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Cameroun : Bello Bouba Maigari remplacé au gouvernement par Gabriel Mbaïrobé

La démission de Bello Bouba Maigari, ministre d’État chargé du Tourisme au Cameroun, a été officiellement acceptée par le gouvernement. Candidat à l’élection présidentielle prévue pour le 12 octobre 2025, il quitte ainsi ses fonctions ministérielles, ouvrant la voie à un remaniement temporaire. Selon un communiqué publié ce mercredi 6 août 2025 par le secrétaire général des services du Premier ministre, Magloire Séraphin Fouda, c’est Gabriel Mbaïrobé, actuellement ministre de l’Agriculture et du Développement rural, qui assurera l’intérim au ministère du Tourisme et des Loisirs. Cette décision vise à garantir la continuité des activités dans ce département clé, en attendant la nomination d’un successeur définitif. Le départ de Bello Bouba, figure politique majeure et président de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDp), intervient dans un contexte électoral important pour le Cameroun. Sa candidature à la présidentielle marque un tournant pour le parti et pourrait impacter la dynamique politique nationale. Ce remplacement intérimaire illustre la volonté du gouvernement de maintenir la stabilité administrative tout en s’adaptant aux évolutions politiques à venir. Gabriel Mbaïrobé, reconnu pour son expérience dans le secteur agricole, aura la responsabilité temporaire de superviser un secteur stratégique pour le tourisme et le développement économique du pays.

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L’UA investit dans le savoir stratégique : la plateforme ATTP au service d’un développement ancré dans l’expertise africaine

L’Union africaine (UA) franchit un pas stratégique dans la refondation de ses politiques publiques avec le lancement officiel de la plateforme ATTP (African Think Tank Platform). Cette initiative, soutenue financièrement par des partenaires comme la Banque mondiale et techniquement par l’AUDA-NEPAD et la Fondation ACBF, vise à transformer les cercles de réflexion africains en véritables catalyseurs de décisions politiques continentales. Dotée d’un budget de 50 millions USD sur cinq ans, elle ambitionne de combler le déficit chronique en recherche stratégique sur le continent. Un levier d’autonomie africaine Cette nouvelle plateforme s’inscrit dans une dynamique plus large de souveraineté intellectuelle africaine. En centralisant les propositions politiques à travers un comité indépendant d’experts (ICE) et des appels à projets compétitifs, l’UA cherche à créer une chaîne de valeur africaine du savoir, où les Think tanks ne se contentent plus d’être des prestataires de diagnostics, mais deviennent des acteurs du pilotage stratégique du continent. Ce projet vient répondre à une carence structurelle : l’Afrique produit moins de 1 % de la recherche mondiale. Cette marginalité épistémique freine la formulation de politiques adaptées aux réalités locales, laissant le champ libre à des modèles exogènes souvent inadaptés. En rassemblant les travaux de 3 à 5 Think tanks par consortium, avec des subventions allant jusqu’à 10 millions USD, l’ATTP vise à générer des solutions africaines fondées sur des preuves africaines. Penser les transitions du continent L’impact économique potentiel est considérable. Les thématiques prioritaires ciblées – transformation économique, climat, ZLECAf, flux financiers illicites, capital humain, sécurité alimentaire – recoupent les grands chantiers du développement continental. En intégrant systématiquement les Think tanks dans la conception de politiques sur ces enjeux, l’UA veut faire émerger une gouvernance économique plus réactive, interconnectée et contextualisée. Ce positionnement répond aussi aux impératifs de l’Agenda 2063, qui mise sur des cadres d’action cohérents, informés par les données (CRF, STISA-2024, etc.). Comme le souligne Selma Malika Haddadi, vice-présidente de la Commission de l’UA, « la réalisation de l’Agenda 2063 exige davantage que de simples aspirations. Elle nécessite des preuves ». Un enjeu stratégique pour l’influence africaine Enfin, le soutien affiché de bailleurs internationaux – dont la Banque mondiale – montre une reconnaissance croissante de l’intelligence stratégique africaine. Mais pour éviter toute dépendance, l’Afrique devra capitaliser sur cette plateforme pour construire une autonomie durable de la pensée stratégique, condition essentielle à une influence géopolitique crédible sur la scène mondiale.

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