2 août 2025

Présidentielle 2025 : à Foumban, l’opposition camerounaise cherche l’unité face au pouvoir

Réunis à l’invitation d’Hermine Ndam Njoya, plusieurs leaders politiques veulent construire une stratégie commune pour défier le régime Biya. À un peu plus de deux mois de l’élection présidentielle camerounaise du 12 octobre 2025, les principales figures de l’opposition se sont donné rendez-vous ce samedi 2 août à Foumban, dans la région de l’Ouest, pour une concertation stratégique à l’initiative d’Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya. Cette rencontre inédite a rassemblé des leaders politiques aux parcours variés mais unis par un même constat d’urgence politique. Parmi eux : Serge Espoir Matomba, président du PURS et candidat déclaré, l’avocat Akere Muna, Célestin Bedzigui du PAL, le professeur Prosper Nkou Mvondo, ou encore Jacques Bouhga-Hagbe. Tous ont répondu à l’appel à l’unité face à un adversaire de taille : le président sortant Paul Biya, 92 ans, dont la candidature pour un nouveau mandat sous la bannière du RDPC a été récemment officialisée. Dans un communiqué commun, les participants ont dénoncé « quarante-trois ans d’oppression systémique, de stagnation économique et d’étouffement des libertés démocratiques ». Ils affirment que les élections à venir ne sauraient être « un scrutin de plus, mais bien un tournant vital pour la survie de la Nation ». Un espoir d’unité… mais quelles suites concrètes ? La réunion de Foumban a été saluée comme un pas important vers une coalition d’opposition crédible. Cependant, l’absence de consensus sur une candidature unique et la persistance de lignes idéologiques divergentes laissent planer l’incertitude sur l’issue de cette démarche. Les précédents scrutins ont montré que la dispersion des voix de l’opposition profite systématiquement au pouvoir en place. La dernière présidentielle de 2018 l’avait confirmé : malgré une forte mobilisation, l’opposition n’avait pas su s’unir autour d’un projet commun, laissant le RDPC l’emporter sans second tour. En 2025, le contexte est différent. La fatigue démocratique est palpable, surtout chez les jeunes. Le pouvoir est critiqué pour sa gestion du pays, notamment sur les plans économique, sécuritaire et institutionnel. L’opposition dispose donc d’une fenêtre politique à exploiter, à condition d’éviter les erreurs du passé. Foumban, symbole d’un possible renouveau politique Le choix de Foumban pour cette rencontre n’est pas anodin. Ville emblématique de l’histoire constitutionnelle du Cameroun, où furent signés les accords de 1961 entre les Cameroun anglophone et francophone, elle porte un fort symbolisme d’unité nationale et de refondation. Les prochains jours seront décisifs. Un comité de suivi devrait être mis en place pour approfondir les discussions et éventuellement désigner un candidat commun. L’enjeu est double : construire une plateforme politique cohérente et mobiliser l’électorat dans un contexte d’abstention massive et de méfiance vis-à-vis des institutions électorales. L’opposition camerounaise est à la croisée des chemins. Soit elle parvient à dépasser les egos et les calculs partisans pour offrir une alternative crédible, soit elle risque, une fois de plus, de laisser échapper une occasion historique de changement.

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Crise de liquidité : la BEAC frappe fort avec 600 milliards injectés dans la CEMAC

Un soutien massif pour relancer les crédits bancaires dans la sous-région. La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a lancé une opération exceptionnelle le 29 juillet 2025 : une injection massive de 600 milliards de FCFA dans le marché monétaire sous-régional. Cette mesure vise à renflouer les banques commerciales des six pays membres de la CEMAC (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, RCA, Guinée équatoriale) et à stimuler le financement de l’économie. Cette opération s’inscrit dans une série d’actions engagées par la BEAC depuis le début de l’année pour répondre à un déficit de liquidité croissant. En mars 2025, la banque centrale avait déjà injecté 230 milliards, puis 330 milliards en mai. Avec 600 milliards aujourd’hui, la BEAC augmente considérablement la cadence, marquant une hausse de 82 % par rapport à mai et de 161 % par rapport à mars. L’objectif est clair : permettre aux banques d’accorder plus de crédits aux entreprises et aux ménages, dans un contexte économique tendu. L’opération a été lancée sous la forme d’un appel d’offres de prise en pension, au taux directeur actuel de 5,25 %. Les banques intéressées peuvent ainsi emprunter auprès de la BEAC pour renforcer leurs activités. Le succès de cette opération dépendra de la capacité des établissements financiers à utiliser ces fonds pour soutenir l’économie réelle. Les petites et moyennes entreprises (PME), souvent en manque de financements, sont en première ligne. Cette initiative montre la détermination de la BEAC à agir face à la crise. Reste à voir si ce soutien massif permettra une relance durable du crédit dans la sous-région.

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Nouveaux tarifs douaniers de Trump : l’Afrique centrale sous pression

Le Cameroun préservé, la région réajuste ses priorités face aux surtaxes américaines. Le président américain Donald Trump a signé, le 31 juillet 2025, un décret imposant de nouvelles taxes douanières sur les produits importés aux États-Unis. À partir du 7 août, la majorité des pays africains, sauf quatre, subiront des surtaxes de 10 à 15 %, marquant la fin définitive de l’accord préférentiel AGOA. En Afrique centrale, ces mesures créent une nouvelle donne commerciale. Le Cameroun, malgré les tensions internes, échappe à une surtaxe excessive. Avec une taxe fixée à 10 %, il demeure plus compétitif que de nombreux pays africains et asiatiques sur le marché américain. Impacts comparés en Afrique centrale Pays Niveau de surtaxe US (au 7 août 2025) Principales exportations vers les USA Impact estimé Cameroun 10 % Cacao, aluminium, textile, bois Conserve un avantage compétitif RDC 15 % Minerais, bois, produits agricoles Hausse des coûts, désavantage face à l’Asie Tchad 10 % Pétrole brut Compétitivité maintenue face aux pays plus taxés Guinée équatoriale 15 % Hydrocarbures Exportations renchéries, risque de pertes de parts Gabon 10 % Bois, manganèse Bonne résilience, mais dépendance à la demande US Congo-Brazzaville 10 % Pétrole, bois Surtaxe modérée, mais forte exposition sectorielle Un soulagement relatif Alors que des géants comme la Tunisie (25%) ou l’Afrique du Sud (30%) font face à des taux punitifs, le Cameroun bénéficie d’un positionnement douanier plus favorable. Cette relative stabilité pourrait attirer des investissements de relocalisation ou des partenariats stratégiques. Mais la prudence est de mise : avec la disparition de l’AGOA et la fin des franchises douanières, même une taxe de 10 % représente un frein à la compétitivité pour certains secteurs fragiles, notamment le textile ou les PME agroalimentaires camerounaises. Vers un réajustement régional ? L’Afrique centrale pourrait transformer cette contrainte en opportunité par une intégration économique régionale renforcée, ou en réorientant partiellement ses exportations vers des marchés asiatiques ou africains moins volatils. En attendant, les capitales régionales espèrent un éventuel assouplissement. Le secrétaire américain au Commerce a laissé la porte ouverte à de futures négociations bilatérales, mais rien ne garantit pour l’instant une inflexion de la politique commerciale de Trump.

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