Diaspora & Mondes Connectés

Cameroun : Douala de nouveau ciblée par la « clinique anticorruption » de la CONAC

Face à l’explosion des dénonciations dans le Littoral, la Commission nationale anti-corruption revient en urgence à Douala pour traiter les cas en attente. Pour la deuxième fois depuis 2022, la Commission nationale anti-corruption (CONAC) installe sa « clinique anticorruption » à Douala, épicentre économique et désormais symbolique de la lutte contre les pratiques déviantes au Cameroun. L’opération a été lancée le 4 août 2025 à la mairie de Douala 2ᵉ par le Révérend Dr Dieudonné Massi Gams, président de la CONAC. « Le volume important de dénonciations en instance venant de cette région justifie ce retour anticipé », a déclaré le président de la commission dans son discours inaugural. Cette initiative vise à rapprocher les services de l’organe de lutte contre la corruption de la population, avec un dispositif délocalisé fonctionnant du 4 au 8 août. Des équipes spécialisées, assistées d’officiers de police judiciaire, reçoivent les citoyens confrontés à des cas de corruption dans les services publics ou privés. Lancée pour la première fois à Douala en décembre 2022 lors de la semaine internationale de lutte contre la corruption, la clinique avait recueilli près de 400 dénonciations, dont 150 ont donné lieu à des interpellations et procédures judiciaires. Forte de cette expérience, la CONAC a par la suite déployé l’initiative dans cinq régions (Ouest, Est, Sud, Nord, Adamaoua) avant de revenir dans le Littoral, sans encore avoir couvert tout le territoire. Ce retour à Douala avant d’atteindre les dix régions du pays illustre l’ampleur de la corruption dans la capitale économique, où les enjeux économiques rendent les pratiques illicites plus fréquentes. Il s’inscrit également dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, réaffirmée par le chef de l’État dans son discours du 31 décembre 2023. « Il ne s’agit pas de punir pour punir, mais de restaurer la confiance entre citoyens et institutions », a ajouté un responsable de la CONAC sous couvert d’anonymat. L’efficacité de cette deuxième édition sera scrutée de près, alors que les attentes de la population restent élevées dans un contexte de méfiance envers les institutions publiques.

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Pollution : le Cameroun face à l’urgence environnementale au cœur des négociations de Genève

Ce mardi 5 août 2025, des négociations internationales reprennent à Genève pour cadrer un accord global visant à réduire la pollution transfrontalière. Le contexte est particulièrement critique en Afrique centrale, région confrontée à de multiples crises environnementales aux impacts sanitaires et sociaux graves, dont celles observées au Cameroun. Les principaux défis au Cameroun Le Cameroun fait face à une pollution multiple (air, eau, sols), principalement liée à une urbanisation rapide, des industries mal régulées et une gestion des déchets inefficace. Enjeux liés à Genève La conférence de Genève représente une opportunité pour inscrire les problématiques de l’Afrique centrale dans un cadre global de lutte contre la pollution, notamment : Sans un tel engagement international, les efforts domestiques risquent d’être insuffisants face à l’ampleur des pollutions et à leurs répercussions sanitaires et économiques. En Afrique centrale et au Cameroun, la pollution est un enjeu environnemental, sanitaire et social majeur. La relance des négociations à Genève intervient à un moment critique où une action concertée est indispensable pour transformer les initiatives ponctuelles en véritables politiques durables à l’échelle régionale et globale.

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Présidentielle en Côte d’Ivoire : une élection à hauts risques

À moins de trois mois du scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire, les tensions politiques montent dans un climat lourd d’incertitudes. Alors qu’Alassane Ouattara brigue un quatrième mandat controversé, plusieurs poids lourds de l’opposition – dont Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam et Guillaume Soro – ont été écartés de la course par la justice ou la Commission électorale indépendante (CEI), suscitant de vives accusations de verrouillage du processus démocratique. Ce contexte fragilise la légitimité de l’élection à venir. L’exclusion de figures majeures, cumulée à une CEI jugée inféodée au pouvoir, alimente la méfiance d’une partie de la population. Le spectre des violences post-électorales de 2010-2011, qui avaient fait 3 000 morts, reste dans tous les esprits. Face à un pouvoir solidement installé, l’opposition, divisée et affaiblie, peine à trouver un candidat consensuel. Si des personnalités comme Simone Gbagbo ou Pascal Affi N’Guessan sont en lice, leur influence reste limitée. Le risque d’un faible taux de participation, voire de violences en cas de contestation des résultats, est réel. Dans un pays où les élections ont souvent été synonymes de crises, ce scrutin de 2025 cristallise les enjeux : maintien de la stabilité ou retour des troubles politiques. Tout dépendra de la transparence du processus électoral, du rôle des institutions et de la capacité des acteurs politiques à privilégier le dialogue sur la confrontation.

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Rwanda & États-Unis :  un accord pour accueillir jusqu’à 250 migrants

Le gouvernement rwandais a annoncé avoir signé un accord discret avec les États-Unis visant à accueillir jusqu’à 250 migrants expulsés du territoire américain. Ce partenariat, officialisé en juin dernier à Kigali, s’inscrit dans la politique migratoire ferme de l’administration Trump, axée sur la réinstallation des personnes jugées indésirables dans des pays tiers. Selon un responsable rwandais ayant requis l’anonymat, une première liste de dix personnes aurait déjà été transmise par Washington aux autorités de Kigali pour évaluation. La porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, a justifié cette décision par les valeurs de solidarité du pays : « Le Rwanda a accepté en partie parce que presque chaque famille rwandaise a connu les difficultés du déplacement. Nos valeurs reposent sur la réintégration ». L’accord prévoit que Kigali conserve un droit de regard individuel sur chaque cas, avec un accompagnement des migrants réinstallés incluant formation professionnelle, accès aux soins et soutien au logement. Le Rwanda, nouveau hub d’accueil migratoire ? Ce n’est pas la première fois que Kigali se positionne comme partenaire de pays occidentaux en matière d’immigration. En 2022, le Rwanda avait signé un accord similaire avec le Royaume-Uni pour accueillir des milliers de demandeurs d’asile – un projet controversé qui n’a finalement jamais abouti, abandonné en 2024 par le gouvernement Starmer. Cette nouvelle entente avec Washington relance les interrogations sur la fiabilité du Rwanda en matière de droits humains, plusieurs ONG dénonçant un climat de répression politique, peu compatible avec la réinstallation de populations vulnérables. Enjeux et critiques L’accord s’inscrit dans une stratégie plus large de l’administration Trump, qui entend expulser rapidement des migrants, y compris des condamnés pénaux, vers des pays tiers, comme le Soudan du Sud, l’Eswatini ou désormais le Rwanda. Les défenseurs d’une ligne dure saluent une méthode « efficace » pour traiter des cas complexes. En revanche, les détracteurs dénoncent une politique inhumaine et dangereuse, rappelant que nombre de ces migrants sont envoyés dans des pays où ils n’ont ni repères, ni réseaux, ni langue, et où leur sécurité n’est pas garantie. Un modèle sous tension juridique Alors que la Cour suprême américaine a validé en juin les expulsions sans audience préalable, la légalité de ces accords bilatéraux reste contestée devant un tribunal fédéral de Boston. L’affaire pourrait remonter à la Cour suprême, désormais à majorité conservatrice, renforçant les inquiétudes sur la fragilisation des droits des migrants. Dans ce contexte, le Rwanda, qui se présente comme un pays stable et accueillant, mise sur une image de partenaire responsable, malgré les critiques persistantes. Ce rôle d’État hôte pour les migrants rejetés pourrait renforcer sa stature diplomatique – ou au contraire, accroître la pression internationale, s’il ne parvient pas à garantir la protection effective de ces personnes.

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Présidentielle 2025 au Cameroun : un scrutin joué d’avance ?

Alors que le Conseil constitutionnel examine les recours, l’opposition peine à incarner une alternative unie face à un RDPC solidement enraciné. L’audience publique du Conseil constitutionnel s’est ouverte ce lundi dans une atmosphère lourde d’enjeux et de tensions politiques. Les 11 juges ont entre les mains l’avenir immédiat de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre. Pourtant, derrière l’apparente rigueur juridique des 35 recours à examiner, une interrogation plus vaste traverse les esprits : la présidentielle n’est-elle pas déjà perdue pour l’opposition, avant même le début de la campagne ? Le rejet de plusieurs candidatures, dont celle très médiatisée de Maurice Kamto, a mis en lumière les failles internes des partis d’opposition. Le cas du Manidem -qui a investi deux candidats, provoquant l’invalidation de l’un et de l’autre -illustre les pièges internes que certains dénoncent comme « téléguidés », d’autres comme l’expression d’une désorganisation chronique. Le parti affirme que la seconde candidature, celle de Dieudonné Yebga, aurait été « artificiellement fabriquée » pour écarter Mauric Kamto. Une accusation grave qui révèle un climat de suspicion généralisée. « Il faut se demander si nous n’avons pas été nos propres fossoyeurs », souffle, sous anonymat, un cadre d’un parti allié de l’opposition. Car au-delà des irrégularités alléguées, c’est l’incapacité des forces d’opposition à construire un front uni qui alimente le fatalisme ambiant. Chacun y va de son projet, de sa stratégie, de ses ambitions. Le résultat : une dispersion qui profite au RDPC, toujours discipliné, organisé, et bénéficiant d’une maîtrise institutionnelle établie. Pendant ce temps, la candidature du président Paul Biya, validée sans surprise, continue de susciter des contestations. Trois recours ont été introduits pour contester sa légalité, mais sans qu’aucun ne semble pouvoir remettre en cause sa participation. « Le Conseil constitutionnel est appelé à faire preuve d’une sagesse supérieure aux circonstances », estime un politologue camerounais. « Il ne s’agit pas de condamner ou d’absoudre, mais de restaurer une forme de confiance dans le processus ». La salle du Palais des Congrès est pleine. Avocats, journalistes, observateurs internationaux et citoyens engagés y voient un théâtre où se joue la crédibilité démocratique du pays. Et pourtant, le sentiment dominant reste celui d’un déséquilibre structurel. L’opposition camerounaise, en plus d’affronter un appareil étatique rôdé, doit composer avec des rivalités internes, une méfiance mutuelle entre leaders, et une absence de stratégie commune. « Sans alliance claire, sans programme partagé, sans mécanisme de protection mutuelle, que peut vraiment espérer l’opposition ? », interroge un juriste proche de la société civile. Il ajoute : « Tant que chaque candidat pense pouvoir incarner seul l’alternative, l’alternance restera une illusion ». Le Conseil constitutionnel, en publiant prochainement la liste définitive des candidats, tranchera sur le droit. Mais la politique, elle, semble avoir déjà rendu son verdict provisoire : en l’absence d’un front uni, l’opposition risque encore une fois de se heurter à un mur. À moins d’un sursaut stratégique d’ici octobre – ou d’un choix courageux des électeurs. Reste à savoir si ce scrutin sera un exercice de légitimation ou un réel moment démocratique. Une question à laquelle seuls les juges, les partis… et le peuple camerounais peuvent encore répondre.

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Terrorisme : l’Afrique centrale, le nouveau front oublié des jihadistes

Entre vide sécuritaire et trafics transfrontaliers, la région devient une cible stratégique pour Al-Qaïda et l’État islamique, selon un rapport de l’ONU Alors que les projecteurs restent braqués sur le Sahel et la Corne de l’Afrique, l’Afrique centrale se transforme en coulisse en un nouveau théâtre d’opérations pour les groupes jihadistes. Dans un rapport remis récemment au Conseil de sécurité, les experts de l’ONU tirent la sonnette d’alarme : l’influence croissante de l’État islamique (EI) et du groupe affilié à al-Qaïda Jama’at Nasr al-Islam wal-Muslimin (JNIM) se fait désormais sentir dans les zones frontalières entre le Cameroun, le Tchad, la Centrafrique et la République démocratique du Congo (RDC). Cameroun : au carrefour des menaces Longtemps concentrés dans l’Extrême-Nord, les foyers jihadistes semblent désormais s’étendre vers l’Est et le bassin du Congo. En 2024, plus de 1 500 civils ont été déplacés dans la région de Kolofata et Mokolo, selon le HCR, suite à des incursions de groupes liés à Boko Haram et à l’EIGS. « Ils s’infiltrent par petits groupes, se fondent dans la population, exploitent les conflits locaux et reviennent frapper », explique un officier du BIR, sous couvert d’anonymat. Un terreau propice Les experts évoquent une conjonction de facteurs facilitants : porosité des frontières, absence de présence étatique durable, trafics illicites, et surtout l’émergence d’une économie parallèle alimentée par le commerce informel et les circuits de financement occultes. De la contrebande de carburant à la taxation illégale des zones minières en RDC, les groupes armés tirent profit de chaque faille du système régional. « L’Afrique centrale, par sa géographie et sa faiblesse institutionnelle, est en train de devenir une zone de transit, mais aussi de repli stratégique pour les jihadistes repoussés du Sahel », estime un analyste en sécurité à l’Union africaine. Une expansion silencieuse, mais structurée Dans la région du lac Tchad, la résurgence d’attaques coordonnées laisse penser à une restructuration des groupes affiliés à l’EI, selon les forces conjointes de la Force multinationale mixte (FMM). Le rapport onusien mentionne également l’utilisation croissante de drones artisanaux, de messageries chiffrées et de transferts de fonds via le système informel des hawalas, échappant à tout contrôle. Des sources sécuritaires évoquent également une possible implantation de bases arrière dans les zones forestières entre la RCA, le Gabon et la RDC. Si cela se confirme, le front jihadiste pourrait contourner le Sahel pour s’ancrer dans le bassin du Congo. Quelle réponse régionale ? Face à cette évolution, la coordination entre pays d’Afrique centrale reste limitée. Le Cameroun, malgré l’engagement de ses forces spéciales, fait face à des tensions sur plusieurs fronts. Le Tchad est accaparé par le Sahel. La Centrafrique, quant à elle, reste dépendante d’alliés étrangers pour assurer sa sécurité frontalière. L’ONU recommande un renforcement des capacités de renseignement, un meilleur contrôle des flux financiers informels et une coopération renforcée entre les États de la CEEAC. Un appel également relayé par l’Union africaine, qui plaide pour une approche concertée et transfrontalière. « La menace est agile, mobile, adaptable. La réponse doit l’être tout autant », conclut un diplomate sécuritaire.

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Nouveaux tarifs douaniers de Trump : l’Afrique centrale sous pression

Le Cameroun préservé, la région réajuste ses priorités face aux surtaxes américaines. Le président américain Donald Trump a signé, le 31 juillet 2025, un décret imposant de nouvelles taxes douanières sur les produits importés aux États-Unis. À partir du 7 août, la majorité des pays africains, sauf quatre, subiront des surtaxes de 10 à 15 %, marquant la fin définitive de l’accord préférentiel AGOA. En Afrique centrale, ces mesures créent une nouvelle donne commerciale. Le Cameroun, malgré les tensions internes, échappe à une surtaxe excessive. Avec une taxe fixée à 10 %, il demeure plus compétitif que de nombreux pays africains et asiatiques sur le marché américain. Impacts comparés en Afrique centrale Pays Niveau de surtaxe US (au 7 août 2025) Principales exportations vers les USA Impact estimé Cameroun 10 % Cacao, aluminium, textile, bois Conserve un avantage compétitif RDC 15 % Minerais, bois, produits agricoles Hausse des coûts, désavantage face à l’Asie Tchad 10 % Pétrole brut Compétitivité maintenue face aux pays plus taxés Guinée équatoriale 15 % Hydrocarbures Exportations renchéries, risque de pertes de parts Gabon 10 % Bois, manganèse Bonne résilience, mais dépendance à la demande US Congo-Brazzaville 10 % Pétrole, bois Surtaxe modérée, mais forte exposition sectorielle Un soulagement relatif Alors que des géants comme la Tunisie (25%) ou l’Afrique du Sud (30%) font face à des taux punitifs, le Cameroun bénéficie d’un positionnement douanier plus favorable. Cette relative stabilité pourrait attirer des investissements de relocalisation ou des partenariats stratégiques. Mais la prudence est de mise : avec la disparition de l’AGOA et la fin des franchises douanières, même une taxe de 10 % représente un frein à la compétitivité pour certains secteurs fragiles, notamment le textile ou les PME agroalimentaires camerounaises. Vers un réajustement régional ? L’Afrique centrale pourrait transformer cette contrainte en opportunité par une intégration économique régionale renforcée, ou en réorientant partiellement ses exportations vers des marchés asiatiques ou africains moins volatils. En attendant, les capitales régionales espèrent un éventuel assouplissement. Le secrétaire américain au Commerce a laissé la porte ouverte à de futures négociations bilatérales, mais rien ne garantit pour l’instant une inflexion de la politique commerciale de Trump.

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Tensions dans la diaspora : un boycott afro-américain cible les commerces africains

Un boycott inédit fragilise les liens commerciaux de la diaspora noire. À partir du 1er août 2025, un mouvement de boycott lancé par des consommatrices afro-américaines vise spécifiquement les salons de coiffure africains aux États-Unis, principalement ceux spécialisés dans les tresses. En cause : des différends croissants sur la qualité de service et la perception d’un manque de considération mutuelle entre communautés noires. Ce boycott, activement relayé sur TikTok et Instagram, dénote une fracture socio-économique croissante au sein de la diaspora noire. Si la critique porte sur des standards professionnels jugés insuffisants dans certains établissements tenus par des Africains, le ciblage exclusif de ces commerces interroge. Contrairement aux boycotts traditionnels dirigés contre des entreprises perçues comme dominantes ou discriminatoires, celui-ci frappe des acteurs déjà en position de vulnérabilité économique. Historiquement, les mobilisations économiques afro-américaines – du boycott des bus à Montgomery à la stratégie du « buy Black » – ont visé à renforcer l’autonomie communautaire. Le boycott d’août 2025 déroge à cette logique : il met en tension deux franges issues de la même mémoire de marginalisation, mais séparées par des trajectoires culturelles, migratoires et sociales distinctes. Ce clivage expose une faille dans la solidarité diasporique. Il soulève aussi des questions d’intelligence économique : comment articuler exigence de qualité, reconnaissance culturelle et soutien mutuel entre entrepreneurs noirs ? Des voix prônent déjà une alternative via des plateformes d’évaluation éthiques, ou des « buycotts » en faveur de commerces africains s’engageant publiquement dans une démarche qualité et de dialogue. À quelques mois de l’élection présidentielle américaine, cette fracture pourrait alimenter des narratifs opposant identités afro-descendantes, dans un climat où l’économie des communautés noires reste sous tension. Le pouvoir d’achat, arme historique de justice sociale, se mue ici en levier ambivalent. Reste à savoir s’il débouchera sur un aggiornamento des relations commerciales intra-diasporiques-ou sur une polarisation plus marquée.

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Apparition surprise du pape Léon XIV : un message fort aux jeunes du monde entier

Dans un geste inattendu et hautement symbolique, le pape Léon XIV est apparu sans annonce préalable sur la place Saint-Pierre, devant des milliers de jeunes rassemblés pour une veillée de prière informelle à l’occasion de la Semaine internationale de la jeunesse catholique. C’est peu avant 20h, le 29 juillet, que le souverain pontife, âgé de 69 ans et élu en mars dernier, est arrivé à pied sur le parvis de la basilique, sans escorte visible, simplement vêtu de sa soutane blanche et arborant une croix en bois sobre. L’effet de surprise a été total, et les cris mêlés à des larmes d’émotion ont traversé la foule composée de 120 000 jeunes venus d’Europe, d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie. Un message direct et sans filtre Dans une prise de parole brève mais intense, le pape Léon XIV a abandonné son discours préparé pour s’adresser directement aux jeunes en italien, espagnol et français : « Vous êtes la lumière qui doit réveiller ce monde fatigué. Pas demain : maintenant ». Il a évoqué la nécessité d’un renouveau spirituel global, critiquant sans détour « la fatigue morale des sociétés riches » et appelant les jeunes à « désobéir à l’indifférence« , à s’engager pour la paix, la justice sociale, la sauvegarde de la Création et la dignité humaine partout où elle est niée. Un style qui tranche Ce geste s’inscrit dans la lignée du style direct et pastoral que Léon XIV imprime depuis le début de son pontificat. D’emblée perçu comme un réformateur, il entend redonner souffle à une Église en perte d’audience en Europe, tout en valorisant les dynamiques ecclésiales du Sud global. Son apparition informelle, loin des formats institutionnels, rappelle les premiers gestes populaires du pape François, tout en y ajoutant une radicalité sociale et spirituelle assumée. Une Église plus jeune, plus globale Parmi les participants, plusieurs délégations africaines, sud-américaines et moyen-orientales ont salué le ton « prophétique » du message. Des jeunes libanais, congolais et philippins ont été vus échangeant des prières ensemble après le départ du pape, symbole vivant d’une Église catholique plus jeune, plus globale et plurielle, comme Léon XIV l’a appelée de ses vœux dans son homélie inaugurale. Un pontificat déjà singulier Moins de cinq mois après son élection, le pontife multiplie les signaux d’un pontificat axé sur la simplicité, la proximité et l’urgence éthique. Alors que l’Église est confrontée à des défis majeurs – guerres oubliées, crise climatique, crise des vocations – le message du 29 juillet marque peut-être un tournant spirituel, en invitant les jeunes à prendre la tête d’un réveil moral mondial.

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