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France : Derrière les barreaux, Nicolas Sarkozy sous protection armée

L’ancien président de la République a passé sa première nuit à la prison de la Santé sous la garde rapprochée de deux officiers armés du Service de la protection. Une mesure exceptionnelle qui interroge l’équilibre entre justice et raison d’État. Une détention sous haute sécurité Pour la première fois dans l’histoire de la République, un ancien chef d’État français dort derrière les barreaux. Condamné à cinq ans de prison, dont deux ferme, pour association de malfaiteurs dans le cadre du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy a été incarcéré à la prison de la Santé. Deux officiers du Service de la protection (SDLP), dépendant du ministère de l’Intérieur, ont été installés dans une cellule voisine de la sienne. Armés – ce qui est strictement interdit en détention -, ils assurent une surveillance 24 heures sur 24. Une « situation inédite », reconnaît un cadre de l’administration pénitentiaire, soulignant qu’aucun autre détenu n’a jamais bénéficié d’un tel dispositif. Colère des syndicats Cette présence armée fait bondir les syndicats de surveillants. « On transforme une prison en bunker présidentiel », dénonce FO-Justice, qui fustige un privilège dangereux pour l’égalité entre détenus et l’autorité des agents pénitentiaires. Le ministère, lui, assume pleinement : « Il n’était pas question de prendre le moindre risque concernant un ancien chef d’État exposé à des menaces multiples », justifie-t-on place Beauvau. Justice ou raison d’État ? Au-delà du choc symbolique, cette décision relance un vieux débat : comment concilier le respect de la loi et la protection des institutions qu’incarnent les anciens dirigeants ? À 70 ans, Nicolas Sarkozy devient le premier ex-président de l’Union européenne effectivement incarcéré. Pour le gouvernement, cette incarcération témoigne de la force de la justice française. Ses opposants y voient au contraire une justice d’exception, maquillée en exemplarité. Un message ambigu L’affaire dépasse la seule dimension judiciaire. Le dossier libyen touche aux relations franco-africaines, aux circuits financiers opaques et aux secrets d’État. En protégeant Sarkozy jusqu’en prison, Paris cherche aussi à éviter tout incident diplomatique et à préserver la continuité de l’État. Ce dispositif paradoxal envoie un message double : la République sait condamner ses puissants, mais continue de les protéger comme des symboles nationaux. Entre justice et raison d’État, l’incarcération de Nicolas Sarkozy devient moins une sanction qu’un révélateur des ambiguïtés de la démocratie française.

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Diplomatie féministe :  l’Afrique centrale, un engagement à consolider

Alors que Paris réunit les actrices et acteurs mondiaux de la diplomatie féministe (22 – 23 octobre 2025), la question de l’égalité de genre résonne particulièrement en Afrique centrale, où les progrès réalisés restent fragiles et contrastés. Dans cette région marquée par des inégalités structurelles, des conflits persistants et des crises économiques récurrentes, les femmes demeurent au cœur des luttes pour la justice sociale, la paix et la gouvernance inclusive. Le Cameroun, entre avancées institutionnelles et défis persistants Au Cameroun, des efforts notables ont été entrepris ces dernières années pour promouvoir les droits des femmes. Le gouvernement a adopté plusieurs cadres juridiques favorables à l’égalité, tels que la Stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre (2020-2030) et l’intégration du genre dans les politiques publiques. Des femmes occupent désormais des postes de responsabilité, aussi bien dans la diplomatie que dans la haute administration. Toutefois, ces progrès se heurtent à des résistances profondes : le poids des traditions patriarcales, la faible représentation politique (moins de 35 % de femmes à l’Assemblée nationale) et les violences basées sur le genre demeurent des obstacles majeurs. Dans les zones anglophones et à l’Extrême-Nord, les conflits ont aggravé la vulnérabilité des femmes, souvent victimes de déplacements, d’abus et d’exclusion économique. Une diplomatie féministe encore émergente En Afrique centrale, l’idée même de diplomatie féministe commence à peine à s’ancrer dans les politiques étrangères et régionales. Le Cameroun, comme le Congo, le Gabon ou le Tchad, n’a pas encore formalisé une telle approche. Pourtant, plusieurs initiatives de la société civile ouvrent la voie : réseaux de femmes médiatrices, organisations de défense des droits humains, coalitions pour la paix et la participation politique. Ces acteurs plaident pour que les gouvernements adoptent une diplomatie sensible au genre, intégrant les femmes dans les processus de décision, de négociation et de reconstruction post-conflit. Un enjeu régional de stabilité et de développement L’Afrique centrale ne peut espérer une paix durable ni un développement inclusif sans l’implication pleine et entière des femmes. Promouvoir une diplomatie féministe régionale signifierait reconnaître leur rôle stratégique dans la prévention des conflits, la médiation et la résilience communautaire. La Conférence de Paris représente ainsi une opportunité pour le Cameroun et ses voisins de s’engager davantage, non seulement par des discours, mais par des politiques concrètes et financées, afin de transformer l’égalité de genre en moteur de stabilité et de prospérité pour toute la région.

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Cameroun : la Génération Z post électorale, nouvelle menace ou nouvel espoir ?

Dans un Cameroun en tension après la présidentielle,  et plus encore, dès la proclamation officelle des résultats de la présidentielle – 23 octobre 2025, qui aura opposée le président sortant Paul Biya, à son ancien ministre, Issa Tchiroma Bakary, la jeunesse hyperconnectée née avec Internet – la Génération Z – redéfinit les codes de la mobilisation politique. Entre diaspora, innovation numérique et défiance envers les institutions, cette « révolution silencieuse » impose au pouvoir vieillissant de nouveaux rapports de force. 1. Le séisme invisible d’une jeunesse numérique À l’heure où le Conseil constitutionnel s’apprête à proclamer les résultats de la présidentielle, le Cameroun retient son souffle. Les rues sont calmes, mais les réseaux s’enflamment. Sous les hashtags #MyVoteMyVoice, #Cameroun2025 ou #GenZRevolt, des milliers de jeunes partagent vidéos, témoignages et cartes citoyennes des incidents électoraux. « Nous ne croyons plus aux leaders, mais aux causes. Nos réseaux sont notre parti », confie un jeune activiste de Douala sous pseudonyme, contacté via Telegram. Ces jeunes Camerounais – nés avec la 4G et la défiance – n’occupent plus les places publiques, mais les timelines.Leur arme : la connectivité. Leur terrain : le flux. Leur ambition : forcer le pouvoir à se réinventer. 2. Une génération africaine : connectée, globale et déterminée Selon la Banque mondiale, 65 % des Camerounais ont moins de 30 ans. Parmi eux, la Génération Z – née entre 1995 et 2010 – représente près de 5,8 millions de citoyens. Leur éducation s’est faite dans un monde numérique, mondialisé et multiculturel. Ils parlent autant anglais que pidgin, français ou argot web.Leur culture politique se forge sur TikTok, X (ex-Twitter), YouTube et Telegram, plutôt que dans les sections de partis. « La jeunesse camerounaise n’attend plus la permission de parler. Elle a ses propres canaux, ses propres algorithmes et son propre tempo », explique un chercheur en communication politique à l’Université de Yaoundé II. Désabusés par la politique traditionnelle, ces jeunes investissent le champ de la contestation symbolique et numérique : vidéos virales, enquêtes collaboratives, cybercampagnes ou data militante. Leur logique : décentralisée, agile, mouvante. Leur influence : exponentielle. Aucune barrière psychologique. 3. Diaspora et transversalité : la nouvelle internationale numérique Cette Génération Z ne s’arrête pas aux frontières. Elle tisse des liens puissants avec une diaspora estimée à près d’un million de Camerounais, répartis entre l’Europe, le Canada et les États-Unis. Ces expatriés alimentent un flux d’informations, de financements et de formation à distance. « Ce que vit le Cameroun s’inscrit dans un mouvement panafricain : la jeunesse se coordonne, partage des méthodes et apprend à contourner la censure », explique une chercheuse camerounaise, qui a  préféré l’anonymat. Des plateformes comme Signal, Ushahidi ou MapHub servent à cartographier les violences, diffuser des preuves, ou alerter les ONG en temps réel. Ce maillage transnational donne naissance à une véritable « internationale numérique africaine », déjà active de Dakar à Nairobi, en passant par Kinshasa et Abidjan. 4. Face à elle, un pouvoir resté analogique Depuis son indépendance, en 1960, le régime camerounais repose sur une architecture de contrôle : répression, manipulation identitaire, cooptation des élites, et un appareil sécuritaire redouté. Mais cette mécanique s’essouffle face à un adversaire sans visage. « Le pouvoir est pyramidal, la Génération Z est en réseau », résume un politologue camerounais basé à Bruxelles. « C’est une asymétrie que la répression classique ne sait plus gérer ». Les tentatives de blackout d’Internet n’ont plus l’effet escompté : les jeunes utilisent des VPN, proxys, messageries cryptées et des relais dans la diaspora.La censure devient contre-productive, déclenchant immédiatement des réactions internationales et des campagnes de dénonciation. 5. Les foyers sous tension : Yaoundé, Douala, Bafoussam Trois villes cristallisent l’attention des observateurs : Selon un rapport d’International Crisis Group, « l’urbanisation rapide, la précarité et la montée des frustrations créent un climat d’explosion latente ». Les campus, notamment celui de Ngoa-Ekellé, sont surveillés, tandis que les marchés populaires deviennent des lieux d’expression politique détournée. 6. Enjeux économiques et stratégiques L’enjeu dépasse le politique. Le Cameroun, carrefour du Golfe de Guinée et 14e économie d’Afrique, est au cœur de la stabilité régionale. Toute crise prolongée affecterait les flux pétroliers, les corridors logistiques vers le Tchad et la RCA, et les investissements étrangers. Les acteurs économiques observent avec inquiétude cette montée de la contestation numérique. Les opérateurs télécoms, sous pression, sont contraints d’arbitrer entre sécurité nationale et libertés numériques. Les investisseurs étrangers scrutent la situation post-électorale, craignant que les blocages politiques freinent l’économie déjà ralentie par l’inflation et les tensions sécuritaires au Nord-Ouest. 7. Répression et innovation : la cyberguerre intérieure Le pouvoir, conscient de cette mutation, a modernisé son arsenal : Mais ces outils se heurtent à une génération technophile, polyglotte et formée à l’OSINT (open source intelligence). Les jeunes militants utilisent l’IA pour analyser les données, générer des visuels, et décrypter la propagande. « En voulant contrôler la narration, le pouvoir amplifie celle de ses adversaires », avertit un consultant en renseignement économique. 8. Une génération sans leader, mais avec une vision Contrairement aux oppositions classiques, la Gen Z ne cherche pas de sauveur politique. Elle veut des systèmes, pas des hommes. Son discours est celui de la transparence, de la méritocratie, de l’écologie et de la justice sociale.De plus en plus de jeunes Camerounais s’orientent vers les startups, la tech, les médias citoyens et la data governance. Ils ne veulent plus fuir, mais transformer. Et ils savent que le numérique leur offre le levier que la politique leur a refusé. 9. Diagnostic : la fin d’un cycle historique Le Cameroun se trouve à un carrefour stratégique : d’un côté, un pouvoir centralisé, issu du modèle postcolonial ; de l’autre, une jeunesse mondialisée et insaisissable. « Ce qui se joue aujourd’hui, ce n’est pas une simple élection, mais la fin d’un mode de gouvernance », analyse un diplomate africain -sous anonymat. La période post-électorale – l’après proclamation de la présidentielle, le 23 octobre 2025,  s’annonce donc décisive : la manière dont le pouvoir gérera cette tension générationnelle déterminera la stabilité politique, la sécurité

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Préservation de la paix en Sanaga-Maritime : le préfet Cyrille Yvan Abondo appelle à l’unité et à la responsabilité

Le préfet du département de la Sanaga-Maritime, Cyrille Yvan Abondo, a présidé, ce 21 octobre 2025, une importante réunion dans la salle de conférences de la préfecture d’Édéa. Unique point inscrit à l’ordre du jour : la préservation de la paix et de la cohésion sociale sur l’ensemble de son territoire de commandement. Cette rencontre, qui s’est tenue dans un contexte national particulièrement tendu, a rassemblé les responsables des forces de maintien de l’ordre et de sécurité, les sous-préfets des arrondissements d’Édéa 1er et 2e, ainsi que de nombreux leaders religieux, communautaires et acteurs de la société civile. Un climat post-électoral sous haute tension Depuis le 12 octobre 2025, le climat politique au Cameroun est marqué par une vive tension, consécutive aux déclarations du candidat Issa Tchiroma, qui s’est auto-proclamé vainqueur de l’élection présidentielle, sans attendre la proclamation officielle des résultats par le Conseil Constitutionnel, seule instance habilitée à cet effet. Ces déclarations jugées prématurées et provocatrices ont entraîné une série de troubles dans plusieurs villes du pays, notamment à Yaoundé (quartier Tshinga), Garoua, Dschang et Douala, où des affrontements violents ont opposé militants de partis d’opposition aux forces de l’ordre. Située à un carrefour stratégique entre Douala, Yaoundé et Kribi, la ville d’Édéa, bien que jusqu’ici épargnée, n’est pas à l’abri d’un éventuel embrasement de la rue, d’où l’importance de l’initiative du préfet. Appel au calme et rappel de l’État de droit Dans son adresse aux participants, le préfet Cyrille Yvan Abondo a tendu la main aux leaders religieux et communautaires, les appelant à jouer un rôle de médiation et de sensibilisation pour éviter tout dérapage. « Le Cameroun est un État de droit. En cas de contestation, des voies de recours légales existent. Ce n’est ni dans la rue, ni par la violence qu’on construit une nation stable », a-t-il déclaré d’un ton ferme mais apaisant. Il a par ailleurs souligné que la campagne électorale et les opérations de vote se sont déroulées dans le calme, sans incidents majeurs, et que chaque citoyen a pu exprimer librement son choix parmi les douze candidats en lice. Un front commun pour la paix La coexistence pacifique et le vivre-ensemble, véritables marqueurs identitaires de la Sanaga-Maritime, doivent à tout prix être préservés et encouragés, a martelé le préfet. Il a également mis en garde contre les tentatives de manipulation, notamment auprès de la jeunesse, et rappelé que les forces de l’ordre restent mobilisées pour garantir la sécurité des personnes et des biens : « Force restera à la loi », a-t-il insisté. Un engagement unanime des leaders communautaires Dans une ambiance solennelle, plusieurs personnalités religieuses et communautaires ont pris la parole pour exprimer leur soutien à la démarche républicaine du préfet : Mgr Dieudonné Ntep, évêque du diocèse d’Édéa, a appelé les fidèles à prier pour la paix. Le président du Conseil des Églises Presbytériennes du Cameroun (CEPCA) a salué la posture des autorités. Les imams du marché central, de la grande mosquée d’Édéa et de celle d’Édéa II ont unanimement condamné la violence et se sont engagés à promouvoir un message d’apaisement dans leurs lieux de culte. Les acteurs sociaux également mobilisés Le président du syndicat des moto-taximen, M. Armel Massoda Pipa, a rassuré les autorités que ses membres ne sauraient servir de relais à des troubles : « Le désordre ne passera pas par les moto-taximen. Nous sommes artisans de paix et de sécurité », a-t-il affirmé. Dans le même esprit, Sa Majesté Ketcha, figure influente de la communauté originaire de l’Ouest, a indiqué avoir déjà initié une campagne de sensibilisation auprès de ses compatriotes. De son côté, Awa Peter, représentant de la communauté anglophone, a renouvelé son engagement à soutenir les actions des autorités administratives, pour que le Cameroun reste un pays stable, tourné vers le développement. En attendant le verdict du Conseil Constitutionnel Cette réunion intervient à la veille de l’ouverture du contentieux électoral devant le Conseil Constitutionnel, appelé à statuer sur plusieurs recours en annulation et dénonciations de fraudes électorales introduits par certains candidats. Dans ce contexte sensible, les autorités de la Sanaga-Maritime affichent leur volonté de jouer la carte de la prévention, du dialogue et de la fermeté républicaine, pour éviter toute escalade dans une région considérée comme un bastion de stabilité. Simon Emmanuel Minyem

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Cameroun-France  : Une guerre informationnelle en pleine tension post-électorale

 Alors que le Cameroun attend la proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle, une fausse alerte d’évacuation diffusée sur les réseaux sociaux et attribuée à tort à l’ambassade de France a embrasé la sphère numérique.  Derrière ce qui pourrait sembler être une simple rumeur se dessine un pattern inquiétant de désinformation ciblée, révélateur de tensions politiques internes mais aussi de dynamiques géostratégiques régionales. Une fausse alerte virale, une ambassade ciblée Depuis mardi, un communiqué falsifié, prétendument émis par l’ambassade de France au Cameroun, appelle les ressortissants français à quitter le pays dans un délai de 72 heures. Diffusé sur WhatsApp, Facebook et TikTok, le faux message a cumulé plus de 500 000 vues sur la seule plateforme TikTok. Il fait explicitement référence à une supposée insécurité générée par les tensions entourant les résultats électoraux. L’ambassade de France a rapidement réagi sur son compte officiel Facebook : « Ces faux comptes ne constituent pas, comme ils le prétendent, des communiqués officiels (…). Il s’agit d’une fausse information à visée malveillante », peut-on lire dans un communiqué officiel publié mardi soir. Désinformation politique ou ingérence stratégique ? Cette tentative de manipulation de l’opinion intervient dans un climat tendu. Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre de la Communication et candidat autoproclamé vainqueur de l’élection présidentielle, a vu ses partisans manifester dans plusieurs grandes villes (Douala, Yaoundé, Garoua), dénonçant une fraude électorale présumée. Le gouvernement camerounais, pour sa part, appelle au calme. Selon un analyste en sécurité régionale, « ce type de désinformation vise à amplifier les perceptions d’instabilité, à saper la crédibilité de l’État et à présenter les puissances étrangères comme en perte de confiance envers le pays. C’est une forme moderne de guerre hybride ». Un schéma qui se répète en Afrique francophone Ce n’est pas un cas isolé. En mai 2025, une infox similaire a visé l’ambassade de France en Côte d’Ivoire, prétendant qu’elle appelait ses ressortissants à quitter le territoire ivoirien, en plein débat sur la réforme constitutionnelle. Ce type de campagne suit une logique : fragiliser les liens diplomatiques entre Paris et ses partenaires africains, dans un contexte où la présence française est de plus en plus contestée dans plusieurs pays du Sahel et d’Afrique centrale. Impacts sécuritaires et économiques : une équation à plusieurs inconnues Outre l’impact sur l’opinion publique, ces manœuvres ont des conséquences concrètes sur l’environnement sécuritaire et les investissements étrangers. La seule rumeur d’évacuation peut suffire à créer un effet domino : retrait d’investissements, ralentissement des opérations logistiques, désorganisation d’ONG internationales. « Dans un pays comme le Cameroun, où l’équilibre entre sécurité et développement économique reste fragile, ce type de désinformation peut faire vaciller des secteurs entiers, du BTP aux télécommunications », estime une source proche d’une Chambre de commerce européenne.  Une guerre cognitive en toile de fond Le cas camerounais illustre les enjeux de guerre cognitive dans les États à forte vulnérabilité informationnelle. Les campagnes de désinformation – qu’elles soient pilotées par des acteurs internes ou des puissances étrangères – cherchent à influer sur la perception, la confiance institutionnelle et le climat sécuritaire. Dans cette optique, la vigilance numérique devient un enjeu stratégique, au même titre que la surveillance des frontières ou la lutte contre le terrorisme. « Les ambassades ne sont plus seulement des cibles diplomatiques : elles sont devenues des marqueurs symboliques de la stabilité ou de l’instabilité. Les attaquer, même virtuellement, c’est s’attaquer à l’architecture internationale du pays », conclut  Véronique L.  une chercheuse en intelligence économique à l’Université de Genève. Ce nouvel épisode de désinformation au Cameroun confirme une tendance régionale : les fausses alertes diplomatiques sont devenues des armes d’influence dans des contextes électoraux et géopolitiques inflammables. Alors que le pays retient son souffle avant la proclamation officielle des résultats, la guerre ne se joue pas seulement dans la rue, mais aussi – et peut-être surtout – dans les espaces numériques. Encadré – Les chiffres clés :

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Guinée équatoriale : Le VP accuse la France de vouloir déstabiliser le pays

Le vice-président de la Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue, a accusé la France de chercher à déstabiliser son pays, l’accusant de soutenir des opposants qu’il qualifie d’« instigateurs de haine ». Dans un message publié lundi sur le réseau X (ex-Twitter), le numéro deux du régime a vivement réagi à la nomination de l’activiste équato-guinéen Alfredo Okenve au Prix franco-allemand des droits de l’Homme, annoncée samedi. Exilé en Espagne, Okenve est considéré par le pouvoir de Malabo comme un « traître » à la nation. « La France récompense ceux qui sèment la division, en les encourageant à perturber la paix et à agir contre leurs propres frères », a écrit le vice-président. Il accuse Paris d’être à l’origine de « toutes les tentatives visant à saper la paix en Guinée équatoriale ». Cette déclaration marque une rare sortie diplomatique à l’encontre de la France, alors que les relations entre Malabo et plusieurs capitales européennes se sont tendues ces dernières années, notamment autour des questions de droits humains et de gouvernance.

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Cameroun -Présidentielle : Entre maintien du régime et basculement latent

 À la veille de la proclamation des résultats de la présidentielle, quels sont les scénarios de risque pour Yaoundé ? Avec l’annonce imminente des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, le Paul Biya espère un nouveau mandat. Mais face à une opposition en rebond, un climat de méfiance institutionnelle et une triple crise sécuritaire, le Cameroun se trouve à un carrefour géopolitique, économique et stratégique – avec des retombées qui dépassent ses frontières. Le Cameroun s’apprête à franchir une étape politique majeure. Après le scrutin du 12 octobre 2025, les résultats officiels doivent être proclamés d’ici le 26 octobre par la Cour constitutionnelle. L’opposition, conduite notamment par Issa Tchiroma Bakary, revendique déjà la victoire, tandis que le pouvoir balaie ces affirmations. Or, ce qui se joue n’est pas seulement la reconduction d’un président, Paul Biya, c’est aussi la stabilité d’un État confronté à des défis internes profonds, avec un impact direct sur sa stratégie régionale, ses partenaires économiques et sa sécurité nationale. Le Cameroun vit sous la direction de Paul Biya depuis plus de quatre décennies, et cette élection ne ressemble pas aux précédentes. L’interdiction de la candidature de l’opposant de premier plan Maurice Kamto a été perçue comme un signe d’asymétrie démocratique renforcée. Le système électoral est critiqué pour son manque de transparence, ce qui affaiblit la légitimité perçue du scrutin. Sur le plan sécuritaire, les menaces sont multiples : 2. Scénarios de risque pour le Cameroun à l’annonce des résultats a) Reconduction de Biya avec contestation contrôlée Dans ce scénario « modéré », Biya est proclamé vainqueur. L’opposition proteste, des heurts isolés surviennent, mais l’ordre est globalement maintenu grâce à l’appareil sécuritaire. Cependant, la légitimité est affaiblie, le sentiment d’exclusion croît, et la marge de manœuvre du gouvernement pour mener des réformes se réduit. b) Victoire revendiquée de l’opposition + rejet par le pouvoir L’opposition clame « victoire » (comme l’a déjà fait Tchiroma) alors que les résultats officiels vont dans un autre sens. Cela ouvre la voie à des mobilisations dans les grandes villes (Yaoundé, Douala) et dans les régions du Nord‑Ouest / Sud‑Ouest. Le gouvernement pourrait alors répondre par des mesures coercitives (internet coupé, forces de l’ordre massées). Le risque est double : perte de contrôle et radicalisation de certains groupes. c) Incident sécuritaire majeur ou implosion dans une zone de conflit La proclamation des résultats pourrait être l’étincelle dans des zones pré‑conflictuelles : régions anglophones, Extrême‑Nord. Une attaque djihadiste, une explosion des séparatistes ou un incident violent pourrait déclencher un dérèglement plus large. Ce scénario comporte un risque de contagion vers les États voisins, notamment le Nigeria, et une crise régionale. 3. Implications géopolitiques et sécuritaires pour le pays et la région 4. Ce que devrait surveiller l’État camerounais et ses partenaires La proclamation imminente des résultats de l’élection présidentielle au Cameroun constitue un moment charnière : il ne s’agit pas seulement de savoir qui présidera le pays, mais de mesurer la capacité de l’État à renouveler sa légitimité, à gérer ses défis internes et à maintenir son rôle régional. Le « réelment » gagnant sera davantage celui qui préservera la stabilité et la confiance que celui qui remportera le score électoral. Pour ses voisins et partenaires, en particulier du Nigeria, et pour les acteurs économiques, la question est simple : ce scrutin sera‑t‑il un facteur de renforcement ou, au contraire, de fragilisation ?

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Bassin du Congo : Quand la Francophonie mise sur l’innovation verte pour changer le monde

Pari réussi pour la Francophonie dans le Bassin du Congo. Entre 2021 et 2025, le Projet de déploiement des technologies et innovations environnementales (PDTIE) a transformé deux pays stratégiques – Cameroun et RDC – en pôles d’innovation verte. À la croisée des enjeux géopolitiques, économiques et climatiques, cette initiative illustre une diplomatie de la science au service du développement durable. « Dans la recherche, il faut ouvrir les vannes de l’imagination ». Cette phrase de Joseph Pondi, coordinateur du PDTIE à Yaoundé, résume l’esprit pionnier du projet mené sous l’égide de la Francophonie entre 2021 et 2025 dans le Bassin du Congo. Avec 70 000 jeunes formés, 151 innovations soutenues et deux Fab Labs créés, cette initiative financée à hauteur de 5 millions d’euros incarne une diplomatie de l’innovation au service de la souveraineté technologique et écologique des États africains. Le Bassin du Congo, second poumon de la planète après l’Amazonie, concentre des enjeux majeurs : climat, biodiversité, sécurité alimentaire, mais aussi stabilité géopolitique et économie circulaire. Dans cette zone à forte pression sur les ressources naturelles, l’innovation devient un outil stratégique de résilience. Une innovation au féminin pluriel La singularité du PDTIE ? Sa capacité à catalyser des dynamiques locales portées par la jeunesse – et surtout par les femmes, longtemps sous-représentées dans la recherche scientifique en Afrique centrale (moins de 10 % en RDC, 22 % au Cameroun). Des figures comme Justine Neema (tuiles en plastique recyclé), Rebecca Kapanga (phytothérapie contre la drépanocytose) ou Tatiane Marina Abo, qui a représenté le Cameroun à la COP28 avec ses panneaux isolants en fibres de bananier, témoignent de cette effervescence féminine. « Nous apportons notre petite pierre à la santé publique. Les femmes doivent innover pour sauver des vies », insiste Merveille Ngbanzo, créatrice d’un antipaludique innovant à Kinshasa. Technologie, souveraineté et sécurité économique Le PDTIE s’inscrit dans une logique d’intelligence économique francophone, renforçant les capacités technologiques locales. Deux Fab Labs de pointe – à Yaoundé et Bukavu – jouent le rôle de catalyseurs : impression 3D, CNC 5 axes, logiciels de conception, robotique… Ces infrastructures renforcent les chaînes de valeur locales et protègent la propriété intellectuelle. Avec près de 100 brevets et modèles déposés, l’Afrique centrale prend part à la compétition technologique mondiale. L’équipe de Mipromalo, au Cameroun, a déposé les premiers brevets de son histoire. En RDC, des produits cosmétiques et pharmaceutiques (savons, larvicides, dentifrices) sont déjà commercialisés sous la marque Royal. Patrick Memvanga, coordinateur au CRITESS (Université de Kinshasa), rappelle que « la confiance mutuelle et la rigueur scientifique sont la clé de cette réussite ». Vers une souveraineté scientifique africaine Au-delà des chiffres (85 thèses, 79 modules de e-learning, 74 emplois directs créés), le PDTIE marque un tournant géostratégique. Il illustre un modèle d’innovation endogène, basé sur les ressources locales, l’inclusion et l’écologie. Le projet a démontré que les déchets peuvent devenir des ressources : emballages en cabosses de cacao, papiers biodégradables, machines agricoles low-tech, poubelles intelligentes… Autant d’initiatives qui dessinent un futur africain sobre en carbone et riche en idées. « Le sentiment d’appropriation est tangible », confirme Fabrice Lukeba, coordinateur du Fab Lab Éco-Déchets à Bukavu. Continuité stratégique : une Francophonie de l’action Fort du succès du PDTIE, un nouveau projet régional a vu le jour sous l’égide de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) : le programme Soutien aux initiatives environnementales dans le Bassin du Congo, doté de 4,775 millions d’euros. Il vise à élargir l’impact à l’échelle régionale, avec plus de 500 femmes et jeunes porteurs de projets en ligne de mire. Lecture stratégique : innovation, paix et influence Dans un contexte de compétition accrue pour les ressources (forêts, minerais, terres arables), le PDTIE peut être lu comme un instrument de soft power francophone. Il positionne la Francophonie non seulement comme un espace culturel, mais comme un levier de transformation technologique et écologique, au service de la paix, de la sécurité humaine et de l’influence géopolitique. En favorisant l’innovation inclusive, l’accès au brevet, la valorisation des savoirs autochtones et la formation massive, le projet inscrit le Bassin du Congo dans une trajectoire de souveraineté durable et d’autonomie stratégique.Dans le Bassin du Congo, la Francophonie a montré qu’un autre modèle de développement est possible : décentralisé, inclusif, ancré dans les réalités locales et résolument tourné vers l’avenir. À l’heure des grandes transitions globales, ce pari sur l’intelligence verte pourrait bien être l’une des plus belles réussites diplomatiques du développement durable en Afrique. Chiffres-clés

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Cameroun : l’État contre l’emballement numérique post-électoral

Quatre jours après le scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, le Cameroun entre dans une phase délicate de gestion post-électorale. Sur le plan géopolitique et stratégique Alors que l’attente des résultats officiels continue, le gouvernement camerounais, par la voix de René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication et porte-parole, met en garde contre ce qu’il qualifie de « dérives » de certains candidats et médias. Le contexte est tendu, les équilibres fragiles. « Le gouvernement invite les Camerounais à continuer de faire preuve de maturité, de responsabilité et de sérénité », déclare René Sadi, dans un ton mêlant fermeté institutionnelle et appel à l’apaisement. Un scrutin sous haute surveillance Le scrutin présidentiel s’est déroulé dans un climat relativement calme, malgré un contexte sociopolitique encore marqué par la crise anglophone persistante dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les défis sécuritaires dans l’Extrême-Nord avec les résidus de Boko Haram, et une tension politique croissante dans les grands centres urbains. Pourtant, dès la clôture des bureaux de vote, des leaders de l’opposition ont anticipé la proclamation officielle, certains allant jusqu’à s’autoproclamer vainqueurs sur les réseaux sociaux. Un geste qualifié par le gouvernement de « grave atteinte » à la loi électorale. Cadre légal, souveraineté et contrôle institutionnel Le ministre a rappelé avec insistance le cadre légal qui régit les processus électoraux : Le Conseil Constitutionnel seul est habilité à proclamer les résultats officiels, dans un délai de 15 jours ;  les commissions locales, départementales et nationales doivent d’abord compiler, vérifier, puis transmettre les résultats selon une chaîne bien établie ; chaque étape inclut la présence de représentants des candidats, garantissant une forme de transparence procédurale. Ce rappel à l’ordre institutionnel vise clairement à maintenir la primauté de l’État et à éviter toute contestation précoce qui pourrait fragiliser la légitimité du processus. Sur le plan diplomatique et sécuritaire Dans une région centrale de l’Afrique où les transitions démocratiques restent sensibles (cf. Tchad, Gabon, RDC), le Cameroun tente de projeter une image de stabilité républicaine, en dépit des critiques récurrentes sur l’opacité des processus électoraux. Ce positionnement est essentiel dans un contexte géopolitique où le pays reste un pôle de stabilité stratégique pour ses partenaires (France, Chine, Russie, États-Unis), notamment dans la lutte contre le terrorisme et le contrôle des flux migratoires. Toute instabilité post-électorale pourrait être interprétée comme une brèche géopolitique dans la région. Implications économiques et intelligence stratégique La période post-électorale est cruciale pour la confiance des investisseurs. L’économie camerounaise, résiliente mais vulnérable (3,7 % de croissance en 2024 selon la BEAC), dépend largement de la stabilité politique pour rassurer les bailleurs de fonds internationaux (FMI, Banque Mondiale) et les investisseurs privés. Une flambée de contestation, même numérique, pourrait altérer les indicateurs de risque-pays, faire chuter la monnaie locale, le franc CFA et geler certains investissements stratégiques, notamment dans les infrastructures, l’agriculture ou les hydrocarbures. Entre vigilance et verrouillage démocratique Le message du gouvernement traduit une volonté de maîtrise de la narration politique, dans un contexte où les réseaux sociaux deviennent des arènes concurrentes aux canaux institutionnels. « Toute démarche contraire au respect de ce processus constitue une atteinte grave à la réglementation », martèle le ministre, un avertissement direct aux plateformes médiatiques non conventionnelles, mais aussi aux figures politiques qui capitalisent sur l’instantanéité numérique. Un moment pivot pour la démocratie camerounaise À l’heure où le Conseil Constitutionnel s’apprête à jouer son rôle d’arbitre suprême, le Cameroun se trouve à un carrefour politique. Soit le pays conforte ses institutions et sa souveraineté juridique, soit il glisse dans un cycle de défiance, voire de crise post-électorale. Pour les partenaires internationaux, la vigilance est de mise, mais la non-ingérence semble être le mot d’ordre. Reste à voir si les acteurs politiques camerounais répondront, eux aussi, à l’appel du sens civique et patriotique.

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Afrique centrale : le Gabon de Oligui Nguema s’impose comme nouveau pôle de stabilité

À l’issue du second tour des élections générales et locales, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), parti du président Brice Clotaire Oligui Nguema, s’impose comme la force dominante de la nouvelle architecture politique gabonaise. En remportant 102 des 145 sièges à l’Assemblée nationale, l’UDB atteint la majorité absolue, redéfinissant ainsi les équilibres institutionnels du pays après la transition ouverte par la chute du régime Bongo. Le Parti démocratique gabonais (PDG) de l’ancien président Ali Bongo Ondimba, longtemps pilier du système politique, ne sauve que 16 sièges . La stratégie d’Oligui Nguema : entre stabilité et recentrage politique Porté au pouvoir en avril après une transition délicate post-coup d’État d’août 2023, Brice Oligui Nguema a cherché à légitimer son autorité par les urnes. En mobilisant une majorité autour de l’UDB, il ancre désormais son pouvoir sur des bases électorales, rompant avec la logique de gouvernance dynastique incarnée par les Bongo. Cette victoire offre à  Brice Oligui Nguema un levier stratégique dans la refonte de l’appareil d’État : réforme de la Constitution, refonte du code électoral, et probable remaniement des institutions sécuritaires. Le président bénéficie aujourd’hui d’un mandat renforcé pour mener sa politique de « refondation républicaine » et de « relance économique inclusive ». Impacts régionaux et géopolitiques : un signal fort en Afrique centrale Le Gabon, longtemps perçu comme un bastion de stabilité relative dans une région en proie aux tensions (Cameroun, Centrafrique, RDC), redevient un acteur à suivre. Pour plusieurs chancelleries occidentales, dont Paris et Washington, le scrutin valide un processus de normalisation. Le Gabon pourrait ainsi retrouver sa pleine participation à la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), suspendue à la suite du putsch. Sur le plan économique et sécuritaire Sur le plan économique, la stabilité politique retrouvée rassure les investisseurs, notamment dans les secteurs stratégiques : pétrole, manganèse, bois et infrastructures portuaires. La majorité parlementaire permettra au président de faire adopter rapidement des réformes attendues par les bailleurs internationaux : transparence budgétaire, lutte contre la corruption, renforcement du climat des affaires. D’un point de vue sécuritaire, les autorités devraient poursuivre la professionnalisation des forces armées et la restructuration des services de renseignement, dans une région minée par les trafics et les ingérences extérieures. Le Gabon à l’épreuve du pouvoir civil La victoire de l’UDB marque une étape décisive dans le processus de reconstruction politique du Gabon post-Bongo. Reste à savoir si cette concentration du pouvoir entre les mains de Brice Oligui Nguema favorisera une transformation institutionnelle pérenne ou si elle amorcera une nouvelle forme d’hégémonie politique sous un vernis démocratique. Dans les mois à venir, les signaux envoyés à la société civile, à l’opposition et à la communauté internationale seront déterminants.

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