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Paul Biya s’envole pour l’Europe : retraite stratégique ou manœuvre d’équilibriste avant le scrutin du 12 octobre ?

À moins de trois semaines d’un scrutin présidentiel capital au Cameroun, le président Paul Biya, 92 ans, a quitté Yaoundé le dimanche 21 septembre pour ce que le Cabinet civil qualifie sobrement de « court séjour privé en Europe ». Officiellement banal. Officieusement, cette absence soulève un faisceau de questions géopolitiques, économiques et institutionnelles, à l’heure où le pays aborde une phase électorale à hauts risques. « Ce type de voyage, à quelques jours d’un scrutin majeur, est tout sauf anodin », confie un diplomate européen. « Cela peut aussi indiquer une volonté de contrôler les agendas hors des regards camerounais ». Une délégation verrouillée, un agenda discret Accompagné de son épouse Chantal Biya, le président a voyagé avec une délégation resserrée, à haute valeur symbolique : Samuel Mvondo Ayolo, Directeur du Cabinet Civil ; Vice-Amiral Joseph Fouda, Conseiller spécial à la Présidence ; Simon Pierre Bikele, Chef du Protocole d’État. Aucune indication n’a été donnée sur la destination exacte, ni sur la durée réelle du séjour. L’ambiguïté du format « privé » ouvre la voie à toutes les hypothèses : contrôle diplomatique discret, consultations médicales, ou encore sécurisation de soutiens internationaux. Contexte politique : tensions, crispations et incertitudes L’élection présidentielle du 12 octobre 2025, à laquelle Paul Biya est candidat pour un 8e mandat, s’annonce sous tension : Une opposition fracturée mais active, dénonçant un processus verrouillé ; Une crise anglophone persistante, mais en basse intensité; Des spéculations récurrentes sur l’état de santé du président. Une absence au timing stratégique Ce départ du territoire, à la veille d’un scrutin sensible, envoie plusieurs signaux : 1. Stature présidentielle à l’international :Rencontrer des partenaires étrangers ou des investisseurs dans un cadre non-public pourrait conforter une image de chef d’État toujours central, légitime, et opérationnel. Le président chercherait ainsi à montrer qu’il reste un interlocuteur crédible, malgré son âge avancé et les appels internes au renouveau. 2. Message de continuité institutionnelle :La présence de son cercle restreint dans la délégation montre que le cœur du système reste verrouillé et compact. 3. Manœuvre diplomatique silencieuse :La formulation « court séjour privé » est un outil de flexibilité politique : elle permet des ajustements discrets selon l’agenda, notamment en cas de rencontres bilatérales ou négociations sensibles (sécuritaires, économiques ou électorales). 4. Mise à distance de la pression intérieure : Hors du territoire, le président Paul Biya évite la pression directe de l’opinion, des journalistes locaux, ou des oppositions. Réactions diplomatiques & signaux internationaux Même sans déclaration officielle majeure, les chancelleries occidentales suivent ce déplacement avec attention : 1. France : Paris, puissance traditionnelle en zone CFA, suit « avec intérêt » l’évolution de la situation. Des sources diplomatiques indiquent que le Quai d’Orsay attend des clarifications sur l’agenda présidentiel, la santé du chef de l’État et la tenue effective d’un scrutin crédible. 2. Union européenne : Bruxelles a appelé Yaoundé à garantir « des élections libres, transparentes, et inclusives », avec accès des médias et observation internationale. La suite du séjour présidentiel pourrait conditionner l’attitude de l’UE en matière d’aide et de coopération post-électorale. 3. ONG internationales : Human Rights Watch et Freedom House dénoncent les restrictions à la presse, la répression dans les régions anglophones et les détentions arbitraires. Une dénonciation qui ne reflète pas toujours la réalité sur le terrain. A ce jour, aucune partie, aucune région du Cameroun n’est en ébullition. 4. Diasporas et oppositions camerounaises : Certaines, surtout très minoritaires, critiques, réclament des explications publiques sur la finalité réelle de ce déplacement et interpellent la communauté internationale. 5. Chine, Turquie, Émirats : Acteurs économiques majeurs au Cameroun, ces puissances non-occidentales pourraient voir dans cette visite une opportunité de renforcer leur présence. Enjeux sécuritaires, économiques et géopolitiques 1. Sécurité intérieure :Une sécurité intérieure renforcée, entre les mains du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Ji, combinée à la coordination sécuritaire, – ministère de la Défense, DGSN -, dans les zones sensibles (Nord, Extrême-Nord, régions anglophones), où l’armée mène des opérations contre Boko Haram et les milices séparatistes. 2. Économie sous tension : Les marchés et bailleurs de fonds internationaux suivent l’évolution politique avec prudence. En cas d’absence prolongée ou de tensions électorales, la prime de risque souveraine du Cameroun pourrait augmenter, et certains investisseurs suspendre leurs engagements. Géopolitique régionale Le Cameroun reste un pivot stratégique en Afrique centrale, entre instabilité en Centrafrique, fragilité au Tchad et tensions dans le golfe de Guinée. Les partenaires internationaux veillent à la stabilité de Yaoundé pour éviter une contagion régionale. Risques et incertitudes 1. Rumeurs de vacance du pouvoir : Une absence mal gérée pourrait amplifier les doutes sur la capacité de Paul Biya à gouverner, voire à mener une campagne électorale active. 2. Tensions internes au sein du régime : En cas de flottement, des rivalités pourraient émerger entre les barons du pouvoir, notamment dans l’armée et le gouvernement. 3. Recul diplomatique : Un mutisme prolongé ou une mauvaise communication avec les alliés occidentaux pourrait fragiliser les appuis traditionnels du régime. Le « court séjour privé » de Paul Biya en Europe, à trois semaines d’un scrutin crucial, n’est ni neutre ni sans portée stratégique. Derrière la prudence sémantique, se dessinent des calculs de légitimité, des manœuvres diplomatiques discrètes, et des messages adressés tant aux partenaires étrangers qu’aux acteurs internes. Si le Cameroun entre dans une zone de fébrilité, cette fébrilité reste bien contrôlée et surveillée, et « contenable ».

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Révolution industrielle à Edéa : Une cimenterie chinoise au cœur du triangle Kribi-Edéa-Douala

Le 19 septembre 2025, à Koukouè, la ville industrielle d’Édéa a accueilli l’inauguration officielle de la cimenterie Central Africa Cement (CAC), fruit d’un partenariat sino-camerounais. Dotée d’une capacité annuelle d’un million de tonnes, cette nouvelle infrastructure ambitionne de faire du Cameroun un acteur plus autonome dans le secteur du ciment, dans le cadre de la stratégie nationale d’import-substitution. Valorisant les ressources locales telles que la pouzzolane et le calcaire, CAC entend réduire la dépendance au clinker importé, principal facteur de la flambée des prix du ciment. Selon les données du ministère du Commerce, le sac de 50 kg oscillait entre 4 300 et 5 300 FCFA en 2024. L’arrivée de cette usine devrait ainsi contribuer à une meilleure accessibilité du ciment pour les projets de construction publics et privés. Mais si le projet promet de créer 121 emplois directs et plus de 100 emplois indirects, le climat social est déjà tendu. Plusieurs employés ont profité de la présence des autorités pour dénoncer des conditions de travail précaires : absence de contrats, travail sans jour de repos, équipements de sécurité insuffisants. Une situation qui soulève des inquiétudes sur le respect du Code du travail camerounais, dans un contexte où les investissements étrangers sont pourtant fortement encouragés. « Cette usine est un levier de notre industrialisation souveraine », a déclaré le ministre des Mines par intérim, Pr Fuh Calistus Gentry, lors de la cérémonie. Sur le plan régional, l’usine s’inscrit dans une dynamique de montée en puissance industrielle du triangle Kribi–Édéa–Douala, avec un objectif national de production de 12,5 millions de tonnes de ciment/an en 2025. Elle devra cependant faire face à une concurrence féroce : Dangote, Cimaf, Cimpor ou encore Medcem sont déjà bien installés sur le marché. En toile de fond, ce projet renforce l’ancrage stratégique de la Chine en Afrique centrale, tout en posant les enjeux liés à la responsabilité sociale, à la durabilité environnementale, et à l’intelligence économique dans un secteur clé pour l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035. Un objectif atteignable. En chiffres :

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Fer & Influence : le Cameroun déploie sa puissance minière à Kribi

Le Cameroun franchit une nouvelle étape dans sa stratégie de valorisation minière avec l’inauguration de la mine de fer de Grand-Zambi et la pose de la première pierre du terminal minéralier de Sinosteel à Kribi. Cette double cérémonie, présidée par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute le 22 septembre, s’inscrit dans une vision nationale d’industrialisation, d’intégration logistique régionale, et d’attraction des investissements stratégiques. Kribi, port en eaux profondes et hub émergent du Golfe de Guinée, devient ainsi un levier géoéconomique central pour l’Afrique centrale. Joseph Dion Ngute, Premier ministre Une journée charnière pour l’industrie extractive camerounaise Le gouvernement camerounais donne un coup d’accélérateur à son ambition de devenir une puissance minière régionale. Le 22 septembre 2025, Kribi accueille deux événements majeurs : l’inauguration de la mine de fer de Grand-Zambi, projet structurant porté par l’État et des partenaires chinois, et le lancement officiel des travaux du terminal minéralier de Sinosteel, destiné à transformer le port de Kribi en plaque tournante des exportations minières. « C’est un tournant. Nous ne voulons plus être de simples pourvoyeurs de matières premières. Nous voulons intégrer la chaîne de valeur », a déclaré un haut responsable du Ministère des Mines sous couvert d’anonymat. Kribi : du comptoir colonial à la porte industrielle du Golfe de Guinée Kribi n’est pas une terre inconnue des stratèges. Ce port, jadis comptoir allemand à la fin du XIXe siècle, a toujours été au cœur des ambitions logistiques du Cameroun. Sa profondeur naturelle en fait l’un des rares ports en eaux profondes d’Afrique centrale, capable d’accueillir des navires de plus de 100 000 tonnes. À seulement 150 km de Douala, 100 km d’Edéa et moins de 300 km de Yaoundé, Kribi est idéalement positionnée pour désenclaver les ressources minières du Sud et de l’Est, tout en servant de point de transit pour le Tchad et la Centrafrique. Kribi, hub régional-Afrique centrale Un projet d’envergure à forte dimension géopolitique Le partenariat avec Sinosteel, géant chinois de la sidérurgie, renforce la présence stratégique de la Chine dans les infrastructures camerounaises. L’entreprise a prévu une première phase d’investissement estimée à 270 millions $, avec une montée en puissance progressive jusqu’à l’exportation annuelle de 10 millions de tonnes de fer brut. Ce terminal minéralier s’intègre dans l’Initiative “Belt and Road” (BRI), renforçant l’ancrage sino-africain dans les corridors miniers du continent. « Ce terminal va repositionner Kribi comme point nodal des chaînes logistiques africaines. C’est une infrastructure d’influence », analyse le politologue Pascal Ndjounou, chercheur associé à l’IFRI à Paris. Sécurité, emploi et intelligence économique L’État camerounais promet une vigilance renforcée autour de la sécurisation de la zone minière et portuaire, intégrée au plan national de sécurisation des infrastructures stratégiques. Selon les autorités, plus de 3 000 emplois directs et indirects seront générés durant la phase de construction, et 800 emplois permanents sont prévus à l’exploitation. Mais la vigilance reste de mise : cybersécurité industrielle, protection des données stratégiques, contrôle des flux d’informations techniques et diplomatiques. Le ministère de la Défense et celui de la Sécurité ont déployé des dispositifs spéciaux dans la région. Un catalyseur pour la sous-région CEMAC L’impact de ces infrastructures dépasse les frontières camerounaises. La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) voit en Kribi un futur hub logistique régional. Une intégration logistique Est-Ouest est déjà en cours avec la relance du corridor Kribi-Bertoua-Ngaoundéré jusqu’au Tchad. « Kribi est en train de devenir ce que Djibouti est pour l’Afrique de l’Est », résume un diplomate européen. Prochaine étape Le gouvernement entend inscrire ces projets dans le Plan directeur national des zones économiques spéciales (ZES) et initier des formations locales pour combler le gap en main-d’œuvre qualifiée. Les partenaires occidentaux observent prudemment cette accélération sino-camerounaise, y voyant à la fois une opportunité d’investissement et une bataille d’influence sur le long terme.

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Diaspora : Pierre De Gaétan Njikam, prochain maire de la ville de Bordeaux !

Candidat aux élections municipales de Bordeaux en 2026, Pierre De Gaétan Njikam, ancien adjoint d’Alain Juppé et cadre influent de la coopération franco-africaine, entend redonner à la ville un souffle participatif, durable et ouvert sur le monde. L’Association, l’Union des Camerounais de l’Extérieur (UCE) est prête à soutenir Pierre De Gaétan Njikam. Il incarne une vision nouvelle de la citoyenneté : enracinée, inclusive et tournée vers l’avenir. « Bordeaux a besoin de toutes les énergies. J’appelle à une mobilisation collective pour faire de notre ville un laboratoire du vivre-ensemble, de l’innovation sociale, et du lien avec les diasporas »,déclare Pierre De Gaétan Njikam, qui tiendra son premier grand rendez-vous citoyen le 6 octobre prochain au Théâtre Trianon, cœur battant de sa campagne municipale. De Bordeaux à Douala : la force d’un pont entre territoires D’origine camerounaise, Pierre De Gaétan Njikam est l’une des rares figures issues de la diversité à occuper des fonctions de haut niveau dans les institutions municipales françaises. Ancien adjoint au maire de Bordeaux, en charge des relations internationales, de la diversité et de la coopération décentralisée, il a été un artisan discret mais efficace de nombreux partenariats entre Bordeaux et plusieurs villes africaines. Son parcours l’a aussi conduit au ministère des Affaires étrangères, avant de rejoindre la Fonds Pierre Castel – Agir avec l’Afrique, où il œuvre à soutenir l’entrepreneuriat agricole et l’autonomisation des jeunes en Afrique francophone. À ce titre, il accompagne des projets stratégiques au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Congo, avec une conviction forte : la jeunesse africaine est une solution, pas un problème. Municipales 2026 : une campagne citoyenne, un ancrage dans la diaspora La candidature de Pierre De Gaétan Njikam dépasse les clivages classiques. Elle se fonde sur la dynamique des Camerounais de l’étranger, un vivier de compétences souvent ignoré, mais déterminant dans la construction d’un avenir commun. L’UCE, l’Union des Camerounais de l’Extérieur, entend fédérer les forces vives de la diaspora de Bordeaux, pour soutenir le candidat en vue d’impulser un nouveau cycle politique, participatif et transcontinental. « Nous ne sommes pas un lobby communautaire, mais une intelligence collective. Ce que nous construisons ici, à Bordeaux, peut inspirer Douala, Yaoundé, ou Garoua demain. Le Cameroun a besoin de ses talents de l’extérieur», affirme-t-il. Une candidature à forte charge symbolique Dans un contexte français où les débats sur l’identité, l’immigration et la cohésion sociale fracturent le vivre-ensemble, la figure de Pierre De Gaétan Njikam fait écho à une autre narration : celle d’un citoyen ancré, compétent, cosmopolite et profondément républicain. Son engagement local est à l’image de sa vision globale : construire des villes résilientes, connectées, et inclusives, où la diversité n’est pas un handicap mais un atout. Et Bordeaux, capitale viticole ouverte sur le monde, est pour lui le lieu idéal pour incarner cette ambition.

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Présidentielle 2025 au Cameroun : Bello Bouba dénonce les « candidats fabriqués » et recadre l’opposition

À moins d’un mois du scrutin présidentiel au Cameroun, le climat préélectoral s’alourdit. La déclaration tranchante de Bello Bouba Maïgari, ancien Premier ministre et candidat de l’UNDP, vient mettre à nu les fractures internes de l’opposition, minée par les querelles de légitimité. Dans une correspondance datée du 14 septembre 2025, Bello Bouba Maïgari a vivement critiqué les initiatives portées par certains acteurs de l’opposition qu’il qualifie de « groupuscules sans mandat », dénonçant une stratégie de déstabilisation orchestrée « en dehors des circuits légitimes d’Elections Cameroon (Elecam) ». L’ancien chef du gouvernement ne mâche pas ses mots : « seuls les candidats officiellement retenus ont la capacité politique et juridique de s’exprimer sur le processus électoral. Toute autre voix relève de la manipulation ou de la fabrication », assène-t-il dans sa lettre. L’opposition camerounaise, entre division et disqualification La sortie de Bello Bouba vise notamment le mouvement Union pour le changement, qui a désigné Issa Tchiroma Bakary (FSNC) comme candidat unique « consensuel » de l’opposition. Une désignation qui n’a pas été reconnue par plusieurs figures de l’opposition, à commencer par Bello Bouba lui-même, mais aussi les soutiens du Manidem, dont le candidat initialement pressenti, Maurice Kamto, a été écarté du scrutin. Derrière cette guerre d’égos, c’est une bataille pour la légitimité politique qui se joue à ciel ouvert. Alors que le pouvoir en place conserve une posture de stabilité et de discipline partisane, l’opposition se disperse entre ambitions personnelles, alliances parallèles et candidatures imposées par des mécanismes non institutionnels. Un climat politique fragilisé à l’approche du scrutin En dénonçant les « démarches isolées et contraires à l’éthique républicaine », Bello Bouba tente de replacer le débat sur le terrain de la légalité, tout en consolidant son propre positionnement comme candidat républicain et institutionnel. Mais cette sortie révèle surtout un paradoxe stratégique : l’opposition réclame l’alternance, sans s’entendre sur une méthode commune pour y parvenir. À l’échelle régionale, cette désunion renforce l’image d’un système politique camerounais où l’opposition peine à se structurer face à un régime dont la longévité repose aussi sur la division de ses adversaires. Dans ce contexte, les déclarations de figures comme Bello Bouba ont une double portée : politiquement défensive, mais diplomatiquement offensive.

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Présidentielle 2025 au Cameroun : Le Centre sous haute surveillance

« La sécurité est une condition non négociable de la souveraineté démocratique »,a déclaré Paul Atanga Ji, ministre de l’Administration territoriale. À moins d’un mois de la présidentielle du 12 octobre, les autorités camerounaises accélèrent les préparatifs sécuritaires. Le 15 septembre, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a présidé une réunion de haut niveau au siège du Conseil régional du Centre, rassemblant gouverneurs, préfets, sous-préfets et officiers supérieurs des forces de défense et de sécurité. Objectif : garantir un scrutin apaisé dans la région capitale, siège des institutions républicaines et baromètre politique du pays. Une sécurité présidentielle sous haute tension « Il était important de faire une évaluation afin que chacun des préfets puisse nous donner les détails de la réalité de son département », a déclaré le ministre, soulignant la nécessité de remonter une photographie exacte du terrain au chef de l’État. Les enjeux sont majeurs : le Centre est non seulement le cœur institutionnel du Cameroun, mais aussi un territoire à forte densité électorale et logistique. Une perturbation du processus dans cette région aurait des répercussions nationales. Surveillance renforcée et monitoring en temps réel Parmi les mesures clés évoquées, il y a la distribution sécurisée et anticipée du matériel électoral dans toutes les circonscriptions ; la communication permanente entre les échelons territoriaux et le MINAT ; le renforcement du monitoring via des points de situation réguliers et une centralisation des données sécuritaires. Cette stratégie s’inscrit dans un contexte régional marqué par la montée des tensions électorales dans plusieurs pays d’Afrique centrale, où la sécurisation du vote devient un enjeu de stabilité étatique. Des observateurs sous surveillance Autre point sensible : le rôle des observateurs électoraux nationaux et internationaux, dont le déploiement est annoncé par le MINAT. Paul Atanga Nji leur adresse un message clair : « utiliser leur mandat de manière responsable », un rappel diplomatique qui traduit une volonté de canaliser les interprétations et communications sensibles liées au scrutin, dans un climat potentiellement tendu. À travers cette réunion, l’État camerounais envoie plusieurs signaux : Il entend maîtriser le narratif sécuritaire de l’élection, ; il met en place une architecture de commandement verticalisée, plaçant la chaîne administrative au cœur du dispositif de veille ; il cherche à anticiper tout risque de rupture logistique, souvent exploité dans les contextes contestés. Dans une année électorale où la moindre faille peut engendrer une crise de légitimité, cette mobilisation dans le Centre s’apparente à un test grandeur nature de la doctrine sécuritaire du régime. Enjeux géopolitiques et d’intelligence territoriale Au-delà du Cameroun, cette démarche s’inscrit dans un contexte continental plus large où la sécurité électorale devient un indicateur majeur de résilience des États face aux risques hybrides : cybermenaces, désinformation, contestations populaires, ou influences étrangères. Le modèle camerounais d’administration territoriale, centralisé et militaro-administratif, se présente ici comme un outil de pilotage politique, dans une Afrique centrale marquée par des transitions fragiles et une pression internationale croissante sur la transparence des processus électoraux.

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Dépôts pétroliers : Douala au cœur de la bataille pour la sécurité énergétique et la performance stratégique

  La Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP) tient, à l’hôtel Best Western, une rencontre cruciale de deux jours entre sa direction générale et les responsables de ses dépôts stratégiques. Une réunion sous haute tension dans un contexte régional sous pression. « Notre objectif est clair : garantir la sécurité des installations, renforcer la fiabilité humaine et maîtriser les pertes pour éviter toute tension sociale ou rupture d’approvisionnement », a déclaré Véronique Manzoua, épouse Moampea Mbio, Directrice Générale de la SCDP, lors de son discours d’ouverture. Sécurité, performance et anticipation Placée sous le thème « Dépôts pétroliers et performance opérationnelle : renforcer la fiabilité humaine, sécuriser l’exploitation et maîtriser les pertes », cette rencontre stratégique intervient dans un contexte géopolitique et socio-économique sous tension, à la veille d’échéances électorales décisives au Cameroun. Les enjeux ne sont pas seulement techniques. Ils sont sécuritaires, politiques, économiques et stratégiques. Car les produits pétroliers, vitaux pour les économies modernes, sont aussi des matières dangereuses dont la gestion ne tolère aucune approximation. « La manipulation des hydrocarbures n’est pas une opération ordinaire. Elle requiert rigueur, formation et un environnement hautement sécurisé », a martelé la DG. Vers un leadership régional affirmé La SCDP, véritable épine dorsale de la sécurité énergétique du Cameroun, opère également comme fournisseur clé pour l’hinterland régional (Tchad, RCA, Congo). En 2024, elle a connu une montée en puissance significative : +40 % de disponibilité en GPL grâce à la mise en service de la sphère 06 à Bonabéri et une politique de transparence renforcée. Le bilan présenté à Douala inclut 46 recommandations issues des séminaires précédents, preuve d’une volonté d’adaptation continue face à un marché de plus en plus concurrentiel, notamment dans le secteur du Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL) où la demande explose. « Rester leader exige un investissement constant dans les compétences humaines, la technologie et la gouvernance », a souligné Véronique Manzoua. Cap sur Kribi : un tournant stratégique Le point culminant de la stratégie à moyen terme reste le lancement, dès 2026, du Terminal Hydrocarbures de Kribi (THK) : Une rivalité industrielle maîtrisée Le projet THK n’est pas seul. Deux mois auparavant, Cstar, joint-venture formée par la SNH, Tradex et des partenaires émiratis, posait la première pierre d’un terminal similaire à Kribi, avec une raffinerie modulaire de 30 000 barils/jour. Coût estimé : 114 milliards FCFA. Malgré cette rivalité apparente, la DG de la SCDP relativise : « L’existence de plusieurs opérateurs de stockage est une bonne chose. Dans les pays matures, les stockeurs sont diversifiés. L’essentiel est d’assurer l’autonomie énergétique du Cameroun ». Enjeux géopolitiques, économiques et de gouvernance Enjeux géopolitiques : Le Cameroun se positionne en hub énergétique sous-régional, à l’heure où les routes d’approvisionnement sont de plus en plus disputées entre États, groupes multinationaux et acteurs locaux. Entre souveraineté énergétique et diplomatie industrielle La réunion de Douala s’inscrit dans une dynamique de souveraineté énergétique proactive, où le Cameroun, à travers la SCDP, veut consolider son autonomie tout en jouant un rôle central en Afrique centrale. « La performance énergétique est un levier de stabilité politique et de croissance économique. La sécurité n’est pas un coût. C’est une condition de survie », conclut Véronique Manzoua. Alors que l’Afrique centrale redéfinit ses équilibres énergétiques, le Cameroun avance ses pions avec prudence, mais détermination. La stratégie est en place. Reste à voir si les moyens suivront.      Les 5 points-clés

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Cameroun : Paul Biya joue la carte de l’unité nationale

À un mois de la présidentielle, Paul Biya lance un appel à l’unité nationale : « Le pays a besoin de nous tous ». À moins de 30 jours d’une élection présidentielle à forts enjeux, le président camerounais Paul Biya a brisé le silence pour adresser un message d’unité à une nation traversée par des fractures profondes. Dans une déclaration à forte portée symbolique et politique, il exhorte les Camerounais à « bannir les préjugés et les complexes qui nourrissent le désordre » et à œuvrer ensemble « pour la stabilité du pays ». Un message au ton rassembleur dans un climat incertain Alors que le Cameroun se prépare à une échéance électorale sensible, le climat sociopolitique reste tendu. « Aucun groupe ne doit rejeter les autres. Aucun groupe ne doit se sentir exclu par les autres », a martelé Paul Biya dans un discours diffusé à la télévision nationale. Ce message intervient alors que le débat sur la succession, sur fond d’incertitudes constitutionnelles et de jeux de pouvoir internes au parti présidentiel (RDPC), reste discret mais omniprésent. L’unité nationale comme rempart stratégique Sur le plan géopolitique et sécuritaire, le Cameroun est un pivot régional. Engagé dans la lutte contre Boko Haram à l’Extrême-Nord et malgré d’être confronté à une instabilité supposée dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest, le pays fait face à un double défi : maintenir l’intégrité territoriale tout en relançant un dialogue national crédible. « Le vivre-ensemble n’est pas un slogan, c’est une stratégie de résilience », analyse un diplomate occidental en poste à Yaoundé. « Dans un pays où la diversité est une force mais aussi une ligne de fracture potentielle, Biya tente de poser les bases d’une paix durable – mais le temps joue contre lui ». Des défis économiques et sociaux à fort impact électoral Le FMI estime que la croissance du Cameroun pourrait atteindre 4,5 % en 2025, grâce à une reprise des secteurs agricole et énergétique. Mais cette embellie reste fragile, tant que l’instabilité politique -à venir peut-être- freineraient les investissements étrangers directs. Les régions les plus touchées par les conflits demeurent en situation d’exclusion économique, avec un taux de pauvreté supérieur à 60 % dans certaines zones rurales, selon le fonds. L’intelligence économique joue un rôle croissant dans la lecture stratégique de la situation : les bailleurs internationaux, notamment la Chine, la France et la Turquie, surveillent de près la stabilité du pays, condition indispensable à la poursuite des projets infrastructurels majeurs comme le port en eau profonde de Kribi ou les partenariats gaziers. Un leadership en question, une transition à anticiper Si Paul Biya apparaît comme le garant d’un certain ordre institutionnel, la question de sa succession reste source d’inquiétudes. Selon une étude du Centre d’analyse stratégique de Douala, près de 68 % des Camerounais interrogés se disent préoccupés par « l’absence de visibilité sur l’après-Biya ». La communauté internationale, notamment l’Union africaine et les partenaires bilatéraux du Cameroun, appellent à une présidentielle inclusive, sécurisée et crédible. Alors que le pays attend l’officialisation de la campagne présidentielle, la stabilité du Cameroun ne peut être considérée comme acquise. Les mois à venir seront décisifs, non seulement pour la gouvernance nationale, mais aussi pour l’équilibre géopolitique de toute l’Afrique centrale. Les Camerounais, dans leur sens de la résilience, seront les seuls arbitres de l’avenir de leur pays.  À retenir :

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Carte stratégique de l’énergie : Le Cameroun muscle son réseau

Malgré des engagements formels en faveur de la transition énergétique, le Cameroun s’inscrit pleinement dans la dynamique continentale de dépendance aux hydrocarbures. Le pays, riche en gaz naturel et doté de réserves pétrolières offshore et onshore, continue de miser sur l’exploitation des ressources fossiles pour financer son développement, au détriment d’une bascule rapide vers les renouvelables. Une économie encore sous perfusion pétrolière Le secteur pétrolier et gazier représente près de 25 % des recettes d’exportation du Cameroun, bien que sa production ait décliné depuis son pic des années 1980. Aujourd’hui, le pays produit environ 70 000 barils de pétrole par jour, un chiffre modeste à l’échelle africaine, mais qui reste stratégique pour son équilibre macroéconomique. Avec le développement du champ gazier de Kribi (exploité par Perenco), et les projets autour du bassin du Rio del Rey, le Cameroun entend renforcer son rôle sur l’échiquier énergétique régional, notamment via la liquéfaction du gaz naturel en vue d’exportations vers l’Europe et l’Asie. Le terminal FLNG de Hilli Episeyo, premier du genre en Afrique, symbolise cette stratégie gazière tournée vers l’international. « Le Cameroun ne peut pas ignorer la manne des hydrocarbures dans un contexte de rareté budgétaire et de besoins en infrastructures », confie un haut fonctionnaire du ministère de l’Eau et de l’Énergie. Raffinage, dépendance et déficit stratégique Malgré son statut de producteur, le pays reste fortement dépendant des importations de produits raffinés. La fermeture prolongée de la SONARA (raffinerie de Limbé), suite à un incendie en 2019, a plongé le pays dans une crise énergétique coûteuse. Sa reconstruction partielle, toujours en cours, est freinée par un manque de financements et une gouvernance incertaine. Résultat : le Cameroun importe la quasi-totalité de ses carburants, exposant son économie aux chocs de prix internationaux, tout en aggravant son déficit commercial. Renouvelables : potentiel immense, mise en œuvre timide Sur le papier, le potentiel énergétique renouvelable du Cameroun est colossal : Pourtant, les investissements dans les énergies vertes restent marginaux. Selon les dernières estimations, moins de 5 % des financements énergétiques nationaux sont orientés vers les renouvelables hors hydroélectricité. La faiblesse du réseau électrique, les lenteurs administratives et le manque d’incitations fiscales freinent les acteurs privés. Souveraineté énergétique et dilemme stratégique Le Cameroun incarne le dilemme africain : capitaliser sur les hydrocarbures pour financer le développement tout en retardant l’inévitable transition énergétique. Dans un contexte de pression internationale croissante pour la décarbonation, la posture du pays pourrait devenir un handicap stratégique, notamment vis-à-vis des financements climatiques. « Le Cameroun ne pourra pas atteindre une véritable souveraineté énergétique sans industrialisation locale et diversification de son mix », prévient un analyste régional du secteur. Le Cameroun, comme nombre de ses voisins, se retrouve à la croisée des chemins. L’heure n’est plus à l’opposition entre pétrole et solaire, mais à la construction d’une stratégie énergétique intégrée et souveraine. Il s’agira, pour les décideurs camerounais, de dépasser le modèle extractiviste en investissant dans la transformation locale, la montée en puissance des renouvelables et la maîtrise technologique. Un défi autant économique que géopolitique. Projets énergétiques majeurs en cours au Cameroun Projet Type d’énergie / mix (hydro, solaire, hybride) Capacité / puissance attendue Région(s) concernées / zones desservies Calendrier / échéance estimée Enjeux stratégiques Nachtigal Hydroélectrique ~ 420 MW Sanaga, au nord-est de Yaoundé- réseau interconnecté Sud Mise en service prévue 2024 Renforcer la capacité de base, réduire la dépendance aux centrales thermiques, stabiliser le réseau Sud Kikot‑Mbebe Hydroélectrique ~ 500 MW Fleuve Sanaga — influence pour le Centre, mais capacité nationale Début 2030s pour mise en service & développement des appels d’offres Projet structurant pour la croissance énergétique, enjeu de transfert de compétences et développement durable Grand Eweng Hydroélectrique ~ 1 080 MW (phase initiale ~ 800 MW) Sanaga, entre Yaoundé et Douala — Littoral / Centre‐Ouest Prévision de mise en service autour de 2028 Très grande capacité, visée à satisfaire la demande urbaine, industrielle, export potentiel Projet solaire + stockage par Scatec / ENEO Solaire + batteries + 28,6 MW solaire + ~ 19,2 MWh stockage supplémentaires (extension des centrales existantes à Maroua & Guider) Régions du Nord et Extrême‑Nord — zones éloignées souvent mal desservies En cours (2023‑2024) pour extension Diversifier le mix, améliorer fiabilité hors réseau, réduire le coût de l’électrification rurale Centrales solaires en maturation (Ngaoundéré, Maroua, Guider, Garoua) Solaire photovoltaïque Environ 75 MW répartis sur plusieurs sites : ex. 20 MW (Ngaoundéré), 15 MW (Maroua), 10 MW (Guider), 30 MW (Garoua) Régions de l’Adamaoua, Extrême‑Nord, Nord Projets “en cours de maturation” — calendrier dépend des financements et des autorisations Répondre aux besoins d’électrification locale, réduire l’usage du diesel, accroître résilience énergétique dans les zones isolées Centrale hydroélectrique Mbakaou (projet + solaire flottant) Hydro + solaire flottant ~ 250‑300 MW pour la centrale hydro ; solaire flottant au‑dessus de retenue existante Région de l’Adamaoua, Nord / Extrême‑Nord Nord du pays, export vers le Tchad, interconnexion Nord‑Sud Études de faisabilité en cours (technique, environnement, social) ; démarrage possible vers 2025

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Biens mal acquis : la CIJ rejette la demande de la Guinée équatoriale face à la France

La Cour internationale de Justice (CIJ) a débouté vendredi 12 septembre la Guinée équatoriale, qui demandait l’arrêt de la vente d’un luxueux hôtel particulier saisi à Paris dans l’affaire dite des « biens mal acquis ». La propriété, située avenue Foch et estimée à plus de 100 millions d’euros, avait été saisie en 2012 par la justice française. Elle appartenait à Teodoro Nguema Obiang Mangue, vice-président équatoguinéen et fils du président en exercice. Condamné en 2021 à trois ans de prison avec sursis, 30 millions d’euros d’amende et à la confiscation de ses biens pour blanchiment, détournement de fonds publics et abus de confiance, Teodorin est devenu l’un des symboles d’une lutte judiciaire transnationale contre la corruption des élites. Malabo affirmait que la propriété avait un statut diplomatique et dénonçait une atteinte à sa souveraineté. Elle demandait à la CIJ des mesures conservatoires pour bloquer toute vente par l’État français. La Cour a rejeté cette requête à une large majorité (13 voix contre 2), estimant que la Guinée équatoriale « n’a pas démontré un droit plausible à la restitution du bâtiment ». Enjeu juridique et politique, ce litige s’inscrit dans un contexte plus large où les juridictions nationales et internationales deviennent des terrains d’affrontement diplomatique. Pour la France, il s’agit d’un succès judiciaire et d’une victoire symbolique dans la lutte contre les flux illicites. Pour la Guinée équatoriale, c’est une nouvelle étape d’un bras de fer politique où les questions de souveraineté, d’ingérence et de réputation internationale sont au cœur des tensions. La décision de la CIJ pourrait faire jurisprudence et renforcer les mécanismes internationaux de saisie et de restitution des avoirs illicites, dans un monde où la diplomatie judiciaire devient un outil de soft power croissant.

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