27 août 2025

Présidentielle 2025 au Cameroun : la bataille du Nord, terrain décisif d’une élection sous tension

« Le Nord, c’est plus qu’un enjeu électoral : c’est le thermomètre de la stabilité politique au Cameroun », confie un diplomate en poste à Yaoundé. À moins de deux mois de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre, la région septentrionale du Cameroun cristallise toutes les attentions. En toile de fond : un rapport de force stratégique entre les figures politiques historiques, les poids lourds du régime et des ambitions régionales renouvelées. Une mobilisation avant l’heure Maroua, chef-lieu de l’Extrême-Nord, bruisse déjà du tumulte préélectoral. Officiellement, ce n’était qu’une « visite de travail économique ». Officieusement, l’escale très politique du ministre des Finances Louis-Paul Motaze, accompagné d’une imposante délégation gouvernementale, a marqué le lancement informel de la campagne du président sortant Paul Biya. Le chef de l’État n’a pas encore révélé ses intentions pour cette élection, mais son parti, le RDPC, occupe déjà le terrain avec méthode. Le Nord, une région convoitée et stratégique Le septentrion (Adamaoua, Nord, Extrême-Nord) représente plus de 35 % du corps électoral camerounais – un poids démographique déterminant. Historiquement acquis au RDPC, le Nord est devenu un espace de recomposition politique. Le retour d’Issa Tchiroma Bakary, ex-ministre et figure charismatique de Garoua, tout comme la tournée de Bello Bouba Maïgari (UNDP), confirment un changement de tempo. « Si le RDPC échoue à verrouiller le Nord, c’est toute la structure de son pouvoir qui s’effondre », analyse un chercheur en géopolitique basé à Douala. Sécurité, développement : les failles d’un bastion Malgré cette agitation politique, le septentrion demeure confronté à d’importants défis : Une Insécurité persistante due aux incursions de Boko Haram à la frontière nigériane ; la Faiblesse des infrastructures, accentuée par les inondations saisonnières ; la Pauvreté chronique, avec un taux de pauvreté estimé à plus de 65 % dans certaines zones rurales. Ces facteurs nourrissent une frustration grandissante, que les opposants espèrent canaliser en capital politique. « Le septentrion n’est pas qu’un grenier électoral, c’est un espace à reconquérir socialement et économiquement », affirme un analyste local. Perspectives Dans un contexte de vieillissement du leadership national, la présidentielle de 2025 pourrait signer l’amorce d’un tournant générationnel. En coulisses, la communauté internationale reste vigilante : UE, États-Unis, Union africaine surveillent l’évolution du climat préélectoral, tandis que les partenaires économiques chinois et français scrutent la stabilité du pays, pilier sous-régional en Afrique centrale. L’enjeu dépasse donc le seul verdict des urnes : il s’agit de la gestion d’une succession sous haute tension, dans un pays à la fois fragile et central pour l’équilibre régional.

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Classement de Shanghai 2025 : l’Afrique décroche du Top 1000

Avec seulement 17 universités classées contre 20 l’an passé, le continent enregistre un recul inquiétant qui reflète ses fragilités chroniques en matière de recherche, de financement et de gouvernance universitaire. Le classement 2025 de Shanghai Ranking, l’un des plus influents au monde dans le domaine universitaire, confirme une tendance inquiétante : l’Afrique peine à s’imposer dans l’élite académique mondiale. Cette année, seulement 17 universités africaines apparaissent dans le Top 1000, contre 20 en 2024. Une contre-performance significative, dans un contexte mondial où la compétition pour l’excellence académique s’intensifie. Un classement dominé par l’Occident Comme chaque année, les premières places sont largement trustées par les universités anglo-saxonnes : Harvard, Stanford, MIT, Cambridge ou encore Berkeley dominent le haut du tableau. Sur les 20 premières institutions mondiales, 16 sont américaines, 2 britanniques, 1 française (Paris-Saclay) et 1 chinoise (Tsinghua). Le Shanghai Ranking repose sur des critères strictement axés sur la performance scientifique et académique : nombre de Prix Nobel, médailles Fields, chercheurs les plus cités, publications dans Nature et Science, ou encore impact des publications indexées. Ces indicateurs favorisent les établissements disposant d’un écosystème de recherche robuste et financé, ce qui creuse l’écart entre les grandes puissances universitaires et les pays en développement. Afrique : une performance concentrée et inégale Sur les 17 universités africaines présentes dans le classement : Deux pays concentrent donc plus de 80 % des universités africaines classées. Le reste du continent, y compris des poids lourds démographiques comme le Nigeria, le Kenya ou la RDC, est absent du classement, révélant une fracture dans l’investissement et les politiques de l’enseignement supérieur. Les mieux classées sont sud-africaines : Côté égyptien, Cairo University arrive en tête, dans la tranche 401-500, suivie d’Alexandria University et Ain Shams University. Les autres institutions africaines présentes : Un recul inquiétant Trois universités africaines sortent du classement cette année : Ce retrait souligne le manque de continuité et la fragilité des politiques de recherche sur le continent. Une dynamique à reconstruire Le recul africain s’explique par plusieurs facteurs structurels : À titre de comparaison, des pays comme la Chine, l’Inde ou la Corée du Sud, grâce à une stratégie nationale d’excellence académique, voient leur nombre d’universités classées progresser chaque année. Recommandations pour un sursaut africain Pour espérer remonter dans les classements mondiaux, les pays africains doivent : Le Shanghai Ranking 2025 agit ici comme un miroir sévère, révélant à la fois les retards du continent et le potentiel encore inexploité de son capital humain. Pour transformer la formation supérieure en levier de développement, l’Afrique devra investir massivement dans l’excellence scientifique – et rompre avec le cycle de sous-performance.

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