Politique & Gouvernance

À Kigali, l’Église catholique d’Afrique trace une voie d’espérance face aux défis géopolitiques

L’Église face aux tempêtes africaines. Alors que l’Afrique traverse une période marquée par des crises politiques, sécuritaires et sociales, l’Église catholique du continent s’apprête à tenir un rendez-vous crucial : la 20e Assemblée plénière du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), du 30 juillet au 4 août à Kigali. Sous la présidence du cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, cette rencontre réunit plus de 250 délégués venus des 54 pays d’Afrique et des îles, dans une volonté claire de bâtir une vision pastorale commune face aux bouleversements du continent. Le thème, « Le Christ, source d’espérance, de réconciliation et de paix », sonne comme un appel fort à la stabilité. « Nous devons être des pasteurs crédibles d’espérance », insiste le cardinal Fridolin Ambongo, dans un contexte où les coups d’État, les conflits interethniques, le terrorisme et les déplacements de populations minent le tissu social africain, du Sahel à l’Est de la RDC, en passant par le Soudan. Mais la démarche est autant spirituelle que politique. Le SCEAM entend s’affirmer comme acteur moral et médiateur de paix, en proposant une vision à long terme pour 2025-2050, articulée autour de douze piliers, incluant l’engagement citoyen, l’écologie, la famille et le dialogue interreligieux. Il s’agit aussi de répondre aux défis pastoraux concrets, comme l’accompagnement des familles dans des contextes culturels complexes. Fondé en 1969 après la visite historique du pape Paul VI, le SCEAM n’est pas seulement une institution ecclésiale. Par sa voix auprès de l’Union africaine, il s’impose aujourd’hui comme une force géopolitique morale, à même d’influencer les décisions politiques du continent. À Kigali, l’Église africaine ne cherche pas seulement à prier, mais à peser. Noël Ndong

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Douala déroule le tapis rouge à Dion Ngute : entre séduction politique et ambitions économiques

En visite officielle de deux jours dans la région du Littoral, le Premier ministre, chef du gouvernement, Chief Dr Joseph Dion Ngute, a été l’invité d’un dîner républicain organisé à Douala par les élites locales, jeudi soir, sur fond de défis urbains, de projets portuaires stratégiques et de mobilisation électorale en vue de la présidentielle 2025. Ce moment de convivialité a été marqué par plusieurs interventions, dont celle du maire de la ville de Douala, Roger Victor Mbassa Ndine, qui a dressé un tableau sans complaisance des défis urbains persistants : voirie dégradée, insalubrité, et gestion inefficace des déchets ménagers. Il a invité le gouvernement à apporter des solutions concrètes à ces problèmes qui plombent le quotidien des habitants de la capitale économique. Le député Albert Dooh Collins, quant à lui, a salué les projets portuaires en cours, qu’il considère comme vitaux pour le développement économique de la région et du pays. Il a également exprimé le souhait de voir le Premier ministre revenir à Douala avant la présidentielle d’octobre 2025, afin de mobiliser les militants du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Au nom du président de la République, Paul Biya, Joseph Dion Ngute avait plus tôt présidé à Missolé 1, dans la Sanaga-Maritime, la cérémonie de pose de la première pierre d’un projet d’aménagement d’une zone d’activités industrialo-portuaire sur les berges de la Dibamba. Ce projet stratégique, inscrit dans le cadre de la Stratégie Nationale de Développement 2030 (SND30), vise à dynamiser les secteurs portuaire, industriel et logistique pour renforcer la compétitivité économique du Cameroun. La soirée  du jeudi s’est clôturée dans une ambiance détendue, rythmée par des sonorités traditionnelles du terroir, témoignant de l’attachement des élites du Littoral à leurs racines, tout en affichant leur soutien au gouvernement et à son chef. Le Premier ministre poursuit sa tournée ce vendredi 25 juillet, avec la pose de la première pierre du Terminal Mixte Vraquier du Port Autonome de Douala, un autre jalon dans la modernisation de l’espace portuaire de Douala-Bonabéri, pilotée sous la houlette de Cyrus Ngo’o. Noël Ndong

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Publication imminente de la liste des candidats : ELECAM donne rendez-vous au 26 juillet

Le suspense autour de la présidentielle camerounaise de 2025 touche bientôt à sa fin. Dans un communiqué rendu public le jeudi 24 juillet, le président du Conseil électoral d’Elections Cameroon (ELECAM), Enow Abrams Egbe, a annoncé que la liste officielle des candidats retenus sera dévoilée le samedi 26 juillet à 12h, lors d’une cérémonie au siège de l’institution à Yaoundé. Quatre-vingt deux dossiers de candidatures ont été déposés dans les délais impartis, selon les chiffres communiqués par ELECAM. Parmi eux, plusieurs poids lourds de la scène politique nationale, dont le président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, qui brigue un nouveau mandat à 92 ans. D’autres figures majeures comme Maurice Kamto démissionnaire du MRC – se présente sous la bannière Manidem-, Cabral Libii du PCRN, Joshua Osih du SDF, Bello Bouba Maigari de l’UNDP ou encore Issa Tchiroma Bakari du FNSC ont également déposé leurs dossiers, ravivant les enjeux autour d’une élection qui s’annonce disputée. Au-delà des personnalités politiques bien connues, la liste comprend aussi plusieurs candidatures indépendantes et des représentants de partis moins médiatisés, reflétant une volonté de renouvellement ou de contestation. L’étape de la publication officielle marquera la fin de l’examen technique et juridique des dossiers par le Conseil électoral, qui a travaillé à huis clos durant plusieurs semaines. Les enjeux de ce scrutin sont considérables, dans un pays confronté à des défis socio-économiques, à une crise sécuritaire persistante dans les régions anglophones, et à une jeunesse de plus en plus exigeante quant à la gouvernance. La confirmation des candidatures permettra d’ouvrir la voie à la campagne électorale, où chaque camp devra convaincre un électorat partagé entre désir de stabilité et aspiration au changement. La publication de cette liste sera suivie de près par les observateurs internationaux, les partenaires au développement et l’ensemble des citoyens camerounais, qui attendent un processus électoral crédible, transparent et apaisé. Noël Ndong

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l'influence Hadja Hawa

Cameroun/L’influenceuse Hadja Hawa dans l’œil du cyclone : la parole  numérique sous surveillance

Une nouvelle figure du cyberactiviste camerounais frappé d’une interdiction de sortie du territoire et activement recherché. Hadja Hawa, influenceuse très suivie sur les réseaux sociaux, critique virulente du régime, est frappée d’une interdiction de sortie du territoire (IST) et activement recherchée par les autorités. Une affaire qui révèle les tensions croissantes entre pouvoir politique et expression numérique à l’approche de la présidentielle.Un Message Radio Porté daté du 23 juillet et signé par le Lieutenant-Colonel Dieudonné Bialo, haut responsable de la gendarmerie, en atteste officiellement. Des accusations lourdes : « appels à l’insurrection » Selon les termes du document en circulation, Hadja Hawa, également identifiée comme Hadja Haoua Aboubakar, serait soupçonnée de multiples appels à l’insurrection. Le ministère de la Défense aurait lancé des opérations de localisation dans plusieurs villes du pays, dont Yaoundé, Douala et Maroua. Aucun détail judiciaire n’a pour l’instant été officiellement communiqué. L’influenceuse s’était récemment illustrée par des vidéos dénonçant avec virulence le pouvoir en place. Des propos critiques vis-à-vis des institutions et de la gouvernance auraient accéléré les mesures prises à son encontre. Influence numérique vs pouvoir politique Cette affaire illustre la montée en puissance de l’influence digitale comme force d’opinion au Cameroun. Dans un pays où la liberté d’expression reste encadrée, l’irruption de voix alternatives sur Tik Tok, Facebook ou YouTube rebattrait les cartes de la communication politique. À quelques mois de la présidentielle, cette arrestation symbolique pourrait être interprétée comme un signe de crispation du pouvoir face à la contestation populaire – et parfois populiste – numérique. Que dit la loi camerounaise ? Le Cameroun ne dispose pas encore d’un cadre juridique spécifique aux influenceurs, mais plusieurs textes peuvent s’appliquer : Un tournant dans la guerre des récits ? L’affaire Hadja Hawa pose une question majeure : jusqu’où l’État peut-il encadrer les contenus numériques sans verser dans la sanction ? D’un côté, les autorités brandissent le risque de manipulation et de désinformation. De l’autre, la société civile et une partie de la jeunesse numérique dénoncent une volonté de museler les critiques, alors que les frustrations sociales (chômage, gouvernance, accès aux services) s’accumulent. L’influenceur  a-t-il  le droit de dire tout et n’importe quoi, au mépris de l’éthique ? À l’approche de l’échéance électorale de 2025, ce bras de fer entre pouvoir politique et influenceurs pourrait devenir un facteur de polarisation supplémentaire. L’image des personnalités visées par ces critiques en ligne en sort affaiblie, mais la répression de ces voix dissidentes pourrait aussi accroître leur audience. Il faut dire que l’affaire Hadja Hawa dépasse le simple cadre judiciaire. Elle marque un tournant dans la gestion des voix numériques contestataires en Afrique centrale. À la croisée de la politique, du droit et de l’influence, elle questionne les limites de la critique publique à l’ère des réseaux sociaux. Noël Ndong

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Cameroun/Intelligence Artificielle : une ambition réaliste ou un mirage numérique ?

Lancée début juillet par la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, la Stratégie Nationale d’Intelligence Artificielle (SNIA) du Cameroun propose une transformation numérique ambitieuse à l’horizon 2040. Mais cette vision peut-elle réellement être mise en œuvre ? Et à quel coût ? Un écart entre ambition et capacités actuelles Le plan prévoit la création d’un GPT multilingue camerounais, 15 nœuds d’Edge Computing à énergie solaire, et la formation de 4 000 spécialistes IA par an via 5 centres d’excellence. Or, le budget initial global estimé avoisinerait 400 à 600 milliards FCFA (environ 650 à 1 milliard USD sur 15 ans) selon les premières analyses d’experts en politiques publiques numériques. À titre de comparaison, le Cameroun consacre aujourd’hui moins de 0,8 % de son PIB à la recherche et au numérique combinés. Infrastructures insuffisantes Le pays accuse encore un retard critique en connectivité (pénétration Internet de 34 % en 2025 selon DataReportal), et une capacité énergétique fragile (taux d’électrification rural à 28 %). Déployer des centres IA alimentés à l’énergie solaire nécessite non seulement des investissements lourds, mais aussi des compétences techniques peu disponibles localement à grande échelle. Formation : l’autre pilier incertain Former 4 000 experts par an représenterait près de 20 % de la capacité actuelle des universités technologiques du Cameroun. Le défi est donc autant financier qu’organisationnel. L’État devra s’appuyer sur des partenariats public-privé et une coopération accrue avec des institutions internationales (AFD, BAD, Banque mondiale). Positionnement géopolitique en Afrique centrale Politiquement, la SNIA sert aussi de levier pour positionner le Cameroun comme leader technologique régional, face à un environnement sous-régional encore peu structuré en matière d’IA. Mais sans coordination active avec ses voisins (Congo, Gabon, Tchad), la promesse d’un réseau IA d’Afrique centrale pourrait rester théorique. La stratégie camerounaise d’IA est visionnaire, mais sa réalisation dépendra d’un alignement rare entre volonté politique, financements durables, infrastructures numériques, et capital humain. Si ces conditions sont réunies, le Cameroun pourrait devenir un véritable hub technologique régional. Sinon, la SNIA risque de rester un catalogue d’intentions sans transformation concrète. Noël Ndong

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« Réparations : l’Afrique et le Cameroun s’unissent pour revendiquer la justice »

Un appel urgent depuis Addis-Abeba en Ethiopie. Lors de l’Assemblée de l’Union africaine à Addis-Abeba, une demande longtemps réclamée a refait surface : celle des réparations pour les anciennes colonies africaines, victimes de la traite négrière et de l’exploitation coloniale. Dans le cadre de l’initiative « année de la justice pour les Africains et les personnes d’origine africaine », les voix se sont élevées pour réclamer une reconnaissance des souffrances passées. Le président du Ghana, John Mahama, a évoqué les disparités économiques encore présentes : « Les descendants d’Africains réduits en esclavage continuent de faire face à des inégalités sociales ‘. Les cicatrices d’un passé éprouvant De 1500 à 1900, des millions d’Africains ont été arrachés à leurs terres et victimes de la traite négrière. Selon l’UNESCO, c’est près de 15 millions de personnes qui ont été déportées, entraînant une perte inestimable de vies et de richesses culturelles. Les conséquences de ce passé atroce se ressentent aujourd’hui encore, avec des prévisions indiquant un déficit de croissance en Afrique de 2,6 trillions de dollars d’ici 2030 si l’on n’agit pas pour remédier aux inégalités héritées. Le cas du Cameroun Le Cameroun, ancien territoire colonial partagé entre l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, illustre parfaitement la lutte pour la reconnaissance des injustices passées. Les effets durables de la colonisation, des révoltes réprimées dans le sang et des ressources exploitées, continuent d’imprégner la société camerounaise. Les appels à réparations s’intensifient, soulignant la nécessité d’une reconnaissance officielle des crimes coloniaux et d’un soutien pour les populations touchées. La voix du Cameroun s’ajoute ainsi à celle du continent, rappelant les interconnexions entre les luttes pour la justice. Réparations : Au-delà des finances La question des réparations se révèle complexe. John Mahama souligne qu’elles doivent englober la restitution, la réhabilitation et l’éducation sur les injustices passées. Cette dimension éthique interroge également la responsabilité des pays : qui doit payer ? Alors que les États européens et nord-américains sont souvent pointés du doigt, d’autres acteurs, comme les pays arabes, sont curieusement absents du débat. Un consensus historique Les 55 membres de l’UA ont uni leurs voix pour exiger justice. Cette dynamique marque un tournant dans la diplomatie africaine et appelle à une conscience collective sur cette question cruciale. Le communiqué final stipule clairement : « Il est temps que les nations qui ont profité de l’esclavage rendent des compte« . Vers une nouvelle ère de justice Avec une population africaine projetée à 2,5 milliards d’ici 2050, la demande de réparations devient encore plus pressante. Cette assemblée de l’Union africaine pourrait être le point de départ d’un parcours vers la justice sociale et la réconciliation. Ce débat crucial appelle à des actions concrètes pour transformer des promesses en réalités tangibles, tant au niveau national qu’international. En définitive, l’Afrique, et particulièrement le Cameroun, exigent justice, et cette voix unie ne peut être ignorée. Noël Ndong

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Présidentielle 2025 au Cameroun : Elecam sous pression face au flou sur les candidatures

Elecam est appelée à clarifier : quelles candidatures déposées, quels critères validés ? À moins de trois mois du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, l’Élection Cameroon (Elecam) fait face à une surenchère d’incertitudes autour de la validation des dossiers de candidature. Malgré l’ouverture du dépôt entre 12 et 21 juillet, l’institution reste silencieuse sur les modalités pratiques et les critères d’éligibilité réelle. Candidatures déposées Selon plusieurs sources, 15 dossiers ont été officiellement reçus à Elecam en attendant leur validation : 1- Cabral Libii ( PCRN) 2- Joshua Osih ( SDF) 3- Paul BIYA ( RDPC) 4- Theiler Onana Léon ( RDPC) 5- Maurice Kamto ( Manidem) 6- Bello Bouba ( UNDP) 7- Issa Tchiroma Bakary( FSNC) 8- Bougha Hagbe (MCNC), 9- Ruben Djaouro (PNPC) 10- Jean Blaise Gwet (MPCC) 11- Geneviève Zeh Amvene (candidate indépendante) 12- Eric Kamgan-Tan (LDCRC) 13- Akere Muna (parti Univers) 14- Bertin Kisob (CPSJ) – 1er dossier déposé 15- Serge Espoir Matomba ( PURS) D’autres figures sont attendues. Le 22 juillet, sera publiée la liste des candidatures retenues; suivie de l’ouverture des contentieux pour ceux qui contesteraient le refus de leur candidature. La liste définitive des candidatures validées devrait être publiée au plus tard le 17 août . Le 27 Septembre marquera l’ouverture de la campagne officielle et le 11 Octobre à minuit la fin de la campagne. Le jour du vote est fixé le 12 Octobre de 08h-18h00. Le flou plane sur les conditions de validation Des acteurs politiques comme Christian Ntimbane Bomo, candidat du parti Héritage, alertent sur le manque de transparence d’Elecam quant aux conditions d’investiture. Le code électoral impose, via l’article 121, la collecte de 300 signatures d’élus locaux ou traditionnels par candidat indépendant ou petit parti. Or, avec le report des élections municipales et législatives à 2026, ce seuil semble devenu juridiquement impossible, suscitant le débat sur sa légalité. Christian Ntimbane souligne aussi l’absence de règles claires concernant la forme légalisée exigée pour les actes d’investiture – et les autorités compétentes pour les signer – alors qu’Elecam reste muet, trois jours après le début du dépôt des candidatures. Enjeux institutionnels et risques juridiques Entre gestion opaque et ouverture démocratique Elecam est confrontée à un enjeu majeur de communication et de gouvernance. Si elle ne clarifie pas rapidement les modalités pratiques des dépôts, l’élection présidentielle pourrait être entachée de contestations juridiques, d’exclusions de candidats indépendants et d’accusations de fermeture politique. Pour Christian Ntimbane Bomo, « Elecam être clair ou faire face à l’annulation du scrutin devant le Conseil Constitutionnel » . La balle est désormais dans le camp de l’organisme électoral : publier les critères, permettre une compréhension claire des règles du jeu, ou encourir une défiance croissante à l’approche du scrutin. Noël Ndong

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Sénégal : la France plie, la souveraineté s’affirme!

today at 1:16 PM Le 17 juillet, le Sénégal a opéré un tournant historique en récupérant le contrôle du camp Geille à Dakar, mettant ainsi un terme à 65 ans de présence militaire française. Cette restitution, marquée par une cérémonie sous les auspices du général Mbaye Cissé et du général Pascal Ianni, incarne l’émergence d’une Afrique qui revendique sa souveraineté. « La souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain », a déclaré le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, soulignant la montée d’un nationalisme africain croissant. Le retrait des forces françaises, qui compte environ 350 militaires, marque un déclin progressif dans toute l’Afrique de l’Ouest, initié en 2022 et culminant avec cette restitution à Dakar. Alors que Paris reste présent en Afrique à travers une base allégée à Djibouti, le Sénégal aspire à un « partenariat rénové » avec la France, basé sur la coopération et non sur la tutelle. Ce choix pragmatique pose la question des futurs mécanismes de sécurité dans un contexte où les menaces comme le terrorisme demeurent préoccupantes. Le départ des troupes françaises pourrait indiquer une nouvelle ère pour l’Afrique, où les nations ne cherchent plus à se contenter de tutelles anciennes, mais souhaitent construire une autonomie solide, réclamant ainsi leur plein rôle sur la scène internationale. Noël Ndong

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Sommet Afrique-États-Unis : le commerce en première ligne, mais des enjeux migratoires délicats

Le récent sommet à Washington, réunissant cinq chefs d’États africains et l’administration Trump, a culminé avec des discussions sur le commerce et la sécurité, tout en révélant des exigences inattendues de la part des États-Unis concernant la gestion des migrants. Trois jours de négociations intensives ont permis aux dirigeants de Gabon, Guinée-Bissau, Mauritanie, Libéria, et Sénégal de présenter leurs atouts respectifs aux investisseurs américains. Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a notamment mis en avant la stabilité politique de son pays, tandis que le Gabon a mis l’accent sur ses richesses minières. Malgré l’absence d’accords majeurs, ces discussions ont jeté les bases d’une coopération économique renforcée, alors même que l’administration Trump avait une demande particulière. Selon des sources, le président américain a proposé de relocaliser des migrants en situation irrégulière, notamment des criminels en attente d’expulsion, vers les pays présents au sommet. Cette exigence, révélée par le Wall Street Journal, soulève des interrogations. Trump II exige la relocalisation des migrants en situation irrégulière en Afrique Le président du Libéria, Joseph Boakai,  a confirmé que la question des demandeurs d’asile a été abordée. Il a déclaré : « Ils n’obligent personne, mais ils veulent que nous sachions que c’est une préoccupation« . En effet, l’administration américaine semble mettre une pression croissante sur les pays africains pour qu’ils acceptent des expulsés, et ce même dans des contextes où les pays concernés, comme le Nigéria, peinent déjà à gérer leurs propres défis internes. Le chef de la diplomatie nigériane, Yusuf Tuggar, a dénoncé cette pression, affirmant que son pays, avec une population de plus de 210 millions, n’est pas en position d’accueillir des centaines de Vénézuéliens, soulignant les défis que cela représenterait. Ce sommet illustre la tension croissante entre les impératifs économiques et les réalités migratoires. Les enjeux sont vastes, mêlant intérêts stratégiques et diplomatie dans un contexte global de sécurité instable. Le dialogue entre l’Afrique et les États-Unis, bien qu’encourageant, doit donc naviguer avec prudence entre le développement d’un partenariat commercial et la gestion des crises migratoires complexes. En ce sens, la relation post-sommet pourrait transformer les interactions bilatérales, posant la question essentielle : jusqu’où l’Afrique est-elle prête à aller pour renforcer ses liens économiques, tout en préservant sa souveraineté face aux demandes américaines ? Noël Ndong

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Afrique du Sud : l’ancien président Jacob Zuma en visite au Maroc

Après la crise du Covid-19, l’Afrique sera confrontée à une réalité nouvelle. Compter plus sur ses propres ressources que sur l’aide au développement pour faire face aux séquelles laissées par la pandémie. L’ancien Premier ministre du Burkina Faso, Tertius Zongo, directeur de la chaire Sahel de la Fondation pour les études et la recherche sur le développement international (Ferdi) et Emmanuel Pinto Moreira, directeur de recherche à la Banque africaine de développement (Bad), font le point. Emmanuel Pinto Moreira appelle à une autre mondialisation. A court terme, il s’interroge sur le ciblage des personnes les plus pauvres, souligne la difficulté de confiner des populations qui travaillent dans l’informel – prioritaires en matière d’aides. À plus long terme, il pense que cette crise va donner l’opportunité à une forme de « déglobalisation », en termes de blocs (Chine, Europe et Occident, Afrique, etc.). A cet égard, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) représente « une opportunité intéressante », souligne-t-il, « à condition qu’elle soit bien menée : taxation commune, politiques de libéralisations communes, etc ». Tertius Zongo souligne pour sa part que l’Afrique est diverse. C’est le cas de la région du Sahel, confrontée à l’insécurité et à la pauvreté. Ce qui ne permet pas d’assurer le développement. Il rappelle que l’aide au développement n’a jamais créé le développement – elle l’accompagne simplement – néanmoins, « il s’agit de parer au plus urgent, face aux difficultés budgétaires des pays africains ». Ces facteurs de fragilité sont enracinés dans les pays sahéliens. Et la paix est un bien public qui impose d’agir, indique l’ancien Premier. « Mais comment-agir ? « , poursuit-il. Il propose de « croiser les différents regards afin de définir les points sur lesquels il faut avancer ». « Les politiques économiques n’ont jamais pris en compte les facteurs de fragilité de l’Afrique. Il faut améliorer la réflexion sur l’économie-politique de nos pays ; il faut s’appuyer davantage sur l’histoire de nos sociétés. Cette question n’est jamais posée ainsi », ajoute-t-il. Pour que l’aide soit efficace, plusieurs conditions doivent être remplies. A savoir, une approche collégiale, une association de tous les acteurs, une innovation en matière d’acteurs, « ne faisant plus appel systématiquement au grandes institutions ou aux grandes entreprises, en associant les ONG et les collectivités locales, en aidant les pays à rester maîtres de leur politique« . L’urgence, pour Tertius Zongo, revient à sauver des vies, en renforçant les systèmes de santé. Il faut aussi garder l’économie en état de marche, garantir le bon fonctionnement des services publics, et parvenir à « planter les graines d’une résilience future ». Sur le plan politique, il plaide pour un équilibre entre la liberté et la sécurité. Pour conclure; « il faut éteindre rapidement les velléités nationalistes qui affaiblissent les efforts de panafricanisme, accélérer la coopération et l’intégration régionale. » Noël Ndong

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