CĂ´te d’Ivoire (Afrique de l’Ouest) : entre incertitudes Ă©conomiques et risques sĂ©curitaires rĂ©gionaux
La prĂ©sidentielle ivoirienne de samedi 25 octobre 2025, se joue dans un climat tendu, oĂą la contestation politique menace la stabilitĂ© Ă©conomique du pays et pourrait dĂ©stabiliser la rĂ©gion du Sahel. Alors que les derniers meetings de campagne battent leur plein Ă quelques jours de la prĂ©sidentielle ivoirienne de samedi, le pays fait face Ă une double incertitude : la rĂ©pression politique interne et les risques d’instabilitĂ© Ă©conomique et sĂ©curitaire dans une rĂ©gion dĂ©jĂ fragilisĂ©e. En CĂ´te d’Ivoire, oĂą près de 9 millions d’électeurs sont appelĂ©s aux urnes, la situation est loin d’être apaisĂ©e. Le Rassemblement des houphouĂ©tistes pour la dĂ©mocratie et la paix (RHDP) d’Alassane Ouattara, candidat Ă un quatrième mandat, a bouclĂ© sa campagne dans un climat de tensions avec l’opposition, qui dĂ©nonce l’exclusion des candidats Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, et des accusations de fraude. D’un point de vue Ă©conomique, le risque de dĂ©stabilisation est majeur pour les investisseurs Ă©trangers. Le pays, l’une des plus grandes Ă©conomies de l’Afrique de l’Ouest, est un pĂ´le d’attraction pour les investissements directs Ă©trangers (IDE), notamment dans les secteurs du pĂ©trole, de l’agriculture, et des infrastructures. Toutefois, la rĂ©pression politique actuelle, avec quatre morts et plusieurs dizaines de prisonniers depuis octobre, risque de provoquer un ralentissement Ă©conomique. Les secteurs clĂ©s, tels que l’agriculture (cacao, cafĂ©), l’exploitation pĂ©trolière et les infrastructures, qui reprĂ©sentent une part importante des exportations ivoiriennes et de l’économie nationale, pourraient voir leurs flux financiers affectĂ©s par un climat d’instabilitĂ©. La rĂ©pression des manifestations et l’incertitude politique entraĂ®nent une augmentation du risque pays, ce qui pourrait dĂ©sinciter les investisseurs Ă©trangers et ralentir la reprise Ă©conomique post-COVID, notamment dans les zones industrielles de San Pedro et Yamoussoukro. Du cĂ´tĂ© sĂ©curitaire, l’instabilitĂ© politique intĂ©rieure pourrait avoir des rĂ©percussions sur la sĂ©curitĂ© rĂ©gionale. La CĂ´te d’Ivoire, en raison de son rĂ´le de pilier dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et dans le Bassin du Lac Tchad, demeure un acteur stratĂ©gique dans la force conjointe du G5 Sahel. Une polarisation politique accrue et une violence post-Ă©lectorale pourraient affaiblir la coopĂ©ration rĂ©gionale et perturber les missions de maintien de la paix dans le Sahel. La rĂ©gion, dĂ©jĂ sous pression avec l’avancĂ©e des groupes armĂ©s djihadistes, pourrait se voir confrontĂ©e Ă de nouvelles tensions si des violences Ă©clatent en CĂ´te d’Ivoire, dĂ©stabilisant ainsi l’ensemble du bloc ouest-africain. Les implications gĂ©opolitiques de cette Ă©lection sont Ă©galement notables. Les partenaires occidentaux, notamment la France et les États-Unis, suivront de près l’évolution de la situation. La CĂ´te d’Ivoire, un acteur clĂ© de la Zone de libre-Ă©change continentale africaine (ZLECAF), pourrait voir ses relations commerciales affectĂ©es par des sanctions diplomatiques ou une rĂ©duction des aides au dĂ©veloppement en cas de fraude Ă©lectorale ou de violences post-Ă©lectorales. Le maintien de l’ordre dĂ©mocratique et la gestion pacifique des rĂ©sultats sont donc des enjeux cruciaux, non seulement pour la CĂ´te d’Ivoire mais pour l’ensemble de la sous-rĂ©gion. Dans ce contexte complexe, la stabilitĂ© Ă©conomique et la sĂ©curitĂ© rĂ©gionale restent Ă©troitement liĂ©es. L’élection de samedi pourrait dĂ©finir non seulement l’avenir politique de la CĂ´te d’Ivoire mais aussi son rĂ´le dans la rĂ©organisation gĂ©opolitique de l’Afrique de l’Ouest.









