Politique & Gouvernance

Diaspora : Pierre De Gaétan Njikam, prochain maire de la ville de Bordeaux !

Candidat aux élections municipales de Bordeaux en 2026, Pierre De Gaétan Njikam, ancien adjoint d’Alain Juppé et cadre influent de la coopération franco-africaine, entend redonner à la ville un souffle participatif, durable et ouvert sur le monde. L’Association, l’Union des Camerounais de l’Extérieur (UCE) est prête à soutenir Pierre De Gaétan Njikam. Il incarne une vision nouvelle de la citoyenneté : enracinée, inclusive et tournée vers l’avenir. « Bordeaux a besoin de toutes les énergies. J’appelle à une mobilisation collective pour faire de notre ville un laboratoire du vivre-ensemble, de l’innovation sociale, et du lien avec les diasporas »,déclare Pierre De Gaétan Njikam, qui tiendra son premier grand rendez-vous citoyen le 6 octobre prochain au Théâtre Trianon, cœur battant de sa campagne municipale. De Bordeaux à Douala : la force d’un pont entre territoires D’origine camerounaise, Pierre De Gaétan Njikam est l’une des rares figures issues de la diversité à occuper des fonctions de haut niveau dans les institutions municipales françaises. Ancien adjoint au maire de Bordeaux, en charge des relations internationales, de la diversité et de la coopération décentralisée, il a été un artisan discret mais efficace de nombreux partenariats entre Bordeaux et plusieurs villes africaines. Son parcours l’a aussi conduit au ministère des Affaires étrangères, avant de rejoindre la Fonds Pierre Castel – Agir avec l’Afrique, où il œuvre à soutenir l’entrepreneuriat agricole et l’autonomisation des jeunes en Afrique francophone. À ce titre, il accompagne des projets stratégiques au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Congo, avec une conviction forte : la jeunesse africaine est une solution, pas un problème. Municipales 2026 : une campagne citoyenne, un ancrage dans la diaspora La candidature de Pierre De Gaétan Njikam dépasse les clivages classiques. Elle se fonde sur la dynamique des Camerounais de l’étranger, un vivier de compétences souvent ignoré, mais déterminant dans la construction d’un avenir commun. L’UCE, l’Union des Camerounais de l’Extérieur, entend fédérer les forces vives de la diaspora de Bordeaux, pour soutenir le candidat en vue d’impulser un nouveau cycle politique, participatif et transcontinental. « Nous ne sommes pas un lobby communautaire, mais une intelligence collective. Ce que nous construisons ici, à Bordeaux, peut inspirer Douala, Yaoundé, ou Garoua demain. Le Cameroun a besoin de ses talents de l’extérieur», affirme-t-il. Une candidature à forte charge symbolique Dans un contexte français où les débats sur l’identité, l’immigration et la cohésion sociale fracturent le vivre-ensemble, la figure de Pierre De Gaétan Njikam fait écho à une autre narration : celle d’un citoyen ancré, compétent, cosmopolite et profondément républicain. Son engagement local est à l’image de sa vision globale : construire des villes résilientes, connectées, et inclusives, où la diversité n’est pas un handicap mais un atout. Et Bordeaux, capitale viticole ouverte sur le monde, est pour lui le lieu idéal pour incarner cette ambition.

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Présidentielle 2025 au Cameroun : Bello Bouba dénonce les « candidats fabriqués » et recadre l’opposition

À moins d’un mois du scrutin présidentiel au Cameroun, le climat préélectoral s’alourdit. La déclaration tranchante de Bello Bouba Maïgari, ancien Premier ministre et candidat de l’UNDP, vient mettre à nu les fractures internes de l’opposition, minée par les querelles de légitimité. Dans une correspondance datée du 14 septembre 2025, Bello Bouba Maïgari a vivement critiqué les initiatives portées par certains acteurs de l’opposition qu’il qualifie de « groupuscules sans mandat », dénonçant une stratégie de déstabilisation orchestrée « en dehors des circuits légitimes d’Elections Cameroon (Elecam) ». L’ancien chef du gouvernement ne mâche pas ses mots : « seuls les candidats officiellement retenus ont la capacité politique et juridique de s’exprimer sur le processus électoral. Toute autre voix relève de la manipulation ou de la fabrication », assène-t-il dans sa lettre. L’opposition camerounaise, entre division et disqualification La sortie de Bello Bouba vise notamment le mouvement Union pour le changement, qui a désigné Issa Tchiroma Bakary (FSNC) comme candidat unique « consensuel » de l’opposition. Une désignation qui n’a pas été reconnue par plusieurs figures de l’opposition, à commencer par Bello Bouba lui-même, mais aussi les soutiens du Manidem, dont le candidat initialement pressenti, Maurice Kamto, a été écarté du scrutin. Derrière cette guerre d’égos, c’est une bataille pour la légitimité politique qui se joue à ciel ouvert. Alors que le pouvoir en place conserve une posture de stabilité et de discipline partisane, l’opposition se disperse entre ambitions personnelles, alliances parallèles et candidatures imposées par des mécanismes non institutionnels. Un climat politique fragilisé à l’approche du scrutin En dénonçant les « démarches isolées et contraires à l’éthique républicaine », Bello Bouba tente de replacer le débat sur le terrain de la légalité, tout en consolidant son propre positionnement comme candidat républicain et institutionnel. Mais cette sortie révèle surtout un paradoxe stratégique : l’opposition réclame l’alternance, sans s’entendre sur une méthode commune pour y parvenir. À l’échelle régionale, cette désunion renforce l’image d’un système politique camerounais où l’opposition peine à se structurer face à un régime dont la longévité repose aussi sur la division de ses adversaires. Dans ce contexte, les déclarations de figures comme Bello Bouba ont une double portée : politiquement défensive, mais diplomatiquement offensive.

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Présidentielle 2025 au Cameroun : Le Centre sous haute surveillance

« La sécurité est une condition non négociable de la souveraineté démocratique »,a déclaré Paul Atanga Ji, ministre de l’Administration territoriale. À moins d’un mois de la présidentielle du 12 octobre, les autorités camerounaises accélèrent les préparatifs sécuritaires. Le 15 septembre, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a présidé une réunion de haut niveau au siège du Conseil régional du Centre, rassemblant gouverneurs, préfets, sous-préfets et officiers supérieurs des forces de défense et de sécurité. Objectif : garantir un scrutin apaisé dans la région capitale, siège des institutions républicaines et baromètre politique du pays. Une sécurité présidentielle sous haute tension « Il était important de faire une évaluation afin que chacun des préfets puisse nous donner les détails de la réalité de son département », a déclaré le ministre, soulignant la nécessité de remonter une photographie exacte du terrain au chef de l’État. Les enjeux sont majeurs : le Centre est non seulement le cœur institutionnel du Cameroun, mais aussi un territoire à forte densité électorale et logistique. Une perturbation du processus dans cette région aurait des répercussions nationales. Surveillance renforcée et monitoring en temps réel Parmi les mesures clés évoquées, il y a la distribution sécurisée et anticipée du matériel électoral dans toutes les circonscriptions ; la communication permanente entre les échelons territoriaux et le MINAT ; le renforcement du monitoring via des points de situation réguliers et une centralisation des données sécuritaires. Cette stratégie s’inscrit dans un contexte régional marqué par la montée des tensions électorales dans plusieurs pays d’Afrique centrale, où la sécurisation du vote devient un enjeu de stabilité étatique. Des observateurs sous surveillance Autre point sensible : le rôle des observateurs électoraux nationaux et internationaux, dont le déploiement est annoncé par le MINAT. Paul Atanga Nji leur adresse un message clair : « utiliser leur mandat de manière responsable », un rappel diplomatique qui traduit une volonté de canaliser les interprétations et communications sensibles liées au scrutin, dans un climat potentiellement tendu. À travers cette réunion, l’État camerounais envoie plusieurs signaux : Il entend maîtriser le narratif sécuritaire de l’élection, ; il met en place une architecture de commandement verticalisée, plaçant la chaîne administrative au cœur du dispositif de veille ; il cherche à anticiper tout risque de rupture logistique, souvent exploité dans les contextes contestés. Dans une année électorale où la moindre faille peut engendrer une crise de légitimité, cette mobilisation dans le Centre s’apparente à un test grandeur nature de la doctrine sécuritaire du régime. Enjeux géopolitiques et d’intelligence territoriale Au-delà du Cameroun, cette démarche s’inscrit dans un contexte continental plus large où la sécurité électorale devient un indicateur majeur de résilience des États face aux risques hybrides : cybermenaces, désinformation, contestations populaires, ou influences étrangères. Le modèle camerounais d’administration territoriale, centralisé et militaro-administratif, se présente ici comme un outil de pilotage politique, dans une Afrique centrale marquée par des transitions fragiles et une pression internationale croissante sur la transparence des processus électoraux.

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Dépôts pétroliers : Douala au cœur de la bataille pour la sécurité énergétique et la performance stratégique

  La Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP) tient, à l’hôtel Best Western, une rencontre cruciale de deux jours entre sa direction générale et les responsables de ses dépôts stratégiques. Une réunion sous haute tension dans un contexte régional sous pression. « Notre objectif est clair : garantir la sécurité des installations, renforcer la fiabilité humaine et maîtriser les pertes pour éviter toute tension sociale ou rupture d’approvisionnement », a déclaré Véronique Manzoua, épouse Moampea Mbio, Directrice Générale de la SCDP, lors de son discours d’ouverture. Sécurité, performance et anticipation Placée sous le thème « Dépôts pétroliers et performance opérationnelle : renforcer la fiabilité humaine, sécuriser l’exploitation et maîtriser les pertes », cette rencontre stratégique intervient dans un contexte géopolitique et socio-économique sous tension, à la veille d’échéances électorales décisives au Cameroun. Les enjeux ne sont pas seulement techniques. Ils sont sécuritaires, politiques, économiques et stratégiques. Car les produits pétroliers, vitaux pour les économies modernes, sont aussi des matières dangereuses dont la gestion ne tolère aucune approximation. « La manipulation des hydrocarbures n’est pas une opération ordinaire. Elle requiert rigueur, formation et un environnement hautement sécurisé », a martelé la DG. Vers un leadership régional affirmé La SCDP, véritable épine dorsale de la sécurité énergétique du Cameroun, opère également comme fournisseur clé pour l’hinterland régional (Tchad, RCA, Congo). En 2024, elle a connu une montée en puissance significative : +40 % de disponibilité en GPL grâce à la mise en service de la sphère 06 à Bonabéri et une politique de transparence renforcée. Le bilan présenté à Douala inclut 46 recommandations issues des séminaires précédents, preuve d’une volonté d’adaptation continue face à un marché de plus en plus concurrentiel, notamment dans le secteur du Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL) où la demande explose. « Rester leader exige un investissement constant dans les compétences humaines, la technologie et la gouvernance », a souligné Véronique Manzoua. Cap sur Kribi : un tournant stratégique Le point culminant de la stratégie à moyen terme reste le lancement, dès 2026, du Terminal Hydrocarbures de Kribi (THK) : Une rivalité industrielle maîtrisée Le projet THK n’est pas seul. Deux mois auparavant, Cstar, joint-venture formée par la SNH, Tradex et des partenaires émiratis, posait la première pierre d’un terminal similaire à Kribi, avec une raffinerie modulaire de 30 000 barils/jour. Coût estimé : 114 milliards FCFA. Malgré cette rivalité apparente, la DG de la SCDP relativise : « L’existence de plusieurs opérateurs de stockage est une bonne chose. Dans les pays matures, les stockeurs sont diversifiés. L’essentiel est d’assurer l’autonomie énergétique du Cameroun ». Enjeux géopolitiques, économiques et de gouvernance Enjeux géopolitiques : Le Cameroun se positionne en hub énergétique sous-régional, à l’heure où les routes d’approvisionnement sont de plus en plus disputées entre États, groupes multinationaux et acteurs locaux. Entre souveraineté énergétique et diplomatie industrielle La réunion de Douala s’inscrit dans une dynamique de souveraineté énergétique proactive, où le Cameroun, à travers la SCDP, veut consolider son autonomie tout en jouant un rôle central en Afrique centrale. « La performance énergétique est un levier de stabilité politique et de croissance économique. La sécurité n’est pas un coût. C’est une condition de survie », conclut Véronique Manzoua. Alors que l’Afrique centrale redéfinit ses équilibres énergétiques, le Cameroun avance ses pions avec prudence, mais détermination. La stratégie est en place. Reste à voir si les moyens suivront.      Les 5 points-clés

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Cameroun : Paul Biya joue la carte de l’unité nationale

À un mois de la présidentielle, Paul Biya lance un appel à l’unité nationale : « Le pays a besoin de nous tous ». À moins de 30 jours d’une élection présidentielle à forts enjeux, le président camerounais Paul Biya a brisé le silence pour adresser un message d’unité à une nation traversée par des fractures profondes. Dans une déclaration à forte portée symbolique et politique, il exhorte les Camerounais à « bannir les préjugés et les complexes qui nourrissent le désordre » et à œuvrer ensemble « pour la stabilité du pays ». Un message au ton rassembleur dans un climat incertain Alors que le Cameroun se prépare à une échéance électorale sensible, le climat sociopolitique reste tendu. « Aucun groupe ne doit rejeter les autres. Aucun groupe ne doit se sentir exclu par les autres », a martelé Paul Biya dans un discours diffusé à la télévision nationale. Ce message intervient alors que le débat sur la succession, sur fond d’incertitudes constitutionnelles et de jeux de pouvoir internes au parti présidentiel (RDPC), reste discret mais omniprésent. L’unité nationale comme rempart stratégique Sur le plan géopolitique et sécuritaire, le Cameroun est un pivot régional. Engagé dans la lutte contre Boko Haram à l’Extrême-Nord et malgré d’être confronté à une instabilité supposée dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest, le pays fait face à un double défi : maintenir l’intégrité territoriale tout en relançant un dialogue national crédible. « Le vivre-ensemble n’est pas un slogan, c’est une stratégie de résilience », analyse un diplomate occidental en poste à Yaoundé. « Dans un pays où la diversité est une force mais aussi une ligne de fracture potentielle, Biya tente de poser les bases d’une paix durable – mais le temps joue contre lui ». Des défis économiques et sociaux à fort impact électoral Le FMI estime que la croissance du Cameroun pourrait atteindre 4,5 % en 2025, grâce à une reprise des secteurs agricole et énergétique. Mais cette embellie reste fragile, tant que l’instabilité politique -à venir peut-être- freineraient les investissements étrangers directs. Les régions les plus touchées par les conflits demeurent en situation d’exclusion économique, avec un taux de pauvreté supérieur à 60 % dans certaines zones rurales, selon le fonds. L’intelligence économique joue un rôle croissant dans la lecture stratégique de la situation : les bailleurs internationaux, notamment la Chine, la France et la Turquie, surveillent de près la stabilité du pays, condition indispensable à la poursuite des projets infrastructurels majeurs comme le port en eau profonde de Kribi ou les partenariats gaziers. Un leadership en question, une transition à anticiper Si Paul Biya apparaît comme le garant d’un certain ordre institutionnel, la question de sa succession reste source d’inquiétudes. Selon une étude du Centre d’analyse stratégique de Douala, près de 68 % des Camerounais interrogés se disent préoccupés par « l’absence de visibilité sur l’après-Biya ». La communauté internationale, notamment l’Union africaine et les partenaires bilatéraux du Cameroun, appellent à une présidentielle inclusive, sécurisée et crédible. Alors que le pays attend l’officialisation de la campagne présidentielle, la stabilité du Cameroun ne peut être considérée comme acquise. Les mois à venir seront décisifs, non seulement pour la gouvernance nationale, mais aussi pour l’équilibre géopolitique de toute l’Afrique centrale. Les Camerounais, dans leur sens de la résilience, seront les seuls arbitres de l’avenir de leur pays.  À retenir :

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Routes au Cameroun : 2000 km et des embouteillages budgétaires

Entre ambitions économiques, contraintes sécuritaires et limites budgétaires, la route devient un champ de bataille géopolitique et logistique en Afrique centrale. À mi-parcours de la Stratégie nationale de développement 2020–2030 (SND30), le gouvernement camerounais affiche un bilan mitigé. Seuls 2000 km de routes bitumées ont été réalisés sur les 6000 km programmés entre 2020 et 2024. Lors d’un point de presse tenu à Yaoundé, le ministre des Travaux publics Emmanuel Nganou Djoumessi a assumé cette contre-performance, en invoquant des freins multiformes : « L’insécurité dans certaines zones, les retards de paiement dus aux contraintes budgétaires et les séquelles du Covid-19 ont sérieusement ralenti notre rythme d’exécution ». Enjeux économiques et géostratégiques Au-delà des chiffres, le réseau routier camerounais est au cœur d’enjeux régionaux. Il irrigue l’économie et soutient les corridors stratégiques, en particulier Douala–Ndjamena et Douala–Bangui, artères vitales pour les échanges avec le Tchad et la RCA. « Si la route de Ngaoundéré à Garoua n’est pas reconstruite, c’est tout le corridor qui s’effondre. Nous ne pouvons plus dépendre uniquement du port de Douala si l’interne est bloqué », a déclaré Dr Jules N. Ateba, expert en aménagement du territoire. Rien que le projet Ngaoundéré–Garoua (278 km), approuvé par la BAD, mobilisera 182 milliards FCFA pour désenclaver le nord et soutenir la relance du port fluvial de Garoua. Coûts élevés, financement sous tension Malgré la réforme du Fonds Routier en 2022, les entreprises dénoncent toujours l’irrégularité des paiements : « Depuis deux ans, les paiements arrivent avec 6 à 12 mois de retard. Pour une PME locale, c’est invivable. On travaille à crédit », déclare un Directeur technique d’une société BTP locale. L’entretien routier : le talon d’Achille L’analyse du ministère des Travaux publics révèle une dégradation rapide des routes communales : seules 24,2 % sont en bon ou moyen état. Or, ces voies représentent plus de 80 % du linéaire national. Faute d’entretien, des axes récemment réhabilités se dégradent déjà. « On a bitumé ici en 2021, mais trois saisons de pluie ont suffi pour que les trous reviennent. Rien n’a été fait pour l’entretien », regrette une habitante de Ngoumou. Pour Franck Obam, ingénieur consultant en infrastructures, « construire sans entretenir revient à gaspiller de l’argent public. La maintenance doit être anticipée dès la conception des projets ». Classement régional (routes bitumées – 2024) Pays Routes bitumées Linéaire total État général Cameroun 10 467 km 121 873 km Moyen à bon Côte d’Ivoire 8 100 km 82 000 km Bon Sénégal 6 569 km 16 500 km Bon Tchad ~3 000 km 45 000 km Très faible Selon un économiste des infrastructures, la solution n’est pas toujours plus d’argent, mais une meilleure planification : « Les routes doivent être pensées comme des actifs, pas comme des rubans inauguraux ». Le Cameroun dispose de l’un des réseaux routiers les plus étendus d’Afrique centrale, mais il reste confronté à un paradoxe structurel : une forte ambition politique freinée par des réalités budgétaires, sécuritaires et techniques. Le défi des prochaines années ne sera pas seulement de construire plus, mais surtout de mieux entretenir, mieux planifier et mieux sécuriser ce patrimoine vital pour la souveraineté logistique et la croissance régionale.

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Biens mal acquis : la CIJ rejette la demande de la Guinée équatoriale face à la France

La Cour internationale de Justice (CIJ) a débouté vendredi 12 septembre la Guinée équatoriale, qui demandait l’arrêt de la vente d’un luxueux hôtel particulier saisi à Paris dans l’affaire dite des « biens mal acquis ». La propriété, située avenue Foch et estimée à plus de 100 millions d’euros, avait été saisie en 2012 par la justice française. Elle appartenait à Teodoro Nguema Obiang Mangue, vice-président équatoguinéen et fils du président en exercice. Condamné en 2021 à trois ans de prison avec sursis, 30 millions d’euros d’amende et à la confiscation de ses biens pour blanchiment, détournement de fonds publics et abus de confiance, Teodorin est devenu l’un des symboles d’une lutte judiciaire transnationale contre la corruption des élites. Malabo affirmait que la propriété avait un statut diplomatique et dénonçait une atteinte à sa souveraineté. Elle demandait à la CIJ des mesures conservatoires pour bloquer toute vente par l’État français. La Cour a rejeté cette requête à une large majorité (13 voix contre 2), estimant que la Guinée équatoriale « n’a pas démontré un droit plausible à la restitution du bâtiment ». Enjeu juridique et politique, ce litige s’inscrit dans un contexte plus large où les juridictions nationales et internationales deviennent des terrains d’affrontement diplomatique. Pour la France, il s’agit d’un succès judiciaire et d’une victoire symbolique dans la lutte contre les flux illicites. Pour la Guinée équatoriale, c’est une nouvelle étape d’un bras de fer politique où les questions de souveraineté, d’ingérence et de réputation internationale sont au cœur des tensions. La décision de la CIJ pourrait faire jurisprudence et renforcer les mécanismes internationaux de saisie et de restitution des avoirs illicites, dans un monde où la diplomatie judiciaire devient un outil de soft power croissant.

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Cameroun/ Présidentielle 2025 : L’ultime Duel, Paul Biya vs Issa Tchiroma Bakari

À quelques semaines de la présidentielle, l’opposition fracturée mise sur Issa Tchiroma Bakary, ex-ministre de Paul Biya, pour renverser un système enraciné depuis 43 ans. Mais la division, les incertitudes et les silences stratégiques menacent l’alternance. Alors que le scrutin présidentiel est prévu le 12 octobre 2025, le Cameroun entre dans une zone de turbulences politiques majeures. Après des décennies d’immobilisme et de résignation, une partie de l’opposition vient de désigner Issa Tchiroma Bakary, 76 ans, comme candidat consensuel pour affronter Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis 1982. Un choix à la fois audacieux, stratégique… et paradoxal. Une candidature inattendue, un passé chargé Ancien ministre de la Communication, plusieurs fois compagnon de route du pouvoir, Issa Tchiroma Bakary symbolise tout autant la résilience politique que les ambiguïtés de l’opposition camerounaise. Son engagement à ne faire qu’un mandat de transition, à former un gouvernement d’union nationale et à organiser des réformes profondes marque une volonté de rupture… avec un système qu’il a lui-même longtemps défendu. “Je viens avec l’espoir, avec la réconciliation, avec la volonté de rassembler tous les Camerounais”, a-t-il affirmé en appelant Paul Biya à un débat public. Une Opposition Encore Fragmentée Malgré cette désignation par la plateforme « Union pour le Changement« , rien ne garantit que l’unité de l’opposition tienne. Le silence persistant de Maurice Kamto, figure majeure de l’opposition écartée de la course, complique les calculs politiques. “Ce choix ne reflète pas un consensus total. D’autres acteurs préparent également leurs propres stratégies”, souligne Stéphane Akoa, analyste politique. Douze candidats, y compris Paul Biya, sont en lice. Le rêve d’un front unique reste donc pour l’instant une illusion. Le « Programme Commun de Transition » : Réformes ou Illusions ? Issa Tchiroma promet une transition politique inédite, articulée autour de six axes clés : Des promesses qui répondent aux revendications populaires… mais seront-elles crédibles, venant d’un homme du sérail ? Le défi réside dans la confiance, pas seulement les discours. Le RDPC : Un pouvoir en fin de cycle ? À 92 ans, Paul Biya, souvent qualifié de « sphinx d’Etoudi », brigue un 8e mandat. Son parti, le RDPC, reste l’appareil politique le mieux structuré du pays. Entre clientélisme, maillage territorial, contrôle administratif et sécuritaire, le pouvoir reste redoutablement efficace pour contenir toute velléité de rupture. Mais la fatigue politique, le désaveu populaire, et la montée des frustrations économiques et sociales rendent cette élection moins prévisible que les précédentes. Le rôle de la diaspora, de la société civile et des partenaires étrangers Un enjeu géopolitique et sécuritaire sous-régional Le Cameroun reste une pièce maîtresse de la stabilité en Afrique centrale, frontalier du Nigéria, du Tchad, de la Centrafrique, du Gabon, de la Guinée équatoriale, du Congo et abritant un pays mosaïque de plus de 250 ethnies et deux systèmes juridiques. L’éclatement du pays, en cas de crise post-électorale, aurait des conséquences géostratégiques majeures, en particulier sur la lutte contre Boko Haram, les trafics transfrontaliers, et la gestion des ressources pétrolières du golfe de Guinée. L’abstention : un véritable risque La perte de foi dans les urnes, exacerbée par des décennies de fraudes présumées, de résultats contestés et de déceptions, menace directement la légitimité du prochain président. Sans un engagement clair de transparence et une mobilisation massive, le scrutin du 12 octobre risque de n’être qu’un simulacre de changement. Une dernière chance pour l’alternance La présidentielle de 2025 est plus qu’un vote : c’est un test de survie démocratique. L’opposition, malgré ses divisions, joue sa dernière carte crédible. Paul Biya, quant à lui, cherche à graver son règne dans l’éternité. Mais un peuple jeune, connecté, désabusé mais pas résigné, pourrait bien forcer les lignes. Le Cameroun a rendez-vous avec l’histoire. Saisira-t-il enfin sa chance ?

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Afrique en alerte : les catastrophes naturelles dévastent un continent sous-équipé

Le Cameroun et l’Afrique centrale : des dégâts sous-estimés, une résilience encore absente. Chaque année, les catastrophes naturelles infligent à l’Afrique une facture colossale de 12,7 milliards de dollars, révèle un rapport accablant de la Coalition for Disaster Resilient Infrastructure (CDRI). Inondations, glissements de terrain, tempêtes et cyclones ravagent des infrastructures mal préparées, notamment les bâtiments résidentiels, éducatifs et sanitaires, qui concentrent près de 86 % des pertes annuelles. Si l’Afrique de l’Est paie le tribut le plus lourd, avec 5,49 milliards de dollars de dégâts, l’Afrique centrale – et particulièrement le Cameroun – n’est pas épargnée. La région enregistre près de 1 milliard de pertes par an, un chiffre sous-estimé selon certains experts, en raison du manque de données précises et de surveillance des infrastructures. Le Cameroun, confronté à des inondations récurrentes (notamment dans les régions de l’Extrême-Nord et du Centre), voit ses écoles, hôpitaux et routes céder face aux intempéries, faute de normes de construction adaptées au climat. Le rapport alerte : l’absence d’infrastructures résilientes aggrave les dégâts et freine le développement. Alors que l’Afrique contribue pour moins de 4 % aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle subit de plein fouet les effets du dérèglement climatique. Investir dans la résilience devient une urgence vitale : chaque dollar investi pourrait en économiser jusqu’à sept en réparations futures. Pour l’Afrique centrale comme pour le reste du continent, il est temps de faire de la résilience une priorité stratégique.

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Élections en Afrique centrale : enjeux politiques, géopolitiques et géoéconomiques

Alors que le Gabon prépare ses élections législatives et municipales du 27 septembre 2025, les regards se tournent vers l’Afrique centrale, où les processus électoraux deviennent des instruments de légitimation politique et des baromètres de stabilité régionale. Le Gabon, le Cameroun et la Centrafrique vivent des contextes différents, mais tous portent des enjeux politiques internes, géopolitiques régionaux et géoéconomiques globaux. Au Gabon, après le coup d’État d’août 2023, les élections visent à consolider la transition. Le président Brice Oligui Nguema, élu avec 64,2 % des voix en avril 2025, veut repositionner le pays comme un acteur crédible. Avec une production pétrolière estimée à 190 000 barils/jour, le pays attire Chine, Inde et Émirats dans le secteur extractif. « Nous devons redonner confiance aux Gabonais et à nos partenaires. Le vote est notre nouveau contrat social », déclarait Oligui lors d’un discours à Libreville en mai 2025. Au Cameroun, la tension monte à l’approche de la présidentielle d’octobre 2025. reste silencieux sur sa succession. Le pays, 5e producteur africain de cacao et riche en ressources minières, voit monter l’influence de la Russie et de la Chine, au détriment des partenaires occidentaux. En Centrafrique, les premières élections locales depuis 1988 sont prévues pour fin 2025. Le président Faustin-Archange Touadéra, réélu en 2020 avec 53,9 %, compte sur ces scrutins pour ancrer la décentralisation. Mais la présence russe, notamment via Wagner, pèse sur la souveraineté. Le pays reste l’un des plus pauvres au monde, avec plus de 70 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté. « Sans sécurité, pas d’élections libres. Mais sans élections, pas de paix durable », estime un diplomate de l’Union africaine. Dans ces trois pays, les élections cristallisent des enjeux cruciaux de légitimité, de souveraineté et de développement. Plus que jamais, le vote devient un champ de bataille où se croisent aspirations démocratiques et rivalités géopolitiques. Le défi : faire de ces rendez-vous non pas des rituels formels, mais de véritables tournants historiques.

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