Cameroun : Paul Biya, artisan de la stabilité, confirmé pour un huitième mandat présidentiel
Le Conseil constitutionnel du Cameroun a officiellement proclamé la victoire de Paul Biya, avec 53,66 % des suffrages à l’issue du scrutin présidentiel du 12 octobre. Son principal adversaire, Issa Tchiroma Bakary, du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), obtient 35,19 %, selon les chiffres validés par l’institution. Cette annonce confirme la continuité d’un pouvoir qui, depuis plus de quatre décennies, a su préserver la cohésion nationale et la stabilité politique d’un pays confronté à des défis complexes. La continuité d’un leadership expérimenté À la tête du pays depuis 1982, Paul Biya demeure l’un des rares dirigeants africains à avoir assuré la stabilité institutionnelle dans un environnement régional souvent marqué par les soubresauts politiques. Réélu jusqu’en 2032, il a promis un « nouveau pacte de confiance nationale » axé sur la paix, la modernisation de l’économie et l’unité du territoire. « Le Cameroun a besoin de sérénité et de continuité pour affronter les défis du monde moderne », a déclaré le président dans son allocution depuis le Palais d’Etoudi, appelant à « l’union dans la diversité et le respect des institutions ». Malgré quelques tensions post-électorales à Douala – qui ont fait quatre victimes – et Garoua, rapidement maîtrisées par les autorités locales, la situation demeure globalement calme dans le reste du pays. Le gouverneur du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, a salué le « sens du civisme et de la responsabilité » de la majorité des citoyens qui ont « exprimé leurs opinions dans le respect des lois de la République ». Vers un apaisement politique et un dialogue national renouvelé Les observateurs soulignent que, malgré les contestations, le cadre électoral a fonctionné selon les délais constitutionnels, et que les recours ont été examinés dans la transparence. Plusieurs diplomaties africaines et européennes ont appelé à la reconnaissance du verdict des urnes, tout en encourageant un dialogue inclusif entre majorité et opposition. « L’heure n’est plus à la division mais à la reconstruction d’un consensus national », estime Dr. Florence Ewane, politologue à l’Université de Yaoundé II. « Paul Biya a aujourd’hui l’occasion de parachever son œuvre en favorisant une transition apaisée et une nouvelle génération de leadership ». Cap sur la modernisation et la stabilité régionale Sur le plan économique, le gouvernement camerounais mise sur la relance du secteur énergétique, la numérisation de l’administration publique et la promotion des PME pour porter la croissance à 5 % d’ici 2027, selon les projections du ministère de l’Économie. La stabilité politique devrait, selon les milieux d’affaires, rassurer les investisseurs étrangers, notamment dans les secteurs du gaz naturel, des infrastructures et de l’agro-industrie. Dans un contexte régional encore marqué par les tensions au Sahel et les transitions politiques incertaines, la reconduction de Paul Biya est perçue par plusieurs capitales africaines comme un gage de continuité et de prudence diplomatique. Le Cameroun, pilier de la CEMAC, pourrait ainsi consolider son rôle de médiateur discret et pivot stratégique en Afrique centrale. « Le président Biya incarne une forme de sagesse politique rare, un équilibre entre expérience et stabilité », confiait un diplomate. À l’aube d’un nouveau mandat, le Cameroun semble vouloir conjuguer stabilité, dialogue et modernisation, sous le regard d’un chef d’État dont la longévité se confond désormais avec l’histoire du pays.









