août 2025

Sanaga-Maritime : Une mobilisation encore timide pour le retrait des cartes d’électeur

Littoral : À deux mois et une semaine du scrutin, le Nkam reste à la traîne, la Sanaga-Maritime peine à suivre, entre désintérêt, manque d’information et contraintes logistiques Alors que le processus électoral s’accélère, le département de la Sanaga-Maritime peine à mobiliser ses électeurs. Au 29 juillet, seuls 1 800 retraits de cartes d’électeur y ont été enregistrés, sur un total de 352 391 cartes attendues dans toute la région du Littoral, selon Elecam. Une performance modeste, bien en deçà des attentes, qui s’explique par plusieurs facteurs. Parmi les causes évoquées : un désintérêt croissant des populations, souvent désabusées par le processus électoral, et un manque d’information claire sur les lieux et modalités de retrait. À cela s’ajoutent des contraintes logistiques : routes en mauvais état, distances importantes entre les villages et les centres de retrait, et une communication institutionnelle encore trop limitée dans certaines zones rurales. Le Wouri reste en tête avec plus de 4 600 cartes retirées, suivi du Moungo (environ 2 000), tandis que la Sanaga-Maritime stagne, juste au-dessus du Nkam, lanterne rouge avec seulement 436 cartes distribuées. Dans les arrondissements de Douala, le constat est tout aussi préoccupant : plus de 111 000 cartes attendent toujours d’être retirées à Douala 3e, 77 000 à Douala 5e, 44 000 à Douala 4e, 37 000 à Douala 2e, 29 000 à Douala 1er, et 562 à Douala 6e. Face à cette situation, Elecam multiplie les efforts avec une stratégie axée sur la sensibilisation médiatique et les opérations de proximité dans les marchés, quartiers et carrefours. « La communication directe est essentielle pour ramener les électeurs vers les centres de retrait », souligne Dorothée Eyango Locko, cheffe d’agence pour le Wouri. Mais le temps presse. À quelques semaines du scrutin, la faible mobilisation dans la Sanaga-Maritime pourrait peser lourd sur le taux de participation régional si des mesures plus ciblées ne sont pas rapidement mises en œuvre.

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Rwanda & États-Unis :  un accord pour accueillir jusqu’à 250 migrants

Le gouvernement rwandais a annoncé avoir signé un accord discret avec les États-Unis visant à accueillir jusqu’à 250 migrants expulsés du territoire américain. Ce partenariat, officialisé en juin dernier à Kigali, s’inscrit dans la politique migratoire ferme de l’administration Trump, axée sur la réinstallation des personnes jugées indésirables dans des pays tiers. Selon un responsable rwandais ayant requis l’anonymat, une première liste de dix personnes aurait déjà été transmise par Washington aux autorités de Kigali pour évaluation. La porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, a justifié cette décision par les valeurs de solidarité du pays : « Le Rwanda a accepté en partie parce que presque chaque famille rwandaise a connu les difficultés du déplacement. Nos valeurs reposent sur la réintégration ». L’accord prévoit que Kigali conserve un droit de regard individuel sur chaque cas, avec un accompagnement des migrants réinstallés incluant formation professionnelle, accès aux soins et soutien au logement. Le Rwanda, nouveau hub d’accueil migratoire ? Ce n’est pas la première fois que Kigali se positionne comme partenaire de pays occidentaux en matière d’immigration. En 2022, le Rwanda avait signé un accord similaire avec le Royaume-Uni pour accueillir des milliers de demandeurs d’asile – un projet controversé qui n’a finalement jamais abouti, abandonné en 2024 par le gouvernement Starmer. Cette nouvelle entente avec Washington relance les interrogations sur la fiabilité du Rwanda en matière de droits humains, plusieurs ONG dénonçant un climat de répression politique, peu compatible avec la réinstallation de populations vulnérables. Enjeux et critiques L’accord s’inscrit dans une stratégie plus large de l’administration Trump, qui entend expulser rapidement des migrants, y compris des condamnés pénaux, vers des pays tiers, comme le Soudan du Sud, l’Eswatini ou désormais le Rwanda. Les défenseurs d’une ligne dure saluent une méthode « efficace » pour traiter des cas complexes. En revanche, les détracteurs dénoncent une politique inhumaine et dangereuse, rappelant que nombre de ces migrants sont envoyés dans des pays où ils n’ont ni repères, ni réseaux, ni langue, et où leur sécurité n’est pas garantie. Un modèle sous tension juridique Alors que la Cour suprême américaine a validé en juin les expulsions sans audience préalable, la légalité de ces accords bilatéraux reste contestée devant un tribunal fédéral de Boston. L’affaire pourrait remonter à la Cour suprême, désormais à majorité conservatrice, renforçant les inquiétudes sur la fragilisation des droits des migrants. Dans ce contexte, le Rwanda, qui se présente comme un pays stable et accueillant, mise sur une image de partenaire responsable, malgré les critiques persistantes. Ce rôle d’État hôte pour les migrants rejetés pourrait renforcer sa stature diplomatique – ou au contraire, accroître la pression internationale, s’il ne parvient pas à garantir la protection effective de ces personnes.

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Présidentielle 2025 au Cameroun : un scrutin joué d’avance ?

Alors que le Conseil constitutionnel examine les recours, l’opposition peine à incarner une alternative unie face à un RDPC solidement enraciné. L’audience publique du Conseil constitutionnel s’est ouverte ce lundi dans une atmosphère lourde d’enjeux et de tensions politiques. Les 11 juges ont entre les mains l’avenir immédiat de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre. Pourtant, derrière l’apparente rigueur juridique des 35 recours à examiner, une interrogation plus vaste traverse les esprits : la présidentielle n’est-elle pas déjà perdue pour l’opposition, avant même le début de la campagne ? Le rejet de plusieurs candidatures, dont celle très médiatisée de Maurice Kamto, a mis en lumière les failles internes des partis d’opposition. Le cas du Manidem -qui a investi deux candidats, provoquant l’invalidation de l’un et de l’autre -illustre les pièges internes que certains dénoncent comme « téléguidés », d’autres comme l’expression d’une désorganisation chronique. Le parti affirme que la seconde candidature, celle de Dieudonné Yebga, aurait été « artificiellement fabriquée » pour écarter Mauric Kamto. Une accusation grave qui révèle un climat de suspicion généralisée. « Il faut se demander si nous n’avons pas été nos propres fossoyeurs », souffle, sous anonymat, un cadre d’un parti allié de l’opposition. Car au-delà des irrégularités alléguées, c’est l’incapacité des forces d’opposition à construire un front uni qui alimente le fatalisme ambiant. Chacun y va de son projet, de sa stratégie, de ses ambitions. Le résultat : une dispersion qui profite au RDPC, toujours discipliné, organisé, et bénéficiant d’une maîtrise institutionnelle établie. Pendant ce temps, la candidature du président Paul Biya, validée sans surprise, continue de susciter des contestations. Trois recours ont été introduits pour contester sa légalité, mais sans qu’aucun ne semble pouvoir remettre en cause sa participation. « Le Conseil constitutionnel est appelé à faire preuve d’une sagesse supérieure aux circonstances », estime un politologue camerounais. « Il ne s’agit pas de condamner ou d’absoudre, mais de restaurer une forme de confiance dans le processus ». La salle du Palais des Congrès est pleine. Avocats, journalistes, observateurs internationaux et citoyens engagés y voient un théâtre où se joue la crédibilité démocratique du pays. Et pourtant, le sentiment dominant reste celui d’un déséquilibre structurel. L’opposition camerounaise, en plus d’affronter un appareil étatique rôdé, doit composer avec des rivalités internes, une méfiance mutuelle entre leaders, et une absence de stratégie commune. « Sans alliance claire, sans programme partagé, sans mécanisme de protection mutuelle, que peut vraiment espérer l’opposition ? », interroge un juriste proche de la société civile. Il ajoute : « Tant que chaque candidat pense pouvoir incarner seul l’alternative, l’alternance restera une illusion ». Le Conseil constitutionnel, en publiant prochainement la liste définitive des candidats, tranchera sur le droit. Mais la politique, elle, semble avoir déjà rendu son verdict provisoire : en l’absence d’un front uni, l’opposition risque encore une fois de se heurter à un mur. À moins d’un sursaut stratégique d’ici octobre – ou d’un choix courageux des électeurs. Reste à savoir si ce scrutin sera un exercice de légitimation ou un réel moment démocratique. Une question à laquelle seuls les juges, les partis… et le peuple camerounais peuvent encore répondre.

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Terrorisme : l’Afrique centrale, le nouveau front oublié des jihadistes

Entre vide sécuritaire et trafics transfrontaliers, la région devient une cible stratégique pour Al-Qaïda et l’État islamique, selon un rapport de l’ONU Alors que les projecteurs restent braqués sur le Sahel et la Corne de l’Afrique, l’Afrique centrale se transforme en coulisse en un nouveau théâtre d’opérations pour les groupes jihadistes. Dans un rapport remis récemment au Conseil de sécurité, les experts de l’ONU tirent la sonnette d’alarme : l’influence croissante de l’État islamique (EI) et du groupe affilié à al-Qaïda Jama’at Nasr al-Islam wal-Muslimin (JNIM) se fait désormais sentir dans les zones frontalières entre le Cameroun, le Tchad, la Centrafrique et la République démocratique du Congo (RDC). Cameroun : au carrefour des menaces Longtemps concentrés dans l’Extrême-Nord, les foyers jihadistes semblent désormais s’étendre vers l’Est et le bassin du Congo. En 2024, plus de 1 500 civils ont été déplacés dans la région de Kolofata et Mokolo, selon le HCR, suite à des incursions de groupes liés à Boko Haram et à l’EIGS. « Ils s’infiltrent par petits groupes, se fondent dans la population, exploitent les conflits locaux et reviennent frapper », explique un officier du BIR, sous couvert d’anonymat. Un terreau propice Les experts évoquent une conjonction de facteurs facilitants : porosité des frontières, absence de présence étatique durable, trafics illicites, et surtout l’émergence d’une économie parallèle alimentée par le commerce informel et les circuits de financement occultes. De la contrebande de carburant à la taxation illégale des zones minières en RDC, les groupes armés tirent profit de chaque faille du système régional. « L’Afrique centrale, par sa géographie et sa faiblesse institutionnelle, est en train de devenir une zone de transit, mais aussi de repli stratégique pour les jihadistes repoussés du Sahel », estime un analyste en sécurité à l’Union africaine. Une expansion silencieuse, mais structurée Dans la région du lac Tchad, la résurgence d’attaques coordonnées laisse penser à une restructuration des groupes affiliés à l’EI, selon les forces conjointes de la Force multinationale mixte (FMM). Le rapport onusien mentionne également l’utilisation croissante de drones artisanaux, de messageries chiffrées et de transferts de fonds via le système informel des hawalas, échappant à tout contrôle. Des sources sécuritaires évoquent également une possible implantation de bases arrière dans les zones forestières entre la RCA, le Gabon et la RDC. Si cela se confirme, le front jihadiste pourrait contourner le Sahel pour s’ancrer dans le bassin du Congo. Quelle réponse régionale ? Face à cette évolution, la coordination entre pays d’Afrique centrale reste limitée. Le Cameroun, malgré l’engagement de ses forces spéciales, fait face à des tensions sur plusieurs fronts. Le Tchad est accaparé par le Sahel. La Centrafrique, quant à elle, reste dépendante d’alliés étrangers pour assurer sa sécurité frontalière. L’ONU recommande un renforcement des capacités de renseignement, un meilleur contrôle des flux financiers informels et une coopération renforcée entre les États de la CEEAC. Un appel également relayé par l’Union africaine, qui plaide pour une approche concertée et transfrontalière. « La menace est agile, mobile, adaptable. La réponse doit l’être tout autant », conclut un diplomate sécuritaire.

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Présidentielle 2025 : à Foumban, l’opposition camerounaise cherche l’unité face au pouvoir

Réunis à l’invitation d’Hermine Ndam Njoya, plusieurs leaders politiques veulent construire une stratégie commune pour défier le régime Biya. À un peu plus de deux mois de l’élection présidentielle camerounaise du 12 octobre 2025, les principales figures de l’opposition se sont donné rendez-vous ce samedi 2 août à Foumban, dans la région de l’Ouest, pour une concertation stratégique à l’initiative d’Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya. Cette rencontre inédite a rassemblé des leaders politiques aux parcours variés mais unis par un même constat d’urgence politique. Parmi eux : Serge Espoir Matomba, président du PURS et candidat déclaré, l’avocat Akere Muna, Célestin Bedzigui du PAL, le professeur Prosper Nkou Mvondo, ou encore Jacques Bouhga-Hagbe. Tous ont répondu à l’appel à l’unité face à un adversaire de taille : le président sortant Paul Biya, 92 ans, dont la candidature pour un nouveau mandat sous la bannière du RDPC a été récemment officialisée. Dans un communiqué commun, les participants ont dénoncé « quarante-trois ans d’oppression systémique, de stagnation économique et d’étouffement des libertés démocratiques ». Ils affirment que les élections à venir ne sauraient être « un scrutin de plus, mais bien un tournant vital pour la survie de la Nation ». Un espoir d’unité… mais quelles suites concrètes ? La réunion de Foumban a été saluée comme un pas important vers une coalition d’opposition crédible. Cependant, l’absence de consensus sur une candidature unique et la persistance de lignes idéologiques divergentes laissent planer l’incertitude sur l’issue de cette démarche. Les précédents scrutins ont montré que la dispersion des voix de l’opposition profite systématiquement au pouvoir en place. La dernière présidentielle de 2018 l’avait confirmé : malgré une forte mobilisation, l’opposition n’avait pas su s’unir autour d’un projet commun, laissant le RDPC l’emporter sans second tour. En 2025, le contexte est différent. La fatigue démocratique est palpable, surtout chez les jeunes. Le pouvoir est critiqué pour sa gestion du pays, notamment sur les plans économique, sécuritaire et institutionnel. L’opposition dispose donc d’une fenêtre politique à exploiter, à condition d’éviter les erreurs du passé. Foumban, symbole d’un possible renouveau politique Le choix de Foumban pour cette rencontre n’est pas anodin. Ville emblématique de l’histoire constitutionnelle du Cameroun, où furent signés les accords de 1961 entre les Cameroun anglophone et francophone, elle porte un fort symbolisme d’unité nationale et de refondation. Les prochains jours seront décisifs. Un comité de suivi devrait être mis en place pour approfondir les discussions et éventuellement désigner un candidat commun. L’enjeu est double : construire une plateforme politique cohérente et mobiliser l’électorat dans un contexte d’abstention massive et de méfiance vis-à-vis des institutions électorales. L’opposition camerounaise est à la croisée des chemins. Soit elle parvient à dépasser les egos et les calculs partisans pour offrir une alternative crédible, soit elle risque, une fois de plus, de laisser échapper une occasion historique de changement.

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Crise de liquidité : la BEAC frappe fort avec 600 milliards injectés dans la CEMAC

Un soutien massif pour relancer les crédits bancaires dans la sous-région. La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a lancé une opération exceptionnelle le 29 juillet 2025 : une injection massive de 600 milliards de FCFA dans le marché monétaire sous-régional. Cette mesure vise à renflouer les banques commerciales des six pays membres de la CEMAC (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, RCA, Guinée équatoriale) et à stimuler le financement de l’économie. Cette opération s’inscrit dans une série d’actions engagées par la BEAC depuis le début de l’année pour répondre à un déficit de liquidité croissant. En mars 2025, la banque centrale avait déjà injecté 230 milliards, puis 330 milliards en mai. Avec 600 milliards aujourd’hui, la BEAC augmente considérablement la cadence, marquant une hausse de 82 % par rapport à mai et de 161 % par rapport à mars. L’objectif est clair : permettre aux banques d’accorder plus de crédits aux entreprises et aux ménages, dans un contexte économique tendu. L’opération a été lancée sous la forme d’un appel d’offres de prise en pension, au taux directeur actuel de 5,25 %. Les banques intéressées peuvent ainsi emprunter auprès de la BEAC pour renforcer leurs activités. Le succès de cette opération dépendra de la capacité des établissements financiers à utiliser ces fonds pour soutenir l’économie réelle. Les petites et moyennes entreprises (PME), souvent en manque de financements, sont en première ligne. Cette initiative montre la détermination de la BEAC à agir face à la crise. Reste à voir si ce soutien massif permettra une relance durable du crédit dans la sous-région.

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Nouveaux tarifs douaniers de Trump : l’Afrique centrale sous pression

Le Cameroun préservé, la région réajuste ses priorités face aux surtaxes américaines. Le président américain Donald Trump a signé, le 31 juillet 2025, un décret imposant de nouvelles taxes douanières sur les produits importés aux États-Unis. À partir du 7 août, la majorité des pays africains, sauf quatre, subiront des surtaxes de 10 à 15 %, marquant la fin définitive de l’accord préférentiel AGOA. En Afrique centrale, ces mesures créent une nouvelle donne commerciale. Le Cameroun, malgré les tensions internes, échappe à une surtaxe excessive. Avec une taxe fixée à 10 %, il demeure plus compétitif que de nombreux pays africains et asiatiques sur le marché américain. Impacts comparés en Afrique centrale Pays Niveau de surtaxe US (au 7 août 2025) Principales exportations vers les USA Impact estimé Cameroun 10 % Cacao, aluminium, textile, bois Conserve un avantage compétitif RDC 15 % Minerais, bois, produits agricoles Hausse des coûts, désavantage face à l’Asie Tchad 10 % Pétrole brut Compétitivité maintenue face aux pays plus taxés Guinée équatoriale 15 % Hydrocarbures Exportations renchéries, risque de pertes de parts Gabon 10 % Bois, manganèse Bonne résilience, mais dépendance à la demande US Congo-Brazzaville 10 % Pétrole, bois Surtaxe modérée, mais forte exposition sectorielle Un soulagement relatif Alors que des géants comme la Tunisie (25%) ou l’Afrique du Sud (30%) font face à des taux punitifs, le Cameroun bénéficie d’un positionnement douanier plus favorable. Cette relative stabilité pourrait attirer des investissements de relocalisation ou des partenariats stratégiques. Mais la prudence est de mise : avec la disparition de l’AGOA et la fin des franchises douanières, même une taxe de 10 % représente un frein à la compétitivité pour certains secteurs fragiles, notamment le textile ou les PME agroalimentaires camerounaises. Vers un réajustement régional ? L’Afrique centrale pourrait transformer cette contrainte en opportunité par une intégration économique régionale renforcée, ou en réorientant partiellement ses exportations vers des marchés asiatiques ou africains moins volatils. En attendant, les capitales régionales espèrent un éventuel assouplissement. Le secrétaire américain au Commerce a laissé la porte ouverte à de futures négociations bilatérales, mais rien ne garantit pour l’instant une inflexion de la politique commerciale de Trump.

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Tensions dans la diaspora : un boycott afro-américain cible les commerces africains

Un boycott inédit fragilise les liens commerciaux de la diaspora noire. À partir du 1er août 2025, un mouvement de boycott lancé par des consommatrices afro-américaines vise spécifiquement les salons de coiffure africains aux États-Unis, principalement ceux spécialisés dans les tresses. En cause : des différends croissants sur la qualité de service et la perception d’un manque de considération mutuelle entre communautés noires. Ce boycott, activement relayé sur TikTok et Instagram, dénote une fracture socio-économique croissante au sein de la diaspora noire. Si la critique porte sur des standards professionnels jugés insuffisants dans certains établissements tenus par des Africains, le ciblage exclusif de ces commerces interroge. Contrairement aux boycotts traditionnels dirigés contre des entreprises perçues comme dominantes ou discriminatoires, celui-ci frappe des acteurs déjà en position de vulnérabilité économique. Historiquement, les mobilisations économiques afro-américaines – du boycott des bus à Montgomery à la stratégie du « buy Black » – ont visé à renforcer l’autonomie communautaire. Le boycott d’août 2025 déroge à cette logique : il met en tension deux franges issues de la même mémoire de marginalisation, mais séparées par des trajectoires culturelles, migratoires et sociales distinctes. Ce clivage expose une faille dans la solidarité diasporique. Il soulève aussi des questions d’intelligence économique : comment articuler exigence de qualité, reconnaissance culturelle et soutien mutuel entre entrepreneurs noirs ? Des voix prônent déjà une alternative via des plateformes d’évaluation éthiques, ou des « buycotts » en faveur de commerces africains s’engageant publiquement dans une démarche qualité et de dialogue. À quelques mois de l’élection présidentielle américaine, cette fracture pourrait alimenter des narratifs opposant identités afro-descendantes, dans un climat où l’économie des communautés noires reste sous tension. Le pouvoir d’achat, arme historique de justice sociale, se mue ici en levier ambivalent. Reste à savoir s’il débouchera sur un aggiornamento des relations commerciales intra-diasporiques-ou sur une polarisation plus marquée.

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Washington relance la paix entre la RDC et le Rwanda : prudence après l’accord

Un dialogue fragile sous haute tension géopolitique. Une première réunion de suivi de l’accord de paix signé fin juin entre la République démocratique du Congo et le Rwanda  a eu lieu dans la capitale américaine, en présence de représentants des deux pays, des États-Unis, du Qatar et de l’Union africaine. Cette rencontre marque un signal de décrispation, après des années d’escalade dans l’Est congolais, désormais au centre d’une diplomatie régionale et internationale active. L’accord, négocié en partie à Doha et parrainé par Washington, est qualifié d’« étape importante » par l’Union africaine et l’ONU. Il prévoit un cessez-le-feu permanent, le désengagement des troupes étrangères, et une feuille de route humanitaire et sécuritaire, dont les modalités restent à concrétiser. La réunion de Washington visait à instaurer une première dynamique de mise en œuvre et à bâtir un canal de communication formel entre Kigali et Kinshasa. Une guerre de ressources, sous surveillance globale Le conflit, vieux de trois décennies, s’est cristallisé autour des ressources minières stratégiques (coltan, cobalt, or) de l’Est congolais, dans une zone où s’entrecroisent enjeux militaires, trafics illicites et intérêts géoéconomiques. La prise de Goma et Bukavu par les troupes du M23, soutenues par Kigali selon l’ONU, avait redessiné l’équilibre militaire début 2025, renforçant la pression internationale pour une sortie de crise négociée. Vers une diplomatie de sécurisation minière ? La stabilisation du front depuis février et la médiation active du Qatar et des États-Unis s’inscrivent dans une logique de sécurisation des chaînes d’approvisionnement critiques – notamment pour les technologies vertes et la transition énergétique. Washington, comme Pékin, voit dans la pacification de la région un levier d’influence stratégique sur les filières minières. Des avancées fragiles, à l’ombre de la présidentielle congolaise Alors que la présidentielle en RDC approche (décembre 2025), Kinshasa cherche à afficher des résultats diplomatiques sans céder sur sa souveraineté. La paix reste conditionnée à la réintégration du M23 dans le cadre institutionnel, à un retrait effectif des forces rwandaises, et à une reconstruction post-conflit crédible. Les milices locales hostiles au processus – souvent instrumentalisées – compliquent une stabilisation à court terme.

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