Politique & Gouvernance

« Réparations : l’Afrique et le Cameroun s’unissent pour revendiquer la justice »

Un appel urgent depuis Addis-Abeba en Ethiopie. Lors de l’Assemblée de l’Union africaine à Addis-Abeba, une demande longtemps réclamée a refait surface : celle des réparations pour les anciennes colonies africaines, victimes de la traite négrière et de l’exploitation coloniale. Dans le cadre de l’initiative « année de la justice pour les Africains et les personnes d’origine africaine », les voix se sont élevées pour réclamer une reconnaissance des souffrances passées. Le président du Ghana, John Mahama, a évoqué les disparités économiques encore présentes : « Les descendants d’Africains réduits en esclavage continuent de faire face à des inégalités sociales ‘. Les cicatrices d’un passé éprouvant De 1500 à 1900, des millions d’Africains ont été arrachés à leurs terres et victimes de la traite négrière. Selon l’UNESCO, c’est près de 15 millions de personnes qui ont été déportées, entraînant une perte inestimable de vies et de richesses culturelles. Les conséquences de ce passé atroce se ressentent aujourd’hui encore, avec des prévisions indiquant un déficit de croissance en Afrique de 2,6 trillions de dollars d’ici 2030 si l’on n’agit pas pour remédier aux inégalités héritées. Le cas du Cameroun Le Cameroun, ancien territoire colonial partagé entre l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, illustre parfaitement la lutte pour la reconnaissance des injustices passées. Les effets durables de la colonisation, des révoltes réprimées dans le sang et des ressources exploitées, continuent d’imprégner la société camerounaise. Les appels à réparations s’intensifient, soulignant la nécessité d’une reconnaissance officielle des crimes coloniaux et d’un soutien pour les populations touchées. La voix du Cameroun s’ajoute ainsi à celle du continent, rappelant les interconnexions entre les luttes pour la justice. Réparations : Au-delà des finances La question des réparations se révèle complexe. John Mahama souligne qu’elles doivent englober la restitution, la réhabilitation et l’éducation sur les injustices passées. Cette dimension éthique interroge également la responsabilité des pays : qui doit payer ? Alors que les États européens et nord-américains sont souvent pointés du doigt, d’autres acteurs, comme les pays arabes, sont curieusement absents du débat. Un consensus historique Les 55 membres de l’UA ont uni leurs voix pour exiger justice. Cette dynamique marque un tournant dans la diplomatie africaine et appelle à une conscience collective sur cette question cruciale. Le communiqué final stipule clairement : « Il est temps que les nations qui ont profité de l’esclavage rendent des compte« . Vers une nouvelle ère de justice Avec une population africaine projetée à 2,5 milliards d’ici 2050, la demande de réparations devient encore plus pressante. Cette assemblée de l’Union africaine pourrait être le point de départ d’un parcours vers la justice sociale et la réconciliation. Ce débat crucial appelle à des actions concrètes pour transformer des promesses en réalités tangibles, tant au niveau national qu’international. En définitive, l’Afrique, et particulièrement le Cameroun, exigent justice, et cette voix unie ne peut être ignorée. Noël Ndong

« Réparations : l’Afrique et le Cameroun s’unissent pour revendiquer la justice » Read More »

Présidentielle 2025 au Cameroun : Elecam sous pression face au flou sur les candidatures

Elecam est appelée à clarifier : quelles candidatures déposées, quels critères validés ? À moins de trois mois du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, l’Élection Cameroon (Elecam) fait face à une surenchère d’incertitudes autour de la validation des dossiers de candidature. Malgré l’ouverture du dépôt entre 12 et 21 juillet, l’institution reste silencieuse sur les modalités pratiques et les critères d’éligibilité réelle. Candidatures déposées Selon plusieurs sources, 15 dossiers ont été officiellement reçus à Elecam en attendant leur validation : 1- Cabral Libii ( PCRN) 2- Joshua Osih ( SDF) 3- Paul BIYA ( RDPC) 4- Theiler Onana Léon ( RDPC) 5- Maurice Kamto ( Manidem) 6- Bello Bouba ( UNDP) 7- Issa Tchiroma Bakary( FSNC) 8- Bougha Hagbe (MCNC), 9- Ruben Djaouro (PNPC) 10- Jean Blaise Gwet (MPCC) 11- Geneviève Zeh Amvene (candidate indépendante) 12- Eric Kamgan-Tan (LDCRC) 13- Akere Muna (parti Univers) 14- Bertin Kisob (CPSJ) – 1er dossier déposé 15- Serge Espoir Matomba ( PURS) D’autres figures sont attendues. Le 22 juillet, sera publiée la liste des candidatures retenues; suivie de l’ouverture des contentieux pour ceux qui contesteraient le refus de leur candidature. La liste définitive des candidatures validées devrait être publiée au plus tard le 17 août . Le 27 Septembre marquera l’ouverture de la campagne officielle et le 11 Octobre à minuit la fin de la campagne. Le jour du vote est fixé le 12 Octobre de 08h-18h00. Le flou plane sur les conditions de validation Des acteurs politiques comme Christian Ntimbane Bomo, candidat du parti Héritage, alertent sur le manque de transparence d’Elecam quant aux conditions d’investiture. Le code électoral impose, via l’article 121, la collecte de 300 signatures d’élus locaux ou traditionnels par candidat indépendant ou petit parti. Or, avec le report des élections municipales et législatives à 2026, ce seuil semble devenu juridiquement impossible, suscitant le débat sur sa légalité. Christian Ntimbane souligne aussi l’absence de règles claires concernant la forme légalisée exigée pour les actes d’investiture – et les autorités compétentes pour les signer – alors qu’Elecam reste muet, trois jours après le début du dépôt des candidatures. Enjeux institutionnels et risques juridiques Entre gestion opaque et ouverture démocratique Elecam est confrontée à un enjeu majeur de communication et de gouvernance. Si elle ne clarifie pas rapidement les modalités pratiques des dépôts, l’élection présidentielle pourrait être entachée de contestations juridiques, d’exclusions de candidats indépendants et d’accusations de fermeture politique. Pour Christian Ntimbane Bomo, « Elecam être clair ou faire face à l’annulation du scrutin devant le Conseil Constitutionnel » . La balle est désormais dans le camp de l’organisme électoral : publier les critères, permettre une compréhension claire des règles du jeu, ou encourir une défiance croissante à l’approche du scrutin. Noël Ndong

Présidentielle 2025 au Cameroun : Elecam sous pression face au flou sur les candidatures Read More »

Sénégal : la France plie, la souveraineté s’affirme!

today at 1:16 PM Le 17 juillet, le Sénégal a opéré un tournant historique en récupérant le contrôle du camp Geille à Dakar, mettant ainsi un terme à 65 ans de présence militaire française. Cette restitution, marquée par une cérémonie sous les auspices du général Mbaye Cissé et du général Pascal Ianni, incarne l’émergence d’une Afrique qui revendique sa souveraineté. « La souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain », a déclaré le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, soulignant la montée d’un nationalisme africain croissant. Le retrait des forces françaises, qui compte environ 350 militaires, marque un déclin progressif dans toute l’Afrique de l’Ouest, initié en 2022 et culminant avec cette restitution à Dakar. Alors que Paris reste présent en Afrique à travers une base allégée à Djibouti, le Sénégal aspire à un « partenariat rénové » avec la France, basé sur la coopération et non sur la tutelle. Ce choix pragmatique pose la question des futurs mécanismes de sécurité dans un contexte où les menaces comme le terrorisme demeurent préoccupantes. Le départ des troupes françaises pourrait indiquer une nouvelle ère pour l’Afrique, où les nations ne cherchent plus à se contenter de tutelles anciennes, mais souhaitent construire une autonomie solide, réclamant ainsi leur plein rôle sur la scène internationale. Noël Ndong

Sénégal : la France plie, la souveraineté s’affirme! Read More »

Sommet Afrique-États-Unis : le commerce en première ligne, mais des enjeux migratoires délicats

Le récent sommet à Washington, réunissant cinq chefs d’États africains et l’administration Trump, a culminé avec des discussions sur le commerce et la sécurité, tout en révélant des exigences inattendues de la part des États-Unis concernant la gestion des migrants. Trois jours de négociations intensives ont permis aux dirigeants de Gabon, Guinée-Bissau, Mauritanie, Libéria, et Sénégal de présenter leurs atouts respectifs aux investisseurs américains. Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a notamment mis en avant la stabilité politique de son pays, tandis que le Gabon a mis l’accent sur ses richesses minières. Malgré l’absence d’accords majeurs, ces discussions ont jeté les bases d’une coopération économique renforcée, alors même que l’administration Trump avait une demande particulière. Selon des sources, le président américain a proposé de relocaliser des migrants en situation irrégulière, notamment des criminels en attente d’expulsion, vers les pays présents au sommet. Cette exigence, révélée par le Wall Street Journal, soulève des interrogations. Trump II exige la relocalisation des migrants en situation irrégulière en Afrique Le président du Libéria, Joseph Boakai,  a confirmé que la question des demandeurs d’asile a été abordée. Il a déclaré : « Ils n’obligent personne, mais ils veulent que nous sachions que c’est une préoccupation« . En effet, l’administration américaine semble mettre une pression croissante sur les pays africains pour qu’ils acceptent des expulsés, et ce même dans des contextes où les pays concernés, comme le Nigéria, peinent déjà à gérer leurs propres défis internes. Le chef de la diplomatie nigériane, Yusuf Tuggar, a dénoncé cette pression, affirmant que son pays, avec une population de plus de 210 millions, n’est pas en position d’accueillir des centaines de Vénézuéliens, soulignant les défis que cela représenterait. Ce sommet illustre la tension croissante entre les impératifs économiques et les réalités migratoires. Les enjeux sont vastes, mêlant intérêts stratégiques et diplomatie dans un contexte global de sécurité instable. Le dialogue entre l’Afrique et les États-Unis, bien qu’encourageant, doit donc naviguer avec prudence entre le développement d’un partenariat commercial et la gestion des crises migratoires complexes. En ce sens, la relation post-sommet pourrait transformer les interactions bilatérales, posant la question essentielle : jusqu’où l’Afrique est-elle prête à aller pour renforcer ses liens économiques, tout en préservant sa souveraineté face aux demandes américaines ? Noël Ndong

Sommet Afrique-États-Unis : le commerce en première ligne, mais des enjeux migratoires délicats Read More »

Afrique du Sud : l’ancien président Jacob Zuma en visite au Maroc

Après la crise du Covid-19, l’Afrique sera confrontée à une réalité nouvelle. Compter plus sur ses propres ressources que sur l’aide au développement pour faire face aux séquelles laissées par la pandémie. L’ancien Premier ministre du Burkina Faso, Tertius Zongo, directeur de la chaire Sahel de la Fondation pour les études et la recherche sur le développement international (Ferdi) et Emmanuel Pinto Moreira, directeur de recherche à la Banque africaine de développement (Bad), font le point. Emmanuel Pinto Moreira appelle à une autre mondialisation. A court terme, il s’interroge sur le ciblage des personnes les plus pauvres, souligne la difficulté de confiner des populations qui travaillent dans l’informel – prioritaires en matière d’aides. À plus long terme, il pense que cette crise va donner l’opportunité à une forme de « déglobalisation », en termes de blocs (Chine, Europe et Occident, Afrique, etc.). A cet égard, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) représente « une opportunité intéressante », souligne-t-il, « à condition qu’elle soit bien menée : taxation commune, politiques de libéralisations communes, etc ». Tertius Zongo souligne pour sa part que l’Afrique est diverse. C’est le cas de la région du Sahel, confrontée à l’insécurité et à la pauvreté. Ce qui ne permet pas d’assurer le développement. Il rappelle que l’aide au développement n’a jamais créé le développement – elle l’accompagne simplement – néanmoins, « il s’agit de parer au plus urgent, face aux difficultés budgétaires des pays africains ». Ces facteurs de fragilité sont enracinés dans les pays sahéliens. Et la paix est un bien public qui impose d’agir, indique l’ancien Premier. « Mais comment-agir ? « , poursuit-il. Il propose de « croiser les différents regards afin de définir les points sur lesquels il faut avancer ». « Les politiques économiques n’ont jamais pris en compte les facteurs de fragilité de l’Afrique. Il faut améliorer la réflexion sur l’économie-politique de nos pays ; il faut s’appuyer davantage sur l’histoire de nos sociétés. Cette question n’est jamais posée ainsi », ajoute-t-il. Pour que l’aide soit efficace, plusieurs conditions doivent être remplies. A savoir, une approche collégiale, une association de tous les acteurs, une innovation en matière d’acteurs, « ne faisant plus appel systématiquement au grandes institutions ou aux grandes entreprises, en associant les ONG et les collectivités locales, en aidant les pays à rester maîtres de leur politique« . L’urgence, pour Tertius Zongo, revient à sauver des vies, en renforçant les systèmes de santé. Il faut aussi garder l’économie en état de marche, garantir le bon fonctionnement des services publics, et parvenir à « planter les graines d’une résilience future ». Sur le plan politique, il plaide pour un équilibre entre la liberté et la sécurité. Pour conclure; « il faut éteindre rapidement les velléités nationalistes qui affaiblissent les efforts de panafricanisme, accélérer la coopération et l’intégration régionale. » Noël Ndong

Afrique du Sud : l’ancien président Jacob Zuma en visite au Maroc Read More »

Scroll to Top