rationnelle dĂ©terminera la stabilitĂ© politique, la sĂ©curitĂ©

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PrĂ©servation de la paix en Sanaga-Maritime : le prĂ©fet Cyrille Yvan Abondo appelle Ă  l’unitĂ© et Ă  la responsabilitĂ©

Le prĂ©fet du dĂ©partement de la Sanaga-Maritime, Cyrille Yvan Abondo, a prĂ©sidĂ©, ce 21 octobre 2025, une importante rĂ©union dans la salle de confĂ©rences de la prĂ©fecture d’ÉdĂ©a. Unique point inscrit Ă  l’ordre du jour : la prĂ©servation de la paix et de la cohĂ©sion sociale sur l’ensemble de son territoire de commandement. Cette rencontre, qui s’est tenue dans un contexte national particulièrement tendu, a rassemblĂ© les responsables des forces de maintien de l’ordre et de sĂ©curitĂ©, les sous-prĂ©fets des arrondissements d’ÉdĂ©a 1er et 2e, ainsi que de nombreux leaders religieux, communautaires et acteurs de la sociĂ©tĂ© civile. Un climat post-Ă©lectoral sous haute tension Depuis le 12 octobre 2025, le climat politique au Cameroun est marquĂ© par une vive tension, consĂ©cutive aux dĂ©clarations du candidat Issa Tchiroma, qui s’est auto-proclamĂ© vainqueur de l’élection prĂ©sidentielle, sans attendre la proclamation officielle des rĂ©sultats par le Conseil Constitutionnel, seule instance habilitĂ©e Ă  cet effet. Ces dĂ©clarations jugĂ©es prĂ©maturĂ©es et provocatrices ont entraĂ®nĂ© une sĂ©rie de troubles dans plusieurs villes du pays, notamment Ă  YaoundĂ© (quartier Tshinga), Garoua, Dschang et Douala, oĂą des affrontements violents ont opposĂ© militants de partis d’opposition aux forces de l’ordre. SituĂ©e Ă  un carrefour stratĂ©gique entre Douala, YaoundĂ© et Kribi, la ville d’ÉdĂ©a, bien que jusqu’ici Ă©pargnĂ©e, n’est pas Ă  l’abri d’un Ă©ventuel embrasement de la rue, d’oĂą l’importance de l’initiative du prĂ©fet. Appel au calme et rappel de l’État de droit Dans son adresse aux participants, le prĂ©fet Cyrille Yvan Abondo a tendu la main aux leaders religieux et communautaires, les appelant Ă  jouer un rĂ´le de mĂ©diation et de sensibilisation pour Ă©viter tout dĂ©rapage. « Le Cameroun est un État de droit. En cas de contestation, des voies de recours lĂ©gales existent. Ce n’est ni dans la rue, ni par la violence qu’on construit une nation stable », a-t-il dĂ©clarĂ© d’un ton ferme mais apaisant. Il a par ailleurs soulignĂ© que la campagne Ă©lectorale et les opĂ©rations de vote se sont dĂ©roulĂ©es dans le calme, sans incidents majeurs, et que chaque citoyen a pu exprimer librement son choix parmi les douze candidats en lice. Un front commun pour la paix La coexistence pacifique et le vivre-ensemble, vĂ©ritables marqueurs identitaires de la Sanaga-Maritime, doivent Ă  tout prix ĂŞtre prĂ©servĂ©s et encouragĂ©s, a martelĂ© le prĂ©fet. Il a Ă©galement mis en garde contre les tentatives de manipulation, notamment auprès de la jeunesse, et rappelĂ© que les forces de l’ordre restent mobilisĂ©es pour garantir la sĂ©curitĂ© des personnes et des biens : « Force restera Ă  la loi », a-t-il insistĂ©. Un engagement unanime des leaders communautaires Dans une ambiance solennelle, plusieurs personnalitĂ©s religieuses et communautaires ont pris la parole pour exprimer leur soutien Ă  la dĂ©marche rĂ©publicaine du prĂ©fet : Mgr DieudonnĂ© Ntep, Ă©vĂŞque du diocèse d’ÉdĂ©a, a appelĂ© les fidèles Ă  prier pour la paix. Le prĂ©sident du Conseil des Églises PresbytĂ©riennes du Cameroun (CEPCA) a saluĂ© la posture des autoritĂ©s. Les imams du marchĂ© central, de la grande mosquĂ©e d’ÉdĂ©a et de celle d’ÉdĂ©a II ont unanimement condamnĂ© la violence et se sont engagĂ©s Ă  promouvoir un message d’apaisement dans leurs lieux de culte. Les acteurs sociaux Ă©galement mobilisĂ©s Le prĂ©sident du syndicat des moto-taximen, M. Armel Massoda Pipa, a rassurĂ© les autoritĂ©s que ses membres ne sauraient servir de relais Ă  des troubles : « Le dĂ©sordre ne passera pas par les moto-taximen. Nous sommes artisans de paix et de sĂ©curitĂ© », a-t-il affirmĂ©. Dans le mĂŞme esprit, Sa MajestĂ© Ketcha, figure influente de la communautĂ© originaire de l’Ouest, a indiquĂ© avoir dĂ©jĂ  initiĂ© une campagne de sensibilisation auprès de ses compatriotes. De son cĂ´tĂ©, Awa Peter, reprĂ©sentant de la communautĂ© anglophone, a renouvelĂ© son engagement Ă  soutenir les actions des autoritĂ©s administratives, pour que le Cameroun reste un pays stable, tournĂ© vers le dĂ©veloppement. En attendant le verdict du Conseil Constitutionnel Cette rĂ©union intervient Ă  la veille de l’ouverture du contentieux Ă©lectoral devant le Conseil Constitutionnel, appelĂ© Ă  statuer sur plusieurs recours en annulation et dĂ©nonciations de fraudes Ă©lectorales introduits par certains candidats. Dans ce contexte sensible, les autoritĂ©s de la Sanaga-Maritime affichent leur volontĂ© de jouer la carte de la prĂ©vention, du dialogue et de la fermetĂ© rĂ©publicaine, pour Ă©viter toute escalade dans une rĂ©gion considĂ©rĂ©e comme un bastion de stabilitĂ©. Simon Emmanuel Minyem

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