25 juillet 2025

Douala déroule le tapis rouge à Dion Ngute : entre séduction politique et ambitions économiques

En visite officielle de deux jours dans la région du Littoral, le Premier ministre, chef du gouvernement, Chief Dr Joseph Dion Ngute, a été l’invité d’un dîner républicain organisé à Douala par les élites locales, jeudi soir, sur fond de défis urbains, de projets portuaires stratégiques et de mobilisation électorale en vue de la présidentielle 2025. Ce moment de convivialité a été marqué par plusieurs interventions, dont celle du maire de la ville de Douala, Roger Victor Mbassa Ndine, qui a dressé un tableau sans complaisance des défis urbains persistants : voirie dégradée, insalubrité, et gestion inefficace des déchets ménagers. Il a invité le gouvernement à apporter des solutions concrètes à ces problèmes qui plombent le quotidien des habitants de la capitale économique. Le député Albert Dooh Collins, quant à lui, a salué les projets portuaires en cours, qu’il considère comme vitaux pour le développement économique de la région et du pays. Il a également exprimé le souhait de voir le Premier ministre revenir à Douala avant la présidentielle d’octobre 2025, afin de mobiliser les militants du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Au nom du président de la République, Paul Biya, Joseph Dion Ngute avait plus tôt présidé à Missolé 1, dans la Sanaga-Maritime, la cérémonie de pose de la première pierre d’un projet d’aménagement d’une zone d’activités industrialo-portuaire sur les berges de la Dibamba. Ce projet stratégique, inscrit dans le cadre de la Stratégie Nationale de Développement 2030 (SND30), vise à dynamiser les secteurs portuaire, industriel et logistique pour renforcer la compétitivité économique du Cameroun. La soirée  du jeudi s’est clôturée dans une ambiance détendue, rythmée par des sonorités traditionnelles du terroir, témoignant de l’attachement des élites du Littoral à leurs racines, tout en affichant leur soutien au gouvernement et à son chef. Le Premier ministre poursuit sa tournée ce vendredi 25 juillet, avec la pose de la première pierre du Terminal Mixte Vraquier du Port Autonome de Douala, un autre jalon dans la modernisation de l’espace portuaire de Douala-Bonabéri, pilotée sous la houlette de Cyrus Ngo’o. Noël Ndong

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Présidentielle 2025 : l’UE soutient le Cameroun dans la lutte contre la désinformation

Alors que le Cameroun se prépare à élire son prochain président le 12 octobre 2025, les autorités et les partenaires internationaux s’attaquent à un fléau devenu central dans les processus électoraux : la désinformation. Le 24 juillet 2025, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, a reçu en audience Jean-Marc Châtaigner, ambassadeur de l’Union européenne, pour discuter d’un programme d’appui à la régulation de l’information et à la lutte contre les contenus toxiques diffusés notamment sur les réseaux sociaux. « L’Union européenne souhaite accompagner le Cameroun dans la promotion d’un environnement médiatique fiable, libre et responsable, surtout en période électorale », a déclaré Jean-Marc Châtaigner. Ce partenariat s’inscrit dans un projet régional financé par l’Union européenne, en collaboration avec Canal France International (CFI), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et l’ONG locale Eduk Média. Il prévoit notamment la formation d’environ 200 journalistes à la vérification des faits, à la déconstruction des rumeurs, et à la sécurisation de l’espace public d’information. « La désinformation est une menace réelle pour la cohésion sociale et la stabilité des institutions. Un seul faux contenu peut suffire à enflammer une communauté ou délégitimer tout un processus électoral », a souligné René Emmanuel Sadi. Selon un rapport de l’Observatoire des médias au Cameroun (2024), près de 64 % des informations partagées sur les réseaux sociaux en période électorale ne sont pas vérifiées, et 1 internaute sur 3 relaie une fausse information sans s’en rendre compte. Les conséquences sont multiples : perte de confiance dans les institutions, manipulation de l’opinion publique, incitation à la haine ethnique ou politique. Le programme soutenu par l’UE inclura également des campagnes de sensibilisation citoyenne, notamment dans les écoles, les universités et les médias communautaires, afin de renforcer l’esprit critique des jeunes électeurs, première cible des contenus viraux. À un peu plus de deux mois du scrutin, ce soutien européen est perçu comme un levier stratégique pour garantir un climat électoral apaisé, une presse plus outillée, et des électeurs mieux informés. Noël Ndong

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Publication imminente de la liste des candidats : ELECAM donne rendez-vous au 26 juillet

Le suspense autour de la présidentielle camerounaise de 2025 touche bientôt à sa fin. Dans un communiqué rendu public le jeudi 24 juillet, le président du Conseil électoral d’Elections Cameroon (ELECAM), Enow Abrams Egbe, a annoncé que la liste officielle des candidats retenus sera dévoilée le samedi 26 juillet à 12h, lors d’une cérémonie au siège de l’institution à Yaoundé. Quatre-vingt deux dossiers de candidatures ont été déposés dans les délais impartis, selon les chiffres communiqués par ELECAM. Parmi eux, plusieurs poids lourds de la scène politique nationale, dont le président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, qui brigue un nouveau mandat à 92 ans. D’autres figures majeures comme Maurice Kamto démissionnaire du MRC – se présente sous la bannière Manidem-, Cabral Libii du PCRN, Joshua Osih du SDF, Bello Bouba Maigari de l’UNDP ou encore Issa Tchiroma Bakari du FNSC ont également déposé leurs dossiers, ravivant les enjeux autour d’une élection qui s’annonce disputée. Au-delà des personnalités politiques bien connues, la liste comprend aussi plusieurs candidatures indépendantes et des représentants de partis moins médiatisés, reflétant une volonté de renouvellement ou de contestation. L’étape de la publication officielle marquera la fin de l’examen technique et juridique des dossiers par le Conseil électoral, qui a travaillé à huis clos durant plusieurs semaines. Les enjeux de ce scrutin sont considérables, dans un pays confronté à des défis socio-économiques, à une crise sécuritaire persistante dans les régions anglophones, et à une jeunesse de plus en plus exigeante quant à la gouvernance. La confirmation des candidatures permettra d’ouvrir la voie à la campagne électorale, où chaque camp devra convaincre un électorat partagé entre désir de stabilité et aspiration au changement. La publication de cette liste sera suivie de près par les observateurs internationaux, les partenaires au développement et l’ensemble des citoyens camerounais, qui attendent un processus électoral crédible, transparent et apaisé. Noël Ndong

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Trafic animalier : 92 cas recensés en Afrique lors de l’opération Sama-2

L’Afrique au cœur d’un trafic d’espèces menacées en pleine expansion. L’opération multinationale Sama-2, pilotée par l’ONU, révèle l’ampleur d’un marché criminel devenu l’un des plus lucratifs au monde. L’Office des Nations unies contre le crime et la drogue (ONUDC) a dévoilé les résultats de l’opération Sama-2 (Saving African Wildlife through Multilateral Assistance), menée sur une trentaine de territoires africains. Résultat : 92 cas de trafic d’espèces protégées ont été détectés depuis le début de l’année, confirmant l’urgence environnementale sur le continent. Parmi les saisies majeures : des écailles de pangolins, des défenses d’éléphants et près de 800 tortues radiées, espèce endémique et gravement menacée à Madagascar. Ces produits illégalement extraits de la faune africaine étaient en partance pour des marchés extérieurs, notamment les Émirats arabes unis, la Tanzanie ou l’Angola. Un trafic qui change d’échelle L’opération Sama-2 s’inscrit dans une stratégie plus large de lutte contre le quatrième marché illégal mondial, après la drogue, les armes et la traite humaine. Le trafic d’animaux sauvages génère chaque année près de 20 milliards de dollars, selon l’ONU. Il est désormais structuré en réseaux transnationaux sophistiqués, avec des ramifications logistiques, douanières et parfois militaires. Un signal d’alerte pour les États africains L’opération Sama-2 n’est pas seulement une initiative répressive : elle vise aussi à renforcer les capacités douanières, à développer l’échange de renseignements entre pays africains, et à inscrire la protection des espèces dans une dynamique de coopération régionale. Mais les ONG soulignent un manque chronique de moyens, de formation et de coordination. La situation au Cameroun et en Afrique centrale Le Cameroun est identifié comme l’un des principaux pays d’exportation de pangolins dans la sous-région. Plus de 250 kg d’écaille de pangolin y ont été saisis en 2023, entraînant l’arrestation de neuf trafiquants. Les recherches estiment que chaque année jusqu’à 2,7 millions de pangolins sont tués en Afrique centrale, ce commerce représentant des milliards de francs CFA. Éléphants et stratégie verte Dans le Parc national de Bouba Ndjida, des milices lourdement armées de pays voisins (Tchad, Soudan) ciblent régulièrement les éléphants pour l’ivoire. Depuis une attaque massive en 2012, le Cameroun a adopté une stratégie dite de « militarisation verte » : 600 soldats, 60 véhicules de combat et un escadron aérien sont déployés chaque année, notamment entre décembre et mai, pour sécuriser les populations d’éléphants. Enjeux institutionnels et légaux Malgré quelques succès – une baisse apparente du commerce visible -, lalégislation reste lacunaire : peine trop faible, manque d’enquêtes centralisées, tolérance du marché d’ivoire domestique sous permis gouvernemental. En réponse, une nouvelle loi forestière et faunique, adoptée en juillet 2024, introduit des sanctions renforcées (amendes de 20‑50 millions de FCFA, peines de prison jusqu’à 20 ans) et reconnaît la gestion communautaire des ressources naturelles. Coopération et crise en Afrique centrale Le Cameroun a conclu un accord historique avec le Nigeria en avril 2024 pour partager renseignements et renforcer les actions transfrontalières contre le trafic d’ivoire et de pangolins. Ce partenariat renforce la surveillance sur un corridor de plus de 2 000 km entre les deux pays, terrains communs à plusieurs espèces menacées (gorilles, chimpanzés, éléphants). La forêt du Bassin du Congo, partagée entre plusieurs pays (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, RDC, Guinée équatoriale), est devenue le centre d’un trafic massif de pangolin. Selon ENACT et C4ADS, entre 2013 et 2023, plus de 26 tonnes d’écailles, soit environ 66 000 pangolins interceptés, proviennent d’Afrique centrale. Noël Ndong

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France : Rachida Dati reste au gouvernement malgré son renvoi en justice

La ministre de la Culture, mise en cause dans l’affaire Ghosn, dénonce une instrumentalisation politique et affirme ne rien lâcher. Une affaire sensible pour l’exécutif à moins d’un an de la présidentielle. La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a confirmé qu’elle restait en poste, malgré son renvoi devant le tribunal correctionnel pour corruption passive et recel d’abus de pouvoir. « Je ne renoncerai à rien », a-t-elle martelé sur LCI, dénonçant un procès « politique » et une procédure entachée « d’incidents ». En cause : des prestations de conseil rémunérées entre 2010 et 2012 par le groupe Renault-Nissan, dirigé alors par Carlos Ghosn, alors qu’elle était avocate et députée européenne. Le parquet soupçonne un conflit d’intérêts et l’usage de son influence pour favoriser l’entreprise dans ses rapports avec les institutions européennes. Une ligne de défense offensive Rachida Dati, ancienne garde des Sceaux sous Nicolas Sarkozy, rejette toute malversation. Elle conteste la légitimité de la procédure et l’impartialité de certains magistrats. Son ton combatif vise à maintenir une posture d’intégrité : « Ils essaient de me mettre un genou à terre, mais je ne vais pas mettre le deuxième », a-t-elle lancé, comme pour conjurer la chute politique. Une affaire à hauts risques politiques Du côté de l’Élysée, la réaction se veut mesurée : le président Macron a « pris note » du renvoi, rappelant qu’aucune condamnation n’a été prononcée. Rachida Dati continue donc d’exercer ses fonctions, avec le soutien de plusieurs membres du gouvernement, dont son collègue l’actuel Garde des Sceaux, Gérald Darmanin, qui a salué une « grande femme politique » et réaffirmé la présomption d’innocence. Cette affaire intervient dans un contexte politique tendu, à moins d’un an de l’élection présidentielle, où les questions de probité et de justice sont scrutées de près. Rachida Dati, personnalité populaire à droite, reste perçue comme une pièce stratégique au sein du gouvernement, notamment sur le terrain de la reconquête électorale à Paris. Noël Ndong

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