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Orange Money et Access Bank : un partenariat stratégique aux enjeux économiques et géopolitiques

Orange Money Cameroun a annoncé la signature d’un partenariat stratégique avec Access Bank Cameroun, destiné à faciliter les transferts d’argent vers le Nigeria, le Ghana, la Guinée et la RDC. Intégré à l’application Max It, ce service marque un tournant dans l’expansion régionale des services financiers numériques. Selon William Nlembé, directeur général d’Orange Money Cameroun, « ce partenariat stratégique avec Access Bank permet aux utilisateurs de transférer de l’argent de manière simple, rapide et sécurisée entre le Cameroun et les pays mentionnés ». Pour lui, cette initiative répond à un double objectif : favoriser l’inclusion financière et renforcer les connexions intra-africaines. Un levier de puissance économique régionale Sur le plan géoéconomique, ce développement traduit la volonté croissante des acteurs africains de bâtir un espace monétaire intégré, en dehors des canaux traditionnels bancaires souvent coûteux et rigides. Orange Money, fort de ses 110 millions d’abonnés en Afrique et au Moyen-Orient, joue un rôle central dans cette dynamique. En 2024, le groupe a traité plus de 160 milliards d’euros de transactions via ses plateformes mobiles. Ces flux transfrontaliers renforcent les économies informelles, mais surtout soutiennent les diasporas intra-africaines, essentielles dans des pays comme le Cameroun ou le Nigeria, où les transferts familiaux constituent une source majeure de revenus pour des millions de ménages. Une portée géopolitique africaine Géopolitiquement, ce partenariat illustre une réorientation stratégique vers une coopération Sud-Sud concrète, entre puissances économiques régionales comme le Nigeria et les pays d’Afrique centrale. Il traduit aussi l’émergence d’un nouveau régionalisme financier africain, centré sur la souveraineté monétaire et la fluidité des échanges. Dans un contexte marqué par la montée des tensions autour des monnaies étrangères et les fragilités des banques centrales, ce type d’initiatives offre une alternative sécurisée et numérique aux circuits de transfert dominés historiquement par les institutions occidentales. Perspectives Ce service Orange–Access Bank s’inscrit dans une stratégie plus large : transformer le mobile money en instrument d’intégration économique régionale. Pour les utilisateurs, c’est une réponse concrète à la demande de services rapides, abordables et interconnectés. Pour les États et les institutions financières, c’est un signal fort de la montée en puissance d’un modèle de finance panafricaine.

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Royaume-Uni – Immigration étudiante : stabilité réglementaire ou restriction déguisée ?

À la faveur des récentes clarifications techniques apportées par les déclarations HC 836 (24 juin) et HC 997 (1er juillet), le Royaume-Uni semble afficher une volonté de stabiliser son système d’immigration pour étudiants internationaux. Mais derrière cette façade de continuité, les effets d’une politique restrictive amorcée dès 2023 continuent de se faire sentir, notamment pour les étudiants africains. Réglages techniques, impacts concrets Les ajustements de mi-2025 concernent principalement les conditions d’éligibilité des personnes à charge (dépendants) et les modalités d’obtention de l’autorisation électronique de voyage (ETA). Désormais, un étudiant en doctorat (RQF 8) peut faire venir sa famille, mais cette possibilité reste fermée aux étudiants de master ou licence (RQF 7 et 6). Pour de nombreux étudiants africains, notamment nigérians – fortement représentés en master – cette restriction maintient un frein structurel au regroupement familial. Autre changement : l’obligation d’ETA est désormais élargie aux personnes transitant depuis l’Irlande, ce qui concerne particulièrement les étudiants internationaux aux parcours complexes. Ces clarifications semblent minimes, mais elles renforcent un encadrement déjà rigoureux, sans en alléger les contraintes sociales ou économiques. Chute vertigineuse des visas nigérians Les chiffres officiels du Home Office confirment une dynamique inquiétante : Une stabilité trompeuse Si les parcours « Étudiant » et « Diplômé » n’ont pas été modifiés en juillet 2025, la tendance globale demeure restrictive. Le relèvement des seuils salariaux (jusqu’à +16 %) pour les travailleurs qualifiés, l’interdiction des dépendants dans les métiers en pénurie et la complexité croissante des démarches renforcent l’impression d’un système de plus en plus fermé, surtout pour les diplômés non-doctorants. En somme, le Royaume-Uni conserve l’apparence d’une stabilité réglementaire, mais dans un cadre durci, où seuls les profils hautement qualifiés et financièrement solides peuvent véritablement tirer parti des opportunités post-études. Pour les étudiants africains, la vigilance reste de mise.

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Ghana : deuil national après un crash meurtrier d’hélicoptère militaire

Le président ghanéen John Mahama a décrété un deuil national de trois jours après le crash d’un hélicoptère militaire qui a coûté la vie à huit personnes, dont deux membres clés du gouvernement. Le pays est sous le choc. Le Ghana est en deuil. Le président John Mahama a annoncé, ce mercredi soir, une période de deuil national de 72 heures à la suite de l’accident d’un hélicoptère militaire dans le sud du pays, survenu dans la matinée. Le drame a coûté la vie à huit passagers, dont deux ministres en fonction : le ministre de la Défense, Edward Omane Boamah, et celui de l’Environnement, Ibrahim Murtala Muhammed. « Il s’agit d’une tragédie nationale. Le pays est sous le choc de la perte soudaine de hauts responsables gouvernementaux et de militaires », a déclaré Felix Kwakye Ofosu, porte-parole de la présidence. Drapeaux en berne, présidence suspendue En signe de respect, toutes les activités officielles de la présidence sont suspendues pour le reste de la semaine, et les drapeaux sont mis en berne sur l’ensemble des bâtiments publics, à compter de ce jeudi 7 août. Outre les deux ministres, les victimes incluent Muniru Mohammed, coordinateur adjoint à la Sécurité nationale ; Samuel Aboagye, ancien député ; Samuel Sarpong, vice-président du parti NDC ; ainsi que trois membres de l’armée de l’air : le chef d’escadron Peter Bafemi Anala, le lieutenant Mane-Twum Ampadu, et le sergent Ernest Addo Mensah. Une onde de choc nationale Ce drame frappe l’appareil d’État au cœur. À ce stade, les causes exactes du crash restent inconnues, mais une enquête militaire a été ouverte. L’émotion est vive dans le pays, et des livres de condoléances ont été ouverts dans les grandes institutions publiques et ambassades. Le deuil national, décrété jusqu’à nouvel ordre, vise à honorer la mémoire des victimes et à unifier la nation dans cette épreuve.

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Bill Gates injecte 2,5 milliards de dollars en Afrique : levier de santé publique ou diplomatie d’influence ?

La Fondation Gates lance le plus vaste programme privé jamais engagé pour la santé des femmes en Afrique, dans un contexte de désengagement public occidental. Dans un mouvement d’ampleur sans précédent, la Fondation Bill & Melinda Gates a annoncé le 4 août un engagement de 2,5 milliards de dollars dédié à la santé des femmes en Afrique. Cette somme, la plus importante jamais débloquée d’un seul trait par la fondation sur le continent, marque le début d’un plan global visant à distribuer près de 200 milliards de dollars d’ici à 2045, date prévue de sa fermeture. Ce financement, réparti sur une quarantaine de projets innovants, vise à réduire la mortalité maternelle, améliorer la santé gynécologique et soutenir la recherche sur les infections sexuellement transmissibles, la prééclampsie ou encore des contraceptions non hormonales. L’enjeu est double : réduire les coûts des politiques publiques et accélérer leur efficacité grâce à l’innovation. « Ce programme vise à combler des lacunes critiques là où les financements publics sont absents », précise le communiqué de la fondation. Une stratégie sanitaire… et géopolitique Sur le plan sanitaire, cet engagement intervient dans un contexte fragile : les systèmes de santé de nombreux pays africains, déjà sous pression post-Covid, peinent à financer des services de base. La féminisation de la pauvreté, la sous-médicalisation des zones rurales, et le recul de l’aide publique au développement (APD) rendent cette initiative potentiellement salvatrice. Mais selon Bruno Cabrillac, économiste à la Fondation pour les études et la recherche sur le développement international (Ferdi), la montée en puissance des fondations pose aussi des questions d’équilibre : « Les fondations philanthropiques ne veulent pas se substituer à l’aide publique, car cela risquerait de créer un aléa moral et d’encourager les États à se désengager ». Une reconfiguration de l’intelligence économique mondiale ? À moyen terme, cette stratégie peut aussi être lue comme un investissement dans la stabilité des marchés africains, essentiels à la croissance mondiale. Les fondations comme Gates, fortement intégrées à des réseaux technologiques et pharmaceutiques mondiaux, influencent déjà les normes de santé, les chaînes de valeur et les régulations, ce qui confère un poids stratégique croissant aux acteurs privés dans les politiques publiques. Dans un contexte où l’USAID ferme des programmes et où l’aide européenne se fragilise, les fondations américaines prennent le relais – mais avec leurs logiques, leurs agendas, et leurs priorités. Réserves et vigilance Si l’impact potentiel est énorme, des réserves persistent. L’absence de contrôle parlementaire, la faiblesse des systèmes de redevabilité locaux et le risque de dépendance technologique pourraient altérer la souveraineté sanitaire des États bénéficiaires. Le danger, à long terme, serait un décrochage stratégique africain, piloté par des mécènes plutôt que par des politiques concertées.

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Présidentielle 2025 : Maurice Kamto exclut définitivement de la course

La décision du Conseil constitutionnel excluant Maurice Kamto de la présidentielle du 12 octobre se déroule dans un contexte politique et institutionnel sensible. Le Conseil constitutionnel camerounais a définitivement écarté la candidature de Maurice Kamto à l’élection présidentielle prévue le 12 octobre 2025, invoquant une « pluralité d’investitures » au sein du MANIDEM, le parti qui l’avait proposé comme candidat. La décision s’appuie sur l’article 125 alinéa 2 du Code électoral, et fait suite à une audience publique tenue les 4 et 5 août. « Les recours ont été jugés non fondés au regard des éléments juridiques présentés », a déclaré Clément Atangana, président du Conseil constitutionnel, au terme d’une délibération de plus de quatre heures. Une décision de droit, des effets politiques Cette décision relève d’une interprétation juridique des textes électoraux. Maurice Kamto, avait été l’un des principaux challengers lors de l’élection de 2018. Son absence reconfigure profondément les rapports de force entre les partis en lice. Un diplomate a déclaré : « L’exclusion de Kamto bouleverse l’équation électorale, mais elle ne doit pas faire oublier que l’État de droit repose sur le respect des institutions ». Les soutiens de Maurice Kamto déplorent une lecture trop rigide du droit électoral, et appellent à un débat plus inclusif sur les conditions de participation à la vie politique. Une dynamique institutionnelle sous observation Le rôle des institutions nationales dans la gestion du cycle électoral fait l’objet d’un suivi attentif par la communauté diplomatique. Le Cameroun, partenaire stratégique en Afrique centrale, est confronté à plusieurs défis structurels : sécurité dans les régions anglophones, instabilité dans le bassin du lac Tchad, et pression démographique sur les systèmes sociaux. Maurice Kamto : entre recours institutionnel et repositionnement stratégique Rompu du droit, Maurice Kamto pourrait porter l’affaire devant la Commission africaine des droits de l’homme ou la Cour africaine basée à Arusha, deux juridictions qu’il connaît bien. En 2018, ses démarches post-électorales avaient reçu un écho favorable sur certains aspects. Le cas Maurice Kamto dans une dynamique continentale L’exclusion de Maurice Kamto de la présidentielle camerounaise de 2025 n’est pas un cas isolé. Plusieurs figures de l’opposition ont récemment été empêchées de concourir à des élections cruciales, souvent dans des contextes de tensions institutionnelles plus dures, de lectures controversées des lois électorales. 1- Au Sénégal (2024),  la candidature de Ousmane Sonko à la présidentielle avait été invalidée en raison d’une condamnation judiciaire, dans un contexte où l’opposition dénonçait un « détournement de la justice à des fins politiques ». Malgré une forte mobilisation populaire, Ousmane Sonko avait été écarté du scrutin. 2- En Côte d’Ivoire (2020), la Cour constitutionnelle avait écarté Guillaume Soro pour « faits graves », en s’appuyant sur une condamnation judiciaire. L’opposant en exil dénonçait alors une instrumentalisation du droit. 3- En RDC (2018), Moïse Katumbi, figure majeure de l’opposition n’avait pas pu se présenter à la présidentielle, son retour au pays ayant été bloqué à la frontière. En ce qui concerne le Professeur Maurice Kamto, les portes lui sont ouvertes, pour, soit conduire le MANIDEM, son parti d’adoption; soit faire un retro pédalage -signe d’humilité-, en rejoignant à nouveau le MRC, son parti de base, pour se présenter aux Législatives en 2026 – ce qu’il avait refusé en 2020.

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Pollution : le Cameroun face à l’urgence environnementale au cœur des négociations de Genève

Ce mardi 5 août 2025, des négociations internationales reprennent à Genève pour cadrer un accord global visant à réduire la pollution transfrontalière. Le contexte est particulièrement critique en Afrique centrale, région confrontée à de multiples crises environnementales aux impacts sanitaires et sociaux graves, dont celles observées au Cameroun. Les principaux défis au Cameroun Le Cameroun fait face à une pollution multiple (air, eau, sols), principalement liée à une urbanisation rapide, des industries mal régulées et une gestion des déchets inefficace. Enjeux liés à Genève La conférence de Genève représente une opportunité pour inscrire les problématiques de l’Afrique centrale dans un cadre global de lutte contre la pollution, notamment : Sans un tel engagement international, les efforts domestiques risquent d’être insuffisants face à l’ampleur des pollutions et à leurs répercussions sanitaires et économiques. En Afrique centrale et au Cameroun, la pollution est un enjeu environnemental, sanitaire et social majeur. La relance des négociations à Genève intervient à un moment critique où une action concertée est indispensable pour transformer les initiatives ponctuelles en véritables politiques durables à l’échelle régionale et globale.

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Présidentielle en Côte d’Ivoire : une élection à hauts risques

À moins de trois mois du scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire, les tensions politiques montent dans un climat lourd d’incertitudes. Alors qu’Alassane Ouattara brigue un quatrième mandat controversé, plusieurs poids lourds de l’opposition – dont Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam et Guillaume Soro – ont été écartés de la course par la justice ou la Commission électorale indépendante (CEI), suscitant de vives accusations de verrouillage du processus démocratique. Ce contexte fragilise la légitimité de l’élection à venir. L’exclusion de figures majeures, cumulée à une CEI jugée inféodée au pouvoir, alimente la méfiance d’une partie de la population. Le spectre des violences post-électorales de 2010-2011, qui avaient fait 3 000 morts, reste dans tous les esprits. Face à un pouvoir solidement installé, l’opposition, divisée et affaiblie, peine à trouver un candidat consensuel. Si des personnalités comme Simone Gbagbo ou Pascal Affi N’Guessan sont en lice, leur influence reste limitée. Le risque d’un faible taux de participation, voire de violences en cas de contestation des résultats, est réel. Dans un pays où les élections ont souvent été synonymes de crises, ce scrutin de 2025 cristallise les enjeux : maintien de la stabilité ou retour des troubles politiques. Tout dépendra de la transparence du processus électoral, du rôle des institutions et de la capacité des acteurs politiques à privilégier le dialogue sur la confrontation.

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Washington relance la paix entre la RDC et le Rwanda : prudence après l’accord

Un dialogue fragile sous haute tension géopolitique. Une première réunion de suivi de l’accord de paix signé fin juin entre la République démocratique du Congo et le Rwanda  a eu lieu dans la capitale américaine, en présence de représentants des deux pays, des États-Unis, du Qatar et de l’Union africaine. Cette rencontre marque un signal de décrispation, après des années d’escalade dans l’Est congolais, désormais au centre d’une diplomatie régionale et internationale active. L’accord, négocié en partie à Doha et parrainé par Washington, est qualifié d’« étape importante » par l’Union africaine et l’ONU. Il prévoit un cessez-le-feu permanent, le désengagement des troupes étrangères, et une feuille de route humanitaire et sécuritaire, dont les modalités restent à concrétiser. La réunion de Washington visait à instaurer une première dynamique de mise en œuvre et à bâtir un canal de communication formel entre Kigali et Kinshasa. Une guerre de ressources, sous surveillance globale Le conflit, vieux de trois décennies, s’est cristallisé autour des ressources minières stratégiques (coltan, cobalt, or) de l’Est congolais, dans une zone où s’entrecroisent enjeux militaires, trafics illicites et intérêts géoéconomiques. La prise de Goma et Bukavu par les troupes du M23, soutenues par Kigali selon l’ONU, avait redessiné l’équilibre militaire début 2025, renforçant la pression internationale pour une sortie de crise négociée. Vers une diplomatie de sécurisation minière ? La stabilisation du front depuis février et la médiation active du Qatar et des États-Unis s’inscrivent dans une logique de sécurisation des chaînes d’approvisionnement critiques – notamment pour les technologies vertes et la transition énergétique. Washington, comme Pékin, voit dans la pacification de la région un levier d’influence stratégique sur les filières minières. Des avancées fragiles, à l’ombre de la présidentielle congolaise Alors que la présidentielle en RDC approche (décembre 2025), Kinshasa cherche à afficher des résultats diplomatiques sans céder sur sa souveraineté. La paix reste conditionnée à la réintégration du M23 dans le cadre institutionnel, à un retrait effectif des forces rwandaises, et à une reconstruction post-conflit crédible. Les milices locales hostiles au processus – souvent instrumentalisées – compliquent une stabilisation à court terme.

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Cameroun–FMI : une sortie maîtrisée, des équilibres à consolider

Le Cameroun vient de tourner la page de son programme de coopération avec le Fonds Monétaire International, après trois années marquées par un redressement budgétaire méthodique.  Avec un dernier décaissement de 82 milliards de F CFA, le FMI valide les efforts entrepris depuis 2021 – dans le sillage des chocs post-Covid – dans le cadre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC) et du Mécanisme Élargi de Crédit (MEC). Un succès certes technique, mais dont la portée politique et économique reste à affiner. Des fondamentaux stabilisés mais fragiles Le bilan économique du programme est indéniable : réduction du déficit budgétaire à moins de 2 % du PIB, maîtrise de l’endettement public autour de 40 %, en deçà du seuil de risque de la CEMAC. Les recettes non pétrolières ont progressé, preuve d’une diversification timide mais réelle de l’économie. Ce socle stabilisateur offre au Cameroun une marge de manœuvre appréciable… à condition d’en préserver les acquis. Car derrière ces chiffres, la croissance reste inégalement répartie, les réformes structurelles (gouvernance, climat des affaires, industrialisation) encore partielles. Présidentielle en ligne de mire : entre discipline et incertitude À l’approche de la présidentielle de 2025, l’enjeu se déplace du terrain technique vers le champ politique. L’absence de clarté sur la succession présidentielle et les tensions internes nourrissent les interrogations sur la continuité des réformes. Le FMI s’en va, mais la vigilance reste de mise : les pressions sociales (chômage, inégalités, qualité des services publics) pourraient pousser à relâcher la discipline budgétaire dans un contexte électoral sensible. Afrique centrale : vers une souveraineté économique différenciée Le cas camerounais contraste avec d’autres trajectoires dans la sous-région. Si certains pays restent dépendants des bailleurs multilatéraux, d’autres cherchent des alternatives via des partenariats bilatéraux (Chine, Russie, Émirats). Dans ce contexte, le Cameroun peut faire figure de pivot régional, à condition de maîtriser sa stratégie d’intelligence économique, de valoriser son rôle au sein de la CEMAC et de renforcer la transparence de ses institutions. Le Cameroun sort du programme FMI avec des fondamentaux assainis, mais entre opportunité et vulnérabilité. La phase qui s’ouvre exigera autant de rigueur que de vision stratégique, dans un environnement régional de plus en plus concurrentiel et géopolitiquement éclaté.

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Apparition surprise du pape Léon XIV : un message fort aux jeunes du monde entier

Dans un geste inattendu et hautement symbolique, le pape Léon XIV est apparu sans annonce préalable sur la place Saint-Pierre, devant des milliers de jeunes rassemblés pour une veillée de prière informelle à l’occasion de la Semaine internationale de la jeunesse catholique. C’est peu avant 20h, le 29 juillet, que le souverain pontife, âgé de 69 ans et élu en mars dernier, est arrivé à pied sur le parvis de la basilique, sans escorte visible, simplement vêtu de sa soutane blanche et arborant une croix en bois sobre. L’effet de surprise a été total, et les cris mêlés à des larmes d’émotion ont traversé la foule composée de 120 000 jeunes venus d’Europe, d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie. Un message direct et sans filtre Dans une prise de parole brève mais intense, le pape Léon XIV a abandonné son discours préparé pour s’adresser directement aux jeunes en italien, espagnol et français : « Vous êtes la lumière qui doit réveiller ce monde fatigué. Pas demain : maintenant ». Il a évoqué la nécessité d’un renouveau spirituel global, critiquant sans détour « la fatigue morale des sociétés riches » et appelant les jeunes à « désobéir à l’indifférence« , à s’engager pour la paix, la justice sociale, la sauvegarde de la Création et la dignité humaine partout où elle est niée. Un style qui tranche Ce geste s’inscrit dans la lignée du style direct et pastoral que Léon XIV imprime depuis le début de son pontificat. D’emblée perçu comme un réformateur, il entend redonner souffle à une Église en perte d’audience en Europe, tout en valorisant les dynamiques ecclésiales du Sud global. Son apparition informelle, loin des formats institutionnels, rappelle les premiers gestes populaires du pape François, tout en y ajoutant une radicalité sociale et spirituelle assumée. Une Église plus jeune, plus globale Parmi les participants, plusieurs délégations africaines, sud-américaines et moyen-orientales ont salué le ton « prophétique » du message. Des jeunes libanais, congolais et philippins ont été vus échangeant des prières ensemble après le départ du pape, symbole vivant d’une Église catholique plus jeune, plus globale et plurielle, comme Léon XIV l’a appelée de ses vœux dans son homélie inaugurale. Un pontificat déjà singulier Moins de cinq mois après son élection, le pontife multiplie les signaux d’un pontificat axé sur la simplicité, la proximité et l’urgence éthique. Alors que l’Église est confrontée à des défis majeurs – guerres oubliées, crise climatique, crise des vocations – le message du 29 juillet marque peut-être un tournant spirituel, en invitant les jeunes à prendre la tête d’un réveil moral mondial.

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